En attendant la publication du rapport sur l’enquête nationale relative à leur reconnaissance par le droit positif, l’ensemble du corps social continue à célébrer les unions selon la tradition, en violation de la loi en vigueur.

© fashionitagabon.blogspot.com
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En dépit du fait que le rapport de l’enquête nationale sur la «légalisation ou non des mariages coutumier et religieux au Gabon» demeure invisible, le président de la République ne démord pas : Ali Bongo affiche une détermination à voir ce projet aboutir. A la faveur du premier Conseil des ministres du gouvernement Ona Ondo 2, il ne s’est pas privé d’exprimer son désir de voir la reconnaissance légale du mariage traditionnel aboutir sous son mandat. Inscrit parmi les 13 priorités qui constituent la «feuille de route» de l’équipe gouvernementale, ce projet qui vise à renforcer la protection des conjoints et enfants, nécessite cependant la révision du Code civil.

En effet, ayant existé juridiquement au Gabon pendant la période coloniale et jusqu’en mai 1963, le mariage coutumier a été rendu illégal par la loi N°20/63 qui interdit formellement la pratique de la dot. Malgré cela, cette forme de mariage conditionnée par l’offre de présents et de sommes d’argent dont le montant varie selon les ethnies, reste la plus répandue au Gabon, car garante des valeurs traditionnelles et culturelles du pays. Autrement dit, dans son entièreté, le corps social gabonais a rejeté cette loi qui demeure tout de même en vigueur. Pour le sociologue, Eric Nzué, les autorités ne peuvent pas supprimer la pratique de la dot de manière unilatérale. Par contre, il faudra harmoniser sur les constituants de la dot. «Supprimer la dot, c’est en somme ne pas reconnaître le mariage coutumier au profit du mariage consacré par le Code civil qui est de type européen. Il paraît aberrant et contre-nature de ne pas reconnaître le mariage qui est propre à nos coutumes. Je ne pense pas que les Européens feraient la même bêtise : adopter un type de mariage qui ne correspond pas à leurs traditions», analyse-t-il.

En attendant de voir les autorités décréter l’officialisation, il importe que le rapport transmis à l’ancien Premier ministre, Raymond Ndong Sima, en juin 2012, soient mis à la disposition du public. La reconnaissance légale de ce mariage permettra, non seulement de revaloriser cette cérémonie à caractère traditionnel et culturel, chère au peuple Gabonais, mais aussi de régler les questions relatives aux droits de succession dans le cadre de ce type d’union.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. témoin occulaire dit :

    qui va officier ce mariage et à quel moment il va être inscrit sur les régistres d’état civil? je suis un partisan de la légalisation du mariage coutumier, mais je suis conscient que pour y parvenir il faut un travail de fond au préalable, au risque de générer plus de difficultés que ce mariage était censé résoudre. Emergent on vous connait, n’allez pas vite en bésogne comme c’est souvent le cas.

  2. Inch'allah dit :

    Le mariage coutumier devient de jour en jour une arnaque bien organisée au sein de toutes les tribus du Gabon, oubliant meme l’essence et la valeur qu’il represente.
    D’aucuns ne se genent ils pas de rappeler qu’il s’agirait « la » de nos ,tout en spoliant au nom de la meme culture la famille en face.
    « Les mauvaises habitudes ont la peau dur »:Depuis quand nos culture demande des millions comme dot? des machines a laver, des vehicules …..et j’en passe!!!!???
    Legaliser ce mariage n’est pas une mauvaise idée mais il faudrait donc plafonner la dot, ce qui dans un passé pas si loin l’était deja, mais comme au gabon on ne respecte rien ni personne, chacun fait son « boucan », cela ne fut jamais appliqué!.
    Legailisé cela?!!On ne doit plus entendre que c’est plus cher d’épouser ici que la bas, ce qui dénote d’ailleurs d’une devalorisation et complexité de certaines coutumes soit dit en passant.
    D’autre interrogations font deja surface, que fera t-on du mariage civile? une documentation ecrite sera t-elle delivrée apres une ceremonie entre deux famille, qui pour reellement officier, quid des biens apres le deces d’un des conjoints?……
    Notons pour terminer que c’est pratiques aussi bien diverses et couteuses que sont les mariages coutumiers au Gabon encouragent beacoup d’hommme a rester dans une certaine vis a vis de leur conjointes et de leur belle famille, les jeunes ne s’y lancent meme pas car étant deja découragés. Ce qui a souvent pour conséquence toutes les dérives que notre société connait jour apres jour.

  3. Bil Ngana dit :

    Il faut le dire sans ambages : cette décision d’Ali de rendre officiel le mariage coutumier au Gabon doit être encouragé et soutenue. Mais de nombreux écueils pavent cette voie. En effet, le mariage coutumier n’a pu résister à l’épreuve des faits (la loi 20/63) et du temps que parce que les populations sont restées proches de leurs coutumes. Or, lorsqu’il s’agit d’officialiser un tel mariage, un certain nombre de questionnements se fait jour face aux évolutions de la société gabonaise et de sa législation.
    1) Au Gabon, le mariage est une institution. Tout ou presque, est fait pour inciter les unions entre Gabonais et Gabonaises, seul procédé reconnu pour accroître notre démographie jugée trop, trop, trop faible. Malheureusement, le mariage est tombé dans les travers d’une société qui ne s’exprime plus qu’en fonction des capacités financières des uns et des autres. Même les élus municipaux perdent totalement de vue le côté patriotique de cette institution, et le rendent absolument prohibitif. Un certain Alain Bongo s’est marié un jour en invitant des couples originaires de provinces gabonaises différentes à se joindre à son couple au cours d’une cérémonie qu’il a entièrement financé. Un maire du sud du Gabon a créé la sensation en mariant au cours d’une même cérémonie plusieurs couples désireux de convoler en justes noces. Il y eut un tel engouement à cette célébration que chacun a vite compris pourquoi tant de couples ne se manifestent pas en temps ordinaire. Il faut donc des jours où les cérémonies de mariage seraient gratuites et collectives.
    2) Le silence des autorités et surtout, du législateur gabonais face à la progression du phénomène des mœurs déviantes dans notre société est tellement coupable qu’on se demande si ces personnalités prennent vraiment la mesure de la menace qui plane sur l’avenir du Gabon : les gays et leurs semblables ne procréent pas. Quels types de populations vivront demain au Gabon, seront-ils encore des Gabonais de souche ou un genre de personnes métissées, hybrides aux caractéristiques indéfinissables, qui éprouveront certainement de grandes difficultés à se définir elles-mêmes tout en rejetant sur nos générations la responsabilité de cette hybridation ? Et comme tout est lié, ces hommes et femmes n’auront plus de culture ancestrale à faire valoir… C’est là quelques-unes des raisons pour lesquelles le mariage coutumier doit être revitalisé, car :
    3) Dans l’entendement de la plupart des communautés ethnolinguistiques gabonaises, le mariage est une union entre deux familles à travers le mariage de deux de leurs membres nécessairement de sexes masculin et féminin. On peut critiquer cette réalité mais elle a l’avantage de favoriser et constituer le socle de la paix sociale entre des cultures si nombreuses et si différentes du terroir… L’évolution de la législation au Gabon, aujourd’hui, veut que si l’un des conjoints disparaît, le conjoint survivant, la veuve essentiellement, choisisse librement son nouveau mari parmi un nombre infini de prétendants (au contraire de la coutume, qui préconise ce choix au sein de la famille du défunt) ; ces prétendants ne font pas forcément partie de la famille du disparu. On voit ainsi des inconnus de passage ou issus d’autres cultures, d’autres civilisations, s’approprier le foyer du défunt, élevant sa progéniture (dans des conditions souvent critiquables ou peu orthodoxes du point de vue de la parentèle), et faisant totalement fi des coutumes locales, avec un mépris à peine voilé pour la famille du disparu. Or, une mère élève son enfant afin que, le moment venu, lui aussi lui garantisse ses vieux jours. Quand le sort décide autrement, quelle peut être la douleur de cette mère lorsque sa bru se détourne de sa maison et cherche son bonheur dans les bras d’un inconnu, la privant en même temps de la joie d’être entourée de ses petits-enfants, parce qu’une loi inique autorise de telles libertés à la veuve ? Et élevés de la sorte, ces orphelins perdent généralement leurs repères sociaux par rapport à leur géniteur, la famille de ce dernier, etc. Des contrées entières, selon ce scénario qui a commencé, sont menacées de disparition parce qu’elles se vident de ces nouvelles générations… Aussi, autant cette loi inédite sur le mariage coutumier que la loi 20/63, devraient être élaborées et harmonisées après un regard sans complexe ni complaisance sur le devenir de la famille gabonaise. Les anciens, qui savent réellement ce qu’est la coutume de leurs ancêtres, ne devraient pas en être exclus ; ni les jeunes, qui ont le devoir de la perpétuer…

  4. RODRIGUE VENGA dit :

    J encourage tout les jeune gabonais a ce marie surtout ne pas faire comme au temps de nos parent qui n arrivee pas a marie leurs femme au point ou il falais juste recupere la femme et metre dans ton foye sans donne un frand simbolique

  5. Lilly dit :

    Comment savoir si une personne ,est marier « a la coutume au Gabon » avant de célébrer un mariage en France ?

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