Le Gabon ambitionne de passer à terme à une économie numérique prenant en compte tous les aspects de la société. Ce potentiel et les perspectives de développement de son économie numérique font du pays une figure de proue dans la sous-région d’Afrique Centrale en matière de TIC et une source de croissance en matière de développement durable.

Gabon economie numerique

 

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont un fort potentiel au Gabon. Le secteur affiche un potentiel de développement, source de croissance économique non négligeable. La croissance soutenue de l’économie gabonaise enregistrée au cours des quatre dernières années, avec un taux de croissance réel annuel moyen de 5,9% sur la période 2010-2014, résulte essentiellement des performances du secteur hors pétrole, en particulier dans les services (+7,2% de croissance). Cette croissance se justifie par le développement soutenu des TIC, véritable marché de masse qui attire continuellement opérateurs, prestataires, banques et fabricants de terminaux. GABON TELECOM, AIRTEL GABON, MOOV GABON, AZUR et les autres entreprises du secteur s’inscrivent résolument dans cette démarche qui permet au grand public, aux entreprises et administrations, de profiter des opportunités des TIC.

Le choix du numérique pour booster la croissance

Aujourd’hui, l’économie des services constitue donc un levier important du secteur hors pétrole. Elle accélère le processus de diversification de l’économie en contribuant à l’émergence des PME et des structures de services plus ouvertes au monde. Selon les chiffres du Ministère de l’Economie numérique et de la Poste, en 2014 la part du numérique représentait 5% du PIB et employait directement ou indirectement plus de 12 000 personnes, pour un chiffre d’affaires de 293 milliards de FCFA. Le taux de pénétration du mobile était de 193% pour 2. 947.681 abonnés, celui du téléphone fixe est devenu résiduel à 1,22%, le taux de pénétration de l’internet 86%, pour un parc d’abonnés de 1.150 894, avec une prédominance des abonnés de l’internet mobile. Selon la même source, ces trois dernières années, le Gabon a multiplié par 8 sa connectivité internationale, lancé la construction d’un réseau national en fibre optique de près de 6000 km, afin de faire du numérique un axe stratégique de sa politique de développement. Des chiffres à la fois prometteurs et révélateurs du caractère embryonnaire du secteur numérique.

En effet, la méthode vise à encourager les acteurs du secteur à s’organiser et à se mobiliser pour relever le défi de la transformation numérique du pays, afin de réaliser tous les grands projets, à l’instar du projet de construction des villages numériques, et celui intitulé «Train my Generation», tous 2 lancés respectivement en février et mai 2015. Le premier projet cité constitue un grand chantier de construction de plus de 2.500 centres ou villages numériques, grâce à un partenariat entre l’Etat gabonais et la firme coréenne SAMSUNG, en vue de réduire les inégalités d’accès aux services de base dans les secteurs de la santé, de l’éducation, de l’électricité et de l’eau dans les zones défavorisées des villes et des villages. Grâce aux TIC, le Gabon entend ainsi démocratiser l’accès aux savoirs et aux soins de santé via la télé-éducation, la télé-médecine et l’utilisation de l’énergie solaire, dans le but de favoriser le développement intégré du pays.

Les TIC comme piliers du développement durable

Idem pour le projet «Train my generation», lancé en partenariat avec l’UNESCO et l’opérateur de téléphonie mobile AIRTEL GABON, qui vise à former 5.000 jeunes âgés de 17 à 35 ans sur trois ans dans le domaine des TIC. Le programme inclut le soutien scolaire par la formation à distance, l’accompagnement à l’entrepreneuriat des jeunes et l’accompagnement aux métiers par des bourses de formation dans des domaines spécialisés de l’économie numérique. Objectif : construire une société plus forte et plus intelligente avec la création des technopoles qui apporteront plus de croissance et plus d’emplois.

Sur un tout autre plan, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) s’implique également dans le développement de l’économie numérique au Gabon comme source potentielle d’emplois pour les jeunes, à travers notamment la mise en place d’un Fonds Francophone pour l’Innovation Numérique (FFIN), doté de 500 000 euros (environ 328 millions de francs CFA) pour sa phase pilote. Ce Fonds a déjà permis à des centaines de jeunes développeurs sélectionnés dans cinq pays (Bénin, Sénégal, Gabon, Maroc, Haïti) de se réunir au Gabon autour d’un hackathon, afin de développer des applications liées à la gestion des déchets, à l’agriculture urbaine ou à l’habitat écologique.

Quelques facteurs limitatifs

Cependant, un certain nombre de freins technologiques, environnementaux, opérationnels et financiers contrarient encore le développement des TIC au Gabon. L’Agence de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) procède régulièrement à un rappel à l’ordre des opérateurs Airtel, Libertis, Moov et Azur de sanction pour la mauvaise qualité de service télécom dans le pays.

Tout compte fait, en dépit de ces écueils, le pays dispose aujourd’hui d’un certain niveau de connexion à l’Internet. Malgré les difficultés énoncées ci-dessus, force est de constater que l’Internet progresse lentement mais sûrement ; le cœur du Gabon bat au rythme d’un dynamisme technologique.

Le Gabon, bon élève de l’UTI

Le projet d’une croissance nationale par le numérique commence aujourd’hui à porter ses fruits, au regard de ces nombreux investissements rendus possibles par la mise en place d’un projet TIC à long terme. Lors de la 44ème édition de l’Union Internationale des Télécommunications (UTI) le 16 octobre dernier à Budapest (Hongrie), le Gabon a présenté ces grands projets structurants et innovants initiés par les secteurs public et privé, mais également les nombreuses opportunités d’investissement qu’offre le pays dans le domaine des TIC : renforcement du cadre règlementaire, développement du haut débit à travers un réseau national de fibre optique, développement des contenus grâce au soutien à l’entreprenariat et à l’innovation avec la création d’un incubateur numérique destiné à stimuler l’entreprenariat des jeunes dans les entreprises innovantes, etc. Autant de chantiers qui font du développement numérique une priorité dans l’émergence économique du Gabon.

Pour rappel, l’UIT vient de publier son classement 2014 des pays africains les plus développés selon leur indice des TIC. Le Gabon, 10ème du classement, se trouve en tête des pays d’Afrique centrale et d’Afrique francophone, grâce notamment aux nombreuses initiatives mises en œuvre depuis 2009. C’est en reconnaissance de tous ces efforts en faveur du numérique que le Président de la République, Chef de l’Etat, SE. Ali Bongo Ondimba a reçu en septembre dernier à New-York (USA) le très prestigieux prix des Technologies de l’Information et de la Communication au service du Développement Durable.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. The Duke dit :

    A Gabon Review

    1)Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont un fort potentiel au Gabon. Le secteur affiche un potentiel de développement, source de croissance économique non négligeable

    VRAI

    2)La croissance soutenue de l’économie gabonaise enregistrée au cours des quatre dernières années, avec un taux de croissance réel annuel moyen de 5,9% sur la période 2010-2014, résulte essentiellement des performances du secteur hors pétrole, en particulier dans les services (+7,2% de croissance)

    FAUX
    La croissance du PIB réel a avoisiné 5.9 % en moyenne ces quatre dernières années grâce à une augmentation considérable de l’investissement public (sources FMI rapport 2015 page 5) plus bas je vous explique la source de financement.
    En revanche il faut préciser que cette croissance du PIB réel hors pétrole contribue à la croissance depuis 2004 (ça fait 10 ans). Les points culminant ont été en 2011 (8 %) et 2012(7%) et nous savons pourquoi, la CAN. (Voir graphique 1 croissance du rapport Gabon FMI 2015 page 5 et le communiqué de presse FMI n°15/68 du 23 février 2015)
    Et vous devez aussi préciser que le solde budgétaire (%PIB) est déficitaire sur la période 2010-2014
    (-3.2 %, -6.6% et -13.2 % en 2015), en clair on dépasse régulièrement le budget alloué.
    Ce qui a engendré une progression moyenne de l’inflation en 2014 de 4½ %, selon les projections. Et pour aller encore plus loin nos voisins de la CEMAC ont tous fait la même chose par l’investissement public : suite au ralentissement de 2013 à une période de solide performance économique régionale, l’activité économique de la CEMAC s’est ralentie en 2013. Bien que la croissance dans les secteurs non pétroliers continue d’être largement tirée par les plans d’investissements publics dans plusieurs pays membres, la production pétrolière a baissé, ce qui a débouché sur une croissance du PIB réel d’environ 2.5 % pour l’ensemble de la sous –région (communiqué de presse FMI n°14/378 du 25/07/2014)

    3)Le taux de pénétration de l’internet 86%, pour un parc d’abonnés de 1.150 894, avec une prédominance des abonnés de l’internet mobile,

    ATTENTION ! prédominance ça veut dire quoi ?

    parc internet mobile (téléphonie mobile) 1 040 000 abonnés (mai 2015) internet fixe ( 10 257) et internet Fournisseur d’accès (33 482). Donc sur les 1.150 894 annoncés, plus d’un million viennent de la téléphonie mobile ! (arcep.ga http://www.arcep.ga/documents/internet22015.pdf)
    Je pense que le Ministère de l’économie numérique fait exprès de ne pas être précis pour masquer des informations -> ce n’est pas parce que presque tout le monde a whatsapp sur son téléphone que ça profite à l’économie, non ça profite d’abord aux opérateurs privés.
    Attention le développement de la téléphonie mobile ne veut pas dire (systématiquement) développement TIC ni économie numérique, néanmoins c’est un tremplin à l’économie numérique, il y a des opportunités.
    Et tout ça à QUEL PRIX ?
    Parlons de la dette publique (Volume et structure). En vue de financer le PSGE (que j’apprécie beaucoup), le Gabon a cherché des fonds additionnels, ce qui s’est traduit par un accroissement rapide de la dette publique. La dette publique totale est ainsi passée d’environ 16,7 % du PIB en 2008 à 27,3 % du PIB en 2013. La dette publique du Gabon est composée essentiellement d’emprunts extérieurs (la dette extérieure représente 90 % du total de la dette publique !!! ) contractés à moyen et long terme ->
    Risque : un niveau trop élevé de dette extérieure est un facteur de risque-pays important, en cas de fluctuations de la devise empruntée (dollars, euros etc) les montants des intérêts et du principal de la dette extérieure, si elle est libellée en monnaie étrangère, peuvent rapidement augmenter.

    Étrangement la croissance soutenue 2010-2014 n’est pas parvenue à réduire le chômage et la pauvreté au Gabon,

    Questions :
    Gérons-nous correctement nos dépenses ? Je ne pense pas au vue des déficits budgétaires réguliers
    Pourquoi aller emprunter à l’extérieure alors que l’on a des sur liquidités localement ?

    Très cordialement
    PS : je n’ai pas fait polytech , et je ne suis pas financier …j’ai juste eu un peu de temps pour vous répondre.

  2. Green IT dit :

    L’idéal serait de relier croissance économique, transition numérique, et développement durable. On appelle cela le Green IT. Voir : wwww.greenit.fr

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