Ça roule pour le président sortant de la Confédération africaine de football (CAF). Candidat à sa propre succession, Issa Hayatou rempile grâce à l’amendement du texte portant élection à la présidence de l’instance africaine de football, proposé par le président de la fédération algérienne de football (FAB) le 20 juin dernier.

Issa Hayatou, président sortant de la Confédération africaine de football (CAF) à Libreville durant la CAN 2012 - © Jordan/gabonreview.com

L’adoption du projet de modification des conditions d’éligibilité à la présidence de la Confédération africaine de football (CAF),  dit «l’amendement algérien», vient d’être validé au cours des assises de Seychelles avec une forte majorité de 44 pour, 6 contre  et une abstention, offrant de facto une victoire à Issa Hayatou, à la tête de l’instance suprême du football africain depuis 1988.

Cette loi qui arrange le président de la CAF, stipule que «tout candidat aux élections à la présidence de la Confédération africaine de football, outre les compétences nécessaires, devra être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF».

Cet amendement algérien est apparu comme un moyen de disqualifier Jacques Anouma, seul candidat officiel, en mars 2013, face à Issa Hayatou à la présidence de l’organisation. En effet, l’Ivoirien qui est membre exécutif de la FIFA, ne fait pas partie du groupe de 13 personnes du comité exécutif de l’instance du football continental. Même si l’on tente de rassurer que cette loi ne visait personne, il n’en demeure pas moins qu’elle a permis d’éliminer les potentiels candidats à la présidence de la CAF.

Selon les textes de cette institution, toutes les résolutions adoptées en Assemblée générale n’entrent en vigueur effectivement qu’après 90 jours. Ici, les candidatures à la présidence de la Caf s’ouvrent le 11 septembre 2012 pour prendre fin en décembre 2012, les élections étant prévues en mars 2013.

«Il faut éviter de focaliser le débat sur Jacques Anouma. Il n’est pas concerné par cette loi. Il est membre du comité exécutif. Nous savons tous que l’intention de l’écarter est manifeste mais, les gens s’y sont mal pris. La loi n’étant pas rétroactive il lui suffit comme il suffit à tous les autres membres du comité exécutif de la CAF de déposer leur candidature dès ce mois de septembre pour être à l’abri de tout. Parce qu’au regard du texte qui a été adopté, ils sont tous éligibles. Mais ce sont les présidents de fédération qui seront éliminés une fois que la loi va entrer en vigueur. Ce n’est pas une affaire d’Anouma», explique Maître Senghor Augustin, président de la Fédération sénégalaise de football relayé par Soir Info.

Selon certains observateurs de la vie sportive africaine, cette loi n’est pas sans ambigüité. Elle stipule que «tout candidat à la présidence de la Confédération africaine de football doit être ou avoir été membre du comité exécutif de la CAF». Elle ne va pas plus loin. Du coup, on se demande qui est membre du comité exécutif et qui ne l’est pas ? Au comité exécutif de la CAF, l’on distingue trois types de membres. Il y a ceux qui ont été élus au titre du comité exécutif de la CAF, ceux qui ont été cooptés par Issa Hayatou et les membres africains du comité exécutif de la Fifa qui sont d’office membres du comité exécutif de la CAF. Les membres du comité exécutif de la Fifa, bien qu’ayant la qualité de membres du comité exécutif de la CAF, n’ont pas de droit de vote. Mais cela ne fait pas d’eux des demi ou des non membres du comité exécutif de la CAF. Et la loi telle qu’adoptée par l’assemblée générale ne mentionne pas lequel de ces trois types de membres est concerné par cette disposition.

Né en 1946, Issa Hayatou aura 70 ans quand il sera au terme de son prochain mandat. Ancien coureur d’athlétisme de son pays, le Cameroun, où il a eu à disputer les 400 et 800 m, il a également été dans une autre vie basketteur. Sans oublier les 24 années depuis lesquelles il préside aux destinées du football africain.

 
GR
 

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