Après l’adoption par le Conseil des ministres du projet de budget 2015, l’Union Nationale invite la juridiction financière à procéder à un contrôle de la situation financière du pays.

© Gabonreview
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Dans un communiqué de presse daté du 22 octobre dernier, l’Union Nationale a effectué des observations sur la loi des finances 2015. Pour le parti d’opposition passé à la semi-clandestinité, telle que déclinée par la dernière session du Conseil des ministres, l’économie de cette loi ne fournit pas d’informations susceptibles de permettre de se faire une idée de sa pertinence et de sa portée réelle. «Tel que présenté à travers le communiqué final du Conseil des ministres, ce projet de budget ne peut aujourd’hui faire l’objet d’un examen analytique profond», déplore l’UN, qui s’engage à revenir sur cette question dès lors que les parlementaires seront en possession du projet de texte.

Emmanuel Ntoutoume, Paul-marie Gondjout et Sandrine Souah Akerey de l’UN, lors d’une déclaration en août 2014. © J.P. Rougou
Emmanuel Ntoutoume, Paul-marie Gondjout et Sandrine Souah Akerey de l’UN, lors d’une déclaration en août 2014. © J.P. Rougou

D’ores et déjà, il «exige solennellement un audit de la Cour des comptes sur la situation réelle des finances publiques du Gabon avant l’ouverture des discussions au Parlement sur le projet de loi de finances pour l’exercice 2015». Car, estime Emmanuel Ntoutoume Ndong, le commissaire national aux Finances et au Budget de l’UN, qui a rendu public cette communication au siège de son parti, «le budget 2014 n’a jamais été exécuté. Pourtant les impôts et taxes ont bel et bien été prélevés». «Quelle destination ont pris toutes ces ressources ? Aucun des projets d’investissement inscrits dans le budget 2014 n’a été réalisé, faute de financements disponibles. Les chantiers à l’abandon constituent désormais le paysage de notre pays», fait remarquer le parti dirigé par Zacharie Myboto, soulignant que la budgétisation par objectif de programmes (BOP) implique une programmation triennale. Du coup, des interrogations restent en suspens quant à la programmation des années 2016 et 2017.

A l’évidence, le commissaire national aux Finances et au Budget de l’UN entend attirer «l’attention des Gabonais, des opérateurs économiques et des partenaires au développement sur l’opacité qui entoure désormais la gouvernance des finances publiques au Gabon». Or, rappelle-t-il, «la République gabonaise a signé le 19 décembre 2011 à Brazzaville, une directive relative au Code de transparence et de bonne gouvernance dans la gestion des finances publiques». Et, si dans sa section III, cette directive communautaire consacre la sincérité budgétaire, sa section VII évoque le droit à l’information publique. En clair, si les gouvernements ont l’obligation de fonder les lois des finances sur des hypothèses économiques crédibles, justifiées et comparables aux projections établies par des sources indépendantes, ils ont aussi le devoir d’informer régulièrement le public sur les grandes étapes  de la procédure budgétaire, ses enjeux économiques, sociaux et financiers. «L’acte budgétaire n’est pas simplement un acte financier. Il s’agit aussi d’un acte politique majeur. Il conditionne la vie économique et sociale du pays, et engage en cela toute la nation, c’est à dire tous les Gabonais», relève Emmanuel Ntoutoume Ndong. Face à ce déficit d’informations qui «constitue une entrave à la démocratie», «l’Union nationale exige des ministres de l’Economie et du Budget, (des) précisions concernant le projet de budget 2015 pour éclairer les Gabonais».

Abordant le cadrage budgétaire, l’UN se demande sur quelles hypothèses macroéconomiques, notamment celles relatives à la conjoncture mondiale et son impact sur l’économie nationale, ce projet de budget a-t-il été formulé. «Quelles sont les prévisions sur l’activité pétrolière, la production nationale, le cours moyen du baril de pétrole, le taux de change du dollar ? Les prévisions sur les exportations de manganèse, ainsi que sur le cours moyen de celui-ci. Les prévisions sur le secteur forestier», interroge le commissaire national aux Finances et au Budget, qui poursuit : «Quelle est la composition des ressources du budget de l’Etat ? A combien sont évaluées les ressources propres, les recettes pétrolières, les impôts et taxes indirectes, les recettes douanières et les autres natures de ressources. A combien sont évaluées les ressources d’emprunt ?». «Quelles sont les prévisions du gouvernement concernant la masse salariale, notamment la PIP, les dépenses de biens et services, les transferts et interventions, et le service de la dette intérieure et extérieure ? Quelle est la ventilation sectorielle des dépenses d’investissement ?», ajoute-t-il en cherchant à mieux cerner les charges de l’Etat

Le projet de budget de l’Etat pour l’année 2015 a été arrêté en équilibre à la somme de 3.188,7 milliards de francs, contre 2.954,6 milliards de francs dans la loi de finances rectificative de l’exercice 2014, soit une hausse de 234,1 milliards de francs. Les dépenses de fonctionnement passent de 1.222,6 milliards de francs dans la loi de finances rectificative 2014, à 1.643, 7 milliards de francs en 2015, soit une hausse de 306, 8 milliards de francs. Elles représentent 51,54% du budget global de l’Etat.

 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. Georges Mbha dit :

    Que peut revendiquer un fantôme chez les vivants? Vraiment j’ai maintenant l’intime conviction que Gabonreview est un organe de presse pro opposition. Bravo vous montez en estime chez les gabonais et merci pour la qualité de vos informations.(Georges Mbha)

    • Madouaka dit :

      Parce qu’un parti est dissout la presse n’a plus le droit de relayer les propos d’Hommes politique? C’est Gabonreview qui organise des meetings pour UN dans tout le Gabon au vu et su de tous ?
      Monsieur j’espère que vous utilisez un pseudo??? Étalez ainsi son indigence et sa détresse intellectuelle en signant avec son vrai nom c’est manquer d’esprit critique ou peut-être de cerveau?

    • La Fille de la Veuve dit :

      Oui Georges Mbha, l’Union Nationale est dissoute, Jean Ping est un Non-Evènement et le Gabon Avance sous l’impulsion du PSGE et du Gabon-Emergent.

  2. L'Africain dit :

    Les loups… les champs sont vides.

  3. tate mboum dit :

    Monsieur,
    Il faut savoir se taire lorsque l’on ne comprend rien de ce qui se passe autour de vous et mieux demandez avant de venir pondre sur une toile une idiotie pareille. Avant de savoir voler, l’oiseau contemple ses ailes, fais de même pour ta gouverne.

  4. le gabonais d'en bas dit :

    Mes frères de l’UN, vous perdez votre temps personne ne vous suivra, même si on vous traite de fantômes, leurs priorités sont ailleurs, le peuple ne compte qu’au moment des élections, mais améliorer le quotidien du gabonais n’est pas leur souci majeur, ce n’est point un problème, la justice divine est implacable même si elle tarde toujours.

  5. bienvenu au bongoland dit :

    OUUUfff je me disait bien que ce parti allait révolutionné la pratique politique au Gabon. Le seul parti qui a des idées et qui pose des vrai problématiques. Dans aucun pays qui a une opposition un budget peut etre adopté sans qu’elle ne donne son avis. Merci à l’Union Nationale, ceux qui nous gouvernent sont des imposteurs. Fini l’opacité, maintenant nous exigeons des reponses car se n’est pas le budget du pdg mais le budget de tous les gabonais, notamment les misérables 80% de gabonais qui souffrent dans les bidons villes du Gabon…

  6. bienvenu au bongoland dit :

    Par ailleur, l’audit de la Cour des Comptes est indispensable car elle permettra de mettre a nu la gestion scabreuse du clan Ngoulakia, se dinausaure qui trone sur la cours de comptes depuis prêt de 20 ans. Question, comment est ce possible? Est-ce le plus intelligents des magistrats gabonais depuis 20 ans? Est-ce le plus vertueux et le moins corrompu de tous les magistrats du Gabon? Presonnelement je ne le crois pas. Cette longévité tire sans doute sa source ailleurs, peut etre dans la « république au village », comment un individu peut autant vieillir a un poste nomminatif? Tout ca va finir, vous les Bongos, tout ca va finir…Comme vous pensez que l’Etat c’est vous.

  7. Bill Ngana dit :

    Avis personnel : bon article; commentaires quelconques. Mais nous voyons ici un aperçu de l’expression même de la démocratie. En effet, l’auteur nous rapporte le point de vue d’un parti politique (une association) qui, quoique dissoute officiellement, poursuit ses réflexions sur le fonctionnement de nos institutions et le bienfondé de certaines décisions de l’Etat. Plutôt que de se lancer dans l’invective, notre réaction en notre double qualité de lecteurs et de citoyens (cet article et bien d’autres visent à façonner notre citoyenneté) ne devrait-elle pas, à mon humble avis, se situer dans cette transversale ? Ne devons-nous pas dire en quoi les objections des militants de l’UN manquent d’objectivité ou de pertinence ? Soit nous ne comprenons absolument rien au sujet abordé et on se tait afin d’épargner aux autres de longues lectures inutiles, ou nous disons quelque chose de constructif et on contribue au rayonnement de notre démocratie. Car beaucoup, comme des hiboux qui chantent la nuit, perchés sur la branche de l’arbre ou sur le toit de la case, viennent nous perturber avec des commentaires qui ne construisent rien, nous maintiennent dans un état de délabrement mental où nous regardons certains puissants nous dépouiller de nos richesses et de notre avenir sans réagir. On n’a jamais convenu qu’il faut être opposant pur et dur pour admettre ou refuser d’admettre que telle ou telle chose ne va pas au Gabon. La démocratie au Gabon ne devrait être ni le lieu de l’opposition systématique, ni l’hôtel des bénis oui oui : nous n’inventerons plus jamais un autre pays ; celui-ci nous suffit. Alors tenons-le fermement, avec amour, compétence et droiture !

  8. mebi me ndzeme dit :

    Je crois que toutes les sirènes qui disent que l’opposition n’a pas de projet de société doivent faire attention car il n’y a que celui qui en possède qui peut poser des questions aussi pertinentes. Que jean-jacques me dise quelque chose. L’UN démontre par cet acte que c’est un parti de tous les Gabonais car ce n’est plus le moment de raconter des histoires à dormir debout comme cette histoire de psge qui est vide. Il faut expliquer,démontrer,détailler,chiffrer et ensuite agir pour convaincre.

    • Harvy dit :

      Ah mon frere,
      Je suis quand meme surpris quand certains compatriotes, refusent de comprendre, ou sont dans l’incapacité d’admettre la pertinence des questions soulevées par l’UN.
      Ce billet vient de m’apporter un plus, et rejoint la question qu’un deputé, pourtant du meme bord politique aurait posée au ministre de l’économie, à savoir, si les chiffres avancés par ce dernier étaient corrects

  9. Luis Domingo dit :

    mais de quelle Cour des Comptes parle -t-on ? de quel Ngoulakia parle t-on ?

    les révélations du journal gabonais « ECHOS DU NORD » du 20 octobre 2014 sont terribles.

    Ngoulakia a fait recruter au sein de la Cour des comptes le frère cadet de son épouse. un certain Ange pacome Andjélé. et le mec se sert de cette cour des comptes pour faire des business.

    d’après ECHOS DU NORE, il a misé 50 000 euros dans une agence sud-africaine de Libreville et de Cap town. faire du business n’est pas un pbleme.

    mais l’inconvénient c’est que le fameux bo-frère est Magistrat. en tant que magistrat, il n’A PAS LE DROIT de faire des activés lucratives.

    le pire N01 : le mec fait partie de l’équipe désignée par Gilbert Ngoulakia (le plus intelligent des magistrats) pour AUDITER LA GESTION DES FÊTES TOURNANTES depuis 2007.

    le pire N°2 : en 2008, le mec a signé les papiers en tant que Directeur de la société FRENCH SUD. alors qu’il était déjà Magistrat et cheurcheur des voleurs des fetes tournantes.

    le pire N°3 : le fameux magistrat-beau-frère-auditeur-tourneur des fêtes tournantes se monquant des inconvénients du business, a organisé en février 2011 le kidnapping de mme Maovungou sa partenaire, par des gendarmes, pendant des jours elle est demeurée inconnue par ses parents, son avocat etc…

    quand les parents l’ont retrouvée grâce à un téléphone prêté par un bandit, ses boureaux ont décidé de la déferrer au tribunal pour INCARCERATION A VIE et de trouver la mort par empoisonnement à Gros Bouquet.

    le Pire N°4 : l’ensemble des magistrats, par solidarité, ou par peur de PERDRE LEUR POSTE (puisque le donneur d’ordre est quand-meme le beau-frère) ont accepté et validé la VIOLATION TOTALE DES DROITS DE DAME MAVOUNGOU, Présidente de FRENCH SUD.

    le Pire N°5 : le beau-frère du patron a investi 50 00 euros pour BLANCHIR les CAPITAUX.

    et quand l’argent n’est pas tombé comme il voulait, il a fait fermé toutes les sociétés appartenant à la Dame.

    Quel pays !! c’est lui qui fait le blanchiment et c’est lui qui porte plainte à la dame et non à FRENCH SUD pour « escro-que-rie-« .
    Quel pays !

    il ne voyait pas que son histoire allait « sentir ».
    Quel pays ! il ne voyait pas que sa plainte allait forcément SALIR l’IMAGE DE LA COUR DES COMPTES et l’IMAGE DE LA GESTION DES FINANCES PUBLIQUES DE TOUT UN PAYS.

    le Pire N°6 : le Commandement en chef de la gendarmerie Nationale, le Parquet, la Cour Constitutionnelle, le Parti PDG, la Présidence de la République, les Services Secrets du Gabon ont refusé d’apporter Aide, Assistance et Protection de cette femme en détresse dès 2011, parce qu’ils sont aux ordres de Gilbert NGOULKKIA, de léon Paul Ngoulakia et de la Générale Sabine KOULA, sœur de Mme Gilbert NGOULAKIA, Cousine de Patience Dabany.

    la Générale Sabine était Directrice du Personnel à la gendarmerie Nationale en 2011, et promue Secrétaire Générale Adjoint 1, en charge des Personnels de la DÉFENSE NATIONALE.

    au fait, c’est la générale Sabine qui a même obtenu le Trophée de l’Excellence pour une Administration Émergente, Edition 2014 attribué par l’ex. Ministre de la Fonction Publique, Serge Maurice MABIALA.

    QUELLE POISSE !!!! et QUELLE IRONIE !!!

    c’est plutôt un Trophée en BANDITISME, BLANCHIMENT DES CAPITAUX en TORTURES et VIOLATIONS DES DROITS DE L’HOMME que la Cour des Comptes et alliés doivent recevoir.

    donc ceux qui pensent que l’Union Nationale fait mal de réclamer un Audit de la Cour des Comptes, ont tort de condamner le conseil de ce parti.

    c’est même mieux de faire un AUDIT sur TOUS LES MEMBRES DE LA COUR DES COMPTES (enquêtes de moralité, casiers judiciaires, situation financière, avant et après leur admission dans cette COUR.

  10. tara dit :

    pendant que certains dilapident le pognon par ci et bein on dit le pognon finit ici.

  11. tetanos dit :

    UN, le moment n’est plus au discours. Vous savez que la cour des comptes ne fera rien. Vous savez ou allez porter plainte si vous voulez defendre les gabonais. Et vous, et les autres on est fatigué de cette politique qui nous assassine et condamne nos enfants.

  12. Le Gabon pour tous dit :

    Comment expliquer le fait qu’en 2014, le Gabon n’est aucune compagnie aerienne nationale? Ou est passée la flotte du Gabon dans les airs? En effet, comment comprendre qu’un pays comme le Rwanda, qui a connu une guerre civile, qui est moins riche que nous, qui est plus peuplée que nous puisse avoir une flotte aerienne tandis qu’au Gabon c’est le Black-out total? Que dit dit le PSGE a ce propos? Pourquoi ne sommes nous pas compétitif dans le domaine aérien malgré le PSGE…Euuuuhhhh au fait, comment s’appellait le DG de Gabon-airlines avant qu’elle ne tombe en faillite?

  13. koikou dit :

    Rien à ajouter nous attendons la réponse de BILIE BI NZE qui est certainement entrain de cogiter pour venir encore distraire le peuple

  14. bienvenue au bongoland dit :

    Billie by Nze Repond, et vite..;

  15. GHOGHU TUGH dit :

    «Quelles sont les prévisions du gouvernement concernant la masse salariale, notamment la PIP,… ?», s’interroge le journal.
    Mais la PIP n’est pas tributaire de la loi de finance, nous a-t-on dit. Pourquoi parler de la PIP dans la loi de finance sachant qu’elle dépend d’un fonds nourri par la production financière propre de certaines administrations? Comprenez que la PIP ne peut pas être budgétisée tout simplement parce que c’est de l’argent hors fiscalité.

  16. sim's dit :

    mes frères et soeurs ,toutes mes excuses la politique c est le debat et les injures.l opposition est constituée des gabonais qui sont vos pères et mèrés,donc un minimume de respect c est des intellectuels gabonais qui ont fait l histoire du gabon et continuent de chercher à sortir le gabon des non republicains.

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