Âgé de 55 ans, le nouveau chef du gouvernement vient de passer 55 mois à la tête de la diplomatie gabonaise. Le successeur de Daniel Ona Ondo qui va devoir former un gouvernement d’ouverture n’a, à ce jour, jamais été perçu dans l’opinion comme un responsable politique ouvert, humble et affable.

Résultats Google Images sur les mots-clés «Issozet-Ngondet». © Capture d’écran/Gabonreview

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Le Gabon d’Ali Bongo a un nouveau Premier ministre depuis deux jours. Daniel Ona Ondo s’en est allé après deux ans et huit mois. Pour le remplacer, Ali Bongo fait appel à Emmanuel Issozet Ngondet. L’ancien ministre des Affaires étrangères, de la Francophonie et de l’Intégration Régionale va donc quitter la «maison de verre» de la Vallée Sainte-Marie pour traverser la chaussée et prendre possession d’un autre immeuble de la Vallée, «le 2-décembre». Là, il va concocter et proposer au chef de l’Etat un «gouvernement d’ouverture». Selon toute vraisemblance, les candidats «0%» devraient en faire partie. Déjà, dans les quartiers, les proches de Bruno Ben Moubamba, Gérard Ella Nguéma, voire ceux de Dieudonné Minlama Mintogo voient leurs favoris dans le futur cabinet. On devrait y voir aussi de nouvelles figures féminines (30%) et quelques jeunes… Dans ce sens, on peut croire qu’au moins la moitié de l’équipe actuelle devrait quitter le gouvernement.

Un CV mensongèrement sélectif, un adepte du sectarisme

Mais la nomination même du nouveau Premier ministre pose quelques problèmes dans l’opinion au plan éthique et moral. L’ancien chef de la diplomatie a menti sur son CV visible sur le site Web du ministère des Affaires étrangères. Un mensonge par omission. Il n’a en effet pas indiqué qu’avant d’entrer à l’Ecole nationale d’Administration (ENA) de Mélen, dans la banlieue Est de Libreville, il avait fréquenté le Centre universitaire des sciences politiques et de développement (Cuspod) où il avait obtenu un diplôme en Sciences juridiques et administratives. Pourquoi a-t-il omis ce passage au Cuspod et ne mentionner que l’ENA ? Mystère et boule de gomme…

Par ailleurs, depuis son passage au ministère des Affaires étrangères, Emmanuel Issozet Ngondet est perçu comme un responsable politique sectaire. Que ce soit à la Centrale (les Services centraux du ministère) ou dans les chancelleries gabonaises à l’étranger, il n’a surtout fait nommer que ses amis ou des diplomates issus de son giron ethnique et provincial dans des fonctions de Premier conseiller et de conseillers d’ambassade, ainsi qu’aux postes d’ambassadeurs-directeurs. Heureusement que la présidence de la République avait gardé la main sur la nomination des chefs de mission diplomatique…

Pas de grands «faits d’arme», un bilan atone

De même, de son passage au gouvernement, on ne gardera pas d’Emmanuel Issozet Ngondet le souvenir d’un grand travailleur. A l’Energie et aux Ressources hydrauliques, Emmanuel Issozet Ngondet n’a pu, malgré les budgets annoncés et sans doute mis à sa disposition, mettre un terme aux difficultés liées à l’adduction d’eau et à la fourniture d’électricité dans de très nombreux foyers dans la capitale gabonaise et ses environs. Le début de succès enregistré dans ce secteur peut être attribué à Désiré Guédon qui s’est «dépatouillé» pour parvenir à une meilleure situation. Aux Relations avec les Institutions constitutionnelles, son nom n’est pas marqué d’une pierre indélébile. Au Budget, aux Comptes publics et Fonction Publique, il a certes organisé – c’est ce qu’on lui reconnaît – de nombreux séminaires de renforcement de capacités à l’intention des agents publics, mais il a fallu attendre l’arrivée de Serge Maurice Mabiala pour entamer la principale réforme qui était attendue : celle portant sur la rémunération des fonctionnaires, et l’arrivée de Jean-Marie Ogandaga pour voir cette réforme aboutir ! Aux Affaires étrangères, «il a, de l’avis de nombreux agents de la «maison de verre», laissé mourir la diplomatie gabonaise» avec de très difficiles conditions de travail dues, il faut le dire, à la raréfaction des moyens financiers dans les caisses de l’Etat. Aux grévistes qui avaient observé un long mouvement d’humeur, il a dit un jour : «Vous pouvez tout faire, Ali ne me fera pas partir, je suis son ami à 200%» !

Issozet / Bilie-by-Nzé : rivalité larvée et aplanie

On lui reconnaît en revanche un succès : grâce au lobbying effectué avec l’ambassadeur de France aux Nations-Unies, il a fait inscrire le problème de la veuve et de l’orphelin dans le registre des journées internationales instaurées par l’ONU, lorsqu’il était le Représentant permanent du Gabon à New York.

Le gouvernement d’Issozet-Ngondet devrait être annoncé dimanche. L’ancien chef de la diplomatie devrait maintenir Alain-Claude Bilie-By-Nzé dans l’équipe. Une sournoise rivalité vieille d’au moins dix ans les avaient opposés avant de s’estomper et passer à la camaraderie bon enfant. En 2011, en effet, il avait battu Alain-Claude Bilie-By-Nzé lors des élections législatives de cette année-là. Il vient encore de le battre, en ce mois de septembre 2016, dans la course à la Primature. Mais, dans les faits, les deux hommes s’entendent bien, ainsi qu’on a pu le constater sur des plateaux communs durant la toute dernière crise électorale (avant et après). Comme Daniel Ona Ondo l’avait demandé et obtenu, le nouveau Premier ministre va certainement demander que le chef de l’Exécutif lui donne la possibilité de proposer les personnalités originaires de sa province (Ogooué-Ivindo) devant siéger dans «la salle habituelle» du Conseil des ministres.

 

 
GR
 

15 Commentaires

  1. LERUS ROUGE dit :

    vous croyez que ali peut entierement faire confiance a bilie by nze hein?
    ali ne l utilise que pour sa grosse guele et ne peut lui donner que cette possibite de parler et non prendre le risque de le deshabiller

  2. jean jacques 1er dit :

    Sincèrement, rien à foutre! La victoire appartient au peuple souverain qui a choisit un autre Président, et ce Président c’est Ping. Choisir le Kota à la primature, parce que après le G2 c’est les Bakotas de l’Ogooué Ivindo qui ont voté pour Iboubou, on s’en fout grave! Médiocre ou pas bon, rien à ciré! Ils doivent dégager!

  3. nzam ata dit :

    Il n’assume pas le fait d’être passé par le CUSPOD . Alors que faire des gens de son espèce ?

  4. J3ff dit :

    tous ceux qui connaissent un peu l’histoire du CUSPOD savent pourquoi il n’en a pas fait mention dans son C.V ! car à l’époque ce sont les recalés au baccalauréat qui allaient s’inscrire au CUSPOD.il ne veut pas qu’on sache qu’il n’a jamais obtenu la BAC !

  5. J3ff dit :

    …il ne veut pas qu’on sache qu’il n’a jamais obtenu le BAC. le CUSPOD à sa création s’appelait L’école des cadres du parti(pdg).

  6. le gaboma dit :

    ali ne peu que s’entouré des faussaires comme lui meme pas de cep pas de bepc de bac pas licence ni de master pire encore le doctorat ce sont des faux tous belly beze avait fuit l’uob après juste 2 ans de fac

  7. Jo la gabonaise qui en a marre des CONS! dit :

    Ce type ne va rien gerer du tout¬ ils ont triche

  8. Le Griot dit :

    hé oui la clique de faut ce met au travail avant pour le désordre

  9. leokhardo leokhardo dit :

    est ce _ une asperge ou une légumineuse génétiquement modifiée?

  10. Mamalepot dit :

    Oui ceux qui allaient au CUSPOD c ceux là qui n’avaient pas le Baccalauréat. .. Tv le 1er Ministre des émergents n’a pas obtenu le bac kié!

  11. Mbonga la future exilée dit :

    En général, ceux qui sont passés par le Cuspod occultent ce pan de leur cursus (car pas de bac).Le comble était qu’à leur sortie un emploi (avec Poste budgétaire ) leur était automatiquement trouvé. Et le système se poursuit 35 ans après. Les emplois pour les riches et aux adeptes des « Reseaux » en priorité . Seigneur ayez pitié des pauvres que nous sommes!!

  12. Ange BOUSSAMBA dit :

    Issozet est le premier Premier ministre du Gabon diplômé du CUSPOD. Tout comme Guy-Bertrand Mapangou a été le premier Président du CNC diplômé du CUSPOD. Vive l’Ecole des Cadres du Parti PDG.

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