Relancée en 2012 grâce à la coopération avec un consortium brésilien, la Société gabonaise de Transport (Sogatra) devait se solidifier et se consolider trois années plus tard, mais elle se retrouve plutôt au bord de la cessation de paiement et dans un conflit sans fin, une guerre d’égos.

Des véhicules de Sogatra. © YouTube

 

La nouvelle équipe dirigeante, constituée du directeur général, Patrick Assélé Ondjiani, du directeur de l’exploitation, Eric Etoughé Békalé, et de l’indétrônable directeur financier, Privat Nzouba, n’est d’accord sur rien, et plutôt en désaccord sur tout. Climat délétère dans l’entreprise, pluie de suspensions de fonctions, stratégie maladroite…

«C’est la guerre des chefs, des fils de… qui nous entraîne dans la gadoue», souligne un employé à la direction générale. Après le départ d’Alain Ndjoubi Ossami, dont la gestion a fait plus de mal que de bien à l’entreprise, le successeur de celui-ci, Patrick Assélé Ondjiani, fils de Jean-Boniface Assélé, a voulu lancer un processus de restructuration de la Sogatra. Mais, selon les anciens de la maison, il se serait entouré de quelques éléments ne connaissant que très peu l’entreprise, écartant ainsi ses deux principaux collaborateurs dans cette démarche : le directeur de l’exploitation et le directeur financier. Débute alors un conflit sans fin, entre membres de l’équipe dirigeante, qui va se solder notamment par la suspension d’Eric Etoughé Békalé de ses fonctions de directeur de l’exploitation – une décision que n’approuvera que très diplomatiquement le directeur financier, Privat Nzouba, fils du ministre Léon Nzouba.

Pris en tenaille entre sa volonté de réformer l’entreprise et sa détermination à mettre au travail certains de ses proches collaborateurs, Patrick Assélé Ondjiani se retrouve au centre des critiques, dont certaines jugent qu’il n’est pas à la hauteur et que, sous sa direction, l’ambiance est encore plus «compliquée» que sous son prédécesseur. Pourtant, les états de service de l’actuel patron de l’entreprise sont éloquents : ancien directeur général adjoint au ministère du Budget, ancien directeur général de l’Agence nationale d’Investigations financières (ANIF), Assélé Ondjiani a l’expérience nécessaire et la compétence pour relever les défis qui se posent à Sogatra, dont seule la filiale Taxi Compteurs fonctionne encore à peu près correctement, en dépit de quelques pertes financières ces derniers mois, dues, il est vrai, à une situation économique et financière morose dans le pays.

Aujourd’hui, le service public du transport est mal en point, selon des sources internes. Il est lourdement endetté malgré des contrats de publicité très lucratifs. Et face aux difficultés que traverse l’entreprise, s’est installé un climat de suspicion, avec la formation de clans, l’espionnage, la délation, qui font de Sogatra un cas d’école de tout ce qu’il ne faut pas faire. La direction de l’exploitation a été provisoirement confiée à un ancien cadre de la maison, mais celui-ci aurait du mal à montrer son savoir-faire et une bonne connaissance du management. En tout cas, l’unité et la cohésion sont mises en péril, ou à tout le moins, à rude épreuve, parmi les dirigeants qui donnent le sentiment d’une absence de culture d’entreprise.

Le gouvernement, à travers le ministère des Transports et de la Logistique, gagnerait à désigner un médiateur pour mettre fin à ce climat suspicieux qui fait beaucoup de mal à Sogatra. Sinon, la crise qui sévit dans l’entreprise va se transformer en sinistre pour Sogatra et en suicide collectif pour le personnel.

 
GR
 

12 Commentaires

  1. Emeno dit :

    Grossomodo toujours les mêmes quoi!En la relève assurée.Pourvue que ça dure.

  2. MWANE NYAMBI dit :

    Ali Bongo, fils d’OBO est président. Patrick Asselé, fils d’Asselé est directeur, et sa soeur est ministre de la République, Privat NZOUBA, fils de nzouba, est le DAF d’une société publique. PING et enfants se sont enrichis sur le dos de l’Etat gabonais.
    Finalement, de quelle alternance me parle t-on? Les gabonais ne pouvaient-ils pas choisir un candidat parmi la minorité de prétendants qui n’ont jamais occupé de hautes responsabilités politiques (Augustin Moussavou King, Abel Mbombe Nzondou, Dieudonné Minlama Mintogo… etc)
    Arrêtez de me bassiner les oreilles à longueur de journée…

  3. Le Griot dit :

    Voila! le management a typique des fils a papa, regarder vous même la gestion de la SGS,SOGATRA et autres,selon votre récit entre les deux fils beh! cest le plus faible qui paye l’addition et de sur croit cest un juif allez y comprendre.

  4. Consommateur Lambda dit :

    Comment rassembler toutes ces persnnes alors qu’ils ont des avis de management diametralement opposés????Que disent les textes regissant cette entreprise??
    c’est à peine croyable…Il est mieux de virer TOUTE l’équipe dirigeante ET INJECTER DU SANG NEUF

    • l'emergent dit :

      tu n’as pas compris que le Gabon appartient à un clan? A SOGATRA si tu enleves Asselé;Nzouba…… quels noms tu proposerais?

    • Fille dit :

      Que disent les textes qui régissent … ? Mdr lol. Mais au Gabon on a l’impression que personne ne lit ou ne sait lire les textes. De la mère Constitution aux règlements le plus élémentaires. Ca ne compte pas, on force, on triche, on corrompt, on ment même au bon Dieu parce qu’on pense pouvoir l’acheter lui aussi. Beaucoup ont oublié leurs cerveaux dans leurs talons, ou plutôt dans leurs estomacs et roulent à l’instinct primaire. Quel Gabon ? Ca doit changer et ça va changer.

  5. Pas Possible dit :

    Guerre d’égos…c’est un bien grand mot. Les dirigeants sont juste bête on peu dire ça tout simplement. Guerre d’égos comme s’il savent m^^eme ce que cela veut dire…tchiiiip

  6. Melanie Mengome dit :

    C’etait les mêmes, ce sont les mêmes, ce seront les mêmes ki vont dirigé ce pays. Tous parlent au nom des pauvres… Les Asseles, Bongos, Manganga Moussavous,Ntoutoum emanes, Eyegue Ndongs, Pings etc… Ce sont leurs enfants et petit fils ki vont diriger nos enfants et petit fils…. La preuve: Pendant ke leurs fils et petit fils apprenent normalement au privée ou à l’etranger. Nos enfants n’apprenent presque pas, parceque ces gourvernants ont mis l’ecole au gabon à genoux, grêves à repetition sans solutions depuis des années.. Ce qui me fait encore mal, c’est kan un membre de l’opposition comme Ntoutoume Eyi( ke j’avais de l’estime) demande aux pauvres de garder leurs enfants à la maison tant ke la verité des urnes n’est pas retablie, alors ke ses enfants frequentent normalement le lycée français. Pourkoi il y a que les pauvres qui doivent se sacrifier. Tous les gabonais devraient garder leurs enfants a la maison et fermer les etablissements privées. Je vois ke chaque camps sacrifie la jeunesse( enfants des pauvres) a sa manière pour demain ce son même ki vont diriger ce pays.

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