A l’heure où de nombreux pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), espèrent donner une nouvelle orientation à l’exploitation et à la gestion de leurs ressources minières, cet enseignant à l’Université Omar Bongo (UOB) suggère quelques solutions pour un meilleur développement du secteur.

Jonathan Ndoutoume Ngome. © D.R.

Jonathan Ndoutoume Ngome. © D.R.

 

Enseignant-chercheur au Centre d’étude et de recherche des géosciences politiques et prospective (Cergep) de l’Université Omar Bongo (UOB), Jonathan Ndoutoume Ngome semble lutter sur tous les fronts. Très médiatisé, il intervient dans des domaines aussi variés que la politique ou la défense de la citoyenneté. Récemment, le sujet qui l’a le plus préoccupé a été l’exploitation minière au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Invité à partager son expertise, il s’est penché sur la contribution de l’exploitation minière dans le développement des infrastructures dans la sous-région, s’interrogeant sur la possibilité pour les Etats de se doter d’infrastructures «structurantes» à partir de l’exploitation minière.

Définies comme des outils disposant d’un potentiel important de croissance avec un effet multiplicateur et durable sur le développement économique et social, les infrastructures structurantes induisent des transformations structurelles profondes au regard de leurs effets d’entrainement. Or, a-t-il indiqué, à la faveur d’une conférence internationale sur les industries extractives à Yaoundé (Cameroun), en juin dernier, il s’agit, dans un premier temps, de définir si, grâce à l’exploitation minière, les pays de la Cemac peuvent maintenir une croissance soutenue et inclusive à partir de la mise en place des infrastructures structurantes. Dans ce sens, deux pistes majeures ont été développées, à savoir : le financement de la construction des infrastructures par les investisseurs miniers à travers les politiques de local content et de développement communautaire et la construction d’infrastructures à usage hybride dont la propriété revient à l’Etat à la fin de l’exploitation de la mine.

Au titre des propositions de financement, Jonathan Ndoutoume Ngome explique que «pour soutenir leurs ambitieux projets de développement, il convient pour les Etats de rechercher des stratégies adéquates et novatrices à partir de l’exploitation de leurs ressources minières, notamment à travers la rentre minière, qui doit être un appui dans le bouclage des financements nécessaires». «En outre, a-t-il indiqué, les Etats de la Cemac doivent mettre en place, une structure dédiée à la promotion de projets de partenariat public privé (PPP), en vue d’apporter des conseils d’ordre financier et juridique dans le cadre du montage des grands projets d’investissements structurants à partir des ressources générées par l’exploitation minière». Autrement dit, l’implication des opérateurs miniers privés, notamment ceux qui disposent de la technologie, de l’expertise et des capitaux, se présente aujourd’hui comme une alternative viable pour le financement des infrastructures. Les PPP permettent de tirer profit de l’efficacité du secteur privé et de mettre en place des mécanismes de partage des risques entre le secteur public et le secteur privé.

En somme, si certaines infrastructures énergétiques, ferroviaires, portuaires et routières peuvent être réalisées dans le cadre de concessions minières, il arrive souvent que des promoteurs proposent de réaliser ces investissements sous réserve que des concessions foncières leur soient accordées. «Cependant, relève l’enseignant au département de géographie à l’UOB, ce type de financement comporte des risques importants, qu’il faut parvenir à encadrer au mieux pour garantir les intérêts de nos Etats». Et, les procédures de sélection n’étant pas souvent adaptées au recrutement de ces promoteurs, les législations doivent évoluer. Car le besoin en infrastructures est devenu une demande sociale. Or, la réponse aux besoins d’ordre social doit être une priorité pour les gouvernements.

 

 
GR
 

2 Commentaires

  1. Michaxe dit :

    Merci de vous penser les moyens de développement car le développement dans tous les secteur tels qui soit est une affaire de tous

  2. Blaise nicolas dit :

    Merci pour vos très bonnes analyses dans le but d’améliorer les secteurs des affaires.

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