L’ancien président de la Commission de l’Union africaine est sorti de son mutisme au sujet du contrat – dont il serait l’un des signataires et bénéficiaires – pour la cession du gisement de fer de Bélinga à une entreprise chinoise à l’expertise sujette à caution. Accusé d’en avoir détourné des fonds, Franck Ping serait noirci du fait de la candidature de son père à l’élection présidentielle, a indiqué Jean ping, le samedi 13 août dernier, lors de l’ouverture de sa campagne à Lambaréné.

Jean Ping, à Lambaréné, le 13 août 2016. © Facebook/Brice Ndong

Jean Ping, à Lambaréné, le 13 août 2016. © Facebook/Brice Ndong


 
Devant le public à Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué, Jean Ping, qui donnait son second meeting, après celui de l’ouverture de campagne à Ndjolé, a décidé de monter au créneau au sujet de l’affaire désormais dénommée Bélinga Gate. Il a été indiqué que l’ancien ministre des Affaires étrangères avait œuvré dans l’ombre pour que l’exploitation du gisement de fer de Bélinga soit concédée à la China machinery engineering corporation (CMEC), société chinoise adjudicataire du contrat d’exploitation de ce gisement pour 25 ans, au détriment des Brésiliens de la Companhia Vale de Rio Doce (CVRD). Son fils, Franck Ping, déjà cité dans l’affaire Sinohydro, aurait introduit la CMEC au Gabon, moyennant de très grosses sommes d’argent. Jean Ping s’en est défendu à Lambaréné, à travers les explications ci-après livrées in extenso :
Meeting de Jean Ping, à Lambaréné, le 13 août 2016. © Facebook/Brice Ndong

Meeting de Jean Ping, à Lambaréné, le 13 août 2016. © Facebook/Brice Ndong


« Il (Ali Bongo Ondimba) dit que si ce projet n’a pas marché, c’est la faute à Monsieur Ping. J’ai justifié ça partout. À la télévision et partout. Je peux recommencer, mais c’est un peu long. Vous savez, le contrat de Bélinga, je l’ai montré aux journalistes, il n’y a pas ma signature. J’étais ministre des Affaires étrangères, et le ministre des Affaires étrangères ne dirige pas les projets. Il y a 3 ou 4 signatures, en particulier celle de votre maire, l’actuel président de l’Assemblée nationale. Voilà le projet. Et parmi les signataires, il n’y a pas mon nom. Vous savez d’ailleurs que ce n’est pas à un ministre des Affaires étrangères de négocier les projets miniers. Et alors, il dit que c’est moi. Il ne dit que des mensonges. Et vous pouvez continuer comme ça, tout ce qui ne va pas, c’est monsieur Ping.
Alors, je vais vous raconter une petite histoire : Il y a un jeune homme qui voit une belle femme. Il lui dit, on va aller là-bas, dans la chambre, pour faire ce que tout le monde sait. Arrivé là-bas, il est incapable de satisfaire la femme. Et il accuse le lit : c’est la faute au lit. Chaque fois qu’il est incapable de faire quelque chose, il dit que c’est la faut au… lit. C’est comme ça partout.
Il a accusé mon fils Franck d’avoir bénéficié des commissions. Ma réponse simple est la suivante : À l’époque, qui était président ? Son père. Qui était directeur de cabinet ? Qui était ministre de la Défense ? Lui-même ! À trois, ils ont eu ce projet et ils vont incriminer un sous-fifre : mon fils qui était commissionnaire. Pourquoi vous l’attaquez, lui, et pas les trois autres qui étaient les chefs ? Même toi-même… Vous voyez, c’est toujours la faute au lit. Mais je dis la chose suivante : si les accusations portées contre mon fils étaient vraies, qu’est-ce qu’il a commis comme faute ? Avant d’ailleurs d’en arriver là, mon fils a 45 ans. Il est marié et père de famille. Il ne me demande pas tous les soirs l’autorisation d’aller en boîte de nuit. Il ne me demande pas tous les matins l’autorisation d’aller faire pipi. Il est suffisamment grand et je ne vois pas en quoi je serais responsable.
Je vais vous dire la chose suivante : votre ministre de la Communication, Bilie-By-Nze. Tout le monde sait qu’il a fait la prison pour émission de chèque sans provision, n’est-ce pas ? Est-ce qu’on est allé chercher son père à Makokou pour répondre de son crime ? Alors, pourquoi venir me chercher ?
En fait, sur cette affaire-là, j’ai indiqué qu’il jouait le rôle de commissionnaire, comme consultant, il doit et mérite un salaire. Dit-on qu’on lui a payé un salaire de sous-fifre, lui qui n’a jamais travaillé dans la fonction publique. Où est la faute ?
Vous-mêmes, est-ce que vous ne vous faites pas financer par les entreprises sur la place ? Les grandes entreprises qui sont là, y compris ici à Lambaréné… ne les financent pas ? Et alors, si les entreprises les financent, où est la faute commise de demander la même chose ? Et pire encore, ils utilisent l’argent de l’Etat, votre argent, pour aller faire leur campagne. Hier, (vendredi 12 août – ndlr), les affiches du président étaient collées partout par les agents de sécurité. Vous les avez vus venir ici en nombre. Pour quoi faire ? On peut se poser la question. Ils utilisent les moyens de l’Etat pour faire sa campagne. Et ils nous empêchent de faire la nôtre… »
 

 
GR
 

19 Commentaires

  1. piouf dit :

    Tu es un homme fort Mr.Ping

  2. Bassomba dit :

    Très légère comme justification, en plus d’un langage terre à terre; et ça veut être Chef de l’État? Zélé!

    • Matho dit :

      Est ce le tout nouveau projet de société de Ya ALI, le « BELINGAGATE »? ça a été encore un gros morceau de son meeting à Lambaréné dans un langage que vous avez trouvé, surement, de haut vol! Vous nous fatiguez, défendez votre bilan et arrêtez de nous distraire. Depuis 2009 les voleurs de l’argent du pays mangent avec vous et vous faite semblant de ne pas les voir.

    • Ngaumault dit :

      Langage terre à terre,langage clair pour population par terre!

  3. Meradie ndossi dit :

    Toujours à raconter du gros n’importe quoi .ceat dommage

  4. BUKETI dit :

    Il n’y a pas de « Bélingagate », dans la mesure où le ramdam fait actuellement par BOA et ses hordes de la presse bongo-accrombessienne n’essaie même pas d’apporter ne serait-ce qu’une esquisse de preuves qui seraient destinées à DEMONTRER, de façon irréfutable, l’authenticité des faits. Il n’y a donc ici qu’allégations, divagations et volonté de nuire; ce qui est l’une des marques de fabrique des fameux émergents. Les Gabonais ne se laisseront pas abuser par une si grossière affabulation.

  5. Le Tireur Isolé dit :

    Je ne suis pas partisan de Jean Ping, mais je pense que ce dernier n’est pas juridiquement responsable des actes de son fils qui est majeur. Arrêtez donc de nous distraire.
    S’agissant de la candidature unique de l’opposition, il serait souhaitable que les candidats de l’opposition à la Présidentielle du 27 août prochain s’accordent d’abord sur le mode de désignation du candidat unique pour éviter toute contestation qui pourrait être préjudiciable à l’alternance politique au Gabon.

  6. BUKETI dit :

    @ Bassomba
    Et vous, l’universitaire, quel est votre niveau de langage? Soutenu, standard ou trivial? J’ai noté, depuis que je lis vos interventions sur le site de GR, qu’il y a de tout cela chez vous. Chez le président PING, il y a aussi des variations de niveau de langue, sans jamais tomber dans la bassesse, chose dont l’inénarrable BOA est coutumier. Mais celui-là est un homme dépourvu d’éducation de base. Mais pour vous, pour moi, pour PING, ou pour quiconque a été éduqué, il ne peut en être autrement, puisque le niveau de langue que choisit d’adopter l’orateur est fonction de la qualité de l’auditoire et surtout de l’effet que l’on veut produire. Sur ce point, Bingo! Même si PING n’avait pas à se démener pour convaincre son auditoire, puisqu’il a la conscience tranquille, force est de reconnaître qu’il a bien produit sur son auditoire l’effet recherché.

  7. Nzela Jean dit :

    Nous refusons catégoriquement la candidature et de voter le vieux chintoko.

  8. Le master dit :

    Que ceux qui doutaient de l’unicité de l’opposition pour une candi unique se rende cet après midi à 14h à la place Ntcho réré.
    Bassomba comme à ton avis, les justifications données par le futur président sont fausses, laisse alors Onouviet ministre des mines, Pascaline Bongo conseiller spécial de Bongo père venir nous édifier que de compter sur ton boa de président sortant en mal d’arguments le faire à leur place en n plus sans preuve. Ping en a apporté des preuves de son innocence dans cette affaire lors de son dernier meeting à Lambarene.

  9. Rhody Junior dit :

    Mon profond chagrin dans cette histoire, c’est que l’impunité perdure et perdurera toujours dans ce pays avec ce système… Des journalistes lanceurs d’alerte sous d’autres cieux, on est passé à des « journalistes » lanceurs de rumeurs… et de ragots sur lesquels on ne peut même pas s’appuyer pour lancer une procédure judiciaire quelconque.
    Si d’après le bruit actuel, ce monsieur est répréhensible, lancez le procès équitable, si tant est que les preuves soient irréfutables… Je ne pense pas un seul instant qu’il est innocent et je veux qui rende des comptes, mais je le veux lui et tous ceux qui étaient dans cette histoire avec lui cependant c’est là tout le mal qui le fait passer pour un bouc émissaire… Car les autres responsables sont connus, sont là mais on les nomme pas.
    Mais Bongo, tu as peur d’ouvrir une boite de pandore qui mêlerait automatiquement ta famille, qui en Capo de la mafia gabonaise touche ses pourcentages dans tous les gros détournements pour les couvrir.
    S’il fallait se débarrasser de la racine du mal, D’abord couper les Bongo, dans la seconde qui suit le PDG, car comme je l’ai maintes fois dit ici (mais je m’en fatiguerai jamais) Ping a volé lorsqu’il était au PDG (Même si c’est désolant qu’il semble le nier), Nzouba aussi, Oyé Mba pareil et tous les autres qui y sont même encore, la grande prédation n’est possible qu’en étant dans leurs rangs, pas ailleurs… LES VOLEURS SONT AU PDG c’est une certitude.
    Pour la petite histoire, aujourd’hui même en allant récupérer sa carte d’électeur dans un des points à Port Gentil, Une amie m’a raconté qu’après le retrait, on l’a dirigé (encore dans les lieux du retrait) vers une personne qui a tenté d’avoir son adhésion afin de voter Bongo pour le vote du 27. Les arguments mes frères, n’étaient pas il va construire le Gabon vote pour lui, mais, tu auras ceci, tels avantages, responsable de cela, on va te présenter à tel…tu vas te faire tant… Mets ton nom ici… donne ton numéro… Voilà ce qu’est le PDG… C’est pourquoi je ne crois absolument pas qu’on peut y être pour autre chose que son intérêt personnel, car on est toujours attiré de cette manière pour accomplir des besognes qui maintiennent le Gabon dans son état et dès que se présente l’occasion on vole… et on vient dire « Changeons Ensemble »…
    Mais les Gabonais eux même sont dedans car c’est eux qu’on achète… ces nombreux corrupteurs sont donc là dans les préfectures et écoles et tous les points de retrait des cartes pour acheter les consciences… la liste de cet endroit en était à 18 noms pour aujourd’hui… alors qu’on était pas encore midi… imaginez le tas de listes journalières et de noms que ça fera le jour J…
    Plus qu’un an et ce régime sera officiellement cinquantenaire… Plus qu’une seule année… C’est affreux… Disons non… Pas de cinquantième année…
    Attention aux requiem du 27… Bientôt le deuil…
    https://www.youtube.com/watch?v=kOunRZKKe_g

  10. Jean dit :

    Les gabonais veulent seulement la vérité.

  11. Charles dit :

    Comment faire confiance à un type flou au sommet de l’Etat?

  12. Fille dit :

    Hé oh Gabonreview ! Breaking News : Oyé Mba et Nzouba se sont alignés avec Ping. Étonnant qu’une si grande info vous passe inaperçue ou alors vous attendez l’autorisation ? En tout cas, grand soulagement. Ces gabonais ont mis Gabon d’abord en avant. L’espoir se raffermit. Merci et bravo à vous. Les choses sérieuses commencent. YES WE CAN !

  13. OSSAMI dit :

    Je suis aussi content que fille. Gabonrevieuw, j’ai bien peur que vous commencez à rouler pour le Biafrais.Je remarque que vous publiez toujours pleins des photos des meeting de l’émergent mais pas assez des autres candidats. Ceci fait aussi partie de votre contrat avec l’émergent?

  14. NYAMA dit :

    Décision sage et le problème d’EGO surpassé pour l’intérêt général.
    Les Gabonaises et Gabonais doivent mesurer toute la détermination des aînés pour une réelle alternance le 27 août 2016.
    Le candidat UNIQUE désigné de l’opposition est une étape, il reste le job à faire la sensibilisation des électeurs, encourager de voter le 27 août ne pas s’asseoir à nos vieux mots « On va encore faire comment ? »
    Le peuple burkinabé a été un modèle, le peuple sénégalais a mis un terme à la dynastie.
    Nous devons montrer une fois au monde et nos enfants, nos mamans, nos frères et soeurs que les clivages sont dépassés.
    Unissons nous pour la mise en oeuvre des institutions fortes au Gabon,
    Battons nous pour « préserver » le peu de richesse qui n’est pas encore pillé
    Combattons pour restaurer la fraternité qu’avait le Gabon,
    Dépassons la géopolitique,
    Tous et toutes pour une victoire du changement le 27 août.
    BRAVO à l’opposition gabonaise
    BRAVO à la société civile
    BRAVO à tous les participants du changement.

  15. Issipock dit :

    Bonjour à tous. j’avoue je suis dans la désolation totale quand je lis certaines réactions de certains « gabonais » quand il s’agit des choses sérieuses de notre pays. Jean Ping dit clairement qu’il était ministre des Affaires Etrangères, et qu’il n’a pas signé ce contrat minié de Bélinga. Je suis parmi les membres de la société civile qui a lutté pour la préservation des chûtes de Kongou, dans le Parce de l’Invindo. Chûtes qui étaient impliquées dans ce projet. Entant que journaliste d’investigation, j’ai visité ces chûtes et j’ai fait mon travail qui a été très apprécié par l’international et autres patriotes. Le projet du fameux « Bélinga Gate » a été signé à cette époque par le ministre des Mines et actuel président de l’Assemblé Nationale, et celui des Finances et actuel député d’une localité du Haut Ogooué. L’un des sénateur du 2è arrondissement de Libreville était premier ministre. Pourquoi certains gabonais ne comprennent pas que Ali Bongo distrait l’opinion. Où en est l’affaires des cafards après avoir bloqué les comptes bancaires de Jean Ping, en lui soutirant 600.000.000 pour les verser à Hervé Opianga qui aurait envoyé ses sbires l’agresser chez lui? Ce qui est certain, Ali Bongo part de la présidence de la République et répondra de ses crimes et ceux de ses complices.

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