La gestion des ressources propres et des subventions allouées par l’Etat est si floue à l’Institut universitaire des sciences de l’organisation (IUSO) que lors du conseil d’administration tenu lundi 29 janvier, le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur a refusé de valider le rapport financier de la structure.

Le conseil d’administration de l’IUSO a eu lieu le 29 janvier 2018. © Gabonreview

 

Trois jours ! C’est le temps accordé à la direction générale de l’IUSO pour faire toute la lumière sur la gestion des fonds mis à sa disposition depuis l’année académique 2016-2017. Il faut dire que le conseil d’administration tenu, lundi 29 janvier, en présence de Guy Bertrand Mapangou ne s’est pas très bien passé, au point que le ministre d’Etat en charge de l’Enseignement supérieur a refusé de valider le rapport financier présenté par le directeur des Etudes, Dr Prospère Metougue Nang, assurant l’intérim de la patronne de l’établissement, absente audit conseil. Si le membre du gouvernement a déploré une mauvaise préparation des assises par les responsables de l’IUSO, il a surtout déploré les nombreuses zones d’ombre liées à la gestion des fonds propres et de la subvention allouée par l’Etat à l’Institut. Un rapport financier de l’année écoulé n’a, par exemple, pas été présenté au conseil d’administration. Ce qui pourrait laisser penser que les responsables l’IUSO ont des choses à cacher.

Moments du conseil d’administration de l’IUSO, le 29 janvier 2018. © Gabonreview

S’il a reconnu que l’IUSO disposait de 529 millions de francs dans ses caisses pour l’année 2016-2017, correspondant à 287 millions de subvention et 242 millions de fonds propres, le directeur des Etudes a «omis» de préciser comment tout cet argent a été dépensé. Il s’est d’abord contenté de dire qu’une partie des fonds propres a servi à payer les salaires des vacations des enseignants et ceux de la main d’œuvre non permanente. Très vite, lors de sa présentation, Dr Prospère Metougue Nang s’est ensuite contenté de faire des prévisions pour l’année 2017-2018. Celle-ci devrait d’ailleurs se révéler positive du point de vue de rentrée des fonds, d’autant qu’aux frais d’inscription se sont ajoutés les frais d’écolage. La structure prévoit d’inscrire 1410 étudiants, soit une prévision de 58,2 millions de francs. Cet argent, promet la direction générale, servira de réfectionner les bâtiments, à allouer un budget à la mutuelle ainsi qu’à régler un certain nombre de problèmes au sein de la structure (matériel didactique, reprographie, impression des revues, etc.).

Pour gérer ses ressources (financières et humaines), l’IUSO ne dispose d’aucun logiciel. Un défaut que le représentant du ministère du Budget et des Comptes publics a déploré et jugé risqué pour la gestion des finances publiques, avant de promettre qu’un logiciel sera bientôt offert à l’institut pour lui permettre de gérer ses fonds conformément à loi.

Pour sa part, tout en déplorant la persistance des zones d’ombre dans la gestion des ressources financières, Guy Bertrand Mapangou a enjoint les responsables de l’IUSO à «tout mettre en œuvre pour l’amélioration des conditions d’apprentissage des étudiants». «Tout l’argent qui est mis à votre disposition doit servir à ça et à rien d’autre. Or, l’état de certains bâtiments de l’IUSO est honteux. Cet établissement qui produit pourtant de l’argent n’est pas nourri», a déploré le ministre d’Etat, avant d’exiger de la direction générale qu’elle lui fasse parvenir, ainsi qu’à ses collègues du Travail et du Budget «la structure exacte du personnel enseignant».

D’ici à vendredi 2 février prochain, la direction générale de l’IUSO devra donc élaborer un rapport financier en bonne et due forme à soumettre au conseil d’administration, qui a également exigé que soient initiés au sein de l’institut des audits (financiers, ressources humaines, actes pédagogiques) et un conseil pédagogique devant permettre de régler le «litige» opposant vacataires et enseignants permanents. Les premiers, au nombre de 112 sont accusés par les seconds (16) de vouloir «tuer l’esprit» de la structure.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. El Mass dit :

    Que fait la cours de comptes pour ne pas auditer chaque année toutes les structures publiques ? Le budget qui décaisse ne sait-il pas que ces structures n’ont pas logiciel?

  2. gaboma dit :

    Pfff. Mapangou fait partie des hommes de main d’Ali depuis le ministère de la défense. Qui dit homme de main, dit même équipe que Mexant Accrombessi qui ont souvent utilisés les budget sous tutelle d’Ali pour enrichir leur mentor et s’enrichir eux-même. Tout ça ce n’est que de l’enfumage un voleur ne perd pas son temps à poursuivre un autre voleur.

  3. Le comble dit :

    Nan mais attendez, c’est l’Institut universitaire des sciences de l’organisation qui n’a pas de logiciel comptable ??! Nan mais je rêve. Et vous donnez des cours sur l’organisation de quoi alors ? J’aurai écrit cette blague que l’on m’aurait taxé d’exagération …

  4. jean- jacques dit :

    Quelle cours de compte qui passe aussi leur temps à voler? je dis et je repete la solution du Gabon est la privatisation totale du pays entier. il ya trop des voleurs dans l’Administration publique. et personne n’aille en prison , la justiece de bloque pas les comptes et les biens des responsables.

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