Les membres de la société civile gabonaise réunis au sein du mouvement «Ça suffit comme ça», de la Convention de la diaspora gabonaise et de quelques plates formes associatives françaises, notamment Europe Écologie les verts et le Front de Gauche (PCF, PG, GU, Fase, CetA, RetS, Pcof, GA), ont livré, le 3 novembre dernier, une déclaration commune pour exiger la libération immédiate et sans conditions des prisonniers condamnés à la suite des arrestations des manifestants du 15 août 2012.

Manifestation du 15 août 2012 au quartier Cocotier - © AFP

Après une première montée au créneau en solo, le 24 août 2012, pour exiger de la part des autorités Gabonaises la libération des détenus politique, les leaders associatifs membres du mouvement «Ça suffit comme ça» viennent de relancer cette action en faveur des 37 prisonniers ayant écopé de 18 mois de prison à la suite des arrestations, jugées illégitimes, suite aux échauffourées du 15 août dernier à Cocotiers.

Pour cette énième sortie, le mouvement «Ça suffit comme ça» a décidé de se faire accompagner des membres de l’alliance du front de gauche français, à savoir, le Parti communiste français, le Parti de gauche, Gauche unitaire, la Fédération pour une alternative sociale et écologique, République et socialisme, Convergences et alternative, dans une déclaration commune rendue publique le 3 novembre.

«Le 15 août 2012, la police gabonaise a procédé à plusieurs dizaines d’arrestations à Libreville, pour la plupart au domicile des prévenus, de 4h du matin à 19h. Le motif officiel évoqué serait la participation à un meeting organisé par l’opposition politique et interdit par le gouvernement d’Ali Bongo Ondimba», ont rappelé les membres signataires de cette déclaration.

«À la faveur d’une parodie de procès propre aux dictatures, tenue au tribunal de première instance de Libreville le 23 août 2012, avec une forte présence des forces armées en tenue d’assaut, malgré une interdiction d’accès au public qui obligera les avocats des détenus à vider la salle d’audience, 37 citoyens gabonais seront condamnés à un an de prison ferme. Mais la société civile sur place fait état de 48 personnes détenues et souvent torturées. Compte tenu des nombreux vices intervenus avant et pendant l’audience, cette audience n’aurait pas dû se tenir, mais être reportée, ne fût-ce que pour la forme», ont-ils poursuivi.

«Les propos tenus par la Procureure de la République et repris par quelques médias locaux, faisant état d’une sanction exemplaire des victimes de l’audience, ne cachent plus les intentions d’un gouvernement qui accuse un véritable déficit dans la gestion et la reconnaissance des libertés fondamentales et dans lequel le principe de séparation des pouvoirs n’a plus droit de cité, et de façon exacerbée, depuis 2009», relèvent ces organismes avant de signaler que «le Réseau de défense des droits humains du Gabon vient de publier un rapport éloquent sur des violences physiques et des privations de vie contre des citoyens gabonais, et les journalistes qui enquêtent sur ces scandales sont victimes de représailles judiciaires comme l’atteste une lettre du 24 octobre 2012 d’ACAT- France adressée à Ali Bongo Ondimba».

«Ce qui fait un signal de trop après l’emprisonnement arbitraire d’étudiants dans les mêmes conditions», constatent-ils avant de conclure que «la violation récurrente des droits de l’homme au Gabon, l’impasse institutionnelle et politique deviennent très préoccupantes depuis l’avènement d’Ali Bongo au pouvoir, justifiant ainsi l’exigence d’un dialogue politique en termes de Conférence nationale souveraine sollicitée par la grande majorité du peuple gabonais aujourd’hui. Aussi, et en dépit de ces abus, nous exigeons des autorités gabonaises un pas vers la raison à travers la libération immédiate et sans conditions de tous les détenus politiques du Gabon».

Rappelons que la procureure de la République, Sidonie Flore Ouwé, elle-même, avait affirmé lors du procès que certains inculpés se trouvaient juste «au mauvais endroit au mauvais moment», mais avait tout de même demandé au tribunal de condamner l’ensemble des prévenus à des peines de prison pour l’exemple, fustigeant, sans faire de détail, «l’incivisme» de ces jeunes manifestants «qui ne reculent pas devant les forces de police».

 
GR
 

10 Commentaires

  1. scha dit :

    cette affaire là est une honte pour notre pays, ce fut une parodie de procès!!!!quand la justice sert les intérêts d’un camp politique plutôt que d’appliquer le droit, c’est grave!!!

    • Okoriville_Mwana Da Ngoli dit :

      Qu’entendez-vous par « appliquer » le Droit?

      Ces gens que vous défendez ont-ils brûlé les véhicules appartenant à autrui, brûlé une essencerie… ou pas?

      Si oui, que faudrait-il faire d’eux?

      • Gabonais dit :

        Les libérer parce que cette violence n’est que le résultat des frustrations et de la colère suscitées par les injustices et les inégalités issues de la mauvaise gestion et de la corruption du système PDG. Vous me direz : et la loi? Ce qui sont sensés protéger la loi et la faire appliquer sont les premiers à la violer et à bénéficier de l’impunité. Une vraie gabegie et il ne faut pas s’attendre à ce que les populations parviennent à garder leur sang froid dans ces conditions.

        • Okoriville_Mwana Da Ngoli dit :

          A ce qui semble, les biens cassés par ces manifestants étaient la propriété privée d’un gabonais lambda qui subit le DIKTAT que vous dénoncez, donc, rien à voir forcement avec ceux qui ont mis le Gabon à genoux et qui continuent de le faire.(1)

          (2). La présidence de la République, à l’origine de ce que vous dénoncez, ne se trouve pas à cocotier mais plutôt au bord de mer si tant était votre souhait de dénoncer les malversations du pouvoir.

          (3)Assumez les conséquences de vos actes. C’est aussi ça le fruit d’une lutte.

          • Gabonais dit :

            Beh c’est ce qu’ils font: assumer leurs actes jusqu’au bout en ne laissant pas des innocents payer parce qu »en l’absence de preuves Ali Bongo et sa justice à deux balles veulent quand même faire payer des innocents au nom d’une pseudo « justice dans toute sa rigueur » pour continuer à intimider les populations et leur dissuader de ne plus dénoncer leurs forfaits. Il n’y a que dans les régimes iniques comme ceux d’Ali Bongo qu’on voit la justice contestée parce qu’il n’y a simplement pas de justice. C’est l’arbitraire qui règne.

      • justice dit :

        Bonjour,mon frère Okoriville_Mwana Da Ngoli,meme toi si un policier pendant que tu mùarche te porte main,tu va réagir de la meme façon.Les Gabonais sont extenués,par ce régime policié.
        Ali a recruté dans la police des fumeurs de chanvre,des voyou.
        dans un état de droit,quant il y a un problème ,on fait une enquete pour déterminer,les parts de responsabilité,il y a meme des gens qui ont été arreté la veille du meeting,il y avait meme des gens qui n’allaient pas au meeting qui buvaient leur bière dans des bars,ils ont été arreté.
        Regarder un peu le GHANA et le SENEGAL,dans une moindre mesure le BENIN.Ces hommes aiment-ils plus leur pays que nos dirigeants?

      • kabangona dit :

        Et si non, il faut tout simplement les libérer !

  2. Ayong dit :

    Malgré cela, les émergents applaudissent quand même la victoire de OBAMA aux USA !

  3. dworaczek-bendome dit :

    il était temps que les droits l’hommistes gabonais s’engagent sur ce dossier. merci pour ces jeunes, ils vivent vraiment l’enfer

  4. Infos juste dit :

    Dans toutes les démocraties y compris au Sénégal qui sert d’exemple en Afrique, les vandales et autres hors la loi sont sévèrement repprimés! J’en veux pour preuve, l’arrestation des thiantakoune qui réclamaient la libération de leurs guide religieux,qui pour eux a été arrêté arbitrairement!. Est-ce pour cela que le Sénégal n’est pas un pays qui respecte les droits de l’homme ou la démocratie? Non, non et NON!.
    Lorsqu’il s’agit du Gabon, on raconte ce que l’on en disant n’importe quoi, parce qu’il y a un régime qui dirige le pays depuis bel lurette!. Mais si en face, il n’y a pas une opposition cohérente et crédible, que voulez vous? Il y a des partis qui ont dirigé des pays plus de temps que le PDG, comme le PCC de la Chine et biens d’autres.
    Quant aux partis politiques français en manque de tribune, je leur demande d’aller faire la politique en France! Sinon pourquoi un parti politique africain, notamment gabonais n’irait pas en France faire de la politique et réclamer que l’on puisse libérer tel ou tel personnage? Pourquoi faire de la politique dans un pays dans lequel vous ne concourerez jamais au suffrages? Ces partis sont -ils atteind par l’incohérence d’une certaine opposition? Qu’ils aillent faire de la politique au Sénégal et on verra bien!
    Le Gabon est un pays de droit! Si des compatriotes troublent l’ordre public et versent dans le vandalisme, ils seront toujours arrêtés et punis pour leurs actes et ce dans tous les pays du monde dans lesquels il y a le respect des lois et règlement en vigueur. Qu’un groupuscule de personne se lève pour aller jouer au vandale en France et on verra s’ils ne seront pas inquiétés. A cet instant je serais curieux de voir la réaction de ces fameux partis politiques français!
    Le Gabon réaffirme son attachement à l’Etat de droit, ce qui nous a d’ailleurs vallu d’intégrer la commission des droits de l’homme des Nations Unis….laissez nous avancer!!

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