Ida Réténo Assonouet, Nelson Noël Messone, Luc Oyoubi, Christophe Akagha Mba, et le plus ancien d’entre eux, Magloire Ngambia, font les frais du remaniement ministériel intervenu du vendredi 11 septembre.

© pixbam.com

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Gabonreview annonçait, il y a quelques semaines, qu’un remaniement du gouvernement se profilait à l’horizon, et que Daniel Ona Ondo serait reconduit à son poste de Premier ministre. Puis, un peu plus tard, nous avions, à l’occasion de la mise en place du nouveau système de rémunération (NSR) dans la Fonction publique, que beaucoup de membres du gouvernement ne s’étaient pas distingués par une activité administrative débordante, préférant se borner à jouer avec entrain et enthousiasme leur rôle politique dans leurs localités respectives.
Nombreux de ces ministres ont été limogés. Magloire Ngambia est sorti du gouvernement après six ans de présence. Ni à l’Economie, ni à l’Habitat, encore moins aux Infrastructures et aux Travaux publics, l’ancien sous-directeur à la BEAC n’aura laissé de trace indélébile. La «colline de sable» sur le front de mer est le parfait symbole de son échec, avant d’être celui des gouvernements précédents. Il devient Conseiller spécial auprès du président de la République…
Ida Réténo Assonouet Ndiaye est enfin «libérée». Une information non confirmée avait laissé entendre, il y a tout juste quelques semaines, qu’à la suite de la démission de Léon Nzouba, un autre ministre de l’Éducation nationale, en l’occurrence elle, avait voulu rendre son tablier. Est-ce l’aboutissement de cette vraie-fausse démission ? En tout cas, aux affaires depuis quatre ans, l’ancienne directeur de cabinet de Richard Auguste Onouviet en a vu des vertes et des pas mûres !
Noël Nelson Messone n’a, pour sa part, jamais donné l’impression d’être heureux au ministère de la Forêt, de l’Environnement et de la Protection des Ressources naturelles. Ce diplomate de renom qui a servi dans des capitales prestigieuses – Paris pour l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), Bruxelles et New York pour la diplomatie gabonaise – voulait-il les Affaires étrangères, son domaine de prédilection ? Ses collaborateurs techniques, au ministère de la Forêt disent ne pas avoir observé chez lui une grande envie. Pour leur part, ses proches, notamment ceux de son cabinet, pensent que leur «patron» paie pour avoir été autrefois très proche de Jean Ping…
De Luc Oyoubi, on retient surtout la «propension à ne travailler qu’avec les gens de chez lui». Les dossiers agricoles auront peu avancé, alors qu’une politique agricole sérieuse peut être mise en place. Les majors agro-industriels n’attendent et ne demandent qu’à investir dans le secteur, mais dix-neuf mois après son arrivée dans ce ministère, la politique agricole est introuvable. Des experts du secteur prétendent qu’il a réduit à néant le «beau travail» initié par son prédécesseur. Mais c’est peut-être Guy Nzouba Ndama qui a «coulé» Luc Oyoubi. En effet, alors qu’il avait été interpellé à l’Assemblée nationale, le ministre sortant de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche avait eu du mal à expliquer le prix de plus en plus élevé du poisson. Guy Nzouba Ndama lui avait assené : «Monsieur le Ministre, on vous a demandé d’expliquer pourquoi le prix du poisson est de plus en plus cher au Gabon, et vous, vous venez nous faire de la littérature» ; une interpellation retransmise en direct sur Gabon Télévision… Pour de nombreux analystes, ce passage a pu lui valoir aujourd’hui de retrouver les travées de l’Assemblée nationale.
Quant à Christophe Akagha Mba, même si, en dix-neuf mois de présence au gouvernement, cet Inspecteur principal du Trésor n’a proposé ni projet de loi, ni projet de décret, l’on pense que son départ est simplement dû au retour de Paul Biyoghé Mba dans l’équipe gouvernementale. De même, Alexandre Désiré Tapoyo, ministre des Gabonais de l’Etranger, qui avait lancé de grandes initiatives en direction des Gabonais vivant à l’extérieur, sort pour laisser place à une autre militante du Centre des Libéraux Réformateurs (CLR), Patricia Tayé.
Les ministres délégués Serge Ename Nsole et Dieudonné Nzengué, et ceux tels que Youssouf Sidibé Nzenguet Akassa, Louis Philippe Mvé Nkoghé, Basile Mboumba qui ne sont entrés qu’en octobre 2014, ont été «remerciés».
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Longa Longa dit :

    Il y a un temps pour toute chose. Chacun donc à son tour chez le coiffeur. les postes Ministériels, comme ceux de l’administration et même ceux de la haute administration dont la promotion est subordonnée à la signature d’un décret présidentiel reposent sur des chaises éjectables. On doit y penser dès l’instant où on y est fièrement installé. En fait, on doit seulement faire son travail pendant le temps et le crédit qui vous sont accordés par celui qui détient le pouvoir discrétionnaire de vous garder ou de vous remplacer. c’est tout! il n’y a pas de nouveauté en cela. Tout patriote devait s’y faire. Car les postes de nomination ne constituent pas des titres fonciers. Et même! les titres fonciers sont attribués par l’État qui peut, à tout moment, pour quelle que raison que ce soit les rattacher ou les reprendre (par exemple par une déclaration d’utilité publique, pour raison d’État, etc.)! A bon entendeur, salut!

  2. imagine56 dit :

    Comme vient de le dire Longa Longa, les nominations ne sont jamais une acquisition définitive. A méditer

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