Du jeudi 4 au lundi 8 juin dernier, pas moins de huit ministres et assimilés ont séjourné à Paris pour une rencontre avec des membres de la communauté gabonaise de France. Avec pour objectif non pas d’expliquer ce que le gouvernement envisage pour eux s’ils se décidaient à regagner le pays, mais pour présenter ce que compte faire Ali Bongo en cas de deuxième mandat.

Photo de famille comptant quelques membres du Mogabo en campagne à Paris. © Facebook/infoskinguele

Photo de famille comptant quelques membres du Mogabo en campagne à Paris. © Facebook/infoskinguele


 
Pacôme Moubelet Boubéya, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Blaise Louembet, ministre de la Jeunesse et des Sports, Désiré Guédon, ministre de l’Energie et des Ressources Hydrauliques, Christian Magnagna, ministre du Budget et des Comptes publics, Nelson Messone, ministre de la Forêt, de l’Environnement et de la Protection des ressources naturelles, et Denise Mekam’ne, ministre de la Communication et des Relations avec les Institutions constitutionnelles, Porte-Parole du Gouvernement, ainsi notamment qu’Ali Akbar Onanga y’Obéghé, secrétaire général du gouvernement, ont déserté leurs bureaux et abandonné les dossiers de la République pour aller parler politique avec des compatriotes de France. Si encore, il n’y avait pas urgence… Si encore, il n’y avait pas péril en la demeure…
En donnant toute la solennité à ce moment festif, ils ont dans le même temps symboliquement démontré que seule la présidentielle de 2016 leur importe dès maintenant, parce que visiblement, il y aurait urgence. Les études d’opinion ne sont pas bonnes là-haut ? Qui va désormais suivre les dossiers au gouvernement ? Pourtant, ce ne sont pas les dossiers importants qui manquent. Pour exemple, dans le cas du ministère de la Communication que dirige, depuis huit mois, Denise Mekam’ne. Le Syndicat des professionnels de l’audiovisuel public (Synapap) demande que soit parachevée la tant attendue réforme de l’audiovisuel public. Elle n’y donne pas une suite. Les Etats généraux de la Communication des 10-12 décembre dernier ont rendu des conclusions et fait des recommandations. Elle ne semble pas vouloir les matérialiser. De fait, l’opinion a toujours le sentiment que les lignes ne bougent pas en ce qui concerne ces dossiers. Autre dossier inachevé : le Code (révisé ?) de la Communication qui doit en principe remplacer celui actuellement en vigueur. Une des «grandes voix» de la corporation des journalistes, Gilles Térence Nzoghé, a jeté un pavé dans la mare en estimant que ce code révisé de la Communication dont on attend la publication officielle ne va pas dans le sens souhaité, et l’ancien DGA de la RTG1 fait des propositions pour l’enrichir. En a-t-on seulement eu une réaction du ministre ? On n’en sait rien jusqu’au cabinet du ministre. En dépit de tout cela, le ministre de la Communication qui a été invitée à trois reprises à participer à l’émission Faire Savoir co-produite par le gouvernement et Gabon Télévision, n’a pu s’y rendre faute de temps. Elle est plutôt «sur le terrain politique». Après une tournée dans les arrondissements de Libreville, à Owendo et à Akanda l’année dernière avec le Réseau des femmes du gouvernement et du Parlement dont elle est le chef de file, Denise Mekam’ne vient de s’embarquer dans la caravane du Mouvement gabonais pour Ali Bongo (Mogabo).
Pour sa part, alors que le gouvernement a beaucoup de peine à payer la PIP aux agents publics, et alors que se prépare l’entrée en vigueur du nouveau système de rémunérations (qui comporte pas moins de cinq grilles de salaire) – une opération qui devrait mobiliser le ministre du Budget 24h sur 24, Christian Magnagna a choisi d’aller dans la capitale française. Pacôme Moubelet Boubéya a, en ce qui le concerne, estimé que les problèmes des universités gabonaises, surtout l’UOB et l’USTM, les difficultés de fonctionnement des instituts de recherche ne présentaient pas une si grande urgence… En ce qui le concerne, Blaise Louembet a préféré se rendre en France, alors que la seconde phase du Championnat professionnel de football ne peut démarrer en raison de l’absence de la subvention de l’Etat. La première phase de ce championnat avait déjà, on se le rappelle, démarré après pas mal de difficultés liées au manque de ressources financières étatiques – l’Etat s’était engagé à subventionner le football d’élite jusqu’en 2017 -, et le public sportif et les dirigeants des clubs de l’élite avaient attendu neuf mois pour voir débuter ce championnat.
Que de dossiers chauds laissés à l’abandon ! Parce qu’il ne fait aucun doute qu’après la capitale française le week-end dernier, les Émergents, qui ont déjà été à Bikéle et à Owendo ces dernières semaines, mettront à profit les quatorze mois qui précèdent l’élection présidentielle pour continuer à battre campagne. Qui arrêtera le «train des Emergents» ? Dans cette quête des voix pour leur «champion», et pour que la réussite soit totale, il n’est pas exclu que les membres du gouvernement enjoignent les directeurs généraux de les accompagner tout au long de cette campagne. Une question tout de même : si, à quatorze mois de l’élection, certains ministres désertent déjà à ce point les bureaux, qu’en sera-t-il dès le mois de janvier et après ?
Conformément aux textes en vigueur, la prochaine élection présidentielle aura lieu en août 2016, et celui qui en sera élu prêtera serment en octobre. Pour l’instant, on ne connaît pas le fichier électoral.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. MAPOUYA dit :

    c’est vraiment regrettable! pendant que le pays est bloqué; les membres du gouvernement se tapent le luxe d’aller se pavaner à travers le monde pour quémander les voix en vue d’une hypothétique deuxième afin d’en finir complètement avec le pays.

  2. Le déflaté dit :

    Et dire que ces déplacements sont pris en charge par l’argent du contribuable gabonais; c’est juste très regrettable pour notre pays!!!!

  3. BIYOUKO dit :

    J ai pu assister à cette « reunion » de PARIS , la vérité dépasse l’analyse de ROXANNE , vraiment LA MEN TABLE …..des questions de fond ( PSGE , PIP , Réforme ….) qui n’ont trouvés aucune reponses ….Fuite en avant , des intervenants mal a l aise ,avec le MOGABO plus besoin de Directeur de Campagne pour l’opposition !

  4. Le comte d' ODZALA dit :

    Tous ont l’air bêtes, et dire qu’ils ont été à l’école, être ministre et déserter son poste pour aller battre campagne pour leur mentor, il y a qu’à faire d’Ali le roi du Gabon pour qu’on assiste plus à ce cinéma des sans dents qui font honte au pays. Triste, triste!!!!!!

    • imagine56 dit :

      Le comte d’odzala
      Vous avez appris la récitation « la main » de J.AICARD, ou Lafontaine, je ne me rappelle plus, quand vous étiez au CP?
      on récitait « la main, voici ma main, elle a 5 doigts, en voici un en voici deux, celui-ci le petit bonhomme, c’est mon gros pouce qu’il se nomme, regardez les doigts travailler, chacun fait son petit métier » je ne sais plus et de plus je ne me souviens plus exactement des paroles, je vais me rapprocher de J-Jacques niveau CP (lol)
      Donc, Mr le comte, ceci pour vous dire que les émergents sont allés réciter « le MOGABO » là bas à Paris.
       » LE MOGABO »
      VOICI le MOGABO, il y a YA ALi, ACCROMBESSI, LIBAN, SEYDOU et nous les petits nains, regardez Moubele travailler, au MOGABO, chacun fait son petit métier. Auteur ÉMERGENCE.
      Ils sont allés répéter leur éternel récitation, ils exercent leur métier, propager l’évangile selon ALI.

  5. IPANDY dit :

    Il se susurre qu’ils ont créer se mouvement pour les gabonais d’origine qui sont autour du chef de l’état et pour ceux qui soutiennent sa politique.Il parait que la bande à Accombressi et consort en sont exclut. J’ignore si cela est vrai mais l’avenir seule nous le dira. En ce qui concerne l’article, je dirai simplement que cet attitude des membres du gouvernement est l’illustration que les ministres ne gèrent plus rien, mais c’est plutôt les agences qui sont au commandes. Cela corrobore également le fait que le premier ministre, au Gabon, ne gère riensi non comment expliquer tous ces absences des membres de son gouvernement? Pauvre Ona Ondo!!!

  6. rtg1 dit :

    Non ils ne sont pas en campagne, ils veulent simplement préserver leur job….
    Si l’opposition passe dans 14 mois c’est le chômage GARANTI! ! 😉 😉 😉

  7. Hatshepsout dit :

    « on ne travaille plus, on bat… campagne », parce que avant ils travaillaient sur quoi???

  8. moundounga dit :

    Vous croyez que des personnes sérieuses peuvent se comporter ainsi. Ce qui doutait encore du manque de prise en compte des soucis du gabonais par les gouvernants actuels ont la preuve. 8 ministres + des secrétaires et pas des moindres pour vanter la politique de l’émergent en chef. Quel gâchis!

  9. Michaxe dit :

    Il ne sont pas en compagne. Il travail belle et bien . As t’il eu des problème durant leurs absences non.

  10. Cecilia dit :

    Voyez ça comme une technique pour soutenir le président, pas comme une perte de temps, à chacun sa méthode .

  11. moukouambo dit :

    On veut le bilan du mandat ; du type Ali a promis 5000 maisons par an x7=35.000 maisons , ali a construit tant de maisons visibles à…; le taux de chômage au Gabon était de x% en 2009, aujourd’hui on l’abaissé à x%. ali a construit tant de salles de classes ,de dispensaires ou d’hôpitaux etc….On veut le bilan, on veut les bilans … sinon fouter le camps.

  12. Flash dit :

    Il me semble que c’est exactement ce que des membres du gouvernement devrait faire ensemble. c’est tellement rare de voir une équipe présenter ensemble les actions et autres réalisations faites par cette dernière depuis quelques temps.
    c ‘est plutot le contraire qui est inquiétant. Arrètons de pleurnicher sur l’idée recu que le gouvernement ne travaille pas, voila une équipe gouvernementale qui viennent vous expliquer ce qu’ils font, jugeont les objectivement sur leurs réalisations.
    Mais attention de ne pas tout mélanger car me semble t il ces rencontre sont également une facon de vendre la destination Gabon, que les gabonais passent leur temps à peindre en noir pour une raison que j’ai du mal à comprendre plutot que de valoriser leur pays…eh oui, politiciens, hommes d’affaires,citoyens…tous le monde prend plaisir à torpiller ce beau pays qui leur à tout donné…

    • coup de guel dit :

      Je ne pense pas que ce soit le cas de presenter la destination »GABON »ils le font pour garantir leur arrieres et pour mieux se faire voir aupres de leur patron. Pauvre Gabon, pourquoi tant de souffrances? Tes enfants ont fait quoi?

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