Reçu le 19 février dernier par le conseiller aux Affaires africaines du président français, le secrétaire exécutif de Brainforest a fait transmettre au président français un condensé de la situation du Gabon vue par la société civile.

Marc Ona. © gabonenervant

Marc Ona. © gabonenervant


 
Pour Marc Ona Essangui, le constat est sans équivoque : «Le Gabon se porte objectivement très mal et la crise multiscalaire qui le secoue en est le symptôme évident». Il a tenu à faire part de son sentiment au président de la République française, à travers un mémorandum daté du 18 février 2015 et remis au conseiller Afrique, Hélène Le Gal. Depuis le 30 octobre 2014, une date «fatidique», rapporte-t-il, «la vie politique gabonaise est en ébullition». Pis, «le Gabon s’est embrasé avec les évènements du 20 décembre 2014 qui ont caractérisé une crispation du climat sociopolitique».
Si le secrétaire exécutif de l’ONG Brainforest s’est voulu poignant au risque de tomber dans une forme d’alarmisme, s’est, semble-t-il, pour inciter François Hollande à s’intéresser davantage à la situation de ce pays où «les grands chantiers du gouvernement sont presque tous à l’arrêt pour absence de financement», où «les revendications sociales se sont accentuées et les différentes grèves syndicales paralysent l’administration publique» et où «le secteur privé s’essouffle chaque jour car l’activité économique tourne au ralenti et commande aux licenciements». Des réalités qui rendent envisageables divers scénarii pour la suite.
Que la France agisse sinon…
Redoutant de voir la crise sociopolitique actuelle déboucher sur des évènements regrettables, l’acteur de la société civile gabonaise évoque plusieurs hypothèses, notamment un «coup d’Etat militaire» et une «insurrection populaire», non sans faire remarquer la détermination affichée par le pouvoir en place de se succéder au terme de la présidentielle de 2016, malgré le fort ressentiment d’une partie de la population. Selon Marc Ona Essangui, si «l’arrivée au pouvoir des militaires qui justifieraient leur action par la chienlit installée au Gabon et l’absence d’autorité manifeste des politiques à conduire le destin de la nation», et la probabilité d’«une violente éruption populaire» peuvent apparaître, pour certains, comme la réponse à la situation actuelle, c’est parce que la présidentielle de 2016 n’augure rien de bon, si l’on s’en tient à l’adage d’Omar Bongo : «On n’organise pas une élection pour la perdre», qui reste à ce jour le crédo du parti politique auquel appartient Ali Bongo.
Quelques pistes
Pour tenter de casser les habitudes électorales de la majorité et donner toutes ses chances à la démocratie, la société civile propose des mesures drastiques : la mise en place d’une commission quadripartite composée de représentants du pouvoir, de l’opposition, de la société civile et de la communauté internationale, ainsi que le départ de Marie-Madeleine Mborantsuo, présidente de la Cour constitutionnelle, de René Aboghe Ella, président de la commission électorale nationale autonome et permanente et de Guy-Bertrand Mapangou, ministre de l’Intérieur. Ce n’est donc qu’après satisfaction de ces préalables que l’élection présidentielle de 2016 pourrait être envisagée, après un retour au scrutin à deux tours et l’instauration d’une véritable biométrie. Des recommandations que la France, qui a intérêt à voir le climat s’apaiser au Gabon, pourrait être amenée à faire au président de la République.
L’intérêt de la France
Si cet appel à l’immixtion de l’ex-puissance coloniale dans les affaires intérieures d’une ancienne colonie peut être mal perçu, pour la société civile, il n’en demeure pas moins que «l’intérêt de la France dans ce qui relève bien des affaires intérieures du Gabon, se trouve dans la stabilité sociopolitique de ce pays, gage d’un meilleur climat des affaires réclamé par de nombreuses entreprises françaises implantées au Gabon». En clair, François Hollande gagnerait à protéger les intérêts de ses compatriotes en activité dans le pays. D’autant qu’«un nouveau foyer de tension à l’image de la République sœur de Centrafrique, estime Marc Ona Essangui, imposerait quand même à la France de prendre ses responsabilités pour sauvegarder les biens et les personnes de nationalité française vivant au Gabon».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. sam dit :

    Franchement c’est du grand n’importe quoi…aller demande l’aide de la france ayez un peu honte.je suis pour la liberation du gabon mais par les gabonais.tout ce que le Gabon subit en ce moment c’est en partie a cause de ce pays…la france a l’origine n’a pas d’amis apres l’aide apporte quelle sera la contrepatie.la france nous tient deja la tete dans l’eau avec le FCFA quelle nous impose.vraiment qu’on arrete avec cette truc de france…apprenons a resoudre nos probleme tout seul.c’est toujours sa l’opposition au gabon…il se plaigne de la france et quand ils ont des problemes il vont encore voir la france…si c’est sa la solution de l’opposition je peus affirme ici qu’on a encore un bon siecle de misere devant nous. ..

  2. jean . jacques dit :

    Vraiment les soit disant opposants ou société civile des bandits font honte au Gabon, la situation du pays comme certains sont bien au chômage,ne savent plus faire, la même France que vous parler d’ingerence vous faite encore les courbettes avec un memorandum. pour evoquerle Chômage des opposants ou dèjà pour reconnaìtre votre échec de 2016?

  3. FangTomas dit :

    Ça c’est quelle honte qu’il fait à l’Afrique et au gabonais en particulier.
    D’un côté il fait du chantage et joue sur la peur et de l’autre il dramatise, exagère et ment sur la situation du Gabon. Tout ça pour obtenir « l’aide » de la France. Notre pays est souverain et indépendant.

  4. casic dit :

    ok mais on ne montre pas à son adversaire son plan on n’est pas encore à la campagne présidentielle

  5. Bassomba dit :

    Marc cela fait combien de papiers que tu as envoyé aux autorités françaises? Combien de fois t’ont-elles répondu? Tu perds ton temps!

  6. manami dit :

    Mon cher Sam, rappellez-vous que lorsque Sarko avait nommé ABO président de la république bananière du Gabon c’était bon pour vous! vous avez tous applaudit .
    Aujourd’hui, c’est la même France qui est sollicitée pour regler le problème qu’elle avait posée en 2009 aux gabonais,vous criez au scandale.Enfin dites nous ce que vous voulez faire de ce pays.En plus vous savez comme moi que les problèmes des colonies ne trouvent pas solution chez nous, mieux ils se règlent à PARIS,je dis bien PARIS mon cher Sam.
    n’importe quoi.

  7. rodrigue dit :

    Tous les moyens sont bon pour faire partir Ali…l’intervention française serait donc un mal nécessaire (?). Soit !
    Seulement, avons nous des exemples où la France politique ou militaire a intervenu positivement dans le règlement des litiges entre africains ? nous avons encore récemment les exemples de la Côte d’Ivoire, de la Centrafrique et de la Lybie. Un peu plus loin, le cas Lissouba et chez nous, en 1964. Méfiance !

  8. Antsie dit :

    D’une manière ou d’une autre la France doit( et c’est une exigence du peuple gabonais dans sa majorité) davantage réfléchir sur COMMENT participer à soutenir le peuple gabonais dans son combat contre le faussaire qu’elle nous a imposé en 2009 par le Sieur Sarkozy. N’oubliez pas qu en 2009 le consulat de France à Port Gentil avait été incendié. A l’époque le peuple gabonais avait identifié les complices et protecteurs de l’imposture d’Ali Bongo.
    L’ état français étant dans la continuité, la société civile gabonaise par M Ona Essangui demande à la France de mener une réflexion mature sur les désirs de démocratie véritable du peuple gabonais. Et bien davantage de les accompagner.
    En effet plus que tout autre pays occidental c ‘est la France qui a beaucoup à perdre au Gabon.
    Il faut que ses dirigeants actuels sachent que le peuple gabonais en a assez de perdre la maitrise de son destin.
    Au moins ils ne diront pas qu’ils n’ont pas été prévenus officiellement.
    Pour cela je salue la démarche de Brainforest par M. Ona Essangui.

  9. Ocimus## dit :

    c’est pas possible?????la France s’enfoue !!!!regarder la RCA,la Libye et la Côte d’ivoire???la France préfére le chaos pour mieux piller les pays en crise???????

  10. pauvreGabon dit :

    Bravo Marc
    toute initiative pour crier le ras-le-bol du gabonais et à quels dangers la gouvernance façon PDG-Ali exposent Gabonais d’origine et d’adoption dont les français et autres communautés étrangères en présence dans notre pays. C’est un problème qui concerne la communauté internationale compte tenu de la position stratégique du Gabon dans une sous-région dominée par les guerres civiles et autres calamités politico-sociales. La France et l’ONU interviennent en Afrique centrale lorsqu’il y a des situations de crise, alors faut-il attendre que la guerre civile éclate au Gabon pour intervenir? Ta démarche s’inscrit dans une logique de prévention de conflits, elle est de ce fait parfaitement légitime et bien plus sérieuse que les aveugles politiques ne le croient. ENVOIE CE MEMORENDUM A TOUS LES PARTENAIRES DU GABON: Etats et organisations internationales.
    L’histoire te donnera raison. Pas d’élection 2016 au Gabon avec Mborantso,Aboghe Ella et tous ceux qui ont participé de près ou de loin à la farce du dossier de candidature du candidat Ali Bongo. Qu’ils dégagent. J’espère que les partis politiques te soutiendront sur cette exigence.
    Tant pis pour les ignares qui ne comprennent pas ta démarche ou qui cherchent à la décrédibiliser…

  11. tombouctou dit :

    Monsieur ONA essangui dit des belles choses. Mais la France ne peut interférer dans les affaires intérieures du Gabon. c’est un principe de la charte de création des nations unies.
    Si le Gabon a besoin réellement de prendre son destin en main, il revient au peuple gabonais de revendiquer sa souveraineté. L’exemple sur la scène internationale n’est plus à démontrer. Or le peuple gabonais dans son ensemble n’est pas encore mature et prêt à assumer son destin.
    67 % des gabonais pensent qu’ALI BONGO a bien accompli sa mission confiée le 16 octobre 2009 par la CC :
    Routes bitumées
    Hôpitaux rénovés et construits
    Sécurité sociale cadeaux.
    Logements sociaux livrés.
    Fonction publique régularisée.
    Nouvelle grille salariale de la fonction publique actée et en cours d’adoption.
    300 milliards d’aide sociale depuis 2009.
    etc….!
    Le seul hic c’est l’acte de naissance….!
    Mais 1/3 des gabonais qui ont leur bac par le passé ont modifié leur acte de naissance ?????
    Tchango mbiambiééééé!

  12. Gabon2015 dit :

    Lui ne l’ a pas modifié son acte de naissance. Il n’en a pas du tout! Et plus grave il a fait établir un faux qu’il a joint au dossier de candidature! Il ne faut pas tout mélanger. Ceux qui ont modifié comme vous dites n’ont pas détruit les originaux!
    Quant aux réalisations que vous seul voyez, je vous laisse juge!
    Pas d’eau potable pour tous à LBV, pas d électricité pour tous! Des voieries urbaines chaotiques. Aucune ecole construite! Ne parons pas de l’intérieur du pays.
    Tout à l’arrêt, c’est à dire tous les chantiers lancés par lui et ses émergents .
    Par contre les détournements de fonds massifs reconnus par lui même sont bien réels.
    Arrêtons tellement le chaos est abyssal!
    Les vrais sondages disent que 95% ( incluant des pedegistes) des gabonais sont convaincus que la médiocrité du pouvoir d’Ali Bongo sera impossible à égaler!

    • Observateur dit :

      « Lui ne l’ a pas modifié son acte de naissance. Il n’en a pas du tout! Et plus grave il a fait établir un faux qu’il a joint au dossier de candidature! Il ne faut pas tout mélanger. »…Soyons sérieux 2mn. Ali est devenu Président à 50ans, vous voulez nous faire avaler qu’il a traversé 5 décennies,à étudier, voyager et travailler, sans produire le moindre acte de naissance. Si le Gabon est une « république bananière », peut-on en dire autant de la France et des Etats-Unies?

      • koulou la torue dit :

        Qu’il présente donc l’acte de naissance qu’il a joint dans son dossier lorsqu’il a passé le Bac en France ! C’est son passeport diplomatique qu’il a toujours brandi partout où il est passé.

      • Oréma dit :

        Quand on est « fils » de président, on voyage la plupart du temps dans des jets privés ou en première classe dans le Combi d’Air Gabon ou Air France avec un passeport diplomatique peut-être; ce qui veut dire pas de contrôle. Donc, pas d’acte de naissance. Cependant, la constitution d’un dossier nécessite la présentation d’un acte de naissance et à notre grande surprise, l’autre n’en a pas. Peux-tu chantre nous l’expliquer?

  13. sam dit :

    c’est pas de l’ignorance…c’est juste qu’on ne bati pas du vrai sur du faux.c’est la france qui a place leon mba omar bongo et fils au pouvoir et aujourdhui 50 ans apres qu’advient il du gabon.et c’est chez cette meme france chez qui on va encore s’agenouiller pour demander notre liberation franchement si sa c’est pas de la comedie.Le Japon a un moment a colonise la coree mais aujourd’hui ils echangent d’egale a egale mais au gabon on veut toujours entretenir la relation du maitre et de l’esclave.a titre de rappel je ne suis pas un fannatique du pouvoir il faut qu’on soit logique quand on veut un vrai changement

  14. l'ombre qui marche dit :

    il y a des gens qui sont à plaindre ici je pense que par exemple vous avez été victime d’un vol et qu’après on attrape le voleur qui doit réparation à l’autre? n’est ce pas le voleur? alors la france à travers sarkozy nous a volé notre victoire à la présidentielle de 2009 et à toutes les autres d’ailleurs donc c’est cette même france qui nous doit réparation c’est pourquoi je salue la démarche de mr ONA ESSANGUI car justement nous ne voulons que la france intervienne intervienne avant que cela ne dégénère pas après la catastrophe comme elle le fait souvent et la situation de la libye devrait nous interpeller car il me semble que le gabon avait voté la résolution pour l’intervention occidentale dans ce pays qui souffre le martyr aujourd’hui et qui était président en france? et qui était celui qu’on croyait avoir le droit d’être président au gabon?

  15. Pat dit :

    Pitié hein! Il va pleurnicher en France comme un bébé…

  16. Oréma dit :

    Acte courageux et salutaire!

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