Les lieux communs ont la vie dure, même si, bien souvent, ils ne sont que l’expression d’un fantasme populaire. Les événements politiques de ces dernières semaines ont troublé plus d’un observateur, tant par leur intensité que par les outrances qui en ont découlé. Mais qui sont ces hommes qui se prétendent faire la politique du Gabon ? Gabonreview.com - Le perchoir de l'hémicycle de l'Assemblée nationale gabonaise - © Noria

Entrer en politique, au Gabon, n’est pas anodin. Dans l’esprit des population, c’était, il y a trois ans encore, l’assurance d’une rente à vie : de l’argent en quantité pour soutenir le régime. Quelles que soient ses qualités, l’homme adoubé «politicien» changeait de statut social. D’où qu’il vienne, il se transformait en VIP intouchable, riche, mais aussi dispendieux, distribuant à volonté les billets roses à ceux qui se mettaient à son service. Encore fallait-il parvenir à se positionner pour être distingué, récompensé par un poste puis s’y maintenir.  Mais en politique, et nulle part ailleurs, se trouvait l’ascenseur social permettant de transformer une secrétaire en conseiller du président, un instituteur en député inamovible.

Depuis 2009, les choses sont moins simples. Elles n’ont certes pas totalement changées, mais les voies pour parvenir à un sommet sont moins évidentes. Cependant, les habitudes ont la vie dure et tout un chacun continue de penser qu’un parent «bien placé» reste la solution la plus efficace pour parvenir au pouvoir et à l’argent facile.

Quelles qu’en soient les raisons, c’est par le truchement de la politique que des hommes se sont fait un nom au Gabon, que des familles se sont élevées socialement au dessus des autres, que les notables locaux se sont imposés.

Mais qu’est-ce qu’un homme politique ? Quel travail attend-t-on de lui ?

Quel qu’il soit, c’est à dire président, ministre, député ou simple conseiller municipal, un homme politique doit conserver et développer la cité pour le bien de tous. Il doit être capable de gérer, d’organiser les affaires publiques avec l’aide d’autres personnes d’avis différents. La compétence en politique est la capacité à gouverner, à déployer la bonne pratique dans les affaires de la cité. L’homme politique doit, pour cela, se tenir au courant des besoins de la population. Les idées afin de rendre la cité meilleure ne suffisent pas. Il doit être capable de les mettre en pratique.

L’homme politique, s’il est compétent doit être sage, prudent et réaliste car il est chargé de mettre en accord des personnes d’avis différents. Il doit faire preuve d’intelligence afin de gérer convenablement les affaires publiques, d’où la sagesse et la prudence. Les politiciens sont chargés de mettre en place le meilleur régime possible pour la population concernée. Pour cela des lois sont remises en cause et d’autres sont créées dans le but d’améliorer le quotidien des citoyens. Ils discutent également sur les désaccords au sein du parlement, du conseil municipal. Chacun doit savoir tenir compte de l’avis de l’autre pour ne pas léser toutes les personnes qui pensent comme ce dernier. La connaissance de l’avis de chacun est primordiale dans les discussions politiques puisqu’il faut savoir trouver les arguments qui vont convaincre les autres, tenir compte des objections, trouver un compromis.

L’homme politique doit vivre dans le réel, c’est à dire qu’il doit connaître et se soucier vraiment de tous les problèmes majeurs de toutes les classes sociales. Il doit régler les problèmes présents rapidement tout en se projetant dans le futur pour éviter leur retour.

Enfin, il doit faire preuve de justice. Le droit, la justice et la république sont imbriqués. L’un ne va pas sans l’autre. Ajoutons à cela la légitimité car, sans celle-ci, le pouvoir ne pourrait être appliqué dans de bonnes conditions. Les discussions aboutissent à des lois et ces dernières doivent être appliquées et surtout acceptées : c’est la légitimité. Au final, l’homme politique tient son mandat de ses réussites. S’il échoue, il sera écarté.

Mais ce n’est pas, à l’évidence, la classe politique gabonaise qui se reconnaitra dans ce portrait idéalisé de l’homme politique, bien rares étant ceux qui peuvent se prévaloir d’une petite partie de ces qualités. Hors leurs leaders charismatiques et quelques cadres technocrates, la grande majorité du personnel et des élus politiques est totalement incompétente.

Les hommes politiques et l’économie

S’il fallait tailler à la serpe un portrait type de l’homme politique gabonais, l’absence de capacités économiques serait un des traits les plus évidents. Sans expérience ni culture économique, gestionnaire détestable lorsqu’il s’y essaie et tenant de pratiques managériales antédiluviennes, le politicien gabonais est avant tout un rentier. Sa vision de l’économie se limite en général à compter l’argent qui rentre, à le thésauriser pour son usage personnel, ou plus généralement encore, à le dépenser sans compter, convaincu que sa position est inamovible.

Peu cultivé, sans expérience du monde réel et incapable de se projeter dans le futur, l’homme politique gabonais est le produit de dizaines d’années  de pillage, d’appropriation et de grégarisme de classe. Il vit des revenus du pays, sans chercher à produire ou développer quoi que ce soit. Son seul souci étant de se maintenir en place, il développe par contre un sens aigüe du clientélisme et du népotisme. L’homme politique gabonais entretient sa cour, à la tête de laquelle il place ses feudataires, eux-mêmes entourés de leurs domestiques et servants.

Les informations qui l’intéressent, et qu’il traque désespérément, sont les rumeurs de complots, les intrigues de courtisans, les velléités de ses chefs, les failles de ses supérieurs afin d’assurer son poste, de gravir les échelons de la hiérarchie par les calculs et manigances. L’économie n’est pas son obsession dans un pays enrichi par l’exploitation de ressources naturelles qui ne s’épuiseront pas de son vivant.

Les hommes politiques et l’idéologie

La seule doctrine qui importe est celle du chef, le président pour les politiciens du camp de la majorité, le leader charismatique pour les opposants. Parler de programme, demander des comptes, vouloir savoir vers quel modèle de société le pays doit évoluer tient du blasphème. Il faut dire, à leur décharge, que les hommes politiques gabonais n’ont pas été dressés à comprendre ce qu’est une idéologie. Le terme lui-même les perturbe. En langage politique gabonais, le mot «idéologie» est une grossièreté, un manque évident de confiance en l’intelligence du chef. En cela, la psychologie politique gabonaise n’est guère éloignée de celle de Corée du Nord. Elle se traduit par un aveuglement volontaire, accepté et même encouragé, par la hiérarchie. Demander à un homme politique ce qu’il pense de telle ou telle décision de sa hiérarchie revient à le placer dans une position inconfortable. En fait, pour la plupart, c’est l’expression d’une provocation.

Les mots eux-mêmes tiennent lieu, aux yeux du personnel politique, d’incantations. «Émergence», «changement», «alternance», «démocratie» n’ont d’autre sens que «fidélité». Et pour paraphraser Jacques Brel, on pourrait  dire du personnel politique gabonais, «chez ces gens là, Monsieur, on ne pense pas, on mange». On mange parce qu’on se soumet et cela suffit à justifier toutes les compromissions.

Politique et obscurantisme

Il existe toutefois une spécificité des hommes politiques gabonais, fondée sur des peurs et des croyances ancestrales, c’est l’obscurantisme. De crimes rituels en pratiques magiques, ils tentent d’échapper aux sorts et «fusils nocturnes» expédiés par leurs ennemis. Des ennemis par ailleurs qui se trouvent aussi bien dans leur camp que dans celui auquel ils s’opposent. A des degrés divers, mais avec une constance étonnante, les hommes politiques consultent, prient, lavent le corps, et parfois empoisonnent ou font assassiner pour des motifs occultes. Leur religiosité n’a d’égal que leur crédulité, et leur méconnaissance du monde les poussent toujours plus loin vers la recherche du miracle qui les propulsera plus haut que les autres.

Leur désintérêt pour le savoir, la connaissance, la culture ou la science est patent. A leurs yeux, ce sont des tâches de subalternes, réservées aux manants, inutiles à la noblesse. Les sciences politiques elles-mêmes leur inspirent le mépris. C’est pour cela qu’ils paient des conseillers. Mais ces conseillers étant avant tout des courtisans, ils ne se risqueraient pas à contredire le «patron». Alors ils s’enferrent dans leurs certitudes, et lorsque l’erreur devient patente, se réfugient plus avant dans les prières et la magie pour en attendre le miracle qui changera, pour eux, les règles de l’univers. Sans doute parce qu’ils le valent bien…

Un multipartisme fondé sur les intérêts personnels

«Un parti politique est une association organisée qui rassemble des citoyens unis par une philosophie ou une idéologie commune, dont elle recherche la réalisation, avec comme objectif la conquête et l’exercice du pouvoir. C’est donc une organisation au service d’une idée. L’affirmation du suffrage universel a permis le développement des partis qui animent la vie politique et participent au pluralisme, base de toute démocratie.» (définition du parti politique d’après un cours de l’ENA).

Il faut distinguer différents types de partis :

  • les partis dits « de cadres », nés au XIXe siècle, sont des partis de notables, issus, dans un premier temps, de la bourgeoisie ou de l’aristocratie, qui se situent traditionnellement à droite ou au centre ;
  • les partis dits « de masse », nés au début du XXe siècle avec le développement du socialisme et du communisme. Ils ont comme objectif la transformation de la société et la réalisation d’un ordre social nouveau. Pour cela, ils s’appuient sur une organisation structurée et hiérarchisée et sur un grand nombre d’adhérents, assurant ainsi une autonomie financière au parti et l’encadrement des électeurs ;
  • les partis « d’électeurs », notion apparue dans les années 1960, sont caractérisés par la recherche du rassemblement du plus grand nombre et s’attachent à la promotion d’objectifs consensuels.

Le Gabon a inventé un autre type de parti : le parti personnel. Il s’articule autour d’un homme, n’a parfois comme adhérent que cet homme, occasionnellement sa famille, pas toujours, ne défend ni idéologie, ni modèle de société. Il fait la promotion de cet homme. On pourrait le confondre avec certains partis totalitaires que l’on retrouve dans la plupart des dictatures, mais non ! Le but de ce parti n’est pas de gouverner les foules, juste de permettre à son fondateur d’accéder au statut d’homme politique. Ce parti n’a d’ailleurs, en général, aucune activité en dehors des périodes préélectorales. S’il parvient à s’affilier à un «mouvement», qu’il soit au pouvoir ou dans l’opposition, il devient un acronyme qui apparaîtra occasionnellement dans la presse. Personne ne sait vraiment ce qui lui donne cette légitimité, ni pourquoi lui sera intégré et pas un autre. On en connaît qui ont fait le tour de tous les leaders avec conviction, jusqu’à être intégré par l’un d’eux.

Restent les grands blocs, dont certains sont de vrais partis de militants. Mais ces militants sont d’un autre ordre que dans le reste du monde. Ils ne cotisent au parti que pour que le parti les rémunère. Souvent même, ils ne cotisent pas du tout. Est considéré par ces partis comme militant, «tous les compatriotes favorables à la politique du leader et aux idéaux du parti et ne militant dans aucun autre Parti». Là encore, seuls les intérêts personnels entrent en jeu. A tel point qu’à quelques exceptions isolées et très minoritaires, il est impossible au Gabon de classer les partis politiques par idéologies, de les situer plutôt à droite ou plutôt à gauche, de les considérer comme conservateurs ou réformateurs, et ce malgré leur programme. Car ces programmes sont si généraux, si peu politiques, qu’ils ne renseignent en rien sur le modèle de société proposé.

Un modèle organisationnel médiéval

Dans la Rome antique, la relation de clientèle désigne une relation de donnant-donnant entre un patricien, c’est-à-dire un aristocrate, et une personne faisant partie de la plèbe, généralement un homme libre, appelé client (de cliere qui signifie obéir). Il domine toute la vie sociale de la Rome antique. Le patron offre sa protection à ses nombreux clients ; en contrepartie, le client soutient son patron dans ses entreprises politiques et militaires. Cette clientèle est formée par les paysans qui cultivent ses terres, par les esclaves affranchis et leurs descendants. Ces descendants d’affranchis portent d’ailleurs le nom de leur ancien maître. Les clients peuvent aussi être des citoyens endettés, qui se sont mis sous la protection d’un puissant, ou qui sont désireux de faire partie d’une organisation au sein de Rome. Le lien réciproque qui unit le client à son patron porte le nom de fides (confiance partagée, loyauté). La relation de clientèle sera remplacée par le servage pendant le Moyen Âge, mais se retrouve dans toutes les organisations fondées sur la chefferie et plus généralement partout où l’oligarchie, le pouvoir détenu par un petit groupe d’hommes, prédomine et où le patrilignage, biologique ou d’adoption, est omniprésent.

Avec le monde moderne et la prédominance de l’argent sur la force, cette organisation débouche sur ce qui fait le fondement de la politique au Gabon : l’achat de consciences, la corruption, la forclusion des rebelles et la gratification des serviles.

Quant à parler de l’importance de la tradition et du respect de ses modèles, en politique, ce n’est rien d’autre que reconnaître l’aliénation du système à des idéologies mortifères. Ainsi fonctionnent les partis d’extrême-droite en occident, les monarchies autoritaires ailleurs, les ultranationalismes en général. Appuyés sur la religion, les traditions, les dogmes conservateurs, elles imposent une chape de plomb sur tout ce qui diffère de la volonté de l’autorité politique au pouvoir.

Qu’est ce que la politique ? En quoi se distingue-t-elle de toute autre forme d’activité ? La politique n’oppose pas le bon et le mauvais, le beau et le laid, le vrai et le faux… Non : la politique a pour caractère spécifique d’opposer ami et ennemi. C’est en cela, et en cela seulement qu’elle est politique, et se distingue de toute autre forme d’activité humaine. Toutes les notions, vocables, concepts vraiment politiques convergent vers un antagonisme concret : ils sont liés à une situation dont la logique ultime est une configuration ami-ennemi. La récente opposition entre l’UFC et les partis de la majorité présidentielle répond à ce principe. Mais la vacuité qui détermine la classe politique gabonaise transforme ce qui pourrait être un véritable de choix de société pour les citoyens gabonais en un combat de leaders, assistés d’une armée de gueux, dont ils sont certains que la majorité ne les suivra que tant qu’ils les penseront capable de vaincre. C’est sans doute la raison pour laquelle la population ne s’y intéresse pas plus qu’à une émission de téléréalité : elle les regarde, compte les point, prend des paris, mais ne se sent pas concernée. Ses véritables préoccupations sont d’ordre quotidien : se nourrir, se loger, se soigner, éduquer ses enfants… Et tant que les hommes politiques de ce pays ne s’en préoccuperont pas, tant qu’ils ne seront pas capables de proposer des solutions concrètes aux drames vécus dans chaque famille, ils n’auront aucune crédibilité à leurs yeux. Ils ne seront pas légitimes. Même si certains forcent le respect par leur droiture et leurs compétences, ils sont trop rare et esseulés, et les gabonais méritent mieux que la classe politique actuelle, censée les représenter. Aux yeux du peuple, la «gabonese way of life» reste réservée à ceux qui acceptent de courber l’échine.

 
GR
 

35 Commentaires

  1. martini dit :

    Un articule aussi surprenant que rassurant. L’auteur est d’une redoutable lucidité. Bravo

  2. Rod dit :

    Merci pour cet article ! Je pense vraiment qu’il est à partager avec le plus grand nombre et surtout notre personnel politique local tous bords confondus!

  3. ni lire ni écrire dit :

    Constat terriblement réaliste et plutôt amer… mais comment y échapper? Joseph de Maistre disait en substance que les nations ont les gouvernants qu’elles méritent. Si aucun autre parti politique que ceux que vous décrivez n’est encore né au Gabon, le Gabonais de base, celui qui regarde les éléphants se battre en écrasant l’herbe comme si cétait une émission de TV réalité, doit se regarder dans un miroir s’il cherche la solution.

    • biteghe ridje dit :

      après lecture de votre article,le constat est amer le Gabon n’a pas d’hommes politique remplissant ces critères donc nous voulons des gabonais neutres hors système PDG pour diriger ce beau pays benit de dieu donc nous sollicitons l’implication de la diaspora et une société civile neutre pour nous sortir de ce gouffre voici l’exemple de la dame de la Centrafrique…

  4. Patriote indépendant dit :

    C’est cette indépendance et lucidité qui redonneront à gabonreview la crédibilité qu’on lui accorde. Bravo

  5. Le P dit :

    Que dire après… Que ceci tombe dans les oreilles, yeux concernés.

  6. ni lire ni écrire dit :

    Ce constat est d’autant plus criant dans la pseudo-crise actuelle, montée de toutes pièces par un quarteron d’ex PDG laissés pour compte de l’émergence.
    Alors qu’il y aurait tant à dire contre le projet en lui même :
    – des choix d’orientation économique qui n’ont jamais été discutés par qui que ce soit : est-il adapté au pays ou bien est-ce juste un clone de ce qui s’est fait ailleurs plaqué sans discernement?
    – la manière dont il est géré : qu’est ce qui bloque? Pourquoi a t on déjà pris du retard?
    – l’absence de toute démarche participative : projet technocratique plaqué sur une société du palabre, pourquoi impose t il aux partenaires privés une démarche participative que l’Etat lui-même ne s’applique pas?
    – la prioritarisation de l’économique sur le social, comme s’il suffisait d’injecter plus d’argent dans la machine pour réduire les inégalités : on voit bien que non.
    – la moralisation des moeurs administratives qui relèvent plus de l’incantation que dans la mise en oeuvre réelle de controles et de sanctions
    – des plans contradictoires entre eux, mal reliés entre ce qui concerne les différentes agences, les ministères, les grandes entreprises, chacun fait sa cuisine dans son coin en gardant jalousement ses prérogatives

    Et en face? on nous parle de quoi? d’élections qui remontent à 3 ans et dont les résultats ont été (à tort ou à raison, mais qui s’en soucie à part les battus?) approuvés par la communauté internationale.

    Le seul programme compréhensible de cette alliance hétéroclite c’est : « Je veux être calife à la place du calife! » Pour faire quoi? Mystère et boules de gommes !
    Avec qui? Ceux qui ont mis en place le système qu’ils critiquent aujourd’hui !

    Et entre les deux? On cherche toujours la fameuse « opposition responsable ». Les Gabonais soucieux de l’intérêt général qui s’engageraient non pas pour prendre des places mais pour faire avancer des idées, des programmes, une manière différente de concevoir l’avenir du Pays. Qu’on l’aime ou qu’on le déteste, ABO a un projet. Il faut être d’une sottise ou d’une malhonneteté profonde pour contester cela. Mais ce projet est-il bon pour le Gabon? Est-il mené avec toute la rigueur et l’efficacité nécessaire? Personne ne semble s’en soucier.

    Oui, Monsieur Lemaire, Joseph de Maistre avait répondu à votre question au tout début du XIXe siècle en écrivant que les Nations ont toujours le Gouvernement qu’elles méritent. Le Gabon a donc le Gouvernement et l’Opposition qu’il mérite. Jusqu’à quand?

    • Guy Massard dit :

      @Ni lire ni écrire. Bravo pour cette analyse, qui va plus vite que la musique et fait dans la vérité sélectionnée.Le débat qui consiste à savopir si la démocratie précède le développement ou l’inverse a été tranché au Gabon en 1990 : en faisant le choix de tourner le dos au parti unique, le Gabon a affirmé que c’est la démocratie qui doit accoucher du développement. Or, que constate-t-on depuis 1990 ? Que la démocratie fait du surplace, que les institutions sont vassalisées voire provatisées, que la souveraineté du peuple est consfisquée au bénéfice d’un famille et de ses sûppôts, qu’on assiste au recentrage de toutes les conquêtes démocratiques. Rasultat des courses : la classe politique et l’intelligentsia en est encore à réclamer une démocratie véritable. Si la situatoon est celle que vous évoquez c’est parce que la réalité est celle qui a connu sa forme la plus caricaturale le 3 septembre 2009 avec l’interruption du processus électoral, les tirs de l’armée sur des candidats à la présidentielle et les chiffres sortis de l’imagination débridée de Ndongou. La responsabilité est donc celle des gouvernants, du parti au pouvoir, qui ne comprend qu’en faisant le choix qui a été le nître en 1990, les Gabonais ont affirmé que selon eux l’établissement de la démocratie précède le développement économique. Si les fondements ou les fondamentaux n’existent pas, comment peut-on aller plus avant ?
      N’empêche en dénonçant l’amateurisme, la dérive monarchique, la patrimonilisation du pays… l’opposition affirme par la même occasion son attachement aux idéaux tels que le primat du mérite sur la naissance, le culte du travail et la reconnaissance de la technicité, l’affirmation de la République comme projet commun, la distinction ehtre biens publics et biens privés… Autant de notions et valeurs qui portent en eux-mêmes toute une vision de la société…
      Maitenant si vous reprenez toutes les déclarations de l’Union Nationale depuis 2009 vous y trouverez toute sa conception de l’Etat… D’ores et dékà je puis vous affirmer, pour la plupart suivies et lues, que l’Union nationale est pour (1) le retour à l’exportation du bois en grumes conformément au code forestier, (2) la révision de la constitution pour y introduire, entre autres, la limitation du nombre de mandat et le scrutin à deux tous, (3) la promotion d’activités franches au lieu des zones franches, (5) une fiscalité du développement, (4) la systématisation du dialogue social, (6) l’application des principes de gestion durable aux ressources naturelles renouvelables ou non, (7) la fin des gardes prétoriennes type GR au profit d’un détachement de la gendarmerie affecté à la protection des hautes personnalités, (8) la cartographie par SIG de nos frontières pour en cerner les limites réelles, (9) la construction d’un réseau de voies de communication en considérant le chemin de fer comme l’épine dorsale du pays…..

  7. Petit-Connard Ogandaga dit :

    L’argent comme seul attrait de la fonction politique, l’usage des pratiques magico-occulte-maçonniques et macabres, l’absence d’idéologies contradictoires et alternatives, le je-m’en-foutisme par rapport aux idées et à la culture… on est d’accord avec tout cela et cet article a pour mérite d’avoir compilé ces tares. Mais l’article n’aborde l’idéologie que dans le sens du clivage gauche/droite, traditionnel en Occident. Mais l’idéologie c’est aussi le système de représentations du monde par un groupe, ce sont des opinions, des convictions, de conceptions, souvent dictées par le vécu et la réalité sociologique et existentielle. C’est pourquoi, comme Karl Marx, on devrait dire que c’est l’infrastructure qui détermine la superstructure. Autrement dit ce sont les conditions matérielles qui déterminent les idées.

    Donc c’est le vécu des gens qui détermine leur vouloir-vivre, c’est cela qui détermine ce que Luc Lemaire nomme projets de société, idélogie. Le vécu des gabonais, habitant d’un pays sous-développé, ne peut donc déboucher sur des idéologies ou des projets de société dans le sens européen. Pour le moment, opposition ou majorité, il s’agira encore longtemps de listes de réalisations à effectuer pour que le Gabon puisse atteindre ne fut-ce que les basiques (travail, santé, éducation, infrastructures de transport, etc). Si on s’en tient à cette réalité gabonaise, on ne peut donc pas tenir rigueur au fait que les forces politiques antagonistes du Gabon n’ont pas de projets de société au sens européen ou ne se distinguent pas par des idéologies contradictoires.

    Le pays a été formaté pendant 44 ans par les Bongo et l’opposition, sparring-partner de cette famille biologique et politique, ne peut que s’ajuster à cet adversaire qui a posé les normes, ces normes de pacotille dont les travers sont mis en évidence par cet article.

    Les choses changent doucement depuis le coup de force d’Ali Bongo en septembre 2009. Il faut noter que l’Union Nationale n’est pas un « parti personnel », elle ne s’articule pas « autour d’un homme », elle n’a pas « comme adhérent que cet homme, occasionnellement sa famille ». Ici de fortes individualités ont choisi de se mettre ensemble pour un même combat, certes ponctuel, celui de mettre un terme à la monarchie des Bongo. A terme et en contre coup, il finira par en sortir une autre vision du Gabon, une autre idéologie, une autre manière de faire, parce que chacun se surveille. Les égos n’ayant jamais été totalement gommés, on y parviendra à des modus operandi mettant tout le monde d’accord, donc à des modus operandi plus porteurs, plus inventifs et productifs. La naissance de l’Union des Forces du Changement (UFC) va un peu dans ce sens, pourvu que ce regroupement survive aux assauts visibles et invisibles du PDG qui rafle à lui tout seul tous les travers décrits dans cet article. En tous cas, bravo à Gabonreview de nous donner à lire des choses plus interressantes et des sujets qui donnent à réfléchir.

  8. Françoise Mouloungui dit :

    Rien d’autre à dire que Bravo pour cet article ! Tout est dit !

  9. Le fils de la Veuve dit :

    Luc Lemaire écrit : « La compétence en politique est la capacité à gouverner, à déployer la bonne pratique dans les affaires de la cité ». Luc lemaire écrit encore : « Le droit, la justice et la république sont imbriqués. L’un ne va pas sans l’autre. ». Luc Lemaire écrit enfin : « Le patron offre sa protection à ses nombreux clients ; en contrepartie, le client soutient son patron dans ses entreprises politiques et militaires » puis il se lance dans une tuirade sur le servage. Or, que constate-t-on au Gabon ? Que la politique se résume à la volonté de conserver le pouvoir, coûte que coûte, que la république s’affranchit du droit pour mettre en avant des lois qui elles-mêmes sont appliquées de manière sélective. Sinon, on ne saurait admettre que la Cour constitutionnelle soit domiciliée dans un bâtiment propriété de son président. Sinon, on entendrait pas dans les rues : « le pays est géré », « laissez nous avancer », « on vous connaît »…. Que constate-t-on encore ? Qu’au PDG, Omar Bongo et mainenant Ali Bongo se désignent par le terme « Patron »…. Dès lors que les fondamentaux ne sont pas respectés, que les règles du jeu sont bafouées par ceux qui sont en responsabilité, on ne saurait affirmer que le Gabon a les dirigeants qu’il mérite. sauf, bien sûr, à croire que la révolte populaire et l’insurrection sont des modes d’expressions démocratique. CQFD

  10. Déesse Guishire dit :

    Moi je dis Bravo à Gabonreview, cet article est aussi touchant que la réalité est décrite, est tellement vraie. Tout ce qui a été dit est d’autant plus d’actualité que le quotidien est rythmé par toutes ces vérités citées plus haut. Espérons que les concernés se remettent en question .

  11. Nelson Mandji dit :

    Great ! Top ! Géant et Réel.
    Mais où sont donc les petits débatteurs pro-PDG, genre Nababy. Ici c’est trop fort pour le militant lobotomisé qu’il est, à l’image de ses leaders tels que décrit ici. Pour ma part, y a rien à dire, mais pour Nababy eternel moulin à vent, pourquoi ce mutisme? Nababy n’a-t-il fonc aucun argument pour défendre ses leaders qui ont formaté la classe politique, comme l’affirme Petit connard Ogandaga?
    En tous cas, bravo à la rédaction de Gabonreview.

  12. Françoise Mouloungui dit :

    Ce qui est intéressant dans cet article c’est le constat sans concession de l’ensemble de la classe politique gabonaise majorité et opposition confondue.

  13. Léo dit :

    Merci pour cette autopsie plus que réaliste du POLITIQUE GABONAIS. Voici une idée de discours qui aurait bien inspiré Le Président de la République pour son allocution devant le parlement. Comment vouloir marquer la rupture avec tous ces fléaux qui minent la politique et ses pratiques dans notre pays en prenant partie?

  14. Augustine mazoka dit :

    La force de cet article reside dans la capacite de l’auteur a trouve dans le classique MAJORITE/OPPOSITION les memes cretinismes chez les politiciens gabonais.

  15. jules obiang dit :

    Bon article, sauf que l’analyse de la problématique n’intègre pas les interférences étrangères et leurs nocivités à la construction d’Etat, à la construction de la démocratie. je crois que les bases de construction d’Etat, d’hommes d’Etat, de partis politiques et d’idéologie ont été étouffées du fait de l’interferrence manifeste de la puissance coloniale dans la détermination de nos Etats, dans l’infédalisation de la classe politique, dans l’orgnisation et la gestion de notre défense et dans l’accaparement de nous rerssources, et dans la gestion de notre instrument de souverainé économique. Qui détermine en réalié notre politique économique et Finacière? »cést le trésor Français. le constat que fait l’article peut s’étendre à l’ensemble de pays sous influence Française. Le cas du gabon est tout aussi particulier parceque le choix politique de la France pour le gabon a consisté à imposer un Chef sans éducation profonde( opposé de la Cote d’Ivoire, du Sénégal) ou les leaders etaient politiquementet économiquement instruits. Tous ces éléments ont profondément marqués le Gabon (42ans) d’aujourd’hui. Une chose est sure, un vent nouveau souffle, la diaspora Gabonaise, les jeunes gabonais sont de plus en plus éduqués et ouverts à de nouvelles idées. la mutation est en marche. Les leaders politiques actuels au gabon auront tord de penser que les choses sont comme avant.

    • Le fils de la Veuve dit :

      @Jules Obiang. Bien vu !!!! Houphouet, Senghor, Modibo Keïta, …. appartenaient à l’élite de leur époque et ont, pour la plupart, occupé des fonctions en France soit en tant que ministre soit en tant que députés…. Si on rapporte le principe qui les a conduit à la tête de leurs pays d’AOF aux pays dee l’AEF, on aurait eu Jean-HIlalire Aubame à la place de Léon Mba au Gabon, Félix Tchicaya à la place de Fulbert Youlou au Congo, Félix Moumié à la place de Ahidjo au Cameroun, Patrice Lumumba à la place de Kasavubu en RDCongo…. Je crois que les fondements auaient été tout autres que nos pays auraient connu d’autres destinées. Le mal de notre sous-gérion ? Des richsses naturelles qui font que ceux qui se croient investis du pouvoir de décicer à notre place préfèrent les incultes aux gens aux yeux ouverts….

  16. GAB CONSULTING dit :

    Réalité de la politique gabonaise. J’espère que beaucoup vont se reconnaître.

  17. Encore eux dit :

    Le Gabon n’a pas les hommes politiques qu’il mérite car nos hommes politiques que nous avons actuellement manquent de leadership responsable, dynamique et sincère.

    Parfois je me demande que nous arrive t il? tu entends de ci et là que tel homme politique a un Doctorat en économie, mais quand vous regardez ses performances sur le terrain en tant que ministre ou responsable d’une administration publique ou privée, la situation reste minable.

    Il manque de sincérité, de responsabilité, de motivation et de dynamisme au sein de notre classe politique.

    Nous avons besoin d’une sensibilisation au sein de notre société sur le patriotisme (Politique, économique et sociale).

  18. Tchazz dit :

    Bravo Gabon Review !
    Votre article impartial, remue avec lucidité la boue du monde politique gabonais et fera, je l’espère, sortir certaines personnes de leur zone de confort usurpé. Opposition comme majorité, sans exception.

    S’il faillait ressortir les dossiers sur toute la classe politique gabonaise, nombreux se retrouveraient en prison pour avoir failli, de manière honteuse et criarde aux responsabilités qui leur avaient été confiées.

    Quand on y regarde de près, on peut comprendre les débordements qui se sont opérés dans notre pays au fil des décennies:
    1) Absence de contrôle dans la gestion de la chose publique;
    2) Absence de sanction;
    3) Plus on détourne mieux on est promu.

    Naturellement, l’être humain aime la facilité. Si en plus, pendant des décennies, il constate qu’il peut se livrer à toutes les magouilles sans être inquiété, vous pensez bien qu’il ne se gênera pas. Le pouvoir a été pris à son propre piège puisque de ce laxisme sont nés des réseaux parallèles que le pouvoir central ne contrôlait plus.

    Le détournement, la malversation, la méchanceté et l’égocentrisme sont « génétiques » chez nos hommes politiques en particulier et chez les gabonais en général (contagion oblige). En effet, combien de jeunes diplômés sont rentrés en politique et se sont livrés aux mêmes travers que leurs ainés et parfois même pire qu’eux.
    Génération après génération, le détournement des deniers publics est devenu le « sport » national; et ceci à tous les niveaux.

    Il y a trop de laxisme dans notre pays et l’absence de rigueur a entrainé le comportement alimentaire qui caractérise nos pseudos «responsables ».

    La majorité ! L’opposition ! Tous tabacs de la même pipe. On connait leur passif; et c’est çà que nous avons comme dirigeants !!???

    Pauvre Gabon !

    • La Fille de la Veuve dit :

      @ Tchazz,

      Le Tous Pourris c’est la reponse de facilite!

      Et vous, ou vous mettez-vous ? Du cote des moralisateurs ? Des donneurs de lecons ?

      Comment en sommes-nous arrives la ? Coment y mettre un terme ? C’est quoi veritablement le probleme du pays ?

      Repondons a ces questions. Plutot que de rechercher des boucs emissaires, trouvons des solutions.

      • ni lire ni écrire dit :

        La solution? Que ceux qui pensent réellement à leur pays fondent un nouveau parti. Avec des statuts démocratiques et transparents. Des comptes publics. Des dirigeants élus par la base et non renouvelables. Ayant tous un metier à coté de la politique. S’engageant à ne fair qu’un seul mandat si ils sont élus à quelque charge que ce soit et à publier leur patrimoine avant et après. Fastoche, non? Qu’il y en ait seulement deux qui le fassent et je serai le troisième adhérent.

  19. JOJO 241 dit :

    Que dire de plus après la lecture de cet article?
    Gabonreview, bravo! Triste réalité. Mr Lemaire, permettez aux autres sites gabonais de copier cette article et de le publier sur chez eux. gabonlibre.com, gabonews.com, gabonactu.com, infosgabon.com … Reprenez cette article et publier le mais en précisant la source s’il vous plaît.
    Et même avec les commentaires. Ces derniers sont aussi une valeur ajoutée. Ce n’est pas comme certains …

  20. jules obiang dit :

    @fils de la veuve.
    Il y’a aussi que pour ce qui est des pays de l AOF, la metropole avait une estime et une ambition de developpement timide ou du moins moyen pour ces pays. Ils bénéficié d’infrastructuires de base durant l’occupation. ce pays avaient un ccorps social éduque à l’occidentale, mais aussi par l’Islam et ses differents courant qui ont aussi été des organisation contre la toute puissance metropole.( le mourisisme, le tidiaisme) et leur pendant en Afrique l’Ouest, conjuqué à l’éveil des élites dirigente de l’époque ont permis à la France de  » balance un peu sa positio » tout le contraire du gabon sous peuplé, sous éduqué, sous développé, sans véritable contre pouvoir relieux ou de la société civile ( Syndicat). Ajouté à celà, la véritable réussite de Bongo (sous instruit et ne pouvant apporter aucune vision stratégique, ni une contratracdition objective à ses protecteurs) qui est d’avoir franc- masonnisé à outrance une élite suiviste et financière soumise. avec la protection de la france.

  21. La Fille de la Veuve dit :

    Le Gabon a-t-il les hommes politiques qu’il mérite ?

    Je voudrais pouvoir répondre à cette question par oui ou par non, mais se révèle un peu plus complexe.

    Nous pourrions vous retourner les questions suivantes : Le Gabon a-t-il la télévision publique qu’il mérite, le Gabon a-t-il l’Administration publique qu’il mérite ? Le Gabon a-t-il les entrepreneurs qu’il mérite ? Le Gabon a-t-il l’Assemblée Nationale qu’il mérite ? Le Gabon a-t-il la Cour Constitutionnelle qu’il mérite ? Le Gabon a-t-il le CNC qu’il mérite ? Et la liste est longue…

    La réponse à chacune de ces questions se trouve dans les nombreux et très intéressants articles que nous prenons tous plaisir à lire sur http://www.gabonreview.com, ainsi que les commentaires des lecteurs.

    Le Gabon, de mon point de vue a les hommes politiques que la situation politique lui impose. Ce pays, notre pays, n’est pas une démocratie. Des lors, la politique, comprise comme étant la gestion de la Cite, n’a pas sa place. Le Gabon n’est ni la France, ni les USA ou s’affrontent des projets concurrents pour le meilleur être des citoyens et la prospérité du pays. Le Gabon est un pays ou faire de la politique est soit une opportunité, ainsi que vous le décrivez si bien, soit un engagement pour la survie du pays au pris de sacrifices personnels. Dans ce dernier cas vous vous mettez en danger et mettez souvent en Danger votre famille, vos amis. C’est cela la réalité de notre pays.

    Quel est débat qui a été ouvert au Gabon a partir de 1981 ? Celui de l’établissement de la démocratie et de l’Etat. Celui le débat de la démocratie. Dans cet environnement, vous trouverez des femmes et de hommes cupides qui se serviront de cette situation pour s’enrichir personnellement. Et vous trouverez aussi des personnes qui feront le choix de mener le juste combat de l’établissement de la République, de la Démocratie et de l’Etat de droit, condition préalable à une expression politique normale.

    Le Gabon, c’était l’Etat PDG hier, c’est l’Etat Ali Bongo depuis 3 ans. Dans ces conditions, je trouve que votre jugement sur la classe politique gabonaise ne tient pas suffisamment compte de cette donnée qui est centrale et conditionne le reste.

    Je ne cesserai de le dire, vous ne pouvez pas regarder le corps social Gabonais avec une grille de lecture d’un pays normal, c’est-a-dire une démocratie, un Etat de droit. Vous devez regarder le Gabon comme l’Afrique du Sud des années 1970, la France de la période 1939-1945, etc.

    Lorsque nous serons sortis de ce long tunnel obscur dans lequel se trouve notre pays, il se trouvera des femmes et des hommes pour vanter leur héroïsme que nous voudrions pourtant voir s’exprimer aujourd’hui. Personnellement, je n’oublierai jamais combien Luc Lemaire et toute la rédaction de Gabonreview ont compté dans le secteur de la presse.

    Merci a vous.

    • Luc Lemaire dit :

      Sans chercher à contredire tout ce que vous précisez, j’aimerais donner mon opinion sur un point. Pour avoir travaillé dans des pays en guerre ou dirigés par des dictateurs violents, je ne pense pas qu’on puisse comparer le Gabon à la période de 39-45 en Europe ou à l’Afrique du Sud durant l’apartheid. Dans ces pays (ces périodes), ce ne sont pas ceux qui s’engagent qui prennent des risques mais bien ceux à qui on n’a pas demandé leur avis. Ceux qui voudraient qu’on les oublie. L’engagement politique ou social est un choix, mais aussi un luxe que tous ne peuvent pas se permettre. A force de vouloir forcer le trait pour être entendu, on finit pas ne plus être crédible. Aujourd’hui encore, au Brésil, être syndicaliste c’est risquer sa vie chaque jour. En Chine, au Vietnam, au Cambodge, au Pérou, au Mali, des pays « pacifiés », les dangers encourus par les militants ou les opposants sont immensément plus élevés qu’au Gabon. Je suis journaliste, je ne suis pas un homme politique. Je m’efforce d’informer le plus exactement possible. A chacun de faire ses choix ensuite. Et pour cela, je pensais important d’apporter cette précision.

      • La Fille de la Veuve dit :

        Les gens sont ce qu’ils sont dans notre, ils font ce qu’ils font, aussi oarce que la situation du pays ne leur laisse guerre le choix. Ce n’est pas une excuse, mais de vous a moi, etre normal au Gabon, c’est cela qui parait anormal.

        Un membre de votre Redaction qui se reconnaitra a coutume de prononcer cette phrase a la fin de l’annee 2009, a tous ceux qui avait ete vire de leur boulot a la suite de l’election presidentiel pour avoir soutenu un candidat adversaire du candidat du PDG : « Ce jeune mal poli qui derrange tout le monde, cete jeune fille qui se prostitue, ce policier mal vetu qui rackette les chauffeurs de taxi, Balise Loembe qui roule des mecaniques avec l’argent du contribuable, toutes ces personnes ce sont des Gabonais. Et c’est parce que tu as pretendu vouloir faire leur Bonheur qu’Ali t’a vire de ton travail ».

        Ceux qui disent non, ne sont pas tues au Gabon, c’est vrai. mais on ne peux pas non plus dire qu’il ne leur arrive rien. Et cela vous le savez assez bien pour le voir certainement non loin de vous chaque jour.

        @ Luc Lemaire,

        Vous etes journaliste et vous n’etes pas un homme politique. C’est cela qui pour moi, dans la situation actuelle du gabon, fait de vous un etre exceptionnel. Parce que dans notre pays aujourd’hui etre journaliste et faire son travail de journaliste releve de l’exploit. Meme si je suis de ceux qui les critiquent chaque jour, je crois que « vos confreres » de la RTG1 aimeraient pouvoir faire le meme travail que vous, mais le peuvent-ils ?

        • ni lire ni écrire dit :

          Je me demande s’ils sauraient faire, en auraient-ils la possibilité….
          Ont ils la formation déontologique pour faire autre chose que donner leur opinion? Savent ils ce que c’est que d’enqueter, de recouper et de protéger ses sources? <ont ils seulement les notions economiques minimales pour comprendre ce dont ils parlent? Peut être… Peut être pas…

          • La Fille de la Veuve dit :

            @ ni lire ni ecrire,

            C’est vrai que ce que nous voyons pourrait nous amener a penser le contraire, a savoir qu’ils n’ont pas le niveau, en situation normale, de se montrer a la hauteur.

            Pour ma part, j’ai la faiblesse de croire que mes compatriotes ne sont ni pire, ni meilleurs que les autres. Dans ce domaine comme dans les autres, la mediocrite n’est pas inscrite dans l’ADN des Gabonais.

            En situation normale, vous verez la majorite silencieuse se reveler et la minorite agissante de mediocres disparaitre d’elle-meme.

        • biteghe ridje dit :

          les journalistes de la RTG1 ne font pas du journalisme,je m’explique,il ne vont jamais dans les bas quartiers où les gabonais vivent mal,mal loger,mangent mal,afin de présenter au yeux du monde les réalités du pays;par exemple,jamais des débats sur le chômage avec chiffres a l’appui,jamais des critiques sur l’accumulation des postes interdit pourtant par le président,jamais de critiques sur les nombreux directeurs généraux appartenant a une seule province,jamais le courage de critiquer le pouvoir quand il n’est pas bon…surtout:PATRICK SIMANGOYE

  22. pierre kiroule dit :

    excellent et affligeant par son réalisme cru! On est vraiment mal barré d’où un désintérêt des populations vis à vis des politiques! créer un nouveau parti politique aucun intérêt tant que les mentalités ne changeront pas!

  23. La Fille de la Veuve dit :

    Citez moi un seul cadre ou responsable de l’Union Nationale qui n’ait pas perdu son emploi entre le juillet 2009 et aujourd’hui et nous discuterons de ce que veut dire etre opposant politique au Gabon.

    • ni lire ni écrire dit :

      Citez moi un seul responsable de l’UN qui n’ait pas émargé au budget de l’Etat du temps où il était dans les petits papiers du pouvoir et je réviserai ma vision que tout ceci est une querelle de famille dans laquelle le Gabonais de base est invité à s’enroler sans aucun bénéfice pour lui.

  24. Claude dit :

    Bravo à M. Lemaire. Surtout du courage! Evitez, mon chèr Monsieur, les repas empoisonés pédégistes adorés par vos <> de la rtpdg. Si non qui nous fera encor réaliser que la press existe au gabon?!! A tous les commentaristes je dirai bravo! Mais je dirai égalment qu’il s’agit de critiquer les <> de notre société le gabon mais mieux de proposer des solutions visant à éteindre une fois pour toute les bongo et le bongoisme, seul véritable plaie de notre pays. Il ne s’agit pas ici d’un agora médiatique oû chacun est invité à faire part de ses conaissances et expériences médiévale, occidentale, philosophhque… Il est certes vrai que l’occident joue l’un des roles majeures qui engloutient nos espoir de vivre un jour dans la <>. Mais il est aocoup vrai qu’il est temps que les gabonais réalisent que moment est venu que nous manifestons ouvertement cette volonté que nous avons tous de sortir du gabon de l’emprise bongoiste, des nouveaux pdgistes mais surtout des anciens mais mieux, de ces anciens qui aujourd’hui veulent nous faire croire qu’ils regretent leur passé criminel. Ceux-là, il faut les mettre en spectacle et aux nouveaux, les faire savoire qu’il ne sont pas les bien-venus.

Poster un commentaire