Mis à mal dans certains titres de presse pour ses problèmes de trésorerie et la qualité de ses diplômes, l’Institut supérieur d’ingénierie (ISI) a récemment organisé une assemblée générale avec ses étudiants. Une rencontre au cours de laquelle les dirigeants de l’établissement privé d’enseignement supérieur ont fait le point de la situation, en plus d’avoir rassuré les apprenants.

© byus-media.com

 

Confronté à plusieurs mois d’impayés de l’Etat, l’Institut supérieur d’ingénierie (ISI) est fortement handicapé dans son élan par cette situation. Si jusqu’ici, l’établissement privé d’enseignement supérieur continue de fonctionner, la direction générale a cependant dû prendre des mesures, plus ou moins drastiques, pour maintenir le cap. Le point de la situation a ainsi été fait récemment à Libreville, par les dirigeants d’ISI, à la faveur d’une assemblée générale avec l’ensemble des 1400 étudiants.

Selon les explications du directeur général de cette école supérieure, la situation actuelle est consécutive aux impayés de l’Etat. Depuis 2012, en effet, l’ISI a été sélectionnée comme l’une des six écoles devant accueillir le surplus d’étudiants issus d’établissements publics d’enseignement supérieur, ainsi que des bacheliers.

«Depuis 2012, nous avons donc signé un partenariat avec l’Etat pour l’accueil de 200 à 300 étudiants par an. Nous assurons donc leur formation et l’Etat, en retour, prend en charge leurs bourses d’études et frais de scolarité», a expliqué à Gabonreview, le directeur général d’ISI. «Ce partenariat a été bénéfique pour nous car, par la suite, nous avons été honoré du titre de meilleur établissement privé d’enseignement supérieur. Avec, en prime, le plus grand nombre d’étudiant après l’UOB», a poursuivi Yannick Amiar Bikélé.

Plusieurs centaines de millions de dette

Sauf qu’avec le contexte économique décadent depuis 2015, l’Etat a désormais du mal à honorer ses engagements. Résultats des courses, l’établissement n’enregistre pas moins de cinq mois d’arriérés de salaires des enseignants. Par ailleurs, la non publication des résultats de l’année académique 2014-2015, engendrée par cette situation, empêche aux étudiants de poursuivre leur cursus de formation. Dans le même temps, la dette fournisseurs a littéralement explosé. Tout comme celle à l’endroit des partenaires, à l’instar des redevances à l’Académie française, organe délivrant les diplômes de l’ISI.

«Depuis deux ans, l’Etat nous doit deux factures équivalant à plusieurs centaines de millions de francs CFA. Bien entendu, cela a commencé à compliquer la gestion. Et à partir de ce moment, nous ne pouvions plus honorer nos engagements. Aussi bien au niveau des enseignants, que de nos partenaires», a déploré Yannick Amiar Bikélé. Face à cette situation, la direction générale et le personnel se sont réunis pour trouver une solution urgente. Trois hypothèses ont ainsi été émises : faire payer les frais de scolarités aux étudiants boursiers (environ deux millions de francs CFA par an, ndlr) ; arrêter définitivement les cours pour faire pression sur l’Etat ; et, la réduction des charges.

«Vu les précédents avec d’autres établissements privés, les deux premières hypothèses ont été rejetées. Nous avons donc opté pour la dernière, en nous disant que les dettes partenaires et fournisseurs pouvaient attendre. Nous avons donc mis l’accent sur les salaires des enseignants, qui ont été revus à la baisse, d’un commun accord. L’objectif ultime étant de faire en sorte que les cours continuent», a-t-il précisé, soulignant que cette entente s’est matérialisée par la signature d’un accord-entreprise à l’amiable avec le personnel.

Selon la direction générale, la majorité des 190 employés a fait cette concession. «Ceux qui ne voulaient pas, nous ne les avons pas obligés. L’année dernière, pour ceux-là, nous sommes donc tombés d’accord sur le principe du licenciement économique. Leurs droits ont alors été calculés, comme le témoignent les procès-verbaux en notre possession. Et des chèques leur ont été remis», a indiqué Yannick Amiar Bikélé. Sauf que ces enseignants, au nombre de cinq, ont refusé de récupérer les chèques, exigeant à la direction générale un montant de 100 millions de francs CFA. «Ce que, bien entendu, nous avons refusé. Ils sont donc allés en justice, où ils ont été déboutés. L’affaire a été classée sans suite», a-t-il ajouté.

Cette année, par ailleurs, le même schéma s’est reproduit avec cinq autres enseignants, ayant pourtant signé l’accord-entreprise. «En plus d’avoir exprimé leur mécontentement, ces derniers ont entrepris une campagne de dénigrement des dirigeants auprès des étudiants. Après discussions, ces cinq enseignants ont été licenciés sur le même principe que leurs collègues, l’année d’avant», a déclaré le directeur général de l’ISI.

L’épreuve de force avec certains enseignants

Sauf que, en guise de représailles, les enseignants dernièrement licenciés ont porté cette affaire vers certains titres de presse. «Ils sont allés voir un journaliste avec qui l’un deux a des affinités, pour faire une série d’articles mettant en doute l’intégrité de l’établissement, et celle de ses dirigeants. Mais également, les diplômes délivrés par l’ISI», a déploré Yannick Amiar Bikélé. D’où la rencontre initiée la semaine dernière avec les étudiants, dont l’objectif était de rassurer les apprenants.

«Nous avons signifié aux étudiants, preuves à l’appui, que nos diplômes ne souffrent d’aucune remise en question, contrairement à ce qui a été avancé par une certaine presse. Nous avons fait le bilan académique et un certain nombre de statistiques a été présenté aux étudiants, qui ont été rassurés. Certes, c’est difficile, mais la tempête est passée : l’année académique ira à son terme», a conclu Yannick Amiar Bikélé.

Qu’à cela ne tienne, la réaction du gouvernement est vivement attendue dans ce dossier. D’autant que l’ISI n’est pas la seule grande école affectée par cette situation. Car, en perdurant, cette situation pourrait être néfaste pour le Gabon en plusieurs points et déboucher par exemple, sur la suspension de conventions internationales. Une issue qui constituerait une tâche supplémentaire pour l’image du pays, déjà écornée.

 
GR
 

3 Commentaires

  1. LA VÉRITÉ SI JE MENS dit :

    Amiar Yannick , il a quel diplôme lui, il a échoué a l’IEDN . Il est rentré au Gabon sans diplôme et il gère une école d’enseignement supérieur ? Et vous osez donner du crédit aux diplômes délivrés dans cette école où ce monsieur , bonimenteur dispense des cours ? vive la rose croix

  2. John Malkovich dit :

    Par quel(s) critère(s) et dans quel catégorie de formation, ISI « été honoré du titre de meilleur établissement privé d’enseignement supérieur. Avec, en prime, le plus grand nombre d’étudiant après l’UOB »? Entre ingénierie, management, formation professionnelle, mines,…quelles sont exactement ses filières et ses schémas de formation ?  »Au pays des aveugles… »
    Et puis votre article ne donne pas les versions des autres protagonistes de l’affaire…c’est votre métier : fouillez !

  3. la jeunesse consciente et integre dit :

    Yannick a sa tante ( la femme de son petit oncle) qui n’est autre que la petite soeur d’ali bongo.
    Les gens se posent la question de savoir comment il a droit à tous ces privilèges?
    Suivez mon regard…

Poster un commentaire