Deux ans, jour pour jour, après sa sortie de prison, le général Jean-Philippe Ntumpa Lébani, ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, s’est fendu d’une déclaration sur sa page Facebook. S’il s’y réfère énormément à Dieu, il n’indique pas moins qu’il reste à la disposition de son pays et n’entrera dans aucune formation politique.

Jean-Philippe Ntumpa Lébani, aujourd’hui. © Journal L’Aube
Jean-Philippe Ntumpa Lébani, aujourd’hui. © Journal L’Aube

 
La grâce présidentielle accordée au général Jean-Philippe Ntumpa Lébani et à 278 autres prisonniers, le 19 octobre 2012, a été commémoré, deux après, jour pour jour, par le concerné à travers un post sur sa page Facebook. Sa déclaration, très pieuse, pourrait laisser penser que, durant son séjour en prison, il a rencontré Dieu, à qui il réfère énormément.

Ntumpa Lébani (à gauche), alors militaire en fonction (avril 2006). © Facebook
Ntumpa Lébani (à gauche), alors militaire en fonction (avril 2006). © Facebook

En ce 2e anniversaire de sa libération, le général qui dit avoir compris que «l’humanisme demeure en l’homme où qu’il se trouve», assure avoir bénéficié en prison du soutient de ses codétenus et laisse entendre qu’il a «une pensée pour les prisonniers du monde entier en ce jour et particulièrement pour ceux de la prison centrale de Libreville. J’ai une pensée pour ceux-là qui se retrouvent en prison à cause d’une erreur de justice. J’ai une pensée sincère et profonde pour tous les innocents qui croupissent dans les milieux carcéraux et pour ceux-là qui attendent depuis des années un jugement.»
Non sans rendre hommage aux «nombreux compatriotes de la société civile, des ONG à but humanitaire, des sympathisants, des anonymes, ainsi que de nombreux militaires, tous corps confondus» dont il a pu mesurer la solidarité et la mobilisation spontanée, Ntumpa Lébani revient sommairement sur le contexte et les conditions de son arrestation et sur l’épique procès dont il a été l’objet en 2011.
S’adressant à ses compatriotes, enfants, petits-enfants et familles, le général déchu, toujours très croyant, a tenu à préciser les choses, comme pour couper court à toutes les supputations à son sujet : «Je tiens également à lever une équivoque, que chacun le sache bien, je ne compte pas adhérer à un parti politique. Je n’entretiens donc pour le moment aucune relation politique avec quiconque. Je suis militaire et je reste militaire. De ce fait, n’ayant pas atteint l’âge de la retraite, je souhaiterais comme tout citoyen continuer à servir mon pays
S’il n’a pas manqué de rappeler que, depuis 5 ans, tous ses salaires sont coupés, il déplore également que «Voilà plus de cinq ans que je n’ai pas eu l’opportunité d’avoir un «tête à tête» avec le Président de la République, Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Ali Bongo Ondimba. Cependant, Dieu étant le Maître des temps et des circonstances, je sais que le jour arrive où Il permettra qu’on se rencontre. En attendant, je remets le Gabon mon pays entre les Mains de son Créateur et je continue à prier l’Eternel des Armées, le Dieu Tout Puissant afin qu’Il veille sur ce pays.» Invitant ses compatriotes à méditer sur les paroles de La Concorde, l’hymne national du Gabon, Ntumpa Lébani dit prier «afin que l’Amour soit au centre de tout, comme vous le savez Rien de bon ne peut se construire dans la violence, la haine, la calomnie, la diffamation et le mensonge. Le Gabon qui est un pays béni a besoin de tous ses fils et filles et doit absolument se construire dans Un climat d’Amour, de justice, de paix et de fraternité.» Car, soutient-il, «Rien de bon ne peut se construire dans la violence, la haine, la calomnie, la diffamation et le mensonge.»
Pour rappel, cet ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité a passé trois ans et un mois à «Sans-Famille», le pénitencier de Libreville. Il en est sorti onze mois avant l’échéance finale de sa condamnation pour atteinte à la sûreté de l’État. L’homme avait écopé sept ans de prison ferme, dont deux avec sursis. Incarcéré le 3 septembre 2009, Ntumpa Lébani, initialement accusé de «tentative d’atteinte à la sûreté de l’État» avec cinq coprévenus, avait été jugé du 21 février au 11 mars 2011, pour «complot» pendant la transition qui a suivi la mort du président Omar Bongo Ondimba en juin 2009. Ce «complot», élaboré à l’insu de son bénéficiaire pressenti, aurait visé à placer Ali Bongo Ondimba au pouvoir. Lors de son procès, Jean-Philippe Ntumpa Lébani a révélé que le président Omar Bongo avait choisi d’être remplacé à la tête de l’État par son fils Ali Bongo. Voyant que Rose Francine Rogombé, présidente de la République par intérim, pouvait fausser cette volonté et que les sondages commandés par le pouvoir n’étaient pas en faveur d’Ali Bongo, le général avait envisagé un scénario «à la togolaise», mais, ayant eu tout le mal du monde à rencontrer Ali Bongo, il en serait resté au stade de l’idée. Face aux faits qui lui étaient reprochés, Ntumpa Lébani avait clamé son innocence lors d’une audience de plus de deux heures devant la Cour.
Âgé de 54 ans, Jean-Philippe Ntumpa Lébani est connu notamment pour avoir servi comme attaché de défense près l’ambassade du Gabon à Paris entre 2002 et 2006. Après sa sorti de prison, nombreux le voyaient donc repartir comme attaché de défense dans une des missions diplomatiques du Gabon à l’étranger. Il s’était en tout cas «mis à la disposition du chef suprême des armées» et vient là de lui faire, d’une certaine manière, un appel. Ali Bongo va-t-il accorder la rédemption à ce militaire qui a nécessairement gagné la sympathie de l’opinion nationale avec son procès retentissant?
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. témoin occulaire dit :

    il voulait faire un coup d’état pour imposer ali aux gabonais. Ce type tombé en disgrâce pour excès de zèle veut redevenir un soldat pour servir ses maîtres les bongo. telle est la substance de son discours.Je ne vois en rien Dieu dans cet homme!

  2. Mouthou dit :

    Le Gabon tout entier vous a soutenu moralement et spirituellement. Ne le trahissez pas, comme vous avez failli le faire avec votre projet d’il y a 5 ans. Non, Mon Général, pensez « Gabon d’Abord »…….!

  3. Ferdinand L dit :

    Ce n’est qu’un traître de la République !
    Tu souhaitais faire un coup d’état et te voilà pleurnichant un
    poste .
    Pitié , c’est un automat des Bongo, un de ces chiens de garde qui leur doit sa carrière !

  4. mbata dit :

    Encore un général d’opérette de plus…

  5. rodrigue dit :

    il a gagné « la sympathie de l’opinion nationale » ! tchouo ! vous parlez bien d’un putschiste qui tente de remplacer un dictateur par un autre dictateur ! N’écrivez pas n’importe quoi vous aussi !

  6. as des as dit :

    Vous faites honte a ceux qui vous ont soutenu.ok aller pleurer les postes devant bongo2 et même le future bongo 3

  7. Steed dit :

    Un traitre à la nation. vouloir utiliser la force pour imposer un chef d’État est contraire à la constitution Mr Ntumpa que vous avez jurer de servir en tant qu’officier supérieur.
    Non seulement vous êtes un parjure, mais vous n’êtes plus digne d’aucune confiance dans les armes. Les parjures ne peuvent plus servir leur pays. Votre place est la prison. Soyez reconnaissant d’être libre. Beaucoup croupissent à sans famille pour 1000 fois moins que cela.
    Le Chef de l’État ne vous recevra pas. Il y va de la République que vous étiez prêt à saborder.

  8. keller dit :

    Papa pleure quoi? vous voulez travailler pour combien de temps? si vous croyez en Dieu mettez-vous au compte personnel pourquoi vouloir rencontrer le Chef

  9. hugues manouana dit :

    le gabon na pas besoin de la violence voici se que nous dit le general en chef mais lorsqu il voulait imposé ali au peuple voyant que les sondages ne donnaient pas favorable il devrait le faire comment en donnant des bonbons au peuple du n importe quoi toutes ses personnes meritent la prison a vie et arretez de mettre le peuple dans vos betise quel sympathie du peuple ce monsieur a t il réçu dans la mesure ou au lieu de leberer ce peuple lui au contraire continu de torturer le meme peuple en imposant son maitre ali sachez qu on vous aurait un jour vivement 2016 vivra verra je pense que le type doit deja etre au café misere nous le café misere c est notre quotidien cher general

  10. eternite dit :

    « la Volonté de dieu est toujours l’aspiration du peuple qui se doit d’être souverain et Dieu reconnaîtra le siens « .
    Général, je ne vous connais pas, mais n’invoquez pas Dieu dès lors que vous aviez le souhait d’imposer à tout un pays un homme pour respecter la volonté de son père…
    D’autres Grands hommes d’armes ( Mandza pour ce cite que lui ), à payé de sa vie la volonté de libérer le Gabon d’une dictature.. et vous 20 ans après vous vouliez faire le contraire…
    profitez de l’opportunité que vous a permis la grace présidentielle, c’est à dire d’avancer !!

  11. Pouf! Tu parles d’un général. Nos généraux sont trop gentils, pas assez « méchants » et républicains sinon il y aurait déjà eu un coup d’Etat depuis. Regardez-moi ça bouille, on sent la bonhomie de quelqu’un qui a été gâté par le régime et qui a passé son temps à se taper des minettes devant un bon plat de nkoumou.

  12. alpha Koumbi dit :

    Famille,
    VOus avez tout dit. Je n’ai plus rien a ajouter.

  13. jeremy dit :

    Ontintin ebory vous M avez vraiment fait rigoler ce soir avec votre affaire de Nkumou . Sauf que vous avez oublié aussi le gros manioc Obamba téké qui accompagne le Nkumou . Mort de rire.

  14. @ Ontintin Ebory
    Ahhhh çaaa! Un gaboma a parlé. On sent que le parent est dépassé par le maboulisme et l’immobilisme de nos forces de l’ordre plus promptes à préter allégence à un homme qu’à la mère patrie, plus promptes à faire la force contre des civiles. Allez un peu vous entrainer contre Boko Haram là à côté à la frontière camerounaise. On verra.

  15. @manondzo
    je ne sais pas qui vous a fait comprendre que les militaires camerounais la faisaeint dur à Boko Haram. Pour l’heure c’est Boko Haram qui la leur fait dur vu que la secte traverse les fronières poreuses de nos pays comme elle veut. Des éléments de Boko Haram viennent même jusqu’au Gabon, pays de paix (n’est-ce pas?) pour peaufiner leurs plans. Ce qui est certain c’est que les militaires camerounais qui luttent contre la secte sont mieux entraînés et plus prêts en cas de guerre que nos militaires militants du PDG. Pour le reste, n’étant pas camerounais (peut-être que vous l’êtes ou y avez du moins quelques origines), je ne peux pas parler des affaires politiques de ce pays. Mon cas c’est le Gabon. Les militaires ont bien fait un coup d’Etat dans les années 60 à Léon Mba car ils avaient constaté du désordre soit disant au sommet. Il ya 100 fois plus de désordre aujourd’hui à l’exécutif, pourquoi ne réagissent-ils pas? Sans doute la réponse est-elle dans le post du ou de la compatriote Ontintin Ebory. Mais à l’allure où vont les choses ça viendra inévitablement, même par un acte isolé d’un officier supérieur.

    • Mouthou dit :

      Ben, mon frère, il ne réagissent pas parce que la majorité d’entre eux ne sont pas militaire par amour du drapeau ou des armes, mais ils le sont du fait du ventre vide. Ceux qui ont des galons ont pour la majorité des accointances avec la pègre qui gère le pays.
      Nos militaires d’aujourd’hui n’ont nullement l’amour de la patrie, ils ne connaissent même pas les paroles de notre Hymne National, la disposition des couleurs du drapeau national. En effet, lors du pavoisement de la ville pour la célébration des festivités de notre indépendance, les militaires du Génie ce sont permis d’installer un VERT JAUNE BLEU à la verticale contrairement au drapeau de notre pays qui est VERT JAUNE BLEU à l’horizontal.

  16. buymuk dit :

    je doute du temoignage de ce general. ce qu’il a dit devant la barre blanchi ali. c’est comme si ce dernier veut montrer
    qu’il n’etait pas au fait de la situation.

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