Excédés par la version de l’empoisonnement, née sur les réseaux sociaux, la famille et les collaborateurs du chanteur congolais ont annoncé des poursuites judiciaires.

Papa Wemba sur sa dernière scène, le 24 avril 2016. © Femua

Papa Wemba sur sa dernière scène, le 24 avril 2016. © Femua

 

Quelques heures seulement après la mort de Papa Wemba sur la scène du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua), à Abidjan en Côte d’Ivoire, une curieuse rumeur a fait le tour des réseaux sociaux.

Le cercueil du musicien congolais Papa Wemba. © Reuters/Luc Gnago

Le cercueil du musicien congolais Papa Wemba. © Reuters/Luc Gnago

Prétendant se fonder sur des preuves indéniables, certains internautes ont parlé d’empoisonnement. Une première vidéo s’est alors focalisée sur un technicien, accusé d’avoir remis un «micro empoisonné» à l’auteur de «Maria Valencia» (1992). De là est née l’hypothèse d’un complot, sur laquelle ont surfé certains médias, notamment la Radio télévision nationale congolaise (RTNC), qui en a fait un sujet de débat, le 26 avril. Par la suite, nombre d’internautes, parmi lesquels le truculent ivoirien Johnny Patcheko, ont exigé qu’une autopsie soit réalisée afin d’établir toute la vérité sur «ce mystérieux décès» et mettre hors de cause les organisateurs du Femua.

Une exigence à laquelle la Côte d’Ivoire et la RD Congo n’ont pas souhaité donner suite, jugeant «ridicules» les supputations autour de la disparition de l’icône de la rumba congolaise. «On m’a dit que les gens s’interrogeaient sur le rôle d’un assistant. Je réponds que l’équipe technique a parfaitement fait son travail et respecté les directives. Papa Wemba a l’habitude, dans ses chorégraphies, de beaucoup bouger et se dépenser. Pour cela, il a besoin d’un micro sur pied lorsqu’il chante. Les assistants plateau ont instruction d’enlever le trépied à chaque fois qu’il est inutilisé pour ne pas gêner, et de le ramener au moins une quinzaine de secondes avant qu’il en ait besoin. Ce matériel a un coût, et ils ont la directive, pour faire en sorte de l’empêcher de tomber et de se casser. Et c’est comme ça pour n’importe quel concert, partout où Papa Wemba a chanté», a plaidé Marie-Laure Yaone sur France 24, au sujet du manège de l’assistant-plateau.

Selon l’agent de Papa Wemba qui, au nom de la famille, a annoncé avoir récemment contacté le gouvernement ivoirien en vue d’éventuelles poursuites judiciaires contre les auteurs des vidéos «complotistes», cette mort n’a rien d’un homicide. «Papa Wemba était fatigué. Il avait été hospitalisé au mois de janvier. Il avait depuis fait deux examens médicaux qui n’avaient rien révélé. Il avait pris cet engagement pour le festival Femua à Abidjan, et voulait respecter sa parole», a-t-elle laissé entendre.

La dépouille du «roi de la rumba» est arrivée à Kinshasa dans la matinée du 28 avril dernier. Elle sera gardée à la morgue de l’hôpital du Cinquantenaire dans la commune de Kasa-Vubu, avant son exposition, le 2 mai prochain, au stade des Martyrs.

 

 
GR
 

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