Une étude publiée dans la revue scientifique dédiée aux maladies tropicales négligées, «PLOS Neglected Tropical Diseases», révèle une prévalence élevée de 8,7% d’infection à virus T-lymphotrope humain de type 1 (HTLV-1) chez les adolescents et les adultes au Gabon.

Le Gabon reste très endémique à l’infection à virus à lymphocytes T de type 1 (HTLV-1), avec une séroprévalence de 8,7%. © D.R.

 

Les différentes provinces du Gabon et leurs taux de prévalence à HTLV-1. © Gabonreview

Selon les résultats d’une études épidémiologique conduite entre 2013 et 2017 dans les zones rurales des 9 provinces du Gabon, par le directeur de l’Institut Pasteur de la Guyane, par ailleurs chercheur au Centre international de recherches médicales de Franceville (Cirmf), Dr Mirdad Kazanji, le pays reste très endémique à l’infection à virus à lymphocytes T de type 1 (HTLV-1), avec une séroprévalence de 8,7%.

«Cette étude nous rapporte une prévalence globale du HTLV-1 de 8,7%, démontrant que le HTLV-1 est hautement endémique dans les populations gabonaises adultes en milieu rural. Dans la population étudiée, nous avons identifié le sexe féminin, l’âge croissant, l’ethnie (Pygmée) et les hospitalisations multiples (plus de 5 fois) comme facteurs de risque indépendants de l’infection par le HTLV-1», indique Dr Mirdad Kazanji.

En outre, «une morsure de primate non humain semblait être associée de manière marginale à un risque plus élevé d’infection par HTLV-1. Nos résultats concernant les facteurs de risque d’une telle infection rétrovirale sont importants pour les actions de santé publique visant à réduire la transmission du HTLV-1», précise-t-il.

Pour évaluer la distribution actuelle de la maladie, les auteurs de l’étude ont recueilli des échantillons de sang, des antécédents médicaux et des données sociodémographiques auprès de 4 381 participants âgés de 15 à 90 ans vivant dans les 9 provinces du Gabon sur une période de trois ans. Sur les 4 381 personnes testées, 320 étaient positives pour HTLV-1, contribuant à une prévalence de 8,7% dans l’ensemble du pays. En outre, les auteurs ont mesuré la distribution géographique ainsi que les facteurs de risque sociodémographiques et comportementaux susceptibles de contribuer à la transmission de la maladie.

Le virus T-lymphotrope humain de type 1 infecte au moins 5 à 10 millions de personnes dans le monde et est associé à des maladies graves. L’Afrique, en particulier la région subsaharienne, est considérée comme la plus grande zone d’endémie du HTLV-1. Le HTLV-1 peut être acquis par trois voies principales: mère à enfant, sexualité et produits sanguins contaminés. En outre, la transmission zoonotique par les primates non humains se produit encore dans certaines populations rurales africaines. Le Gabon est considéré comme une région très endémique à HTLV-1. Cependant, les facteurs de risque d’une telle infection rétrovirale restent mal connus en Afrique centrale.

 
GR
 

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