Pour tenter de résorber le problème lié à l’absence de salles de classe pour accueillir les nouveaux élèves des collèges et lycées, le gouvernement a décidé de l’intégration d’élèves de l’enseignement général dans les lycées dit de l’«Excellence». Une décision qui est loin de plaire aux professionnels de l’éducation.

L’état du Lycée de l’excellence de Libreville en novembre 2016. © Capture d’écran/Gabon 24

L’état du Lycée de l’excellence de Libreville en novembre 2016. © Capture d’écran/Gabon 24

 

Le gouvernement aurait-il véritablement engagé le processus de dévalorisation de l’éducation au Gabon ? La question, si elle peut apparaître brutale, est posée par des enseignants et cadres du monde de l’éducation. Il faut dire que les réformes engagées et celles annoncées ces dernières semaines par Florentin Moussavou, le ministre de l’Education nationale, inquiètent plus d’un, y compris les parents d’élèves. La dernière décision en date : l’intégration dans les lycées dit de l’«Excellence» d’élèves de l’enseignement général.

La décision, a indiqué le gouvernement, est effective cette année 2016-2017 au Lycée de l’excellence de Libreville. Les élèves concernés sont ceux nouvellement inscrits en classe de 6e dans l’enseignement général. Or, l’établissement, créé du temps de Paulette Missambo, alors ministre de l’Education nationale, est connu pour être spécialisé dans dans les sciences. Ses élèves sont triés sur le volet. Ce que semble avoir oublié le gouvernement, dont le seul objectif est désormais de trouver une solution au problème d’absence de nouvelles salles de classe ou de nouveaux établissements pour accueillir les entrants aux collèges et lycées du pays.

Chez les enseignants du Lycée de l’excellence de Libreville, où en octobre dernier une rumeur sur une éventuelle fermeture de l’établissement avait circulée, la raison donnée par le gouvernement est loin d’être convaincante. «Il n’y a pas une raison qui puisse justifier la destruction, le démantèlement d’un lycée qui fait la fierté d’une nation, aussi bien sur le plan national qu’à l’internationale», a estimé Joël Ondo, enseignant au Lycée de l’excellence, sur Gabon 24. Pourtant, la tutelle l’assure : cette décision s’explique par le manque à gagner que représente l’établissement dans la mobilisation d’un nombre conséquent d’enseignants. «Nous avons observé au lycée dit de l’excellence que pour l’année scolaire (2015-2016) il n’y avait plus que sept élèves en Terminale C. Si nous maintenons une vingtaine de professeurs de mathématiques avec presqu’autant d’enseignants de sciences physiques, c’est un établissement qui tourne en pure perte, en plus de ne pas disposer d’équipements nécessaires», s’est défendu Florentin Moussavou.

L’intégration de classes de 6e au Lycée de l’excellence de Libreville rentre dans le cadre du programme de transformation d’établissements d’enseignement primaire en établissements secondaires. La réforme engagée par le gouvernement, qui avait annoncé pour le 23 novembre 2016 sa série de rencontre avec les organisations syndicales du secteur, apparaît parmi les questions que les enseignants entendent aborder avec le ministre de l’Education nationale.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. TCJ dit :

    Une mesurette pour un si grand chantier dont la finalité est d’éveiller les consciences.
    Problème de casting dira-t-on? Pourquoi ne pas y remédier dans ces conditions?
    Il n’est pas trop tard. Il suffit de construire les écoles et faire en sorte que l’année scolaire 2017-2018 ne soit pas plus endémique de que 2016-2017.

  2. BBTG dit :

    Au lieu de tergiverser en inventant de plus en plus des formules magiques, le Gouvernement peut se résoudre pour être cohérent avec sa démarche de déperdition de déclarer l’année scolaire 2016-2017 blanche et bénéficier ainsi de tout ce temps qui lui manque toujours pour bâtir des établissements scolaires. C’EST MA FOLIE!

    Autre possibilité, laisser tous les élèves de 6e à la maison en attendant qu’ils construisent les écoles ou les salles de classe devant les accueillir.

    Par ailleurs, si les responsables de l’Education nationale en tête desquels le ministre en charge de ce département trouvent que c’est un manque à gagner de mobiliser des enseignants de maths et sciences physiques pour un établissement à vocation scientifique parce que les effectifs sont très réduits, c’est qu’ils ont des problèmes psychiatriques. L’utilité qu’ils recherchent devraient être de mettre les bouchées doubles pour qu’au terme de leur cursus scolaire et universitaire les élèves sortis de ces établissements d’excellence soient pour au moins 25% orientés vers l’enseignement de matières scientifiques dans les lycées et collèges du pays entier.

    Maintenant reste à savoir comment ils peuvent faire? Au travail messieurs les conseillers et chargés d’études!

  3. liberty dit :

    Encore faudrait-il qu’il y ait quelque part au Gabon un enseignement d’Etat d’Excellence…. manque d’enseignants qualifiés, manque de salles et de matériel mobiliers, manque d’outils pédagogiques performants (la plupart du temps inexistants), manque de livres et, de surcroît lorsqu’ils existent,beaucoup trop chers, un enseignement technique et professionnel très, très, trop limité et où l’on retrouve toutes les problématiques cités ci-dessus…. Tant que les gouvernants n’investiront pas considérablement dans l’Education Nationale, le pays sera et restera considérablement exsangue, les populations de plus en plus pauvres, l’immigration des pays voisins de plus en plus croissante. C’est cela l’avenir du Gabon et des Gabonais(ses) ???

  4. RG dit :

    Quel est le montant des derniers déplacements de monsieur Ali Bongo ?

  5. kombila dit :

    quand parle de lycée de l’excellence c’est qu’on a mis la barre haute!! Pourquoi encombrer un lycée dit de l’excellence avec des sixième??? Alors ré-ouvrons aussi les classes de sixième à CAPO comme çà on revient à des établissements fourre-tout!!

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