S’achemine-t-on vers une issue favorable au sujet de la plainte contre les autorités gabonaises, introduite à la Cour pénale internationale (CPI), au lendemain des émeutes postélectorales de 2009 ? Tout porte à croire que oui, selon le plaignant ayant affirmé, le 22 août, que «le dossier avance à grand pas».

Jean Ndouanis (à droite) et Jean de Dieu Moukagni-Iwangou. © D.R.

 

Sept ans après son dépôt à la Cour pénale internationale (CPI), la plainte du coordonnateur fédéral Europe de l’Union du peuple gabonais (UPG) a refait surface. «Le dossier de la CPI avance à grands pas. Je suis régulièrement informé de la situation», a déclaré Jean Ndouanis sur sa page Facebook, le 22 août.

Dans la plainte introduite auprès de la CPI, le 15 janvier 2010, Jean Ndouanis, ressortissant de Port-Gentil, poursuit en justice le président de la République en exercice lors des violences postélectorales de 2009, Rose Francine Rogombé, décédée en 2015, ainsi que le chef d’état-major des armées ayant donné «feu vert aux soldats», Jean Claude Ella Ekogha. Selon le membre de l’aile UPG dirigée par Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, le dénouement du dossier est proche.

«La CPI est en phase de conclure qu’il existe des faits concrets constitutifs de crime contre l’humanité, de crime de génocide contre des citoyens gabonais», a-t-il déclaré. Toutefois, Jean Ndouanis a mis en évidence un autre volet de l’intervention de la CPI : «celle qui consiste à démontrer que la justice gabonaise, pour quels que motifs que ce soit, est incapable d’initier des enquêtes, de poursuivre les criminels et de rendre justice aux victimes», a-t-il déclaré.

«Nous sommes attelé à le démontrer et une demande précise nous a été envoyée par la CPI à cet effet. C’est dans ces cas ou à la demande du pays membre que la CPI peut suppléer les juridictions nationales. Mais comme vous le savez le régime a donné à la CPI la corde pour se pendre en saisissant la juridiction pénale universelle», a expliqué Jean Ndouanis.

En juin dernier, en effet, une mission de la CPI a séjourné au Gabon. Cette mission s’est déroulée dans le cadre d’un examen préliminaire de la situation au Gabon, que le procureur de la CPI (Fatou Bensouda, ndlr) a ouvert en septembre 2016, suite au renvoi de la situation par le gouvernement gabonais. Cette saisine a déclenché un examen préliminaire.

Une aubaine pour Jean Ndouanis. Car sa demande d’intervention sur les assassinats politiques de Gabonais à Port-Gentil en 2009 a été remise à jour. «Ce dossier qui complète celui plus volumineux des événements de 2016 ne laisse pas d’autres issues à la CPI que poursuivre les criminels à l’origine des crimes odieux», a conclu le coordonnateur fédéral Europe de l’UPG.

Dans la plainte introduite à la CPI, Jean Ndouanis avait versé au dossier le «Rapport sur les exactions commises à Port-Gentil» réalisé par l’opposition en 2009. Selon le bilan officiel, les émeutes après l’élection contestée de 2009 ont fait trois morts. Mais l’opposition a toujours mis en cause ces chiffres, évoquant pour sa part une dizaine de morts.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. Philibert dit :

    enfin une info qui donne du baume au coeur.

  2. Airborne dit :

    La CPI a maintenant sur la table deux dossier sur les crimes contre l’humanité perpetré par BOA en 2009 et 2016, voila ce qui peut justifier l’ouverture d’une enquete pour juger ces personnes ayant commis ou donne l’ordre de commettre ces crimes contre l’humanité ou de genocide. La CPI prend tout son temps, mais les auteurs oublient.

  3. natty dread dit :

    ça c’est du lourd…

  4. On avance et nous ne sommes plus loin….

  5. OZORY dit :

    Merci Jean que les ancêtres te preserve

  6. bassomba dit :

    Il y en a qui ont du temps à perdre…attendons Godot!

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