Les enseignements de la forte mobilisation enregistrée durant les funérailles du secrétaire exécutif de l’Union Nationale laissent planer le doute quant aux prochaines élections. La majorité ne peut rester insensible. Elle doit revoir sa gouvernance et restaurer la crédibilité des institutions.

Participation de la population aux funérailles d’André Mba Obame, le 1er mai 2015 à l’aéroport de Libreville. © Gabonreview

Participation de la population aux funérailles d’André Mba Obame, le 1er mai 2015 à l’aéroport de Libreville. © Gabonreview


 
Certains avaient refusé d’envisager un tel scénario. D’autres s’efforçaient d’imaginer autre chose. Il y en avait même pour laisser le sentiment de vouloir se mettre au travers du processus. Mais, ce qui devait arriver arriva : une mobilisation jamais égalée, une ferveur militante perceptible, une détermination remarquable, un sens du sacrifice admirée et surtout une discipline remarquée. L’Union nationale et plus largement le Front de l’opposition pour l’alternance peuvent désormais regarder vers l’avenir, réfléchir aux voies et moyens de capitaliser les événements de ces derniers jours.
Cette pleine et entière participation de la population aux funérailles d’André Mba Obame est, quoi qu’on en dise, un message politique de fond, adressé à l’actuelle majorité, aux institutions de la République et à la communauté internationale. De manière spontanée, les populations se sont mobilisées comme jamais auparavant, bravant les intempéries, contribuant au financement des cérémonies par l’achat de tee-shirts et prenant même le contrôle des opérations. L’inédite mobilisation de ces derniers jours traduit l’espérance suscitée au sein de la population par une partie de l’opposition. Elle est révélatrice de l’existence d’une lame de fond voire d’une volonté de tout remettre à plat. Alliage d’adhésion au changement prôné André Mba Obame et de rejet de la gouvernance actuelle, elle est une incitation à aller plus en avant sur les sentiers de la confrontation démocratique si ce n’est de la confrontation tout court. Dans un tel contexte, on peut déjà imaginer le résultat des prochaines consultations électorales. Si les précédents scrutins ont toujours été entachés d’irrégularités et dénoncés avec véhémence par une bonne partie de l’opinion, les prochains pourraient nous mener nulle part, vers l’inconnu…
Défi majeur
Visiblement désavouée par la rue, la majorité doit réagir. Rien ne serait pire que la tentation de minimiser les événements de ces deniers jours, ou d’y voir une simple péripétie, un incident de parcours sans lendemain. A la faveur des funérailles d’André Mba Obame, les masses populaires ont pris conscience de leur capacité à faire bouger les lignes, à prendre en mains des situations politiques et à s’exprimer au vu et au su des forces de l’ordre. La majorité peut-elle ne pas en tenir compte ? Même si elle a quelque peu faiblit au fil du temps, la mobilisation est demeurée forte et constante, à toute heure et en tout lieu. Mieux : entre le deuxième et le troisième jour, elle a même gagné en densité. Il est une chose : les populations se sont massivement mobilisées et ont accepté de passer par pertes et profits leurs occupations habituelles. Il est une autre : elles ont compris que la capacité des forces de l’ordre à s’imposer est inversement proportionnelle à leur mobilisation. Leur rapport à la présence policière a définitivement changé. Désormais, elles savent que la mobilisation massive est leur force et la détermination leur arme.
Avec froideur, recul et lucidité, la majorité doit réfléchir à la situation nouvellement créée, à cette perception des choses. Elle est condamnée faire face à ce défi majeur auquel se trouvent confrontées, tôt ou tard, toutes les démocraties inabouties : asseoir les institutions sur le respect du suffrage universel. Depuis le début de son mandat, Ali Bongo est accusé d’autisme et de gestion solitaire du pouvoir. Il est peut-être temps d’y remédier. Il est temps de réhabiliter la politique et tourner le dos à une gestion précautionneuse du pays. Cette lecture correspond-elle aux intérêts individuels de certains ténors de la majorité ? Sans doute pas. Mais elle peut conduire à un changement de méthode et de gouvernance. Elle peut sortir le pays de sa torpeur, de ce climat de «guerre civile froide», lui permettre de se donner un nouveau souffle et d’affronter avec sérénité les échéances futures. Il n’est nullement question de se saborder. Il est plutôt question de rendre la gouvernance inclusive, s’assurer de la durabilité des actions et tirer le meilleur parti des compétences diverses. Une concertation véritable, une capitalisation des expériences du passé ou d’ailleurs et une meilleure répartition des rôles ne seront nullement de trop. La voie semble audacieuse, mais c’est la seule qui vaille désormais. Certaines personnalités de la majorité peuvent y perdre leurs positions. Mais la majorité et le Gabon ont tout à y gagner…
 

 
GR
 

24 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    « Visiblement désavouée par la rue, la majorité doit réagir. Rien ne serait pire que la tentation de minimiser les événements de ces deniers jours, ou d’y voir une simple péripétie, un incident de parcours sans lendemain. A la faveur des funérailles d’André Mba Obame, les masses populaires ont pris conscience de leur capacité à faire bouger les lignes, à prendre en mains des situations politiques et à s’exprimer au vu et au su des forces de l’ordre. La majorité peut-elle ne pas en tenir compte ? Même si elle a quelque peu faiblit au fil du temps, la mobilisation est demeurée forte et constante, à toute heure et en tout lieu. Mieux : entre le deuxième et le troisième jour, elle a même gagné en densité. Il est une chose : les populations se sont massivement mobilisées et ont accepté de passer par pertes et profits leurs occupations habituelles. Il est une autre : elles ont compris que la capacité des forces de l’ordre à s’imposer est inversement proportionnelle à leur mobilisation. Leur rapport à la présence policière a définitivement changé. Désormais, elles savent que la mobilisation massive est leur force et la détermination leur arme ».
    On ne peut être plus clair Chère Roxane ! Le courant « AMOÏSME » est lancé et bien en marche. « Vous entendrez parler de moi », avait-t-il dit. Ça ne fait que commencer. Ce n’est pas parce que en face on a choisi de banaliser, que l’histoire ne suivra pas son cours… wait and see !

  2. jesuisamo dit :

    Mais personne ne peut douter en 2009 AMO avait une base forte a Libreville et dans le Woleu Ntem. Et les echeances locales ont confirme cette base. Mais une chose est sur ces gens sont sorti pour amo pas pour le FOPA.

  3. imagine56 dit :

    Roxanne, vous êtes le conseil de la république, c’est la raison pour laquelle, nous de l’opposition vous écoutons avec beaucoup d’intérêt parce que votre analyse de la situation socio-politique est exacte.
    Ne perdez pas votre temps à interpeller la majorité, comme dit ma fille « elle n’a pas votre temps » détenteur du pouvoir, elle n’en fait qu’à sa tête et là où leur cerveau devrait apporter des solutions, elle a recours aux muscles, nous verrons bien où cette entêtement la conduira. Et puis, très sincèrement de vous à moi, j’espère qu’elle va poursuivre sa politique de la terre brûlée.
    Quand vous le taquinez un pdgiste, il vous répond « ça existe encore le PDG, faut pas vous fier à ces marches, c’est du bidon, par contre ne lâchez pas la pression »
    C’est pas Bassomba ou Lepositif qui s’exprimeraient ainsi bien entendu (lol), au fond je les aime bien se sont des compatriotes égarés, un jour ils comprendront qu’ils avaient choisi le mauvais camp .
    Ya Kiakia bonjour, wait and see mon frère!

  4. Mone Afirikara dit :

    Imagine56 a raison. Le pouvoir en place est à l’image de leur « champion ». Il a dit le 11 avril qu’il ne partira pas, il est là et il reste pour toujours. C’est facile à interpréter: LE ROI EST DANS SON ROYAUME.
    Alors, nous, nous avons un impératif, celui de poursuivre l’œuvre d’AMO. UNIS nous sommes forts. Nous avons la preuve depuis le 28 avril avec l’hommage rendu à AMO. Alors il nous reste seulement à converger les énergies pour une dynamique qui fasse bouger les lignes afin de libérer notre beau pays du joug des BONGO et leurs thuriféraires.

  5. Elé-Ayong dit :

    Bonne analyse politique de la situation Cher Roxane. Mais dommage que vous ne puissiez vous arrêter qu’à ce niveau de propos, en rapport avec la déontologie de votre métier. Je suis quand même certain d’une chose, c’est que si votre métier vous permettait d’utiliser un langage moins voilé, vous auriez pu simplement conseiller à ce pouvoir de dégager. Le scrupule est quelque chose qui rend les hommes vrais avec eux-mêmes et l’absence de scrupule et de dignité conduit au triomphe de la vérité longtemps dissimulée, à un désaveux public, et à un départ involontaire. La marche sur les prescriptions d’AMO a commencé et le peuple gabonais n’a vraiment pas l’intention de s’arrêter en chemin. « J’irai jusqu’au bout, disait le Président AMO et de là où il est, il entendra parler du peuple gabonais qui, à jamais, le portera dans son cœur. Le retour du pouvoir est non seulement inenvisageable car dirigé par le pire des incrédules, mais en plus, sera sans effet, car la population n’est plus au niveau du pardon.
    Hasta la victoria siempre!!

  6. Bertin dit :

    Belle analyse et bonne continuation
    Je fais partie de vos lecteurs
    Favoris

  7. Martin Luther NZOUBA dit :

    Excellente analyse chere Roxane! Un mot à l’endroit du compatriote JesuisAMO: A mon avis le Peuple a soif de changement. Toutes les élections depuis la Conférence Nationale ont toujours été tripatouillées, au profit du pdg. Suis donc pas d’accord avec toi quand tu laisses supposer que l’électorat capté par AMO ne pourrait pas suivre l’Union Nationale ou le Front Uni de l’Opposition Pour l’Alternance. Ce que les Leaders doivent faire c’est de s’attaquer aux institutions qui gèrent les élections dans notre pays (CENAP, Cour Constitutionnelle, …) afin que les réaménagements nécessaires puisser se faire. Nous ne devons plus se laisser rouler dans la farine. C’en est trop!

  8. amaya.mokihini dit :

    C’est un fait que cette mobilisation traduit quelque chose sauf un amour pour la majorité politique actuelle. Tous ceux qui ont rendu hommage à la dépouille n’étaient tous pas sympathisants de l’UN, loin s’en faut, il y’avait aussi des frondeurs….
    La majorité comprendra t-elle ce message et prendra des disposition comme l’exhorte l’auteur de cet article? J’ai des doutes: ne serait ce parce que depuis le début, on ne réfléchit pas de ce côté là. Le PDG est en lambeaux; les jeunes (?) qui ne voulaient pas faire du neuf avec du vieux, n’ont pas fait du neuf. Ils aiment autant le CFA que les Anciens; ils aiment les belles voitures que les vieux pdgistes. Et surtout ils n’ont aucune base. Et puis quand on sait que Tout désormais est fait par des Néo néo gabonais, qui n’ont d’intérêts que d’amasser rapido des CFA et répartir au (vrai) pays, comment imaginer qu’ils cherchent à perdre leur temps pour réfléchir sur des stratégies de reconquête des cœurs des gabonais?

  9. lari yari dit :

    Chère Roxanne,… mais il n’y a rien de nouveau sous le soleil pour les bongos PDG qui savent depuis toujours que le peuple gabonais les a toujours réprouvés. Le PDG est « un rouleau compresseur » aiment ils dire pour narguer les gabonais. Ce sont eux qui organisent les élections pour ne surtout pas les perdre.
    Aussi inviter le pouvoir en place à revoir sa note du fait de la forte mobilisation à l’occasion des obsèques d’AMO me parait soit d’une extrême naïveté soit d’un cynisme qui viserait une fois encore à brouiller la vue des gabonais.
    Le pouvoir n’a rien à faire de la noblesse que confère la reconnaissance de son peuple: il a les armes, les finances du pays entre ses mains et il peut ainsi se maintenir au pouvoir à vie, le père nous l’a suffisamment montré. Moi je pense que nous n’avons pas encore la solution à notre problème.

  10. l'ombre qui marche dit :

    En vérité en vérité je vous le dit cet homme était vraiment celui qui avait gagné les élections en 2009! même notre omar national n’eut été le côté administratif n’avait eu des funérailles aussi grandioses! jesuisamo ne nous dispersons pas AMO ne le voudrait pas en 2016 le candidat unique de l’opposition sera soutenu car AMO a dit jusqu’au bout, pour tous les patriotes, ceux pour qui l’article 10 de la constitution est sacrée, LE BUT ULTIME C’EST RENVOYER LE BIAFRAI DANS SON PAYS D’ORIGINE POUR QU’IL AILLE REPRENDRE LA GUERRE DE SECESSION JADIS MENEE PAR SON PERE

  11. Bassomba dit :

    Roxane, je t’ai toujours demandé de relativiser tes propos; parmi tous les marcheurs pour le deuil d’amo, il y en a qui n’ont même pas l’âge de voter; crois moi ma chère, depuis que je fais la politique j’évite d’être populiste, je ne cible que les votants, j’espère que tu comprends!

  12. edzangkiboite dit :

    vive le gabon VIVE ALI

  13. l'homme n'est rien dit :

    bonjour cher roxoxane et très analuser de la situation actuel et je dirai même celle futur.
    la mobilisation de la population pour l’hommage du fils de la nation à été sans précédant et a travers celle-ci les PDGistes dont leur président devront revoir ou encore remettre les clés de la nation à des individus apte à penser à l’intérêt commun.
    « je serai toujours avec vous pour le développement de la nation Gabon » AMO.

  14. Nza Fe dit :

    Moi je vois la chose autrement: En général la forte mobilisation du peuple gabonais lors des obsèques d’Amo peut être interprétée diversement. D’abord un vibrant hommage du peuple « Gabon d’abord » à l’endroit de celui qui portait l’espoir de tout un peuple tendant à l’affranchir des injustices de tous ordres et à lui garantir un bel avenir grâce à l’instauration d’une véritable démocratie au Gabon et partant, celle des institutions républicaines dignes de ce nom. Amo incarnait incontestablement cela à leurs yeux. Comme il était co-fondateur de l’Union nationale et membre influent de ce parti, cela à sans doute concomitamment contribué à haranguer plus de monde, ceux de son parti, sympathisants et ceux qui croyaient en l’homme,aussi bien des Pédégistes modérés et leur majorité que des concitoyens apolitiques mais qui souffrent également dans leur chair du fait de l’état actuel du pays. En un mot, c’est tout le Gabon qui a pleuré Amo en voyant ainsi leur espérance être brisée. Ce qui est sûr, les choses ne seront plus jamais comme avant. Le peuple gabonais tout entier, du moins dans sa grande majorité s’est réveillé, en prenant conscience de leur vrai statut. Cette union sacrée tant voulue par le défunt Amo a été perceptible chez le peuple. Et elle doit désormais constituer le socle, le pilier et l’étalon de valeur grâce auxquels la véritable opposition unie doit s’appuyer si elle aspire vraiment à l’alternance au pouvoir. Pour réussir ce challenge, les leaders du front doivent composer avec les autres tendances de l’opposition de manière inclusive car, l’Union fait la force ne dit-on pas souvent? Une plate forme s’impose avec à la clé la répartition des rôles; les primaires en vue de la désignation du candidat unique ou des candidats qui représenteront l’opposition acclamée par le peuple; Lancement d’une souscription des gabonais aux cotisations en vue de constituer le budget de campagne; Réhabilitation de Tv+ afin qu’elle puisse réémettre à l’international et création si possible d’une nouvelle télé de l’opposition; Sensibilisation et mobilisation sur toute l’étendue du territoire, etc.

    • YOVE dit :

      Nza Fé,
      Je salue votre brillante analyse et souscris au programme politique qui devrait constituer, dès maintenant, l’agenda de l’opposition réunie au sein du front, en y apportant ces quelques précisions:
      1). Démarrer, le plus rapidement possible, le processus de désignation démocratique du candidat unique de l’opposition à la présidentielle de 2016;
      2). Concomitamment,élaborer des textes de nature à rendre lesdites élections transparentes et fiables; textes qui devront faire l’objet de débats ouverts, et dont certains seront soumis au parlement, en tant que proposition de lois. En l’absence d’une concertation nationale digne de ce nom, il est nécessaire que l’opposition et la société civile prennent cette initiative, vu que la prétendue majorité « n’a pas ce temps », comme il a été dit sur ce forum. Mais il se pourrait que les parlementaires, eux, aient un sursaut patriotique.
      3). Que le peuple s’organise de façon à mettre la main à la poche, en vue de deux choses:
      a- Le financement citoyen de la campagne électorale du candidat unique;
      b- La réhabilitation et/ou la mise en place de médias audio-visuels performants (radio, TV) qui appartiennent en propre à l’opposition. Songez qu’il suffit que 2000 (deux mille) personnes mettent chacune 100.000 F (cent mille francs CFA) d’actions dans la corbeille pour que se constitue un fonds de 2.000.000.000 (deux milliards de francs CFA). Avec un tel niveau d’investissement,la voix du peuple gabonais serait entendue jusqu’au bout du monde. Ceci est une gageure, mais je suis convaincu que cette initiative trouverait, au sein du peuple, un écho favorable, bien au-delà des deux mille personnes nous ayant servi de base de calcul. (Ne dit-on pas qu’EDAN, la fameuse télévision qu’Accrombessi a créée avec notre argent, a coûté aux alentours de deux milliards de F CFA?) A ce financement populaire s’ajouterait la participation des citoyens plus fortunés; à condition que ceux-ci soient notoirement reconnus comme opposants ou membres actifs de la société civile; pour prévenir des risques de noyautage.
      4). Former les militants en ce qui concerne les opérations de vote et les attitudes convenables y relatives, pour mettre les fraudeurs invétérés en échec.
      Fraternellement!

  15. lepositif dit :

    Roxanne, votre ecriture est sans conteste un delice a lire mais le contenu est discutable a plus d’un titre. La forte mobilisation dont vous parlez est aussi vraie pour ce qui est de l’hommage rendu a AMO, meme si elle n’est nullement comparable comme certains le disent a celle d’Omar Bongo Ondimba. On avait l’impression d’assister a une marche politique, sans emotion de tristesse sur les visages, de scene d’hysterie au passage du corps, comme ce fut le cas pour Omar Bongo. C’est ma premiere observation.
    Et je puis d’ores et deja dire que l’opposition actuelle ne pourra plus jamais rassembler autant de monde. Ces gens sont venues pour AMO. AMO est parti. Sans vouloir entrer dans un debat qui friserait l’ethnisme, meme si c’est une verite sociologique, la solidarite du peuple Fang y a contribue. La preuve, de tous les artistes qui ont preste pendant les funerailles, combien d’artistes non Fang sont passes?
    Vouloir s’appuyer sur cette mobilisation comme une base politique est une grave erreur, beaucoup dans cette masse n’a pas l’age de voter, certains ne sont pas inscrits et ne le feront peut-etre pas a l’avenir. Une chose est de venir a un rassemblement de masse, une autre est de prendre seule la responsabilite d’aller accomplir son acte de vote, seul. A mon humble avis, le Front devrait plutot se tourner sur sa veritable raison d’etre, la bataille politique. Aller elargir sa base dans tous les coins du pays et la, sans etre pdgiste, ce parti a une large avance car c’est le seul parti au Gabon qui n’a pas une base ethnique et a des militants dans l’ensemble du pays en nombre important.
    C’est pas par la guerre de qui sortira le meilleur scoop sur les Bongo ou de denoncer ce que tout le monde sait sur les maux du Gabon qui fait gagner une election, mais un travail acharne sur le terrain et le consensus autour d’un candidat unique. Et la, on est pas sorti de l’auberge.

  16. Kombila dit :

    Très belle analyse de RB, à laquelle, je trouve un petit défaut : comment capitaliser ce succès dans les prochains jours ? AMO est mort et enterré ; je le pleure amèrement comme tous mes compatriotes. Mais le Gabon doit continuer à subsister. Car, en effet, de manière théorique, les élections, c’est dans un an. N’est-il pas temps de commencer à parler des préparatifs de cette consultation, d’appeler les institutions à s’expliquer sur ce sujet ? Le recensement, la biométrie, les cartes d’electeurs, la nouvelle Cenap, la nouvelle Cour Constitutionnelle, la nouvelle loi electorale… : il y a beaucoup de questions à résoudre et un an n’est pas suffisant sauf à nous convaincre d’un éventuel report des scrutins de 2016.

  17. Miss T dit :

    Un président, illégal et illégitime certes, qui s’agite en disant « je ne partirai pas » alors qu’il vient d’esquisser des pas de danse juste un jour après la mort de Rogombé, est un président perdu et parti d’avance. Pas la peine de forcer, 2009 ne se reproduira pas, dussions-nous y laisser de nos vies comme depuis 2009 entre massacre à Pog,crimes rituels et bavures des forces de l’ordre. Mais la différence c’est que cette fois vous paierez le prix fort de votre côté également. Dent pour dent oeil pour oeil.Et tous les fantômes de vos victimes, Amo y compris, seront à nos côtés. Nous sommes prêts à mourir.

  18. imagine56 dit :

    Les défunts votent puisque dans beaucoup de bureaux de vote , a pu observer un nombre de cartes d’électeurs aux noms de personnes décédées , c’est pas une blague de mauvais gout, c’est bien la réalité, mais nous savons pourquoi, ça sert le PDG plutôt que l’opposition!

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