Comme annoncé au terme du New York Forum Africa, le 10 juin dernier à Libreville, la déclaration finale a enfin été présentée et elle comporte cinq points, présentés comme des propositions «concrètes» quant à l’amélioration du tissu des PME, l’intégration régionale, l’Afrique et le reste du monde, la coopération public/privé, l’efficacité de ce binôme et le développement durable.
Journée de clôture du NYFA Libreville Gabon
Durant cette rencontre de Libreville, plus de 600 personnalités du monde politique, économique, industriel, financier, social et sportif avaient échangé sur leurs expériences, partagé leur savoir-faire et proposé un modèle type de développement pour le continent africain. Des idées avaient été émises et un document final avait été promis par le principal promoteur de cet événement, Richard Attias, au terme des ateliers. Il avait alors été indiqué que les conclusions devaient être présentées au sommet du G20 qui s’est tenu les 18 et 19 juin 2012 à Los Cabos au Mexique. Promesse tenue pour la forme, puisque la déclaration a été faite lors de cette messe. Pour le fond, hélas, ces propositions sont relativement décevantes.
La conclusion du brainstorming géant organisé à Libreville par Attias & Associates porte sur cinq points qui présentent des propositions regroupant des idées sur les différents modèles économiques censés faire prospérer le continent, l’intégration régionale, les ressources naturelles, l’agriculture, l’innovation et l’entrepreneuriat, le capital humain, les relations entre l’Afrique, les États-Unis et la Chine, l’équation énergétique, les investissements étrangers, les impératifs de sécurité et de gouvernance, et le rôle de la prochaine génération de décideurs politiques et économiques de ce continent et de la diaspora africaine.
Les cinq propositions du New York Forum Africa telles que libellés par leurs auteurs :
1. Les petites et moyennes entreprises.
Les PME sont le levier d’une économie prospère et le moteur de la création d’emplois. Dans la plupart des pays africains, il faudrait être beaucoup plus attentif au rôle des PME et à celui des entrepreneurs qui les créent.

  • Les PME sont le «secteur intermédiaire manquant» pour les établissements financiers. Des approches et méthodes novatrices sont nécessaires pour évaluer les risques de crédit.
  • Les nouveaux grands programmes d’investissement doivent être dotés d’un volet prévoyant l’investissement dans les PME ou la collaboration avec elles.
  • Mettre en place un site spécifique de financement participatif pour les PME africaines.
  • A l’instar des villes «jumelées» à travers le monde, les grandes entreprises devraient se doter de programmes «entreprises sœurs» pour nouer des relations avec des PME et leur servir de mentors.
  • Instituer une Coupe d’Afrique des Nations pour les PME, qui aurait vocation à recenser et récompenser les réalisations de PME africaines.
  • Mettre en place et promouvoir des dispositifs de formation et de mentorat pour PME.

2. L’intégration régionale
Chacun s’accorde à reconnaitre l’importance d’une plus grande intégration régionale en Afrique afin de défendre les intérêts du continent d’une voix plus claire et plus assurée, d’encourager la libre circulation des capitaux, d’ouvrir les marchés du travail et d’harmoniser et abaisser les barrières douanières. Mais les progrès sont encore hésitants dans la plupart des pays africains.

  • Lancer des projets régionaux d’infrastructures tant pour créer un cadre intégré de croissance que pour faciliter les liaisons entre pays.
  • Accélérer les initiatives visant à faciliter la délivrance des visas, en particulier pour les ressortissants d’autres pays africains.
  • Ouvrir la concurrence dans le transport aérien sur le continent africain pour élargir l’offre de transport et d’en abaisser le coût.
  • A l’instar du programme européen Erasmus, créer le premier programme africain d’échange d’étudiants pour promouvoir l’intégration socioculturelle.
  • Inviter les dirigeants du secteur privé à proposer des plans de réduction concertée des pesanteurs réglementaires et des obstacles au commerce.

3. L’Afrique et le reste du monde
L’essor des économies africaines doit avoir pour corollaire une présence plus affirmée du continent dans les grandes institutions politiques et économiques. Pour sa part, l’Afrique doit s’efforcer d’améliorer son image à l’international.

  • L’Afrique, dans les circonstances qui lui sont propres, est une terre propice à l’entreprise. Les entreprises peuvent y saisir des opportunités et y trouver des partenaires.
  • Chaque pays africain doit continuer à affirmer son identité auprès des investisseurs mondiaux. L’Afrique peut aussi se mettre en valeur collectivement, en particulier dans le tourisme.
  • Mise en place un programme d’accueil pour chefs d’entreprise internationaux qui seraient invités à accompagner sur place un homologue africain pendant quelques jours, et vice versa.

4. La coopération public/privé et l’efficacité de ce binôme.
Il y a un secteur privé émergent dans bien des pays africains mais il est trop souvent négligé dans les débats politiques. L’État doit continuer à assumer son rôle stratégique mais il faut que le secteur privé lui soit associé dans un partenariat inclusif.

  • A l’échelon national, mettre en place des instances ouvertes et transparentes de concertation entre la puissance publique et les entreprises pour que ces dernières puissent faire entendre leur voix.
  • Faire émerger plus d’organisations professionnelles panafricaines.
  • Partout où il y a instabilité et insécurité, les gouvernements doivent comprendre que le meilleur partenaire pour instaurer la confiance et la sécurité est le secteur privé.
  • Il y a pénurie de technocrates compétents. Mettre en place des programmes de formation ciblés, tant localement qu’en partenariat avec des institutions reconnues mondialement.
  • Entreprises et gouvernements doivent travailler ensemble sur les chaînes d’approvisionnement dans de nombreux secteurs. Objectif : s’approvisionner et fabriquer en Afrique si des chaînes d’approvisionnement et de distribution y étaient mises en place.

5. Le développement durable.

  • L’Afrique a la possibilité de se frayer une voie différente de celle des autres continents en matière environnementale et économique. Ses immenses ressources en énergies renouvelables, en particulier les énergies hydrauliques et solaires, sont fondamentales pour combler l’écart entre l’offre et la demande d’énergie. Et une approche durable est indispensable face au rythme et à l’ampleur de l’urbanisation.
  • Pour certaines technologies vertes, l’Afrique peut faire bien plus que rattraper son retard, elle peut être leader.
  • Les grandes métropoles africaines devraient prendre l’engagement de planter un arbre devant chaque bâtiment public.
  • Dans l’agriculture, l’Afrique doit privilégier des modèles locaux durables au lieu d’importer des méthodes et normes d’autres continents.
  • Assimiler la notion de chaîne de valeur mondiale dans les zones rurales pour que l’agriculture ait sa juste place dans les économies rurales.

Même si ces propositions sont le reflet du travail et des efforts considérables qui restent à accomplir, la tonalité dominante du New York Forum Africa était optimiste, et résolument tournée vers l’avenir. La communauté qui s’est constituée autour du New York Forum Africa semble motivée et résolue à accompagner le développement des économies africaines et à contribuer à animer et guider ce développement. Elle déclare également s’attacher à faire mieux comprendre à ses homologues et amis des autres continents les possibilités extraordinaires qu’offre aujourd’hui un partenariat avec l’Afrique.
Reste à transformer ces jolies intentions, franchement fleurs bleues pour certaines d’entre elles, et à prouver qu’elles peuvent s’étoffer d’un peu plus de réalisme dans les actes. Dans un monde au bord de l’effondrement, victime de surproduction récurrente et en manque de débouchés commerciaux, ces déclarations candides prêteraient à sourire si elles n’engageaient pas l’avenir de nos enfants.

 
GR
 

0 Commentaires

  1. La Fille de la Veuve dit :

    Comme on pouvait s’y attendre, la montagne a accouchee d’une souris. C’est ainsi.
    Si comme on le dit Omar Bongo avait declare qu’il pouvait faire d’un chien un ministre, il est une chose qui restera a jamais impossible : Faire d’une imposture une realite.
    Ils s’y prendront par tout les moyens possibles, iront consulter les ancetres, les marabout ou les Richards Attias, rien n’y fera. Leur histoire est a jamais inscrite dans celle du Gabon : La Grande imposture du 21e siecle commencant, ou lorsque de pseudo politiques et intellectuels, aucunement reconnus par leurs pairs, se sont auto-proclames « batisseurs » du Gabon.
    Honte a eux, honte a vous. Le gabon un jour s’en remettra. Votre memoire j’en doute !

  2. Le fils de la veuve dit :

    Quid du climat des affaires ? Quid de la justice ? Quid des mécanismes de financements ? Attias est et restera ce qu’il est : un spécialiste de l’événementiel. Il n’aura jamais l’étoffe que certains veulent lui prêter !!!! Honte à tous ceux qui feignent d’y croire pour quelques broutilles

  3. Pirate 241 dit :

    Mon Dieu, c’est pour cà qu’il fallait attendre ? Des lieux communs, des banalités usées qu’1 étudiant de première année en sciences eco peut écrire au pied levé?
    On a parlé de 7 milliard de FCFA pour cette fête qui devait penser l’Afrique et le Gabon à notre place, comme disait Gregory Mintsa l’Indigné. 7 milliards pour cà ?
    Où sont passé tous les ermergents qui nous taxaient de pessimistes ici même sur Gabonreview ? Qu’ils viennent défendre l’Indéfendable.

  4. OVONO dit :

    Question : un imposteur-isurpateur est-il maralement disposé à penser et à agir de telle sorte que son action coïncide avec la prospérité, fût-elle celle d’un continent ou des individus qui en constituent la population?
    Par essence, l’imposture signifie « prendre une posture qui n’est pas la vôtre ». Ce qui pose fondamentalement un problème d’honnêteté intellectuelle et morale. Or lorqu’on est malhonnête intellectuellement et moralement, on a une incapacité viscérale à agir de telle sorte que notre agir obéisse à l’exigence morale de mettre le pouvoir au service de ses compagnons en l’humanité. Car, toutes les initiatives concourent exclusivement à légitimer un pouvoir usurpé. Autrement dit, usurpateur=imposteur=malhonnête=enclin-à-toujours-agir-dans-le-faux-et-à-l’opposé-du-bien-dans-une intention-originellement-égoïste. C’est pourquoi AliBen, autrement appelé l’usurpateur-imposteur gabonais ne peut jamais rien faire qui soit pour le bien du Gabon et des gabonais.

  5. Le fils de la veuve dit :

    INDICATEURS DU DOING BUSINESS POUR LE CLMAT DES AFFAIRES
    les procédures de constitution d’entreprise,
    les procédures d’embauche et de licenciement,
    les procédures d’octroi de permis et licences en matière immobilière,
    les procédures d’acquisition de titres de propriété foncière ;
    l’accès au Crédit,
    le Gouvernement d’entreprise et la protection des investisseurs,
    la fiscalité de l’investissement,
    les formalités d’import – export,
    le recouvrement des créances commerciales,
    les procédures collectives d’apurement du passif
    Que Ali Bongo nous dise si c’est le niveau de réflexion de Attias….

  6. dworaczek-bendome dit :

    de la merde, tout cela a déjà été dit, écrit. pauvre gabonais!
    4 millions de dollars du tout benef pour attias et son épouse.

  7. jules obiang dit :

    @Le fils de la veuve
    Totalement d’accord avec ton analyse. Doing Business, les indicateurs existent ils suffit de mettre en place un programme de réforme.
    La justice.
    le circuit de la dépense, des objectifs bien déterminés assortis de plans d’actions sectoriel échelonnés et pouvant faire l’objet de suivi et d’évaluation. rendre publique les sommes d’argent allouées aux entreprise et les cahiers de charges. des choses aussi élémentaires qu’il faut simplement décider d’organiser et de réaliser, on nous sort pour 4 milliards un machin comme le NFA. pitiéee.

  8. Marshall dit :

    On veut du concret, nous sommes un peu fatigués des discours. Il faudrait que le gouvernement se presse un peu pour mettre les choses au point afin que la population voit les retombés du forum.

  9. CLG dit :

    5 milliards de FCFA plus tard, on nous produit un tel torchon! Les amis d’Ali ont encaissé leurs virements pour la propagande! Merci!

  10. L'indigné dit :

    tout ça pour ça? looool

  11. Les choses du pays là... dit :

    « Les grandes métropoles africaines devraient prendre l’engagement de planter un arbre devant chaque bâtiment public. » ! c’est ce qu’ils appellent une proposition concrète ?
    On ne fait pas plus sérieux ?

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