Vives tensions ce mardi 5 septembre 2017 devant le ministère du Pétrole et des Hydrocarbures, près du siège de la primature où la police a usé de la méthode forte pour «dégager» les membres de la Fédération des Syndicats des régies financières et des administrations assimilées (Fesyrefaa) qui y avaient établi leur piquet de grève depuis le lundi 21 août dernier.

La banderole de la Fesyrefaa a été arrachée par la police devant le ministère du Pétrole et des Hydrocarbures. © D.R.

 


Wilfried-Erisco Mvou-Ossialas (T-shirt bleu ciel) échangeant avec ses camarades syndicalistes. © D.R.

Installés devant le ministère du Pétrole et des Hydrocarbures depuis le 21 août 2017 pour exprimer leur mécontentement et revendiquer leurs droits, les membres de la Fesyrefaa ont été surpris le 5 septembre par les forces de l’ordre et de sécurité déployées pour les «dégager» des lieux.

Sirènes, engueulades, gaz lacrymogène, assourdissants, cris, débandade, c’est le descriptif de la matinée vécue devant le portail du ministère des Hydrocarbures par les syndiqués des régies financières. «Nous ne savons plus dans quel pays nous sommes», s’est indigné Wilfried-Erisco Mvou-Ossialas, le porte-parole de la Fesyrefaa avant de raconter les événements qui se sont produits. «Ce matin, nous nous sommes rendus à notre douzième jour du piquet de grève voté en assemblée générale normalement constituée le 18 août dernier. Nous avons donc renouvelé notre piquet de grève ici à la Primature et aux Hydrocarbures. Nous avons constaté qu’une délégation de l’Unité spéciale d’intervention (Usi) basée à la gare-routière est venue nous dire que le Premier ministre reçoit des délégations et que nous devrions nous déporter du côté d’Arambo. Nous leur avons dit que nous n’avons pas le droit de déporter un piquet de grève voté en assemblée générale», a-t-il expliqué.

«Nous étions à peine en train d’échanger avec l’officier qu’un subalterne lui a intimé l’ordre de ne plus discuter en lui demandant de les laisser agir. C’est ainsi qu’ils ont commencé à lancer des gaz lacrymogènes sur des pères, des mères de familles tranquillement assis. Ils ont arraché notre banderole, ils ont pris nos chaises et ils sont partis avec tout cela dans leur camion. Nous avons perdu nos amplificateurs, nos tentes et tout cela parce que nous réclamons nos droits», s’est-il indigné comme ses collègues.

Le porte-parole de la Fesyrefaa a rappelé qu’ils réclament le paiement de trois mois de primes et de quatre mois de bonus. «Ici à la direction des Hydrocarbures, on leur doit plus de 6 mois de bonus. Ce n’est pas payé». «Nous avons refusé le nouveau système de paiement mis en place par Régis Immongault et sa bande. La conséquence de cela est qu’on nous traite aujourd’hui de bandits et on envoie la police pour nous gazer. Parmi nous il y a des blessés», a-t-il déclaré, soutenu par ses pairs.

Pour eux, les autorités feraient la sourde oreille et utilise un «groupuscule à qui elles ont donné plus de 50 millions de francs CFA pour tuer le mouvement». Ce groupuscule a été, selon les syndicalistes, vomi par la base. «Avec ce groupe, ils ont déclaré qu’ils vont appliquer une décompte 85% sur nos primes, sur l’ensemble de nos revenus. Nous ne discuterons pas de leur nouveau système parce que nous voulons le retour aux fonds communs. Mais pour discuter de ce retour et comment cela doit être géré, nous disons qu’ils devraient d’abord régler le problème des arriérés de primes», ont précisé les agents des régies financières très remontés contre l’un de leurs anciennes collègues, Francine Nkézé, récemment nommée directeur de cabinet du ministre du Pétrole et des Hydrocarbures, Pascal Houangni Ambouroué.

Pour les syndicalistes, elle est à l’origine du débarquement des forces de l’ordre. Ce qui a davantage exaspéré les tensions. Dans ces conditions, les membres de la Fesyrefaa entendent ne pas lâcher du lest. Le ton est désormais vif entre les syndicats et le gouvernement. A moins que dans les prochains jours, le gouvernement Issoze Ngondet qui annonce la trêve sociale comme l’une de ses priorités ne parvienne à apporter des solutions à ce problème.

 
GR
 

2 Commentaires

  1. VERITE dit :

    Vous serez encore les premiers à crier haut et fort Qu’Ali est un bon président suivons le. Vraiment vous gabonais.

  2. peuple gabonais dit :

    que tous ceux qui ont été blessés et agressés rendent la monnaie aux syndicalistes corrompus avant toutes protestations ultérieures

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