S’entretenant avec Gabonreview, Théophile Ogandaga, le coordonnateur général de la Société de transformation agricole et de développement rural (Sotrader), a déclaré que la réception des premières machines fait entrer le programme dans la réalité.

Théophile Ogandaga, le Coordonnateur général de la Sotrader. © Gabonreview

Théophile Ogandaga, le Coordonnateur général de la Sotrader. © Gabonreview

 

Gabonreview : En quoi a consisté la cérémonie du 19 novembre au port d’Owendo ?

Théophile Ogandaga : C’est une cérémonie qui ancre nos projets dans le concret, qui montre aux parties prenantes que les choses avancent, que nous faisons ce que nous avons promis. Lors du New York Forum Africa 2015, nous avons signé un contrat qui avait été qualifié de «contrat historique» avec la société américaine Caterpillar. C’est un contrat qui portait sur l’achat de 475 machines composées essentiellement de bulldozers et de tractopelles. Donc dans la matinée du jeudi 19 novembre, sur le port d’Owendo, nous avons fait la réception de 40 machines. C’est la première livraison des machines que nous avons achetées.

Estampillés Graine, les bulldozers reçus au port d’Owendo - Théophile Ogandaga à l’extrême gauche. © DCP-Gabon

Estampillés Graine, les bulldozers reçus au port d’Owendo – Théophile Ogandaga à l’extrême gauche. © DCP-Gabon

Quelles sont les caractéristiques de ces 40 machines ? A quoi vont-elles servir dans un premier temps ?

Toutes les machines que nous avons achetées vont servir à aménager, développer, appuyer la mise en œuvre du programme Graine. Voilà à quoi serviront ces machines, qui pourront également servir pour d’autres projets. Mais l’objectif principal est de nous accompagner dans le programme Graine par le défrichage, l’aménagement des terrains sur lesquels les différentes coopératives vont développer leurs plantations.

Les premiers engins sont là, où en est-on avec l’usine de maintenance et la formation des pilotes ?

Le contrat que nous avons signé avec le groupe Caterpillar prévoit effectivement un volet formation pour la maintenance desdites machines dont une partie a été réceptionnée ce 19 novembre. Nous avons progressé avec la société Tractafric, qui représente la société Caterpillar au Gabon, dans l’identification du terrain sur lequel va être bâti le Centre de formation dans la Zone économique spéciale de Nkok. La construction proprement dite n’a pas encore démarré. Néanmoins nous avons déjà un certain nombre de personnels que nous avons déjà recrutés, qui travaillaient sur des machines que nous louions et qui vont maintenant être transférés vers les nouvelles machines que nous venons d’acquérir. Mais nous allons continuer parce que je vous ai tantôt indiqué qu’il s’agit de 475 machines. Donc les premières machines vont être opérées par du personnel que nous avons déjà. Mais au fur et à mesure que les autres machines vont arriver, nous allons recruter un nouveau personnel que nous allons former, non seulement au centre de formation, mais une autre partie de ce personnel va être envoyée, à l’extérieur, au Maroc où le groupe Tractafric et Caterpillar ont mis en place un centre de formation assez performant, un hub. C’est là-bas qu’un certain nombre de nos compatriotes vont être envoyés afin de maîtriser les techniques de maintenance de ces machines. Parce qu’il va falloir faire des maintenances régulières lorsque les machines tomberont en panne. Ce sont les compatriotes qui recevront ces formations qui permettront de faire face à ces défis.

Graine, c’est la Gabonaise des réalisations agricoles et des initiatives des nationaux engagés. C’est un projet de l’Etat Gabonais, mis en œuvre par le partenariat avec Olam via la Sotrader. Parlez-nous un peu de ce partenariat.

Il vous souviendra que le programme Graine a été lancé le 22 décembre 2014 par le président de la République, Ali Bongo Ondimba, qui annonçait, en même temps, que la mise en œuvre de ce programme Graine serait effectuée dans le cadre d’un partenariat entre le gouvernement gabonais et le groupe Olam. Et ce partenariat fonctionne déjà depuis plusieurs années dans différents types de projets. Vous avez notamment le projet de la Zone économique spéciale de Nkok, le projet des plantations de palmiers à huile à Mouila et Kango, le projet d’hévéaculture à Bitam et là, vous avez le programme, Graine, qui a vu le jour toujours dans le cadre de ce partenariat avec le groupe Olam. Pour ce qui concerne spécifiquement le programme Graine, il y a un véhicule approprié qui a été créé pour sa mise en œuvre. Il s’agit de la société Sotrader qui veut dire Société de transformation agricole et de développement rural. C’est cette société qui a pour mission de mettre en œuvre le programme Graine, c’est-à-dire effectuer toutes les activités requises pour que ce programme puisse aller à son terme, puisse atteindre les objectifs qu’il s’était fixé. Cela passe notamment par la création de nouvelles coopératives, dynamiser les coopératives existantes, leur faire obtenir des agréments, obtenir des parcelles et la délivrance des titres de propriété pour ces parcelles, effectuer les aménagements de ces parcelles, fournir des intrants nécessaires au développement des cultures. Ensuite, nous allons effectuer la collecte des productions et leur commercialisation. Ce sont là les principales activités de la Sotrader qui est une joint-venture avec l’Etat gabonais et le groupe Olam qui dispose de 51% du capital.

A ce jour, quel bilan faire de cette joint-venture ? Ça fonctionne ?

Ça marche très bien. La joint-venture affiche des résultats qui sont très intéressants, qui montrent que dès qu’elle a été créée, elle s’est mise rapidement au travail. Aujourd’hui, nous avons enregistré près de 500 coopératives qui ont été créées dont plus de 200 disposent d’agréments qui ont été établis grâce au travail fourni par Sotrader, en collaboration avec les coopératives. C’est aussi, plus d’une cinquantaine de titres fonciers qui ont été établis toujours grâce à la coopération entre les coopératives et la Sotrader. La Sotrader a tissé un certain nombre de partenariats avec des sous-traitants pour l’aménagement des terrains. Nous affichons aujourd’hui plus de 300 ha de terrain qui ont été aménagés. Nous avons un contrat avec le Centre africain de recherches sur les bananiers et plantains (Carbap), qui est basé au Cameroun, pour la fourniture d’un million de rejetons de banane. Nous avons aussi lancé la phase de planting dans plusieurs coopératives notamment dans le Woleu-Ntem et dans l’Ogooué-Ivindo. La Sotrader affiche donc des résultats assez intéressants qui montrent la progression du programme sur tout le territoire. Ses équipes sont déployées dans cinq provinces dont le Woleu-Ntem, l’Ogooué-Ivindo, l’Ogooué-Lolo, la Ngounié et le Haut-Ogooué. En plus de cela, elle a créé des emplois directs et indirects.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. au Total dit :

    Bon, les Gabonais vont travailler pour Olam , en assurant à cette société la matiére premiere dont elle a besoin , mais elle n’embaucheras pas directement , zéro taxe, zéro charges socials, et les revenues des exploitants vont dependre du prix international, et combles de tout, l’état investie dans du materiel lourd pour ammenager les terrains de production, alors là , imaginez que Shell ai l’exclusivité sur l’achat du pétrole, que plustôt que d’embaucher, chaque gabonais vas creuser son puits ( avec un prix du baril fluctuent ) et en plus l’état payerait les plateformes et le matériels de forage, shell, n’oses même pas en rever ! Moi, en tant que pqysans, les pieds , bien profonds dans la terre, là ! y en a, c’est jackpot tout les jours au Gabon !

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