Traditionnellement organisée par l’ONG Femme belle de Christine Soro, la journée « Femme belle » se tiendra comme annoncé ce samedi 15 décembre à l’Hôtel de ville de Libreville. Un peu plus de 1000 femmes sont attendues et Christine Soro, en plus de revenir, sur le bilan des premières éditions, aborde avec Gabonreview la particularité de la journée de samedi. Stands divers, relooking gratuits, distribution de vêtements et de vivres également gratuits, édification sur maladies cardiovasculaires, lots divers, micro-onde et billet d’avion pour l’Europe en tombola… la journée promet.

Christine Soro, leader de l’ONG Femme belle, organisatrice de « Femme belle à l’intérieur et à l’extérieur ». © D.R.

 

Gabonreview : La 4e édition de « Femme belle à l’intérieur et à l’extérieur » aura lieu dans quelques jours. Comment se passent les derniers préparatifs ?

Christine Soro : Les derniers préparatifs se passent très bien. Les personnes concernées et les bénévoles qui mettent du leur, mettent vraiment tout en œuvre pour que samedi tout se passe bien.

Combien de personnes attendez-vous ce samedi 15 décembre à l’Hôtel de ville de Libreville ?

On attend au minimum 1000 femmes. L’année dernière, nous avons avoisiné les 700 femmes au Spa Yacine, et cette année on espère avoir entre 1000 et 1500 femmes. On reçoit d’ailleurs énormément d’appels.

Quelles sont les modalités de participation ?

La participation est libre et gratuite. Cette participation offre aux femmes la possibilité de faire des relooking gratuits. Il y aura la distribution gratuite des vêtements mis à disposition par des donateurs. Mais pour ordonner les passages, il faudra que les femmes se prennent un ticket tombola de 2000 FCFA.  Il leur donnera accès à tous les services. Ces fonds seront reversés à l’ONG mais en réalité, quand on verra les femmes vraiment démunies, puisque c’est leur journée, on les prendra directement en charge. Il y aura aussi la distribution des vivres comme des sacs de riz ou du sucre offert par Sucaf, et bien d’autres denrées alimentaires réservées aux femmes vraiment démunies. Pour la tombola, le premier prix sera un billet d’avion aller-retour pour une destination en Europe. Le deuxième prix sera un micro-onde et plein d’autres lots offerts par nos partenaires.

Flyer sur la journée du 15 décembre. © D.R.

Quelle est la particularité de cette année ?

Cette année on a vraiment voulu mettre un accent sur les maladies cardiovasculaires. Notamment sur l’AVC qui en réalité, est un tueur silencieux au même rythme, j’ai envie de dire, que le VIH Sida. L’AVC fait beaucoup de ravage en ce moment parce qu’il y a beaucoup d’ignorance. Nous espérons que les femmes viendront nombreuses pour être édifiées. On les voit nombreuses quand il s’agit des partis politiques. Mais là, c’est une connaissance qui vaut plus que l’or, plus que l’argent. On a un médecin cardiologue, expert sur la question des AVC, qui interviendra. Il est de la faculté de médecine de l’Université des sciences de la santé et va vraiment édifier les femmes sur ce qu’est l’AVC. Son intervention n’aura rien à voir avec les différentes spéculations qu’on entend ici et là. Il nous parlera des causes des maladies cardiovasculaires et les préventions. Il sera complètement dédié aux femmes et répondra à toutes leurs questions.

Je rappelle aussi que cette année on a voulu mettre l’accent sur le thème « Femme et digital ». L’année dernière on a coaché sur l’estime de soi et cette année on met l’accent sur « Femme et digital », parce qu’on assiste à un grand phénomène de dématérialisation. C’est le nouveau monde où il faut être absolument. On veut interpeller les femmes pour leur faire comprendre que ceux qui ont créé les applications digitales, ne les ont pas faits à la base pour le kongossa. L’utilisation de ces plateformes, c’est pour apporter de la valeur ajoutée. Si les femmes au Gabon, on réalise qu’on peut aller plus loin avec cette outil, on se rendra compte qu’on n’est pas aliéné ni abruti par ces choses. Au contraire, on se développe. On développe nos compétences et on se forme parce que ces outils sont là d’abord pour nous apporter une valeur ajoutée. Il y a des experts sur la question qui seront là. Finalement, on aura Silvère Boussamba qui sera là. Il y aura des stands mis à la disposition des femmes qui veulent exposer leurs produits afin de les aider à se faire connaître.

Quel est le bilan des trois premières éditions ?

Depuis la première édition, on a coaché et motivé plus de 200 femmes qu’on accompagne personnellement. Je n’ai pas envie de m’appesantir sur des chiffres, mais quand on peut, on habille des femmes, on leur donne à manger. On va même plus loin : on aide à scolariser parfois. Mais notre grand champ de mission c’est vraiment le cœur. On pense qu’une femme même si elle habite à Kinguélé, si elle sait qui elle est, si elle n’est pas en crise identitaire, elle peut se retrouver à la sablière. Donc c’est toute une question d’estime de soi. Une femme qui ne sait pas qui elle est, qui ne sait pas sa valeur, va se laisser définir par le monde et les événements extérieurs parce qu’ils ont déjà défini certains critères. Mais si elle sait qui elle est, au lieu de se laisser définir et influencer, c’est plutôt elle qui le fera. Donc, on coache. Jusqu’à présent, on accompagne des femmes et ce qui est extraordinaire, c’est qu’aujourd’hui, on a plein de bénévoles qui croient en nous et qui nous accompagnent.

Christine Soro et une scène de l’édition précédente. © D.R.

Avez-vous le sentiment d’avoir évolué depuis la première édition ?

Grâce à l’apport des bénévoles, l’ONG est en train de prendre une ampleur de plus en plus considérable. Aujourd’hui nous sommes à la quatrième édition, mais nous avons commencé notre première édition avec un seul sponsor. La deuxième année, nous avons eu entre trois et quatre sponsors. La troisième année nous étions à moins d’une dizaine et aujourd’hui nous avons dépassé les quinze sponsors. C’est une évolution. Aussi, l’ONG Femme belle fait désormais partie du PRODECE, un programme de la Banque mondiale. Avec l’ONE, ce programme œuvre pour la réduction du taux de chômage. Ils tissent des partenariats avec des entreprises pour trouver de l’emploi dans différents secteurs d’activités. Ils ont décidé d’intégrer notre ONG. Ça veut dire que l’événement convainc, il commence à faire ses preuves sur le terrain et les partenaires voient ses bienfaits.

Quelle est votre cible ?

Notre cible principale pour ne pas se disperser, ce sont les femmes de 18 à 65 ans. On croit que c’est la femme qui donne la vie même si l’homme y participe. La femme c’est tout un symbole. Nous pensons que la société est en crise parce que la femme elle-même est en crise. Donc, on veut mettre un accent particulier sur celle qui donne la vie. L’objectif n’est pas de coacher et motiver tout le Gabon, mais les personnes disposées. Et on croit que si nous arrivons à toucher et à stabiliser deux femmes, une bonne partie du Gabon sera stabilisée. La cible principale c’est les femmes, mais parfois lors de cet événement, les hommes nous dépassent. Tout est gratuit, l’entrée est libre et parfois il y a des femmes qui offrent des vêtements de leurs maris qui sont encore en bon état. Donc ces hommes trouvent leur compte et on les reçoit. L’année dernière par exemple, un homme a gagné le billet d’avion lors de tombola. Il est parti à Paris et tellement content, il nous a envoyé une vidéo.

Avez-vous quelque chose à ajouter par rapport à l’événement du 15 ?

Je pense que la connaissance et l’information valent mieux que l’or et l’argent que nous travaillons au quotidien. La Journée « Femme belle » qui est une action sociale de l’ONG Femme belle, met à disposition le 15 décembre l’information, la connaissance aussi bien dans le domaine digital que celui des AVC. Mais aussi, dans le domaine de l’épanouissement et du sourire. Il ne faut pas que les femmes ratent cette occasion.

Auteur : Alix-Ida Mussavu

 

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GR
 

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