La jeune chanteuse gabonaise célèbre, à travers un concert annoncé à l’IFG le 15 juillet prochain, ses 10 ans de carrière. Elle revient avec Gabonreview sur ses débuts dans la musique et évoque ses projets, aussi bien musicaux que dans le cadre de ses activités sociales.

Macy Ilema fête ses 10 ans de carrière à l’IFG, le 15 juillet 2017. © D.R.

 

Gabonreview : Vous célébrez, samedi 15 juillet 2017 à l’Institut français du Gabon (IFG), vos 10 ans de carrière musicale. Comment Macy Ilema arrive-t-elle dans la musique ?

Macy Ilema : La musique, pour moi, est une histoire de passion. Cette passion m’est venue dès mon jeune âge. A 8 ans j’intégrais déjà une chorale avec ma sœur jumelle. Moins de 10 ans après, j’ai commencé à faire les chœurs pour certains chanteurs et rappeurs assez connus sur la scène musicale nationale, tels que Docteur Adams, African Soul aux côtés duquel j’ai participé à la reprise du titre «Nge» d’Oliver Ngoma. Une reprise qui, à l’époque, m’avait d’ailleurs valu les félicitations du défunt Oliver Ngoma de vive voix. J’ai continué comme ça pendant quelques années avant de faire la découverte, en 2005, de la maison de production Wimbil Studio. Depuis, cette structure est devenue ma maison de production. C’est elle qui m’a vu naître en tant que chanteuse.

Avec Wimbil Studio, j’ai commencé par enregistrer pour une compilation d’artistes en herbe, y compris des rappeurs. Le but était de faire découvrir au public gabonais de nouvelles propositions musicales, mais il faut aussi avouer que l’idée de la compil’ se justifiait par le fait qu’on n’avait ni force de frappe, ni ressources financières pour sortir une œuvre pour chacun des artistes du label. Ce premier album titré «Sobn», qui veut dire «Mélange», réunissait des artistes comme Fum’Kass, Awoulou et G-Black, connu aujourd’hui sous le nom de Lunz, et qui est de l’écurie Eben Entertainment. A la suite de cet album, la structure décide de nous inscrire, en 2007, au Tremplin, un concours musical en vogue à l’époque. Pour la petite histoire, seul G-Black et Macy arrivent en finale pour ce concours, au nom du label.

Evidemment, je ne me suis pas arrêtée là. La même année, en 2007, j’ose, je peux le dire comme ça, j’ose me lancer à la conquête du prix Balafon avec le titre «Ndjami». Coup de bol, je suis nommée dans la catégorie meilleure espoir féminin. Pourtant, la surprise ne s’arrête pas là, puisqu’au Balafon, j’ai été primée dans cette catégorie. De là, les choses s’éclairent de plus en plus, et je décide de faire de ma musique quelque chose de professionnelle.

Comment doit-on définir la musique de Macy Ilema 10 ans après ? Est-ce de la musique traditionnelle, de la pop, de la variété ?

Il y a 10 ans, Macy Ilema s’est assignée la mission de véhiculer des messages précis à travers des rythmes traditionnels. Du coup, je présente ma musique comme un mélange entre les rythmes traditionnels et la MAO, la musique assistée par ordinateur. Ma musique, je l’appelle «tradi-moderne», bien que pour certains, il s’agit en gros de la variété, parce que je fais également de la rumba congolaise.

Affiche d’annonce du concert live de Macy Ilema. © D.R.

Vous dites véhiculer des messages précis. Quels sujets vous tiennent le plus à cœur ?

J’écris surtout sur les vécus sociaux, l’éducation des enfants et la sauvegarde des valeurs culturelles. Je considère qu’une femme, quel que soit l’âge qu’elle peut avoir, est une mère et une éducatrice, tout comme je me dis que c’est la femme qui est à la source du développement d’un pays. Du coup, en tant que femme, je me considère, en quelque sorte, comme une «évangélisatrice», celle qui donne les signaux d’alerte.

Après 10 ans de carrière, combien d’albums compte Macy Ilema ?

En 10 ans de carrière, je compte 2 albums et 3 singles. Le premier single, «Ndjami», comme je vous l’ai raconté, c’est celui qui m’a permis de remporter le Balafon en 2007. A travers ce titre, il s’agissait de présenter ma carrière à Dieu, sachant que rien ne sera acquis à l’avance. Pour les 2 albums, le premier est intitulé «Ma force», dans lequel on peut trouver «Weme», «Barrage», «Tu ya libn dimbu». Après «Ma force», j’ai sorti «Tambour», un album qui a vocation à véhiculer des messages à travers le monde. Je remercie d’ailleurs ce deuxième album qui, depuis quelques mois, me permet de voyager et de découvrir le monde. Mais j’y vais surtout pour faire retentir mon tambour. Actuellement, nous sommes dans la phase promotionnelle de mon dernier single, «Célébrez».

A propos. Que réservez-vous à vos fans lors de la célébration de vos 10 ans de carrière à l’IFG ?

Le 15 juillet prochain à l’IFG, les fans de Macy et ceux qui ne la connaissent pas encore, que j’invite nombreux, auront droit à toutes les chansons de mon répertoire. Mais surtout, nous leur réservons plein de surprises et de l’innovation dans les musiques qu’ils connaissent déjà. Le 15 juillet, on a envie de faire de la salle de concert de l’IFG une salle de découverte de la musique tradi-moderne gabonaise. Que les spectateurs s’apprêtent à vivre, pour le temps du concert live, dans un village traditionnel gabonais. Je les rassure déjà : la décoration ne sera pas la même qu’habituellement dans cette salle de spectacle. Mieux, seuls ceux qui seront à ce concert auront la primeur d’écouter l’intégralité de mon troisième album inédit.

Des projets pour les 10 prochaines années ?

Souvent, je dis «d’où on vient, c’est loin, mais où on va, rien n’est sûr». Il y a beaucoup d’incertitudes dans notre métier. Mais je vous l’assure, je me battrai pour continuer. Je ne suis pas prête à baisser les bras, d’autant qu’il y a l’international qui nous attend.

En parlant de l’international. On vous a rarement vue, sinon jamais, en collaboration avec d’autres artistes. Qu’est-ce qui l’explique ?

Cela va arriver, ne vous en faites pas. (Rire) Pour tout vous dire, nous sommes déjà sur des projets de ce genre. Seulement, à ce jour, pour des raisons de calendrier, ils ne sont pas prêts. Il s’agit notamment des collaborations avec la chanteuse camerounaise Grâce Decca, le Sénégalais Ismaël Lô.

Ces derniers mois, Macy Ilema s’est également illustrée à travers des activités d’ordre social, notamment avec l’aide aux enfants démunis et aux orphelins. Ça vous touche, le sort de ces jeunes.

Vous savez, ces enfants qui souffrent n’ont pas choisi la situation dans laquelle ils vivent. Or, je me dis que si nous nous efforçons de donner de notre temps et de notre amour à ces jeunes, ils se sentiront beaucoup mieux. Ces enfants et ces femmes démunis que nous accompagnons dès que nous le pouvons, ils ont, en réalité, besoin de peu de chose pour retrouver le sourire. C’est un devoir que je me suis assigné. Je serai à leurs côtés chaque fois que je le pourrai … (soupir).

 
GR
 

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