La dépouille mortuaire d’André Mba Obame, secrétaire exécutif de l’Union nationale, a enfin pu quitter Libreville au terme de trois jours de tergiversations générées par les présupposés métaphysiques de milliers d’aficionados.

La dépouille mortuaire de Mba Obame quitte Libreville, le 1er mai 2015. © Gabonreview

La dépouille mortuaire de Mba Obame quitte Libreville, le 1er mai 2015. © Gabonreview


 
Revenus d’urgence d’Oyem, du fait d’un bras de fer de deux jours entre les militants et les forces de l’ordre, Casimir Oyé Mba, Jean Eyéghé Ndong, Jean Ping, Paulette Missambo, René Ndemezo’Obiang, soutenus par Jean de Dieu Moukagni Iwangou, Marc Ona, Georges Mpaga et bien d’autres membres de la société civile, ont enfin permis de ramener la dépouille mortuaire d’André Mba Obame dans le Woleu-Ntem. Le leader de l’UPG Loyaliste et ceux de la société civile n’ont cependant pas embarqué dans l’avion.
Un aperçu de la procession à Libreville, le 1er mai 2015. © Gabonreview

Un aperçu de la procession à Libreville, le 1er mai 2015. © Gabonreview


Dans un contexte de suspicion entretenu par les militants et sympathisants qui redoutaient une opération de magie noire, par le pouvoir, sur la dépouille du disparu, les choses n’auront pas été faciles. Un peu plus que la veille, entre 5000 (sources policières) et 7000 personnes (sources Union nationale), ont de nouveau battu le bitume, le 1er mai, du siège de l’Union nationale (UN) à l’aéroport de Libreville. Pour cette foule, il était encore question de veiller de ses yeux à l’embarquement du cercueil.
Scènes de Libreville (deux 1ères photos) et de l’arrivée à Oyem. © Gabonreview

Scènes de Libreville (deux 1ères photos) et de l’arrivée à Oyem. © Gabonreview


Le dispositif conçu à cet effet par les leaders de l’opposition, de commun accord avec les forces de l’ordre, était de laisser tout le monde entrer dans l’enceinte de la zone fret de l’aéroport d’où le maximum de marcheurs devaient assister, de loin, à l’embarquement du cercueil tandis que 300 d’entre eux seraient autorisés sur le tarmac autour de l’avion. La pression populaire n’a cependant pas permis de matérialiser ce procédé. Les forces de l’ordre qui venaient pourtant de recevoir un renfort d’urgence ont presque été débordées, sans réelle violence mais par le nombre ; tout le monde voulant assister à l’embarquement du cercueil problématique. N’eût été la barrière de camions érigée à l’entrée du tarmac, la foule aurait accédé à la piste de décollage. Alors que le corbillard était parvenu, avec tout le mal du monde, sur le tarmac et que la situation semblait sous contrôle des forces de l’ordre malgré l’agitation de la foule, une dizaine de grenades lacrymogènes ont été tirées par les gendarmes, au grand étonnement de tout le monde ; les officiers se demandant qui avait donné cet ordre.
Dans la débandade qui s’en est suivi, de nombreuses personnes ont été blessées, piétinées, dont des femmes d’un certain âge et le journaliste d’Echos du Nord, Markis Edzang, interné par la suite dans une clinique. Si le bilan humain reste et restera sans doute inconnu, c’est dans ce contexte de violence que l’avion d’Afric-Aviation a pu décoller à 14h20.
À l’aéroport d’Oyem, une autre foule immense a accueilli le cercueil de l’homme politique disparu avant qu’une longue procession de près de 5 km, composée de piétons et de centaines de voitures ne s’ébranle vers la ville. La cohorte ayant mis près de 3 heures à rallier le centre d’Oyem où elle est arrivée à 18h30, la messe prévue à l’église Saint-Charles de la localité a été reportée au lendemain tandis que la veillée mortuaire a été organisée au domicile du défunt au Mont Miyélé (Oyem). Marqué de soubresauts, l’agenda établi des funérailles d’André Mba Obame n’a résolument pu être respecté. 20 jours se sont déjà écoulés depuis son décès à Yaoundé, le 12 avril dernier.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    « Vous entendrez parler de moi. »

  2. Le juste équilibre dit :

    Que Dieu bénisse le Gabon.
    Nous avons besoin de paix pour batir ce beau pays.

  3. Manzo sinandong dit :

    Le problème avec nos forces de l’ordre c’est le niveau d’instruction,d’éducation et la politisation à outrance de ce milieu.

  4. imagine56 dit :

    Mpouhot, fais très attention, ces gens que tu connais finiront par avoir ta peau sur l’ordre de la présidence, parce que je suis sure que tu n’es pas fier de ce qu’ils ont fait hier, les images ont circulé sur les réseaux….Attention , ton père n’aurait pas accepté des rwandais et autres étrangers dans ses troupes.
    A Mba Obame, maintenant que tu es au village, fais que les choses se passent sans incident, nos vieux, Myboto, Paulette, Ping, Oye Mba Adiahénot etc… sont éprouvés par toutes ces marches, toi même tu as pu voir comment les pauvres transpiraient, si déjà moi j’étais sur le point de tourner de l’œil à plus forte raison eux…AMANA AMANA, vas tranquillement à Medouneu reposer auprès des tiens.
    Attends AMO, quand tu arriveras dans l’autre monde (on est des africains non?) formes un grand parti dont naturellement, tu prendras la tête, s’il n’y a pas de syndicats là bas, dis à ces gens qui ne font que dormir qu’au village Gabon, on nous fait ça dure, on nous fait ça « lourdement » donc qu’il faut nous aider, dis à mon papa qu’il m’aide un peu, ma voiture me fait ça dure, si je pouvais seulement gagner le tierce, parce que les augmentations de salaire du gouvernement là, je n’y crois pas.
    Donc AMO, on t’aime, on t’aime , tu resteras à jamais dans nos cœurs, pardon n’oublies pas mes doléances, je compte sur toi PRÉSIDENT ÉLU.

  5. Elkana dit :

    Bonjour les amis suis fidèle à votre site , cet article me paraît pas très juste. De retour du fret , la population a commencée à s’en prendre aux véhicules qui étaient dans cet embouteillage dans les deux sens. moi j’étais dans ma voiture juste au niveau de la station total Gabon , sous mes yeux les voitures ont été cassées la miennes a reçus des impacts d’ou l’intervention des forces de l’ordre et imaginez la suite c’était grave pas moins de 50 par brises avant arrières cassés. c’est ma contribution. Bonne continuation.

    • Lekoni Lekori dit :

      Elkana. Rien à dire sinon que vous mentez… J’étais là…. Et vous mentez…. Si la police ne charge pas, il n’ y a pas désordre….

      • massuku dit :

        Elkana=Bassomba, c’est le même personnage, vous êtes un menteur notoire, canal espoir retransmettait les images via le chaîne de télévision, les choses ne ce sont pas passée comme vous le dite. C’est la gendarmerie ou la police qui ont changés les population en premier au niveau du portail du fret de l’ADL pendant que le maire d’Oyem Mr Essono Mengue s’adressait à la population, voilà ce qui s’est passé contrairement à votre mensonge, gros comme un gratte ciel pour etre vue au loin.

    • imagine56 dit :

      Elkana,
      je suis réellement désolée pour ta voiture, je connais la valeur d’un tel investissement, parce que la mienne ne m’a pas été offerte, je l’ai acquise à la sueur de mon front, donc ma compassion est sincère.
      Ceci dit, je remarque que tu te trouvais à la station et non à l’intérieur de l’enceinte du fret, si ça avait été le cas, tu aurais pu constater que les forces de l’ordre étaient à l’origine des casse, fuyant les bombes lacrymogènes et énervés, les enfants s’en sont pris aux véhicules …
      Je suis sincèrement désolée pour toi et tant d’autres, c’est la raison pour laquelle, nous ne pouvons faire confiance à ces forces de l’ordre qui par leur excès de zèle pénalisent souvent peut être un peu trop les passants….
      Encore pardon Elkana

  6. luc4 dit :

    J’irai jusqu’au bout, n’ailler pas peur. Continuez sans moi.

  7. Bassomba dit :

    @ Elkana: merci pour cette contribution-témoignage; on indexe les les Forces de l’ordre à tort. Depuis l’arrivée du Cameroun de la dépouille d’amo, malgré les incessants va et vient entre l’aéroport, « Barcelone » et le siège de l’Un, et en dépit des provocations de toutes sortes subies par ces Forces, elles n’ont nullement réagi jusqu’au départ de la dépouille sur Oyem. Pourquoi quand tout semble maintenant calme et pour le mieux, les Forces vont elles s’en prendre aux marcheurs? Avouez que c’est abbérant! C’est illogique! Quand des soi-disant marcheurs pacifiques s’en prennent aux paisibles citoyens en cassant ce qu’ils ont durement gagné, je me dis finalement que Si, c’est Logique pour les va-t-en-guerre qui avaient misé sur la mort d’amo pour mettre le pays à feu et à sang, et bien mal vous en a pris, trouvez autre chose! L’épisode amo étant passé, qu’allez vous maintenant nous servir? De toutes les façons, les autres gabonais sont là et vous attendent!

    • Nelson Mandji dit :

      Les lacrymogènes ont été tirés alors que la foule continuait à vouloir assister à l’embarquement du corbillard dans l’avion. Le corbillard qui venait d’accéder au tarmac n’avait même atteint l’avion que les grenades ont été tirées. Il y a trop de faux « j’étais là » derrière les surnoms qu’on utilise pour commenter sur Gabon Review (j’écris avec mon identité, nombreux me connaissent ici et j’étais sur les lieux), il ya trop de faux témoignages, trop de choses rapportées sur la base de racontard déformés et il y a au Gabon une tendance à réécrire l’histoire.
      La foule restait à l’aéroport tant que l’avion n’avait pas décollé. Les gaz ont été lancés quelques minutes seulement après que le corbillard soit arrivé sur la piste. Il n’y a eu de voitures cassées qu’après les gaz lacrymogènes. Quand on frappe une foule, la colère est sa réaction. Tout le monde le sait. Tout le monde redoutait le retour de cette foule vers la ville. Mais, maintien de l’ordre n’est pas synonyme de violence. Nos forces de l’ordre auraient gagné à démontrer, comme on le voit ailleurs, leur capacité à encaisser les quolibets sans répondre avec les armes. Elles auraient pu attendre que l’avion décolle, observer le comportement des marcheurs comme elles l’ont fait ces derniers jours et n’intervenir qu’en cas de casses. La foule a encore démontré son pacifisme, en ne cassant rien une fois dans les quartiers. Les échauffourées signalées par la suite n’étaient que de fausses alertes. Attention !!!

  8. lepositif dit :

    Le journaliste de Gabonreview a soit: rater un episode sur cet evenement soit a volontairement tronque son recit pour « rester dans la tendance » de la desinformation systematique devenu un sport national, ce qui serait dangereux pour GR qui echappe jusque la a cette mode.
    Marc Ona, qui etait sur place et negociateur a donne sa version des faits dont voici une partie:
    « Arrivé ce matin à l’aéroport, le public a été autorisée à aller jusqu’à la dernière grille avant le tarmac et que les 400 personnes seront admises sur le tarmac pas des milliers qu’ils étaient. Mais à la surprise générale, la foule a exigé que des milliers de personnes descendent sur la piste d’atterissage. Et qu’ils menaçaient de retourner avec le corps à nouveau si cette exigence n’était pas acceptée. En ce moment ils ont brisé la grille qui sépare de la piste d’attérissage. Mais leur élan a été stoppé par deux camions militaires mis au travers de l’entrée. Le corbillard étant arrivé au niveau de la grille, les forces de police et de gendarmerie ont mis tout en oeuvre pour arracher le corbillard des mains de certains surexcités qui avaient dejà repris l’initiative de ramener le corps au siège de l’UN. Pendant ce temps certains escaladaient dejà les toits de la zone fret pour tomber sur la piste d’attérissage.
    Pour libérer le cercueil et le corbillard les gaz ont du être utilisés avec des dégats que nous enregistrons pour non seumlement recupérer le corps mais aussi évacuer la zone des jeunes surexcités qui commencaient à jeter des projectiles sur les policiers. Je tiens à rappeler que ma propre petite soeur Georgina Ayingone a été touchée dans cette manifestation ». Qui dit vrai?

    • gabonreviewadmin dit :

      Vous voulez sans doute voir absolument midi à votre porte. Marc Ona et le reporter de Gabonreview étaient au même moment sur le tarmac. Libre à vous de choisir entre la version d’un leader d’opinion et celle d’un professionnel de la transmission de l’information. Merci de continuer à nous suivre.

Poster un commentaire