Considéré comme un monstre sacré de la musique gabonaise moderne, Hilarion Nguéma sera célébré le 14 février prochain dans le cadre d’un hommage national qui lui sera rendu, pour l’ensemble de son œuvre artistique, par le ministère en charge de la Culture.

Pochette d’un album best of d’Hilarion Nguéma. © D.R.

 

Hilarion Nguéma fait partie des figures incontournables de la musique gabonaise. Ses belles mélodies ont longtemps rythmé le Gabon et bercé les mélomanes africains et d’ailleurs. C’est au regard de cette notoriété et de sa contribution à l’éclosion d’une musique gabonaise moderne que la Nation gabonaise lui rendra un hommage dans la première quinzaine de février 2019. L’annonce a été faite le 4 janvier par le ministre en charge de la Culture, Alain-Claude Bilie-By-Nze, sur sa page Twitter.

«Si on ne devait retenir que cinq musiciens du cru pour caractériser le 20e siècle musical gabonais, Hilarion Nguéma figurerait résolument dans le choix. L’homme est pourtant quasi inconnu des jeunes générations», écrivait le journaliste François Ndjimbi en 2012. Cet hommage sera ainsi une bonne raison de redécouvrir cet artiste prolifique, auteur de plusieurs tubes à succès et d’une douzaine d’albums enregistrés aussi bien en Afrique qu’en Europe, au cours de sa carrière de près d’une cinquantaine d’années.

«Tel qu’il est écrit, ceux qui meurent sont ceux dont on ne se souvient plus. La problématique qui se pose à nous aujourd’hui est celle de la mémoire et de l’oubli. Nous souhaitons que personne ne tombe dans l’oubli. Nous ne souhaitons pas que l’art gabonais tombe dans l’oubli», avait déclaré le ministre de la Culture lors de l’hommage rendu à Pierre-Claver Zeng, un autre grand nom de la musique gabonaise, pour justifier ces hommages.

Né le 31 décembre 1943 à Nkoltang dans la province de l’Estuaire au Gabon, Hilarion Nguéma est parmi les plus prolifiques artistes du pays. Il est auteur compositeur de titres à succès dont «Quand la femme se fâche», «Sida», «Gabon pays de joie» «Libreville». «Son hommage sera une véritable plongée dans nos souvenirs», se réjouit le ministre de la Culture.

Ce monstre sacré de la musique gabonaise a débuté sa carrière en 1958 au sein de Jeunesse-Band, un petit orchestre d’élèves du Collège catholique Mont-Fort. En 1962, avec le légendaire Paul-Marie Mounanga, il crée l’orchestre Afro-Succès dont il restera le leader jusqu’au début des années 80. Au fil du temps, il affine son art en empruntant aussi bien au Makossa camerounais qu’au Soukous du Zaïre de l’époque, tout en n’omettant pas le Mvett de sa culture natale. La musique de Hilarion Nguéma est une sublime synthèse de toutes ces influences. Ses textes sont de petits sketches qui prêtent à rire tout en étant moraux ou didactiques. Ce sont de véritables chroniques sociales qui collent à l’actualité du moment de leur écriture. Une belle production à redécouvrir lors de ce rendez-vous du 14 février 2019.

 
GR
 

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