Les maladies rénales gagnent du terrain et touchent également les enfants. Elles doivent être dépistées tôt chez l’enfant pour éviter des séquelles irréversibles. Dans cette interview accordée à Gabonreview, à l’occasion de la journée mondiale des reins le 8 mars de chaque année, la pédiatre Mbadinga Livine Épouse Obame, plaide pour un dépistage systématique chez tous les enfants, ainsi que pour la formation des néphro-pédiatres.

La pédiatre Mbadinga Livine Épouse Obame, plaide pour un dépistage systématique chez tous les enfants, ainsi que pour la formation des néphro-pédiatres. © Gabonreview

 

Gabonreview : Qu’est-ce qu’une maladie rénale ?

Mbadinga Livine : On parle de maladies rénales lorsque les reins ne fonctionnent plus normalement. Il existe différents types de maladies rénales, notamment les insuffisances rénales aiguës, chroniques, des maladies glomérulaires et néphropathies interstitielles chroniques.

Pourquoi le choix des enfants pendant cette campagne de sensibilisation?

Le 8 mars, c’est la journée mondiale du rein, dans tous les pays du monde, on fait les dépistages massifs, il y a des médecins spécialistes qui sensibilisent autour de la question. Au Gabon, nous (les pédiatres et le néphrologue) avons décidé de nous pencher sur le cas des enfants car, la maladie rénale chez l’enfant est très mal connue. D’où l’intérêt de cette campagne de sensibilisation, notamment pour permettre aux pédiatres de s’approprier cette pathologie néphrologue qui a des conséquences, sur le long terme, sur le pronostic vital de l’enfant pour éviter notamment la dialyse, dans le cadre d’une insuffisance rénale.

Nous voulons aussi prévenir des complications en dépistant. Dans cette opération, nous essayons de tirer les facteurs de risque qui peuvent conduire à une maladie rénale dont (l’hypertension, le diabète, l’obésité, les infections urinaires, le sang…). Tous ces éléments peuvent être des signaux d’alarme, qui précèdent la survenance d’une maladie rénale.

© Gabonreview

Quelle est la situation des enfants touchés par ces maladies ?

Notre pays manque des statistiques fiables sur les maladies rénales. Nous n’avions pas des statistiques de manière générale autour de cette problématique de santé. D’où, l’organisation de ces journées de sensibilisation. Nous voulons comprendre quelles sont les différentes pathologies que nous avons. Par ailleurs, nous déplorons le fait que nous n’ayons pas de pédiatres néphrologues au Gabon comme ailleurs. Nous aimerions que l’État nous aide à former les specialistes pour mieux prendre en charge ces enfants comme il se doit.

Peut-on freiner l’évolution de ces maladies rénales où conduisent-elles systématiquement à la dialyse ?

Toutes maladies rénales ne nécessitent pas forcement la dialyse. Si le dépistage a été fait à temps et que le sujet a été pris en charge à temps, il y aura un traitement. Et c’est la raison pour laquelle, après cette campagne, ceux qui seront dépistés positifs subiront des examens plus poussés. Les parents seront orientés vers des centres bien précis pour poursuivre les examens, obtenir un diagnostic et un traitement de l’ensemble des troubles rénaux aigus ou chroniques de l’enfant.

 
GR
 

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