L’Afrique demeure largement inexplorée. Donner aux régions les plus reculées un accès au commerce permettra non seulement de favoriser la prospérité dans ces régions mais aussi de rehausser le schéma de croissance continue du continent.

Charles Brewer, directeur général de DHL Express pour l’Afrique subsaharienne. © D.R.

Charles Brewer, directeur général de DHL Express pour l’Afrique subsaharienne. © D.R.

 

Telle est l’opinion de Charles Brewer, le directeur général de DHL Express pour l’Afrique subsaharienne qui s’est exprimé pour commenter « Le Rôle du Commerce dans l’Élimination de la Pauvreté », un rapport récemment publié par la Banque mondiale et l’Organisation mondiale du Commerce.

Ce rapport explique le rôle joué par le commerce international dans le développement et la réduction de la pauvreté en Afrique. Il affirme que la valeur du commerce se mesure notamment par sa capacité à générer une meilleure qualité de vie (elle-même mesurée par une hausse des revenus), une plus grande diversité de choix et un avenir plus durable.

« Si les pays doivent continuer à améliorer leurs relations commerciales avec les partenaires internationaux, le développement de routes commerciales à l’intérieur du continent peut en outre signifier de nombreux avantages pour la région et ses habitants, » ajoute Brewer.

DHL a pénétré le marché africain en 1978, à une époque où le continent était encore relativement « inconnu ». Brewer raconte que DHL a entamé l’exploration des régions les plus reculées d’Afrique et les a vues se transformer, économiquement et socialement, tout simplement grâce à l’accès à de nouveaux services. Le Cap Vert, situé au large de la côte nord-ouest de l’Afrique, en est selon lui un bon exemple. « Le Cap Vert est un petit pays composé de 10 îles. Le moyen le plus rapide et le plus fiable de transporter des marchandises à l’intérieur et à l’extérieur du pays est donc par voie aérienne. Actuellement, trois compagnies aériennes commerciales desservent la région. Comme les compagnies aériennes commerciales donnent la priorité aux bagages des passagers, le déchargement de cargaison de ces avions était une pratique courante. Pour améliorer le service dans la région, nous avons lancé un vol DHL hebdomadaire entre le Sénégal et le Cap Vert. Cet itinéraire a donné lieu à de nombreuses opportunités de commerce et a significativement amélioré la connectivité au sein de la région. »

Afin de réduire efficacement la pauvreté, la croissance se doit d’être inclusive. Hors, les pauvres ne se trouvent pas toujours dans les zones de croissance. La Banque mondiale et l’Organisation mondiale du Commerce estiment qu’un milliard (15 %) des habitants du monde vit dans des conditions d’extrême pauvreté et que 415 millions d’entre eux sont concentrés en Afrique subsaharienne. Le rapport énonce que l’extrême pauvreté est surtout un phénomène rural dans de nombreux pays et qu’environ 75 % des personnes extrêmement pauvres d’Afrique habitent dans des zones rurales.

Le Dr Jim Yong Kim, président de la Banque mondiale, affirme qu’outre l’expansion du commerce, il faut faire davantage, notamment construire des routes connectant les fermes aux marchés : « Nous devons toujours connecter les plus pauvres aux opportunités commerciales. »

Brewer déclare que la connexion des zones rurales aux opportunités commerciales est l’un des projets clés de DHL Express en Afrique subsaharienne. « Nous avons réalisé de grands progrès en faveur d’une plus grande accessibilité et connectivité du marché mondial et du monde en général, en augmentant le nombre de points où les clients peuvent accéder à DHL et à notre réseau mondial. Aujourd’hui, plus de 4500 points de vente en Afrique subsaharienne proposent des services DHL. Ainsi, tout un chacun – étudiant, petite entreprise, ou autre – peut accéder aux 220 pays et destinations que nous desservons. »

Le rapport qualifie le commerce de catalyseur essentiel pour la croissance des pays en voie de développement et souligne le fait que la baisse des coûts commerciaux et la réduction des obstacles entre les pays sont vitales pour éliminer l’extrême pauvreté.

« Le commerce joue un rôle essentiel pour favoriser la croissance induite par le secteur privé et la création d’emplois. Il peut être une force puissante pour la réduction de la pauvreté et pour l’augmentation des revenus, » a confié le Dr Kim. La Banque mondiale a déjà mis en place des mesures visant à faciliter le commerce, notamment en approuvant un prêt de politique de développement de 100 millions de dollars US qui aidera les gouvernements du Burkina Faso et de la Côte d’Ivoire à réduire les coûts transactionnels liés au commerce et au transport.

« Nous avons besoin d’un effort collaboratif entre les secteurs public et privé. Ceux-ci doivent travailler ensemble pour faciliter les affaires au-delà des frontières. Nous collaborons très étroitement avec les autorités gouvernementales et douanières de chaque pays afin d’élaborer des solutions facilitant les affaires. Nous réalisons des progrès continus avec de nombreux blocs commerciaux fructueux qui mettent l’accent sur une meilleure connectivité de la région, et nous avons hâte de voir l’Afrique poursuivre sa croissance dans les années qui viennent, » conclut Brewer.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. kombila dit :

    J’admire l’enthousiasme de cet homme. J’espère que nos dirigeants aussi l’auront entendu. Mais je subodore qu’ils ne feront rien. Parce qu’on se demande pourquoi, assis sur l’argent de nos pays, ces dirigeants se gardent-ils de développer les routes et autres infrastructures, vecteurs du développement et du bien-être général ? Finalement, on se rend compte que, pour eux, ce développement créera une nouvelle mentalité chez les citoyens, qui les conduira à ne plus se contenter demain, des quelques petits sacs de riz ou quelques tee-shirts minables offerts avec mépris lors des campagnes électorales ; pire, ces citoyens pourraient bien comprendre un jour la nature des manigances des hommes politiques s’ils se retrouvaient dans des conditions idéales de développement. Par rapport à cela, une simple petite question sur l’étrange phénomène qui consisterait, au Gabon, à abandonner la majorité des activités commerciales aux bons soins des expatriés avec la bénédiction des pouvoirs publics ? Comment les économistes appellent-ils ce type de développement ?

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