La féminisation de la gouvernance est un défi pour la performance organisationnelle des entreprises et des administrations. Elle est à la fois un résultat de l’égalité professionnelle et un puissant levier pour la développer. La représentante résidente de la Banque mondiale au Gabon explique dans cette interview accordée à Gabonreview, les contours de ce concept.

La représentante résidente de la Banque mondiale, Sylvie Dossou. © Gabonreview

La représentante résidente de la Banque mondiale, Sylvie Dossou. © Gabonreview

 

Gabonreview : Comment définissez-vous le leadership féminin et en quoi consiste-t-il?

Sylvie Dossou : Le leadership féminin est la capacité d’une femme à mener ou conduire d’autres individus ou une organisation dans le but d’atteindre certains objectifs. On dira alors qu’une femme leader est celle-là qui est capable de guider, d’influencer et d’inspirer, bref de gérer des ressources humaines. Elle permet de s’affirmer et de pouvoir avoir un développement de carrière adéquat. Nous savons que les femmes ont une contribution essentielle dans le développement du pays. L’égalité des genres ce n’est non seulement un droit, mais aussi du point de vue économique, une stratégie qui permet d’augmenter la croissance et d’accroitre le bien-être au sein des familles et des communautés.

Le leadership féminin, effet de mode ou nécessité ?

SD : Le leadership féminin n’est pas une mode, je crois que c’est une nécessité quand on voit le rôle des femmes dans la société, particulièrement dans nos sociétés africaines où il y a vraiment des pesanteurs, culturelles, religieuses, sociales qui freinent parfois le leadership des femmes. Il est important étant donné le rôle que la femme joue dans tout ce qui est stratégie de développement de renforcer leurs capacités, leur leadership aussi bien au sein du foyer, de leur communauté, de leur entreprise. C’est extrêmement important.

En quoi se distingue-t-il du leadership masculin ?

SD : Elle se distingue du leadership masculin en ce sens que les hommes en général, ce sont eux qui gèrent tout dans nos sociétés. Du point de vue social et culturel les hommes sont en avant, Cela a toujours été ainsi. Aujourd’hui, je pense que la femme et l’homme doivent jouer un rôle complémentaire. C’est très important, il ne s’agit pas non plus de marginaliser les hommes, mais il s’agit de reconnaitre la place de la femme et de lui donner une chance de contribuer au développement de nos pays.

Quelle est la situation de la gabonaise dans ce défi ?

SD : La femme au Gabon a sa place, mais je dirais aussi qu’il y a des progrès à faire. Nous savons par exemple que dans l’accès à l’enseignement, à l’éducation primaire et secondaire, qu’il y a une égalité des genres, mais certains facteurs à relativiser la concrétisation de cette égalité. Il s’agit par exemple des facteurs tels que les grossesses précoces, la violence contre les femmes, la sous-représentation des femmes du point de vue politique. Leurs contributions dans le domaine économique pourraient aussi être améliorées, puisque les femmes sont essentiellement cantonnées dans le secteur informel. Nous savons aussi qu’elles souffrent le plus du chômage et toutes ces questions doivent pouvoir être mises sur la table et adresser par les leaders et les personnes en charge des politiques publiques en matières familiales.

 
GR
 

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