Réagissant au climat de tension actuel dans le domaine de l’enseignement supérieur, le mouvement étudiant rejette toute connivence ou collusion avec des forces politiques.  

Anatole N’nang, le 27 décembre 2014 à Libreville. © Gabonreview
Anatole N’nang, le 27 décembre 2014 à Libreville. © Gabonreview

 
Répondant aux nombreuses critiques émises à l’encontre des étudiants grévistes, alors que les tensions au sein de l’enseignement supérieur gabonais semblent loin de s’apaiser, la «Ligue estudiantine des droits de l’homme» s’insurge contre «la fuite en avant» des gouvernants. Pour ce mouvement qui a fait une déclaration de presse le 27 décembre dernier, «les revendications des étudiants sont purement circonscrites dans le cadre estudiantin». «Il n’y a pas lieu d’en douter», a martelé son président, avant de fustiger «l’attitude des autorités consistant à vilipender l’étudiant (…) jusqu’à le traiter de tous les noms : casseur, opposant, irresponsable». «L’étudiant n’a pas besoin qu’un opposant l’instrumentalise pour reconnaître et exprimer son malaise et son mal-être», a-t-il tranché.
Pour Anatole N’nang, si les gouvernants avaient résolu la question des exclusions, des incarcérations et celle relative au paiement des bourses d’études depuis la grève de la faim initiée par les étudiants à la cathédrale Sainte Marie et à l’école Martine Oulabou de Libreville, «nous n’en serions plus là aujourd’hui». Or, regrette le leader étudiant, «(les gouvernants) utilisent le contexte politique actuel pour justifier leur incapacité à résoudre les problèmes des étudiants». Aussi, s’est-il interrogé, au regard des récents événements survenus à l’Université Omar Bongo (UOB) et des mesures administratives et judiciaires qui s’en sont suivies : «Que devons-nous comprendre suite au déguerpissement des étudiants du campus universitaires ? L’arrestation des leaders étudiants a-t-elle un caractère politique ? Si les autorités affirment que les étudiants sont manipulés, c’est qu’elles connaissent ces manipulateurs. Alors, pourquoi arrêter les manipulés et laisser en liberté les manipulateurs puisque les deux sont autant coupables ?»
Si nul ne doute que ces interrogations n’auront jamais de réponse, la «Ligue estudiantine des droits de l’homme» a par ailleurs exigé que la vérité soit établie au sujet des conditions de détention des étudiants incarcérés, non sans avoir indiqué que «Nicolas Ondo Obame est bel et bien vivant». Si la rumeur du décès de l’ex-président de la mutuelle de l’UOB a «inquiété le peuple gabonais», Anatole N’nang a cependant tenu à rappeler que «le leader étudiant et ses collaborateurs, Duphy Minto’o, Lionel Engonga et Ballack Obame, arrêtés respectivement le mercredi 17 et le jeudi 18 décembre 2014, sont toujours détenus au B2 et ce, dans des conditions inhumaines». Et pour cause : ils subiraient «régulièrement» des «tortures physiques et morales».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. j.Jacques dit :

    Mon cher ami, j’ai ,été étudiant au Gabon, il faut reconnaitre que 99% des greves des étudiants au Gabon on casse et un pays qui est dans le besoin.Il ya des revendications c’est vrai , le decveloppement du pas passe par l’éducation.
    Mais pour vos amis ont été arrêté? dès lors ils n’étaient pas les seuls ´grevistes.Il faut ditre au public les vrais motifs de l’arrestation de vos amis.

  2. Miss T dit :

    Les étudiants ont parfaitement raison, leurs droits sont bafoués depuis toujours par l’Etat gendarme émergent au point que même la franchise universitaire est régulièrement violée. Mais ça encore ce n’est pas surprenant dans un pays où même celui qui fait office de président est lui-même un criminel qui s’essuie les pieds sur la Constitution et les lois gabonaises. Un faussaire doublé d’un gros voleur manipulateur. Résultat: c’est la désobéissance civile qui règne.
    Pardon, libérez-moi les étudiants, et vite!

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