Réclamant essentiellement la délivrance de leurs diplômes, des étudiants de l’Institut supérieur d’ingénierie (ISI) ont organisé un sit-in à l’entrée de l’établissement privé d’enseignement supérieur, le 9 avril à Libreville.

Vue de quelques étudiants grévistes à l’entrée de l’établissement à Libreville, le 9 avril 2018 à Libreville. © Gabonreview

 

Scène de colère à l’Institut supérieur d’ingénierie (ISI), à Libreville, où les étudiants ont déclenché un mouvement d’humeur. Il s’agit plus précisément des étudiants boursiers de licence 3 et master de l’année académique 2016-2017. «Nous avons initié ce mouvement d’humeur pour demander à l’établissement de nous remettre nos attestations de réussite, étant donné que nous avons soutenu. Mais également, nos diplômes et relevés de notes des deux semestres écoulés. Or, depuis sept mois, le fondateur (Yannick Amiar Bikélé, ndlr) refuse de nous remettre ces documents», a déclaré une étudiante ayant requis l’anonymat.

A ce qui semble, les dirigeants l’établissement privé d’enseignement supérieur ont justifié cette décision par les arriérés de l’Etat. «Lors de notre soutenance, en septembre 2016, monsieur Amiar nous avait déjà averti que nous n’aurions pas nos diplômes sous prétexte que l’Etat doit de l’argent à l’établissement. Toutefois, il nous a été rapporté que l’Etat a apuré une partie de sa dette entre temps. Nous pensons que la délivrance de nos diplômes n’est en rien liée avec cette dette», a ajouté l’étudiante.

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Car, selon les étudiants, ce problème ne se pose pas dans d’autres établissements d’enseignement supérieur, à qui l’Etat doit également de l’argent. Après s’être rapprochés de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG), les étudiants ont saisi le tribunal de Libreville. «Monsieur Amiar n’a pas honoré sa convocation au tribunal, où un procureur nous a conforté dans notre démarche. Selon lui, la décision d’ISI est un abus de confiance doublé d’escroquerie», a confié un autre étudiant rencontré sur le lieu de la manifestation.

En effet, la somme de 280 000 francs CFA a été exigée à chaque étudiant, pour garantir au moins la délivrance de l’attestation de réussite. Une cagnotte non négligeable, sachant qu’au moins 400 étudiants ont soutenu leurs travaux à l’issue de l’année 2016-2017. «C’est purement et simplement une fuite en avant pour masquer la mauvaise gestion des dirigeants. D’autant que ce problème ne se pose pas dans d’autres établissements d’enseignement supérieur, à qui l’Etat doit également de l’argent», a soutenu le même étudiant.

«Nous en avons marre : trop c’est trop ! C’est une année perdue pour nous. Et nous craignons qu’il en soit de même pour l’année d’après. Car, sans ces documents, ne nous pouvons pas nous inscrire ailleurs ou postuler pour un emploi», a-t-il alerté. Déçus par le silence de l’administration sur leur situation, étudiants boursiers de licence 3 et master de l’année académique 2016-2017 ont ainsi décidé de perturber les cours. «A l’heure actuelle, le dossier est à la Primature. Mais nous sommes fatigués d’attendre, d’autant qu’il faut s’inscrire en septembre 2018, pour l’année académique suivante», ont conclu les étudiants.

 
GR
 

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