La cérémonie prévue par la famille de Bruno Mboulo Beka, en hommage à son fils décédé le 20 décembre dernier au PK5, au cours d’un rassemblement de l’opposition réprimé par les forces de l’ordre, n’a pas été autorisée par le gouvernement.

Les membres de la famille de Mboulou Beka attendant les manifestants au PK5. © Gabonreview.

Les membres de la famille de Mboulou Beka attendant les manifestants au PK5. © Gabonreview.


 
Annoncée la veille par Me Paulette Oyane Ondo, conseil de cette famille dont le fils est tombé lors du meeting «interdit» de l’opposition qui avait été réprimé par les forces de l’ordre, le 20 décembre dernier, la cérémonie qui devait avoir lieu au PK 5 dans le but de rendre hommage au défunt a été interdite par le ministère de l’Intérieur. Les participants avaient été invités à venir avec des gerbes de fleurs et des bougies pour cet hommage autour du Mvett, de chants religieux et éventuellement d’un culte œcuménique. Mais, à quelques heures du début de l’hommage, le ministère de l’Intérieur a répondu au courrier daté du 12 mars dernier, demandant un encadrement des forces de l’ordre.
© Gabonreview

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Par lettre datée du 19 mars 2015, le ministre de l’Intérieur indique : «(…) Je ne puis accorder une réponse favorable (…) au motif que la famille que vous représentez et les autorités judiciaires en charge de ce dossier ne se sont pas mis d’accord sur (la) question dont dépendent les obsèques de ce compatriote».
«Nous sommes complètement indignés par la réponse qui nous parvient du ministère de l’Intérieur», a commenté Christophe Ovono Allogo, expliquant qu’il a fait le déplacement du PK 5 pour accueillir les manifestants et les informer de la décision du gouvernement d’interdire ce recueillement. «Cela fait exactement 90 jours, donc trois mois que Mboulou Beka a été assassiné au lieu où nous sommes. Et la famille a voulu lui rendre un hommage en venant déposer une gerbe de fleurs, en allumant une bougie et puis rentrer chez nous», a-t-il déclaré, avant de rappeler qu’il se veut respectueux des lois et institutions de la République : «La famille ne va pas braver les institutions. Nous respectons le droit. Nous attendons que toutes les personnes que nous avons invitées soient là pour les diriger vers notre domicile», a-t-il laissé entendre.
Sur les lieux, aux alentours de 15 h 30, des personnes vêtues de blanc continuaient d’arriver pour cette cérémonie. «On ne pouvait pas imaginer que le gouvernement pouvait refuser ce recueillement. On veut juste rappeler à notre frère que 90 jours après on ne l’a pas oublié. Et voilà que le ministre refuse. Il aurait dû répondre plus tôt à la lettre et on ne serait pas ici», a fulminé une des participantes qui a appris le refus sur place.
Bruno Mboulou Mbéka est tombé au cours des émeutes consécutives à un meeting «interdit» de l’opposition au carrefour Rio. Les conditions de ce décès n’ont toujours pas été élucidées. Sa dépouille est toujours conservée aux pompes funèbres et la justice n’a toujours pas ouvert d’instruction.
 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. mouthou dit :

    Nul n’est immortel et Ali bongo mourra un jour. Et tous ceux et toutes celle qui le soutiennent dans sa façon de faire sauront alors que le Gabon est notre pays à tous……..!
    Une pensée pieuse pour notre Frère BRUNO. Le Gabon Libre ne t’oubliera jamais……!

  2. indigné dit :

    au delà de nos intérêts politiques il y’a nos valeurs culturelles qui demeurent communes. L hommage aux morts est acte de foi qu on retrouve dans toutes nos ethnies. Dans quelle region ou village du Gabon où on ne rend pas hommage aux défunts? Moi j en connais pas.
    Cette famille a si souffert dans la dignité. Elle ne mérite pas ça. Chez nous les africains la magie de la mort c est qu elle réussit a fédérer pendant un court moment les personnes de différentes sensibilités.

  3. maak dit :

    J ai l impression que les gars du ministere de l intérieur font le maximum pour qu on les déteste .meme un simple recueillement on refuse.

    • mouthou dit :

      Quand on est illégitime et qu’on se reconnait comme tel, on voit les troubles à l’ordre public partout…!
      Quand on est illégitime, on voit l’insurrection et la contestation à tout bout de champs, donc on se mur dans une fin de non recevoir de toute demande de rassemblement. Ainsi agissent les gouvernants en Régime Totalitaire.

  4. imagine56 dit :

    A croire que les missions du ministre de l’intérieur se résument à « interdire » tout ce qui est manifestation.
    Manpangou Mapangou attention, demain un jour nouveau….je te laisse à tes interdictions de

  5. awenamie dit :

    vraiment je ne comprends pas ces gens. Je ne sais pas de quoi ils ont peur puis qu ils disent qu ils ont ete bien elus et qu ils sont aimés!!!!!!!!!!
    Que le fantôme de mboul beka les hante jusqu à leur mort

  6. michika dit :

    vraiment ils sont stupides les émergents. Je me demande de qui ils ont peur puis qu’ils disent que le peuple a voté Ali et que ce peuple l’aime voir l’adore aime, pourquoi sont ils encore si fébriles. Que le fantôme de mboul beka les hante à jamais

  7. toungzué dit :

    blablabla les gabonais

  8. eternite dit :

    Meme le recueillement vous est interdit alors que nous sommes des Bantous et que nous enterrons nos morts après le dernier au revoir familiale ; mais voici 3 mois que cette famille n’est nullement respectée et ce refus du ministère de l’intérieur ne correspond à rien de juridique…
    Famille de Mboulou Beka.. déposéz plainte à la CPI…

  9. Mike Gabonais dit :

    En tout cas ils ont bien fait de ne pas insister au risque encore qu’ils soient accusé de semer le désordre.

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