Entre la signature de contrats peu conformes à la loi, le non-respect des droits d’auteurs et les accusations de proxénétisme et de roublardise, l’image du patron de Direct Prod s’est fortement dégradée ces derniers jours. Il promet de donner sa part de vérité ce mardi 30 octobre sur le «Dafreshmorning», la matinale de la radio Urban FM.

Edgar Yonkeu, patron du label Direct Prod. © D.R.

 

Radiée en novembre 2005 du Registre français du commerce et des sociétés (RCS), avant d’être placée la même année en liquidation judiciaire, sous la supervision de Jeanne Bertrand, Direct Prod pourrait-elle subir le même sort au Gabon ? Rien n’est moins sûr. Pourtant, si certains, un brin excessifs, n’hésitent plus à demander le départ de la société de production du pays, c’est parce que son patron, Edgar Yonkeu, est dans la tourmente depuis quelques jours. Une de plus, après que Dj Fléo l’ait traité publiquement, en juillet 2017, de «pseudo-producto-voleur». A l’époque, le Dj du night club «No Stress» lui avait réclamé de l’argent plusieurs années après le concert au Zénith (France) de Patience Dabany pour lequel il avait été recruté, en 2012. Un an après cette accusation, les anciens collaborateurs du producteur l’accusent de choses diverses, dont la principale : la roublardise.

Dans un direct sur sa page Facebook, le 20 octobre dernier, c’est Creol La Diva qui, la première, avait jeté le pavé dans la mare. L’ancienne chanteuse de Direct Prod s’est notamment plainte des menaces proférées par son «boss» après qu’elle ait quitté la boîte. Edgar Yonkeu, avait-elle dit, l’avait menacé de lui mettre «la tête sous l’eau» pour lui faire regretter son départ. L’interprète (avec Shan’L) de «Bonobo», a également accusé son ancien producteur d’avoir lancé sur les réseaux sociaux la rumeur sur la prétendue censure dont elle aurait personnellement fait l’objet par la Haute autorité de la communication (HAC) en septembre dernier.

Mieux, Creol a accusé Edgar Yonkeu d’avoir abusé de sa confiance en lui faisant signer «un faux contrat», alors qu’elle intégrait la société. Ce serait, dit-elle, l’une des principales raisons de son départ de Direct Prod. Il se serait agi de l’escroquerie de trop. «Ce contrat que j’ai signé ne m’appartient pas. C’est le contrat de quelqu’un d’autre que mon big boss m’a fait signer, certainement pour m’amarrer mentalement et me faire croire que je suis de la maison, alors que je ne le suis pas». En effet, en parcourant le contrat de la chanteuse à Direct Prod, il apparaît qu’en dehors de la première page, le contenu a un lien avec les clauses signées entre le ténor français Amaury Vassili et le label Warner Music Group. Edgar Yonkeu et Direct Prod auraient-ils une entente avec le label du ténor français pour partager les mêmes contrats ? Le producteur camerounais aurait-il simplement oublié de gommer certains passages du contrat copié sur Internet avant de le faire signer par son artiste ?

Si ces questions restent encore sans réponse, il n’en demeure pas moins que le patron de Direct Prod n’est pas connu pour prendre grand soin du respect de la loi. C’est du moins ce qu’il ressort de la brouille avec une de ses principales auteures, Tina. A la suite des «révélations» de Creol, la chanteuse a surpris la Toile, le 27 octobre, en révélant qu’elle est l’auteure d’une dizaine de chansons, dont plusieurs, à l’instar du tube «Tchizabengue» de Shan’L, ont été interprétées par des artistes signés Direct Prod parmi lesquels Arielle T.

Seulement, Edgar Yonkeu, à en croire Tina, n’a presque jamais reconnu officiellement son statut de parolière sur les titres à succès interprétés par ses artistes. Depuis 2013, pour être reconnue dans ses droits, la parolière n’a cessé de croiser le fer avec le producteur. A l’entendre, aucun contrat n’a d’ailleurs été signé entre les deux parties. Ce qui aurait donné toute la latitude au patron de Direct Prod de disposer à sa guise des œuvres de la rappeuse. A défaut d’être présentée comme co-auteure de certains titres qu’elle a pourtant écrits entièrement, Tina a quelquefois partagé sa création avec… Edgar Yonkeu lui-même. Et si elle s’est toujours plainte, la rappeuse a presque toujours été envoyée paître par le producteur.

Présenté comme un patron belliqueux, à la recherche du conflit et sourd devant les plaintes de ses collaborateurs, Edgar Yonkeu est reconnu pour une phrase qu’il n’hésite pas souvent à lancer à ses contradicteurs : «Allez-vous plaindre où vous voulez». Mais, comme touché par les nouvelles plaintes de ses anciens collaborateurs, le patron de Direct Prod promet, lui aussi de donner sa part de vérité ce mardi 30 octobre sur le «Dafreshmorning», la matinale de la radio Urban FM. «La vérité rien que la vérité, la loi rien que la loi», promet le producteur sur sa page Facebook.

 
GR
 

6 Commentaires

  1. Serge Makaya dit :

    Il est à l’image du président corrompu de son pays le Cameroun. Pitié ! A gerber…

  2. le lion dit :

    est ke biya est pire ke ton roi feniant franchement toute une vie de maboulisme changez un peu

  3. ERE dit :

    A priori pour s’en sortir ici il faut aller dans cet écurie sinon d’autres qui ne sont pas loin du « ciel ».
    Les artistes femmes me semblent être les grandes victimes de Direct Prod ou je me trompe? La plus grosse supercherie que j’ai en mémoire c’est celle de Nadège MBADOU, qui, pour avoir réclamé une certaine transparence sur les gains de son album TOUT CA POUR VOUS a connu sa chute. Le mal des artistes gabonais ne se trouve pas dans les bureaux du gouvernement mais dans les valises d’un tout petit groupe.
    A mon avis E.Y est un filou qui se croit à l’abris du fait d’une certaine relation. Vous pouvez tout écrire mais dans notre pays rien ne se fera…

  4. L’oeil Mapane dit :

    Nul n’est censé ignorer la Loi et nul n’est au dessus de la Loi.

    Si il est coupable, force reste à la Loi.

    Ce n’est que la partie visible du isberg, il est souvent aperçu dans des casinos se pavanant en dépensant des sommes importantes. Qu’une enquête soit diligentée afin de rétablir toute la vérité.

    Une pensée pour les droits d’aute et tous les artistes qui ont subit un préjudice morale ( sous réserve que la vérité éclate).

    À bon entendeur.

    Slt.

  5. balaka herve dit :

    Quel est l’autorité qui régit les droits artistiques au Gabon? Pourquoi ces artistes ne vont pas se plaindre devant les tribunaux?

  6. Ondo Ondo dit :

    C’est exactement cela, il est plus qu’indispensable que nos artistes se s’étant leses aillent porter plainte et défendre leurs bout de pain. Il existe des leviers afin de réprimander toute sorte de délinquances au profit de personnes qui bossent dur pour joindre les deux bouts.

    Je valide.

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