Le colloque international consacré au premier président gabonais, Léon Mba, par l’ambassade, Haute représentation du Gabon en France, a débuté ce 27 novembre à Paris par une messe à l’église Saint-Pierre-de-Chaillot. L’irruption des «Résistants de Paris» à la commémoration d’un mort des plus illustres du Gabon a été déplorée.

Célébration à l’église Saint-Pierre-de-Chaillot de la messe en la mémoire de Léon, père du «Gabon d’abord», le 27 novembre 2017. © Gabonreview

 

Événement culturel phare du Gabon au bord de la Seine, «Léon M’ba : 50 ans après» est l’exposition inaugurale des activités de la Bibliothèque de l’Ogooué au sein de la représentation diplomatique du Gabon en France. La manifestation est surtout une célébration des 50 ans de la disparition du premier président de la République gabonaise. C’est donc naturellement par une messe en hommage à cette personnalité historique que cette commémoration a débuté, en présence de ses enfants dont Félix et Lucie Mba, ses petits-enfants, de quelques parents et invités.

La parentèle de Léon Mba ; un moment de la messe. Et, Flavien Enongoue et Lucie Mba baptisant la salle des fêtes de la chancellerie, le 27 novembre 2017. © Gabonreview

À l’église Saint-Pierre-de-Chaillot, l’officiant du jour a rappelé la nécessité de cette messe, non seulement «pour donner un cachet spirituel à ce colloque», mais également pour raviver le souvenir du «père de notre Nation, de notre Gabon d’Abord, attaché à nos traditions et aux valeurs universelles». L’essentiel de l’homélie a donc porté sur un homme «ouvert sur le monde, mais dont les actions étaient parfois incomprises de ses compatriotes».

Si l’ouverture officielle de l’exposition est fixée au 28 novembre, cette messe a été suivie de la consécration ou baptême de la salle des fêtes de la Chancellerie du nom de l’ancien chef de l’État gabonais, toujours en présence de sa parentèle.

 «Léon M’ba : 50 ans après» s’annonce comme un rendez-vous très couru au regard des têtes d’affiche du monde des sciences et de la culture annoncées et présentes de ce fait dans la capitale française. Elles devront desceller et donner à mieux comprendre les messages et les enseignements véhiculés par la vie de cette figure emblématique de l’histoire du pays de l’Okoumé.

Archives sonores, audiovisuelles, iconographiques, écrits de l’homme, conférences-débats, tables rondes et témoignages rythmeront donc les six jours de cet évènement. Placé sous la coordination scientifique du Pr. Elikia M’Bokolo toute cette installation va révéler au monde entier la richesse, le legs humain, politique et culturel de l’homme qui a présidé aux destinées du Gabon durant la plus grande partie de la première décennie de l’indépendance du pays et qui, auparavant, avait pris une part active au mouvement de sa décolonisation.

 «Léon Mba : 50 ans après», «Quel souvenir en gardons-nous aujourd’hui ?», «la flamme de son génie politique a-t-elle cessé de briller pour nous ?», «Cinquante ans après sa mort, que reste-t-il aujourd’hui de cette vie, à bien des égards, exemplaire ?», autant d’interrogations auxquelles cette exposition tentera d’apporter des réponses en puisant dans le riche patrimoine et passé culturel, politique et humaniste de celui qui fut également maire de Libreville.

Pour y répondre donc, de grands noms des lettres, des sciences, de la communication, de la politique, entre autres domaines, ont été mobilisés. De Moïse Nsolé Bitéghé à Guy Rossatanga Rignault, en passant par Jean Henri Revignet-Ingueza, Anges François Ratanga-Atos, Marc-Louis Ropivia, Bonaventure Mvé Ondo, Michel Madoungou, pour ne citer que quelques intervenants venus du Gabon parmi bien d’autres auxquels s’adjoindront l’historique Louis Perrois, le Pr Jacques le Bras, Ahmedou Ould Abdallah, Pierre Franklin Tavares, Julien le Mauff, Artur Sabi Djaboudi, notamment. On y parlera de la «Vie et œuvre de Léon M’ba», de «Léon M’ba et les autres», de Léon Mba «sur la scène internationale» et sous «les soleils des indépendances africaines».

Placée sous le patronage du président Ali Bongo Ondimba, l’exposition marque une nouvelle gouvernance culturelle, impulsée à la représentation diplomatique gabonaise en France depuis l’arrivée en février 2017 de Flavien Enongoué à la tête de cette ambassade.

Pour l’histoire, le Président Léon Mba a quitté la terre des hommes le 27 novembre 1967 à Paris, à la suite d’une longue maladie. S’achevait ainsi, à 65 ans, une vie riche d’expériences diverses et une longue carrière politique entamée au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Autant de choses à découvrir ou à redécouvrir, du 27 novembre au 2 décembre, au 26 bis Avenue Raphaël dans le 16e arrondissement de Paris.

On ne manquera pas de déplorer pour cette première journée, la manifestation des «Résistants de Paris» qui ont transporté la contestation postélectorale jusque dans l’enceinte de l’église Saint-Pierre-de-Chaillot où du gaz lacrymogène a été lâché mettant en péril la sécurité et la santé des invités. Une situation qui n’a pas été du goût des hommes d’Église qui ont malgré tout salué le calme dont a fait montre l’assemblée. La gendarmerie française a été mise à contribution pour sécuriser les invités autant à la cathédrale qu’au sein de la Chancellerie où ils ont essuyé toutes sortes d’insultes.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. koumba dit :

    Triste, les gabonais sont divisés.

  2. ADN dit :

    Je pense que les résistants doivent de temps en temps faire une trêve.

  3. Clotaire Messi Me Nang dit :

    Je trouve curieux que ce soit à Paris où l’on célèbre le cinquantenaire de la mort du président Léon Mba, alors que dans le pays qui l’a vu naître et dont il a présidé aux destinés sept ans durant aucune manifestation n’est prévue. Cela pose un problème majeur que nous avons dans ce pays : celui de la construction de la mémoire collective dont toute nation a besoin pour édifier une identité et une conscience nationales propices à l’essor du sentiment national, de l’amour du pays et donc de la défense de ses intérêts. La célébration de nos héros (et ils sont nombreux dans notre histoire) est un moment de communion et d’unité au cours duquel le peuple assemblé se souvient non seulement de la noblesse de leur combat mais aussi prend conscience en même temps de sa responsabilité de pérenniser les valeurs pour lesquelles ils se sont battus. Un peuple qui n’a pas de mémoire est un peuple sans esprit dont le corps est en proie à moult turpitudes et dont les enfants sont condamnés à l’errance dans le monde global actuel. Nos enfants connaissent bien mieux l’histoire des autres que l’histoire du Gabon. Quelle bizarrerie !

  4. Moi dit :

    Sur TV5, l’ambassadeur d’ali bongo avait déclaré que Ping ne bénéficiait plus de sa popularité d’antan car son directeur de campagne qui avait ramené, arguait-il, une partie importante d’adhérents (sous-entendu, adhérents Fangs) a pris part à leur « dialogue national » à huis clos. En fait, si l’ambassadeur d’ali rend cet « hommage » à Léon Mba, c’est en réalité pour amadouer les contestataires Fangs. Pour le « philosophe », l’échec atavique du pouvoir criminel bongo est consécutif aux vulgaires luttes ethniques. Pour changer le cours de choses, il suffit de magnifier les héros ethniques. Monsieur l’ambassadeur n’oubliera pas d’organiser un colloque sur l’oeuvre politique de Mamboundou qui aura pour effet d’étouffer la contestation des Punus etc…

  5. Milangmissi dit :

    «Quel souvenir en gardons-nous aujourd’hui ?»
    Pour moi c’est le premier imposteur de notre République, le premier detourneur de fond, celui jetait de l’argent pour que les gens s’entredéchirent.
    Léon Mba était pour la départementalisation, sa mouvance a perdu lors du scrutin d’auto-détermination, comment s’est il retrouvé président? C’est une énigme. Une énigme dont la solution se trouve chez les franc-maçons et forestiers de l’époque.
    Dans une allocution Léon Mba avait annoncé qu’un singe venu de la foret gouvernerait les gabonais car ces derniers l’avaient vomi.
    Mais grâce au temps on veut en faire un héro nationale et même un héro de l’indépendance.

    Vous croyez qu’on va vous lâcher mais soyez en sûr, on ne lâchera rien, et on écrira la vraie histoire de ce pays.
    Hier soir, à des compatriotes, venus crier démocratie et liberté, vous avez lancé des bombes lacrymogènes, sans honte, sans dignité vous avez frappé un homme en béquille qui en plus était au sol. Vous n’êtes ni le Gabon, ni les gabonais vous êtes des OPPRESSEURS.

    “Malheur aux détails, la postérité les néglige tous.” Voltaire

  6. Tata dit :

    Bonjour à vous chers intervenants.
    Je sais que tout texte appelle une réaction. Des fois, il serait bien d’entendre Le Texte lui-même avant d’en explorer les autres sens. Qu’y-a-t-il de mauvais qu’une ambassade GABONAISE fasse une commémoration d’un de ses fils? Une ambassade est une représentation d’un pays, de fait, elle a quasiment l’obligation de REPRESENTER en tous points tout ce qui peut être nécessaire et important pour que les autres citoyens d’autres représentations viennent à la rencontre dudit pays représenté. Je partage l’idée de celui (Sieur ou dame Moi) qui parle d’étendre les commémorations à d’autres illustres compatriotes, mais sans relent xénophobe. Des fois, il vaut mieux se taire. Le silence est une autre forme de lecture qui nous permet de mieux apprécier…

  7. Ange BOUSSAMBA dit :

    Léon MBA est mort le 28 novembre 1967, et non le 27 novembre. Il y a trop de charlatans dans le domaine de l’histoire et de la communication.

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