Regroupés au sein de la Confédération gabonaise des PME-PMI et du Collectif des Gabonais particuliers détenteurs de véhicules au port, de nombreux compatriotes ont entamé un sit-in devant le ministère des Transports afin de réclamer leurs véhicules.

Une vue des manifestants devant le ministère des Transports, le 15 septembre 2014. © Gabonreview
Une vue des manifestants devant le ministère des Transports, le 15 septembre 2014. © Gabonreview

 

L’affaire dite des importations des véhicules de plus de 3 ans a pris une nouvelle tournure, le 15 septembre dernier. Un mouvement d’humeur a été déclenché par la Confédération gabonaise des PME-PMI pour protester contre «l’attitude désinvolte du ministère des Transports» et ce qu’elle considère comme une «erreur» de ce ministère.

La note circulaire destinatrice. © Gabonreview
La note circulaire détonateur. © Gabonreview

Cette sortie a été motivée par la note circulaire, datée du 11 septembre dernier et demandant la «réexpédition des véhicules automobiles âgés de plus de 3 ans» avant la fin du mois de septembre en cours. «Nous disons que c’est aller à contre-courant des initiatives qui ont déjà été prises. Face à ce genre d’attitude, il nous est difficile de rester immobiles, inactifs», s’est insurgé le président Confédération générale des PME-PMI gabonaises, ajoutant : «Si l’objectif est de punir les fraudeurs, alors, ils les connaissent. Les parcs automobiles des fraudeurs sont à nouveau en train de se remplir. Vous avez le parc de Dany Abouzaïd». Et de s’interroger : «Comment le Conseil gabonais des Chargeurs (CGC) a-t-il pu charger plus de 300 véhicules dans un bateau appartenant à un seul individu sans se rendre compte effectivement que cet individu a fait dans la fraude».

A l’entrée du ministère des Transport où campent les grévistes, des banderoles laissent éclater la frustration des manifestants. On peut y lire : «Que le ministre reconnaisse son erreur», «Rendez-nous nos véhicules», «Vous connaissez la vérité : libérer nos voitures», «L’importation a été bien autorisée par le CGC », ou encore «La fraude, ce n’est pas nous, c’est vous ! ». Quand ils ne demandent pas la «démission du ministre», les manifestants rappellent volontiers que ces véhicules sont le résultat de «toutes leurs économies et de toute une vie».

Le «Collectif des Gabonais particuliers, détenteurs des véhicules au port» n’est pas sans voix dans cette histoire. Il a élaboré un texte baptisé «Touche pas à ma bagnole», à travers lequel il interpelle les uns et les autres sur cette situation. «L’affaire des véhicules importés de plus de 3 ans est tout simplement une histoire à dormir debout», note-t-il dans son mémorandum, indiquant que «les autorités du ministère des Transports sont mouillées jusqu’au cou. C’est pourquoi elles veulent à tout prix se débarrasser de ces véhicules pour que ceux des importateurs qu’elles ont fait rentrer frauduleusement ne remontent pas à la surface et ne les éclaboussent pas».

Le Collectif exige la sortie des véhicules d’autant plus que certains particuliers ont déjà payé toutes les taxes et disposent également des autorisations de sortie. En précisant ne pas savoir la tournure que prendra les événements et jusqu’où ira la protestation, ils se disent prêts à saisir les tribunaux, au plan national comme international.

 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. PIP dit :

    Oh! Mais rendez aux gens leurs voitures…Ya quoi encore les textes sont claires…En tout cas ya quelque chose qui se trame. Le mutisme des autorités semble avoir pour but d’amener les gabonais à bout on devine pour quelles raisons…

  2. Omnibus dit :

    Une fois de plus, le pouvoir en place à fait montre d’amateurisme. Il ne suffit pas seulement de limoger le dg du transport, il faut aller plus loin ; comment expliquer qu’une note circulaire émanante du CGC puisse prendre le pas sur une décision gouvernementale? Que faire des responsables de l’administration des douanes qui ont exécuté cette circulaire (CGC)? Le CGC est-il au-dessus du ministère des transports?
    A mon avis, exit le ministre des transports ainsi que le DG des douanes.
    Dites moi, l’Etat gabonais peut-il exporter ces véhicules, et avec quel argent?

  3. L'emir de Melen dit :

    Chaque jour des actes sont poses a l’encontre des population, Mr le president nous savons que lisez certains articles de Gabonreview,cette mesure est impopulaire, vs avez dit que vs ne serez heureux k lorsk les gabonais le seront,je vous apprends que nous ne le sommes pas, pis encore avec ce genre de mesures ax antipodes d’une vraie lutte contre la pauvrete

  4. MONE AFIRICARA dit :

    Si l’on s’en tient qu’à l’importation des véhicules de moins de trois ans comme annoncé par les autorités du pays, on serait tenté de demander quelles ont été les mesures d’accompagnement de cette décision?

    La décision n’est pas mauvaise en soi, mais elle n’est pas habillée. Ce qui signifie, à juste titre, qu’elle n’est pas là pour aider les gabonais au mieux être, mais à les rendre de plus en plus précaires et dépendants.

    • Pays Riche Peuple Pauvre dit :

      Le Gabon n’a pas d’urgence sur le plan de l’environnement pour prendre de telles décisions. Les 12 parcs Nationaux ne suffisent-ils pas?
      Quels autres pays au monde connaissez-vous avec une loi aussi absurde ?
      Cette décision nous montre simplement que notre amateur de président et ses équipes ne pensent qu’à eux qui ont les moyens de s’acheter des véhicules neufs. Le Gabon a de gros problèmes de transport et de routes, ce qui fait qu’avoir un véhicule aussi vieux soit-il, devient plus qu’une nécessité. Les prix du Gabon n’arrangeant rien (avec la DGCC et la DG des prix ne foutant rien, chaque commerçant fixe ses prix), on optimise plus en achetant son véhicule à l’étranger et nous savons tous que, même un véhicule de 10 ans en Europe est en bonne état.
      Ce genres de décisions, on les prends quand les transports en communs sont efficaces, quand les populations peuvent prendre un taxi sans se bousculer, quand le pays maitrise les prix, quand le pays produits des véhicules, construit des routes, bref quand les autorités font leur travail.

      • Bil Ngana dit :

        Belle analyse à laquelle j’adhère absolument. J’ajoute cependant que cette décision, apparaissant comme l’un des exemples de l’amateurisme dont vous parlez, nous amène à nous demander si notre Président ou son directoire politique, peuvent se préoccuper aujourd’hui de s’acheter un véhicule alors qu’ils occupent ces fauteuils à la tête du Gabon ? Ils les reçoivent soit à partir du budget de l’Etat, soit des donations de généreux ou intéressés bienfaiteurs… Malheureusement, cet amateurisme s’illustre ou se complète par toutes les contradictions qui fleurissent dans les déclarations politiques et les actes qui s’en suivent. Par exemple, le Président, à son avènement, a modifié les horaires d’ouverture des administrations publiques ; il les a avancées de 8H00 à 7H30. Non seulement il n’a pris aucune disposition crédible en faveur des administrations et des agents chargés de les faire fonctionner à partir de ces heures-là, mais il s’est contenté de laisser le secteur des transports se déglinguer durant son mandat. Résultat : la course de taxi, qui correspondait encore à la seule chose qu’un Gabonais pouvait payer sans discuter, a été mise aux enchères publiques à Libreville ; la population de petits fonctionnaires gabonais, pris en tenailles entre leurs obligations professionnelles et le micmac des taximen, s’est ruée sur les véhicules d’occasion ; et, en fin de compte, le Président en interdit l’importation. Partout, on entend plus que ces cris de détresse et ces pleurs de citoyens désespérés de ne plus savoir à quel saint se vouer. Et une fois de plus, faut-il conclure que ce sont ces cris de désespoir que nos autorités, avec notre Président à leur tête, aiment entendre, en opposition totale avec ses déclarations solennelles sur le sujet de la détresse des Gabonais ? Ici, au moins, il serait souhaitable qu’il se prononce publiquement en reconnaissant que l’interdiction des importations des véhicules de moins de trois ans est une mesure inique et qu’il y revienne (par ex. en adoucissant cette mesure pour ramener l’âge des véhicules importés de trois ans à sept ou neuf ans) ; personne, au Gabon aujourd’hui, ne le condamnera : c’est dans ce pays (lointain pour qui ?) que vivent les électeurs du président de la République Gabonaise. Et nul n’est parfait.

  5. dibale78 dit :

    Franchement il est invraisemblable de pondre des lois sans se référer à ce qui se fait ailleurs (dans d’autres pays par exemple…)Si on veut veut innover et lutter contre la mise en circulation des véhicules vétustes, polluants et mécaniquement dangereux pour les usagés et bien des exemples existent pour lutter contre le fourmillement des ses véhicules usagés dits « épaves ». On ne met pas comme ça en application une loi sans en évaluer les conséquences et apporter des mesures palliatives surtout quand on sait que cela pénalisent les gabonais moyens qui eux ne trouve que ce seul moyen pour pouvoir posséder un jour un véhicule, car on sait que seul 10% de la population voir moins ont la possibilité d’accéder aux crédits bancaires et peuvent ainsi achetés des véhicules neufs.

  6. Le Gabonais de 2016 dit :

    C’est vraiment regrettable les choses que nous subissons depuis prés de 5 ans dans notre pays.Le peuple gabonais souffre et meurt tous les jours. Interdire l’arrivée des voitures de plus de 3 ans au Gabon est une erreur grave. Onadors et sa bande sont de bandits.

  7. L'emir de Melen dit :

    Attention, Y a bcp trop de mesures prises a l’emporte piece, attention de pas faire le couvercle de cocote exploser……

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