En charge la communication du président de la République depuis quelques mois, Anne Hommel, patronne du cabinet Majorelle PR & Events, semble avoir raté son baptême du feu : Elle n’a pas su anticiper le traitement, en France, de la dernière grande déclaration d’Ali Bongo, raillée par les médias de l’Hexagone.

Anne Hommel. © lelab.europe1.fr/MaxPPP

Anne Hommel. © lelab.europe1.fr/MaxPPP


 
Les grands titres de la presse française ricanent de la décision du chef de l’Etat gabonais d’offrir à la jeunesse gabonaise sa part d’héritage des biens de son père et, à l’Etat gabonais, deux des hôtels particuliers que la famille Bongo possède en France. La presse française indique que ces hôtels particuliers font partie des «biens mal acquis» et que, concernant l’héritage, ses contours ne sont pas encore cernés. Pour de nombreux observateurs, le cabinet Anne Hommel n’a pas su anticiper l’attitude des médias français pour la préservation de l’image d’Ali Bongo…
Peut-être est-il difficile de préserver l’image d’un président dont le régime, cinquantenaire, compte des frasques, des abus… En tout cas, si Le Canard Enchaîné qui a consacré la semaine dernière un article non complaisant sur Ali Bongo, a la réputation de ne pas céder aux «déjeuners en ville» avec les agences de communication, «parce que, par elles, transitent de fortes sommes d’argent liées à la corruption morale», certains observateurs ont été surpris de voir à quel point Tanguy Berthemet du quotidien Le Figaro et Jean-Louis Le Touzet du journal Libération, ainsi que le quotidien Le Monde, ont tourné en dérision les annonces du dernier discours à la Nation du chef de l’Etat gabonais. «C’est à croire que le Gabon a payé pour rien la sauvegarde de l’image de son Président», ironise un journaliste de l’hebdomadaire gabonais La Nouvelle République. Il se raconte, en effet, qu’en juin dernier, Anne Hommel, patronne du cabinet Majorelle PR & Events désormais en charge la communication du président de la République, avait organisé des déjeuners entre Ali Bongo et des responsables de journaux et radio du Groupe Lagardère (Journal du Dimanche, Paris Match et Europe 1), ainsi qu’avec la patronne de France Médias Monde (France 24, RFI).
Il reste que, pour Le Figaro (journal du centre-droit), Ali Bongo a voulu ainsi «solder son encombrant héritage de famille». Le journal Le Monde, lui, se demande pourquoi le chef de l’Etat a voulu faire cette annonce, alors que «les contours de l’héritage sont encore mal cernés, même si les actifs identifiés se monteraient déjà à plusieurs centaines de millions d’euros». Plus ironique est le quotidien Libération pour qui «Ali Bongo avance un peu trop vite en besogne, vu que la succession compte 53 bénéficiaires qui ont dû s’étouffer de rage (…), car cette décision pour le moins étonnante agite toute la capitale (gabonaise) qui se demande quelle mouche a piqué le chef de l’Etat (…). Le président gabonais prétend agir en tant que l’un des deux légataires universels – avec sa sœur Pascaline – d’une succession à ce jour non réglée». Le quotidien de gauche se montre même cinglant : «C’est assez de dire que la soupe merveilleuse risque de refroidir et que le legs promis à la jeunesse gabonaise n’est pas près d’être redistribué».
Que fait donc le Cabinet Anne Hommel pour la préservation de l’image du chef de l’Etat gabonais dans l’hexagone ? Après la «bonne organisation» de la visite d’Ali Bongo à Paris en juin dernier (entretien à Matignon avec le Premier ministre français Manuel Valls ; entretien rue de Brienne avec Jean-Yves Le Drian, le ministre français des Armées ; participation au Salon de l’Aéronautique du Bourget,…) au cours de laquelle il n’a manqué qu’un entretien en tête à tête avec François Hollande, les observateurs avaient pensé qu’Anne Hommel et ses collaborateurs sauraient «anticiper les événements» en ce qui concerne la gestion image de leur client. Or, là, le sentiment généralement partagé est qu’ils ont raté une bonne occasion de vendre le dernier discours présidentiel dans les médias hexagonaux, à moins que la convention signée entre les deux parties ne mentionne point les relations-presse. Ce qui serait à tout le moins étonnant !
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. FRANCOPHONE dit :

    C’est quoi exactement les missions de ces  » caisses à pognon  » ?
    Éviter ? anticiper? « vendre  » des interviews aux journaux occidentaux?
    Comment gérer un enfant gâté ? tel devrait être la mission de ce cabinet .

  2. Norbert Epandja dit :

    Quelle genre d’image d’un Ali BONGO une agence de communication doit-elle vendre ? La fausse ou la vraie ?

  3. le patriote 123 dit :

    A t-on vraiment besoin de consacrer un article de plusieurs lignes sur la communication, l’image (en France) d’un chef d’Etat contesté et honni par tout un peuple ? Sauf pour G.Review de nous préciser qu’il dispose désormais d’une nouvelle ligne éditoriale… Et malgré cela, il nous faut « continuer à vous suivre », François Ndjimbi ?

    • Bassomba dit :

      « Par tout un peuple »? C’est pas vrai, je fais partie du peuple dont tu parles et pourtant , avec moi beaucoup de gabonais ne contestent pas leur Président

    • François Ndjimbi dit :

      Le Patriote 123, vos sorties, ces derniers temps, sur ce que doit publier ou non Gabonreview et vos insinuations suspicieuses concernant notre ligne éditoriale deviennent exaspérants, tout comme vos piques envers ma petite personne. Nous ne le dirons jamais assez : nous ne sommes pas des militants de l’opposition et n’écrirons pas toujours ce que vous voulez lire. Il y a des journaux bien identifiés qui le font si bien. Nous notons, à la rédaction, que pour certains cet article est à charge et orienté contre le pouvoir tandis que d’autres trouveront quelque intérêt à le lire.
      Personne ne vous oblige à être ici, bien que nous souhaitons que vous restiez. Mais, nous ne vous remercions plus et vous prions de bien vouloir arrêter de nous suivre. La prochaine fois, la corbeille.

      • le patriote 123 dit :

        François Ndjimbi, cela prouve que vous (nous) suivez, vous me suivez ! En bon lecteur de Gabon Review, n’ai-je pas le droit de m’interroger sur la tendance à laquelle vous semblez depuis un certain temps prendre dans vos analyses ? Est-ce ma faute si plusieurs d’entre-nous, ont fini par observer que vos articles (dans la rubrique politique)- contrairement à ce que vous nous avez habitué à lire – prennent ostensiblement une connotation partisane ? J’en veux pour preuve le dernier article de Roxane Bouenguidi sur « la triple faute de Jean Ping » contribuant ainsi à jeter le doute sur votre ligne éditoriale.
        Dites-moi un peu ! Sans vouloir vous ramener dans les cordes d’un journalisme qui se veut objectif, actuel, à propos et sans parti pris, avez-vous vu seulement dans un site d’informations professionnel qu’une rédaction pense son temps à travers sa « petite personne » à vouloir commenter sur les commentaires de ses lecteurs ? Sauf erreur de ma part, cette censure que vous souhaitez m’infliger n’est-elle pas seulement réservée à ceux qui s’adonnent à l’insulte ? Considérez-vous que le fait de s’exprimer librement sur votre ligne éditoriale soit injurieux au point de vouloir me balancer à la corbeille ?
        François Ndjimbi, j’admire et j’apprécie ce que GR fait. Pour le Gabon, ce n’est pas faux d’affirmer que vous êtes parmi les meilleurs sites d’informations locaux, au vu et au su de l’offre journalistique à laquelle vous nous avez habitués. Mais de là à vouloir vous poser en victime, j’en ris ! Vous êtes plus « grand » que cela François Ndjimbi, mettez-vous au dessus de la mêlée et faites-nous du « bon journalisme ».
        Par terminer, laissez-moi vous dire que je continuerai à vous suivre, cher ami… Moi je vous remercie d’avoir été autant fébrile à mon commentaire.

  4. imagine56 dit :

    Oui, quel genre d’image d’un Ali Bongo une agence de communication doit-elle vendre ? la fausse ou la vraie
    je me pose autant que toi la question Norbert.
    Ali Bongo est un produit difficile à vendre, impossible pour lui de faire concurrence au bon vieux camembert prisé des français et au cube maggi tant apprécié des mets gabonais.
    Vraiment difficile…Anne hommel manges ton argent, comme les autres Atias.

    • persquen dit :

      Bonjour a toutes a tous.
      le camenbert perd de sa noblesse, il est de plus en plus délaisser aux profits de frommages plus fin, disons moins fort en bouche, surtout si ce dit clacosse est au lait cru et date un peux.
      bonne journée a vos tous

  5. Mais comment vendre l’image du President si certains de ses collaborateurs vont à l’encontre de sa vision.
    Tenez; je rentre de vacance en france où j’etais en congé. Plus particulierement à Montpellier. Les français s’interessent vraiment à la situation du Gabon. Je discutais avec mes anciens camarades de promotion et l’un d’eux me dit ceci: toi tu travailles au ministere de la justice de ton pays, mais comment vous pouvez accepté que l’un des secretaires généraux adjoints de ton ministere soit un repris de justice.Vous n’avez pas d’autres competences à mettre à sa place? J’etais frustré.
    Rien qu’avec ça, comment voulez vous vendre l’image du Président à l’exterieur si on a ce genre de situation. Tout le monde crie sur bilie bi nze mais il y en a d’autres dans nos administrations et ce sont ces hommes là qu’on envoie en mission à l’exterieur pour nous representer. Pire, c’est quelqu’un du haut ogoué comme moi. Il faut y remedier au prochain conseil des ministres. Merci.

  6. Papangoye dit :

    De la pure distraction. Cette agence participe ni plus ni moins qu’au siphonnage des caisses de l’Etat gabonais vu que tout le magot qu’elle empoche n’appartient pas Ali.

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