Plus de deux ans après sa radiation pour «indélicatesse», le célèbre avocat a récemment repris du service, non sans dénoncer un «assassinat» professionnel, dont il rend coupables ses pairs.

Me Jean-Paul Moubembe, le 5 janvier 2015 à Libreville. © Gabonreview

 

«J’ai été assassiné professionnellement par certains de mes confrères, avec l’appui de quelques magistrats». Les mots sont durs, et deux ans et demi après sa suspension du barreau, Me Jean-Paul Moubembé ne sait pas encore s’il est prêt à pardonner à ceux qui lui ont «fait tant de mal». «Je crois en la justice immanente et permanente. Je laisse tout entre les mains de Telum notre créateur», s’est-il néanmoins exprimé dans une interview, vendredi 30 juin, à l’hebdomadaire La Loupe.

Pourquoi Me Moubembé a-t-il été d’abord radié, puis suspendu après avoir fait appel de la première décision ? Les versions divergent. Officiellement, le célèbre avocat doit sa sanction à son «indélicatesse». Le Conseil de l’ordre l’a accusé de s’être rendu coupable d’«outrage» au bâtonnier et aux membres du Conseil de l’ordre. Si l’avocat assure qu’aucune des personnes supposément lésées n’a porté officiellement plainte contre lui, il voit dans sa sanction une autre origine. Son différend avec Me Jean-Pierre Akumbu M’Oluna, le bâtonnier, «(son) grand-frère avec qui (il était) toujours proche». Ses problèmes auraient commencé le jour où il l’a invité à «régler la question de l’incompatibilité entre son statut professionnel de fonctionnaire et celui d’avocat, outre sa qualité de propriétaire d’une pharmacie». Sauf que, l’autre raison lui ayant valu sa sanction, c’est l’accusation qu’il avait portée contre une jeune consœur après la publication, dans le journal L’Eveil, d’un article critique à l’égard du premier président de la Cour d’appel et lui-même. «Il s’agissait pour moi d’une affaire de Kongossa», a estimé celui qui nie toujours avoir accusé sa consœur d’être l’auteure cet article.

Plus de deux ans après le début de ses démêlés avec les siens, Me Jean-Paul Moubembé ne cache pas son amertume. Un regard en arrière, il voit dans sa sanction une forme d’acharnement. «En l’espace de deux mois, notre Conseil de l’ordre m’a sanctionné trois fois pour des affaires qui ne tenaient pas la route (…). J’ai été d’abord suspendu pour six mois, puis radié, avant d’être suspendu d’office pour six mois». Au bout, l’avocat dit avoir «fait (au total) trois ans sans travailler du fait de l’homme». «Je reviens de loin, moi qui ai souffert des conséquences d’un AVC (accident vasculaire cérébral. Ndlr) pendant six mois, juste avant les deux ans et demi de ma sanction disciplinaire (…). Je remets tout entre les mains de Dieu. Cette période de traversée du désert professionnelle m’a grandi spirituellement et permis de savoir qui est mon ami par la bouche et qui l’est par le cœur», a-t-il déclaré.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Loumbou Alphonse dit :

    Ce n’est plus le pouvoir qui est responsable de ces suspensions? c’est maintenant le bâtonnier. Et tous le conseil de l’ordre est complice? y compris des avocats? Pour quelles raisons? des questions d’incompatibilité posées aux bâtonnier qui semble t il ont trouvées réponse à la cour de cassation. Mais pourquoi ne pose t il pas ces problèmes d’incompatibilité du statut de fonctionnaire enseignait chercheur aux 9 autre avocat enseignant à l’UOB?

  2. LE CHEF dit :

    Comme quoi ca peut aussi te faire mal d’etre mis au placard… et que ressentent les 1 500 000 des gabonais mis au placard social par ceux qui te donnaient le pouvoir de vie ou de mort pour les voleurs des boites de sardines a Nkembo?

  3. La loi dit :

    Surement vos confrères ont fait preuve de clairvoyance en vous mettant un moment au placard cela aurait dû être définitivement. Vous passiez votre temps dans les médias à vous venter d’être je ne sais quoi comme adepte ou prophète d’une école ésotérique, aujourd’hui vous venez vous plaindre ou rechercher des adeptes soucieux de votre situation.

    Avez vous pensé que dans ce monde tout se paie, vous avez détruis des vies, des familles non pas en défendant vos clients, mais en mettant en place des magouilles avec des greffiers, des procureurs pour gruger des citoyens dans leur bon droit.

    Nous pouvons vous dire que l’une de vos victimes décédé aujourd’hui que vous avez aidé sa compagne et ses enfants à le spolier à au crépuscule de sa mort a pensé à vous. Vous portez une lourde dette spirituelle et soyez en certain vous n’êtes pas au bout de vos peines.

    Il en sera ainsi

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