Incendie à La Poste SA : Accident ou volonté d’effacer des traces de malversation ?

Déclaré dans la nuit du 22 au 23 janvier, soit à deux jours du paiement des salaires et des pensions, l’incendie ayant ravagé les services informatiques et les archives de La Poste SA suscite quelques doutes. Le gouvernement annonce une enquête.

La Poste SA a enregistré dans la nuit du 22 au 23 janvier un incendie ayant occasionné d’importants dégâts matériels dans les anciens bureaux de Western Union au centre-ville de la capitale. «Les services informatiques et des archives ont complètement été détruits par la violence des flammes», précise, ce mercredi 24 janvier, le ministère de la Communication dans un communiqué.

Si le gouvernement a été prompt à annoncer une enquête «pour déterminer l’origine et les circonstances de cet incendie», c’est que lui-même doute sur le caractère supposé accidentel de l’incident. D’autant que celui-ci est survenu à deux jours du paiement des salaires et des pensions. «Cette concomitance des faits pose quelques questions et il serait naïf de penser que ceci n’a pas de liens avec les nombreuses actions qui sont menées çà et là», a réagi le ministère de la Communication, tenant tout de même à assurer les usagers de ce qu’aucune perturbation ne sera enregistrée lors du paiement des salaires ce 25 janvier.

Engagée dans un plan de redressement après que les administrateurs actuels aient découvert plusieurs cas de malversations imputables à l’ancienne direction générale, dont certains collaborateurs sont encore en fonction, La Poste SA pourrait avoir été victime des réformes initiées ces derniers mois par le P-DG Michaël Adande, pour assainir la structure. Ces réformes, combattues par certains au sein de la structure, sont appuyées par le gouvernement qui les présente comme un «vaste chantier de modernisation et d’apaisement social au sein de cette importante entreprise».