La baisse des cours de l’or noir était au cœur de la récente retraite du gouvernement à la Pointe Denis. Décryptage d’une préoccupation à travers les retombées à court, moyen et long termes, le cadrage budgétaire et les perspectives.

Le cours du pétrole, enjeu du séminaire gouvernemental de la Pointe-Denis. © Gabonreview/Shutterstock

Le cours du pétrole, enjeu du séminaire gouvernemental de la Pointe-Denis. © Gabonreview/Shutterstock

 

Etienne Ngoubou, le ministre du Pétrole, durant le séminaire. © facebook/sgg.ga

Etienne Ngoubou, le ministre du Pétrole, durant le séminaire. © facebook/sgg.ga

Organisé du 23 au 25 janvier dernier à la Pointe-Denis, le séminaire gouvernemental avait pour objectif de «repréciser la matrice d’action du gouvernement dans un contexte économique international fortement marqué par la baisse du prix du baril du pétrole». Ainsi trois des huit communications qui ont rythmé cette rencontre ont traité de cette question. Evoquant l’«impact de la baisse du prix du pétrole sur l’économie», le ministre de l’Economie a rappelé qu’après avoir atteint 114 USD, le prix du baril de pétrole a baissé de 54% entre le 20 juin dernier et le 17 janvier courant. En considérant que la correction progressive des prix ne se fera pas avant la fin de l’année en cours et face aux craintes du marché obligataire et aux incertitudes observées sur l’évolution des cours de l’euro vis-à-vis du dollar, les hypothèses devant permettre l’établissement du nouveau cadrage macroéconomique vont être revues à la baisse.

Dans la perspective d’une loi de finances rectificative, Régis Immongault a annoncé que le budget de l’Etat devrait enregistrer une baisse des recettes de l’ordre de 388 milliards francs. Malgré les efforts déjà annoncés dans la loi de finances initiale 2015, il préconise l’élaboration d’un «plan d’ajustement des dépenses». D’où le deuxième thème développé par le ministre du Budget : «Cadrage budgétaire et allocation des nouveaux plafonds». Dans cette communication, deux scénarii pour atténuer l’impact de cette baisse ont été présentés. Le premier vise le maintien du taux de croissance à 5% au-delà des 114,4 milliards de francs de dépenses nouvelles obligatoires, les dépenses en capital devant être augmentées de 50 milliards de francs grâce à la diminution des dépenses courantes. Le solde primaire, qui resterait néanmoins déficitaire, se situerait autour de 154,4 milliards francs.

Le second scenario, quant à lui, vise également à maintenir le taux de croissance à 5% au-delà des 114,4 milliards de francs de dépenses nouvelles obligatoires, les dépenses en capital devant être rehaussées de 50 milliards. Afin d’améliorer le solde primaire, les régies financières devraient améliorer les recettes hors pétrole de 125 milliards de francs. C’est dans cette optique que le ministre du Pétrole a développé le thème «Situation et perspective de l’évolution du secteur pétrolier et définition du nouveau modèle économique pour l’aval pétrolier : Gabon, producteur ou importateur net de produits pétroliers ? Les incidences sur le budget et le marché». A ce titre, il a notamment été relevé l’influence négative de la conjoncture pétrolière internationale sur la production nationale qui se traduit par le report des opérations de forages de trois puits et la revue à la baisse de la production estimée pour 2015, qui est passée à 10,01 millions de tonnes au lieu de 10,25 millions de tonnes attendues.

 

 
GR
 

20 Commentaires

  1. ralph dit :

    Et oui on cherche des solution afin que notre pays ailles toujours de l’avant

    • Le Villageois dit :

      Ils ont juste à aller fouiller dans les tiroirs, dans leurs bureaux…il y a plusieurs études qui ont été réalisées dans ce domaine. Ils trouveront des documents complets avec analyses détaillées et des recommandations simples à metrre en œuvre, des rapports faits par des institutions comme le FMI, la Banque Mondiale et j’en passe. Les solutions sont restées a Libreville. Le week-end à la Pointe-Denis, c’etait juste du spectacle.

    • UneVoix dit :

      oui on veut des solutions pour faire avancer l’économie de notre pays.

  2. aramail dit :

    Je trouve incohérent de croire que l on peut maintenir une croissance à 5% alors que notre économie dépend toujours à plus de70% du pétrole. Or le prix du baril brent ou WTI tourne autour de 50$ doit une baisse de plus de 50%.
    Comment dans un tel contexte vous pouvez prétendre maintenir une croissance à 5% ?
    Depuis 2009,l’Etat à accordé une série d’exonération fiscale à plusieurs entreprises sur 10 à 15 ans ou allez vous récupéré ces dépenses fiscales ?
    Au niveau de la transformation,vos économistes oublient la théorie des avantages comparatifs. Autrement c est bien de transformer mais est-on sur de vendre cette production sur le marché mondial avec des coûts de transports élevés?
    Certes nous ne sommes pas encore en récession mais il y aura un ralentissement drastique de notre croissance.
    Couper dans l investissement
    Couper dans le fonctionnement des agences
    N accorder plus d exonérations
    Réduiser les déplacements du Chef de l’ État
    S’attaquer au secteur informel,
    Taxer la plus petite PMEecar se sont les petits ruisseaux qui forment les grandes rivières
    Augmenter les salaires des fonctionnaires pour maintenir le pouvoir d’achat
    Créer un structure régulation des prix des loyers avec des pouvoirs étendu car c est le logement qui pèse dans les revenus des classes moyennes
    Instaurer une fois pour toute l impôt foncier pour augmenter les recettes de l État et repartir équitablement la terre.
    Reduiser progressivement la subvention aux produits pétroliers pour faire jouer les règles de la libre concurrence pour cela croiser les fichiers des economiquement nos faibles avec ceux de la CNAMGS
    Revoir toute la politique de transports urbain via les mairies pour mettre un terme au biding des taxis
    Supprimer toutes les subventions qui ont été accordé depuis des années à la SMAG alors que le principe de la subvention, c est qu elle doit être limité dans le temps jusqu a ce que l entreprise arrive a être compétitif, 30 ans après quid de la SMAG ?

    • Mone Afirikara dit :

      Mon cher Aramel, ils savent tout ça. le problème du Gabon est au niveau de la volonté. Ont-ils la volonté de changer leur mentalité quant à la situation actuelle du pays? Si OUI, alors tout ira mieux. Mais tant qu’ils continuent à faire comme si tout allait bien, nous resterons toujours dans cet immobilisme.

      Tu leur dis les choses qu’ils savent. ça ne sert à rien de le leur rappeler. Exemple combien gagne le Président? songe t-il a diminuer son salaire de 40 voir 60%. Ils parlent de réduire le salaire des ministres. Sait-on d’abord combien gagne un ministre? Ont-ils dit de combien vont-ils diminuer ces salaires? De qui se moque t-on?

      les institutions de la république doivent être mises à plat. tout doit être remis à zéro. On doit repenser l’Etat => CONFERENCE NATIONALE SOUVERAINE. Sinon, rien n’avancera dans le sens qu’on souhaite tous.

    • Neto dit :

      Monsieur Aramail,
      je crois savoir que la croissance dont il s’agit ici n’est pas la croissance du budget (ou augmentation du budget).
      Il s’agit de la croissance économique qui dépend de plusieurs secteurs d’activités: pétrole, mine, bois, services,…Il peut donc y avoir croissance sans augmentation du budget de fonctionnement l’Etat, si elle portée par le secteur privé (les investissements directs étrangers, et des entreprises nationales= création d’emplois, augmentation de la masse monétaire,…), et augmentation des récettes fiscales (douanières notamment).c’est pourquoi le pari de la diversification de l’économie est la voie royale pour le développement.Autre chose c’est le prix des carburants qui sont subventionnés par l’Etat, c’est une poche de ressource importante, il faudra un jour que le consommateur gabonais paie son carburant au prix du marché (je crois que c’est plus de 150 milliards qui y sont engloutis).Bref, pour maintenir la croissance il faut maintenir l’investissement public et privé

    • Neto dit :

      Nous souhaitons en fait la même chose: développer l’économie et rompre avec la culture d’assistanat

    • Latib dit :

      Respects, frère. C’est ça pour moi un débat constructif avec des propositions qui peuvent apporter quelque chose au pays. là, en cas d’echec de leur part, faute de n’avoir pas testé ces propositions, la preuve de leur « pseudo incompétence » sera établie.

      encore une fois, respect frère!!!

  3. Le Villageois dit :

    La Cigale, ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue… Jean de la Fontaine. C’est en 1956 que le gisement d’Ozouri fut mis en exploitation. Depuis lors, d’autres gisements, encore plus imposants comme Rabi sont venus s’ajouter en plaçant le Gabon sur l’orbite des pétrodollars, de l’abondance, des valises d’euros, des cadeaux politiques, du gaspillage à outrance. En 2015, 59 ans plus tard, le pays est en grosse panique parce que le prix du baril de pétrole est en chute depuis 6 mois, alors que le brent a touché les 125 $ en 2011 et est demeuré élevé depuis longtemps. Ensuite, on nous informe que le gouvernement « cigale » est en train de chercher des solutions pendant un weekend à la Pointe-Denis. Après 59 ans de chants et de danses..Arrêtons ! De qui se moque-t-on ?

  4. François dit :

    bonjour mais le gouvernement fait dans la diversion! moi je connais un ami je dirai même un frère qui m’a avoué il y a de cela deux ans qu’il est rémunéré à hauteur de 1.600.000f cfa par mois et c’est un travailleur de l’agence du cadastre. pourquoi deux poids deux mesures? Quand le baril de pétrole était à 114 dollars qu’à fait le gouvernement de cet argent en plus? et les emprunts obligataires emis sur le marché! où est passé cet argent? cela explique que la PIP du 4ème trimestre ne soit pas toujours payé? quand bien même les fiches du 1er trimestre 2015 ont été déjà remplies et envoyé! alors à-t-on noté le trimestre en deux semaines? soyons sérieux pour une fois sur mille!

  5. ikapi dit :

    jusque là, le prix du carburant à la pompe ne baisse pas. comment justifier une telle arnaque? où va cet argent?

  6. Blaise nicolas dit :

    Toujours dans la critique les gens cherchent à jeter toujours des pics alors que le président et son gouvernement cherchent des solutions pour y remédier

    • UneVoix dit :

      Et oui pendant que les petite gens se mette à critiquer sans chercher à apporter une once de solution le grand gouvernement se retire et prend des décisions visant à apporter des solutions c’est aussi simple que ça.

  7. Blaise nicolas dit :

    Il faut bien trouver des voies et moyens afin que notre pays puisse toujours aller de l’avant dans les stratégies de développement

  8. Véracité dit :

    Le gouvernement n’évite pas la question. Elle propose des solutions pour affronter cette crise. Il faut avoir la probité de le reconnaître. Ce n’est pas la conférence nationale qui fera disparaître la crise. C’est une utopie.

    • UneVoix dit :

      Effectivement bcp se lerdent dans les utopie , d’où pensez vous que la solution a la crise sortira ? Surement pas de vos critique. Il faut se rendre compte des efforts fournis, mettons nous a la reflexion !!! Observons la prise d’initiative…..

  9. REMANDA Marcus dit :

    Grand bravo aux membres du gouvernement et chapeau pour l’initiative

  10. Un citoyen libre dit :

    FAUT-IL CRAINDRE UNE AUGMENTATION DU CARBURANT A LIBREVILLE D’ICI PEU ?

    Parmi les mesures prises lors du dernier séminaire gouvernemental de la Pointe-Dénis, le gouvernement a annoncé, entre autres, la fin des subventions et de la péréquation sur les carburants à la pompe (essence, gasoil)… Mesure qui bien entendu aurait un impact sur les automobilistes.

    En effet, sachant que le prix du carburant à la pompe est obtenu sur la base de plusieurs postes de dépense et autres taxes fiscales et non fiscales, la suppression de la péréquation conduirait inévitablement à une augmentation du prix final du carburant à la pompe.

    Pour le comprendre, outre les frais de cabotage, les redevances portuaires, le passage dépôt, les frais généraux, etc., la péréquation transport vise à supporter les compensations des frais d’acheminement des carburants, des dépôts principaux de la Sogara à Port-Gentil vers les centres urbains du pays de façon à obtenir un prix harmonisé à la sorite des dépôts.

    Or les frais d’acheminement varient d’un dépôt à un autre suivant les distances séparant le dépôt de départ de Sogara et les dépôts de destination (OILYBIA à Port-Gentil, SGEPP à Owendo, OILYBIA à Ndjolé, TOTAL à Lambaréné, SGEPP à Moanda.

    L’Etat via la Caistab (Caisse de stabilisation et de péréquation) opère une répartition des charges liées au transport des produits raffinés entre les différentes zones desservies. Le but étant de maintenir un niveau de prix du carburant sur l’ensemble du territoire national, que l’on soit proche ou
    éloigné des dépôts pétroliers.

    En supprimant cette péréquation il est fort probable que l’on se retrouve à divers centres de distribution sur le territoire avec des prix de carburant à la pompe différents selon les zones puisque le mécanisme permettant d’assurer le maintien de l’équilibre financier entre les centres de distribution s’en trouvera supprimé.

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