Principales causes du climat sociopolitique délétère qui prévaut depuis plusieurs mois, l’opposition et la majorité au pouvoir au Gabon prendront-elles exemple sur la RDC pour tenter d’apaiser les tensions ? Jean Ping et Ali Bongo parviendront-ils à un accord en 2017, ou tous deux gagneront-ils à voir le Gabon sombrer peu à peu dans l’abîme ?

Ali Bongo et Jean Ping (entourant Alassane Ouatara) sont-ils capables de travailler ensemble ? © D.R.

 

En République démocratique du Congo, alors que certains avaient déjà parié sur un énième bras-de-fer pouvant découler sur une nouvelle guerre, la majorité présidentielle et l’opposition ont signé un «accord global et inclusif» pour sortir de la crise politique qui prévaut depuis quelques mois et particulièrement après le terme officiel du mandat de Joseph Kabila, le 19 décembre 2016. Après des manifestations populaires ayant fait 40 morts selon le décompte de l’ONU, cet accord apparaît pour certains comme un exemple à copier dans d’autres pays, notamment au Gabon, où le scrutin présidentiel du 27 août 2016 est visiblement encore présent dans les esprits. Jean Ping, candidat de l’opposition, continue de revendiquer sa victoire, mettant à mal tout espoir pour le pays de retrouver la quiétude à laquelle aspirent de nombreux Gabonais.

Dans son adresse aux Gabonais le 31 décembre dernier, à l’occasion de la présentation des vœux, celui qui se présente comme «le véritable président du Gabon» a, en effet, promis de résister. Visiblement convaincu des actions qu’il entend mener tout au long de l’année qui commence, il assure qu’il rentrera dans son bon droit. Pourtant, au sein de la majorité au pouvoir, y compris au sein d’un groupe de partis de l’opposition aujourd’hui soutiens d’Ali Bongo, on n’a pas cessé de déclarer que «l’élection est passée». Pour certains, à l’instar de René Ndemezo’Obiang, président de Démocratie nouvelle et proche soutien de Jean Ping lors de la présidentielle, «il faut avancer pour le bien du Gabon et des Gabonais». Or, face à la détermination des deux parties, il est pourtant nécessaire qu’une issue à cette crise soit trouvée. Et l’accord signé en RDC, sous l’égide de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), permettant une cogestion du pays, apparaît comme un exemple à suivre pour certains, bien que les réalités soient différentes.

Dès lors, plusieurs questions se posent, qui s’orientent davantage sur la détermination du principal adversaire d’Ali Bongo, dont certains estiment qu’elle peut-être cause de troubles extrêmes. Jean Ping, en dépit de sa conviction d’avoir été élu au soir du 27 août 2016, ne devrait-il pas se résoudre à reconnaître la légalité d’Ali Bongo en sa qualité de président de la République ? Ne devrait-il pas accepter le dialogue proposé par celui-ci, dont l’objectif est de trouver des solutions à la crise sociopolitique actuelle ? Une entente est-elle à ce point impossible à trouver entre les deux hommes ? Beaucoup s’interrogent et appellent le clergé gabonais prendre ses responsabilités. A moins que chacune des trois parties, l’église, l’opposition dite radicale et la majorité qui tente de nier l’existence d’une crise, tirent profit de la situation et se plaisent à voir le Gabon sombrer peu à peu dans l’abîme.

 
GR
 

9 Commentaires

  1. Emeno dit :

    De quelle quiétude parlez-vous?Celle seUl faut arrêter avec l’hypocrisie.Les gens souffrent dans ce pays et vous dites que les gens aspirent à la quiétude.Bravo le Congo.Sauf que le Gabon c’est pas le Congo.En dehors de ceux qui ont des intérêts personnels à préserver la majorité des gabonais ne veut plus de cet homme qui est la personnification de la méchanceté.

  2. Tiyamama dit :

    Votre article compare deux cas qui n’ont rien de commun. L’élection au Gabon a eu lieu, l’élection en RDC n’a pas eu lieu. Voila la différence, il fallait un dialogue avant l’élection, Ali n’en a pas voulu. Le peuple s’est exprimé, il a élu Mr Jean Ping, et vous venez nous dire qu’il faut dialoguer avec un tricheur, criminel, psychopathe. Pour parler de quoi? De son départ? Peut-être, mais il peut partir sans nous imposer ses caprices, il a perdu, il s’en va un point c’est tout.

  3. Proactif dit :

    Faire intervenir Mgr Basile Mve? Qu’il serait naïf d’oser croire encore à l’impartialité du clergé…! Un proche de la famille Bongo comme ça…pouah!

  4. Jean . jacques dit :

    De quel exemple au Gabon il y a trop de criminels faux opposants

  5. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    Cet article me surprend. Hier, Roxane Bouenguidi disait à mots couverts qu’Ali Bongo Ondimba n’avait pas été élu. Aujourd’hui, la Rédaction met tout le mal du Gabon sur le dos de Jean Ping. Nous devons, certaines fois, reconnaître que Gabonreview peut nous surprendre par ses prises de position. En tout cas, nous continuerons de vous suivre, mais…

  6. Jean-Marcel BOULINGUI dit :

    En RDC, le mandat de Kabila a pris fin le 19 décembre, mais, comme il tient à s’accrocher au pouvoir, l’Eglise a trouvé la parade de le faire partir tout en lui faisant croire qu’il reste… La situation n’est pas la même au Gabon : le pays sort d’une belle élection qui s’est achevée sur une proclamation chaotique. Il ne s’agit pas ici d’une fin de mandat sans élection.

  7. Okolatsongho dit :

    Le peuple gabonais ne pardonnera jamais à Ali Bongo les crimes d’août dernier. Jamais !

    Et cela d’autant moins qu’il continuera à nier la réalité (ou à la fuire) comme durant les 7 dernières années. Son dernier discours minable démontre à suffisance qu’il n’a pas changé et vit dans une bulle. Quand une ministre pétasse, insensible à nos morts vient prendre la parole pour exprimer des niaiseries, cela renforce encore plus le clivage et conforte de nombreux gabonais dans l’idée que le salut du peuple de passera que par la mise à l’ecart de cette bande de criminels sans foi ni loi.

    L’eglise catholique au Gabon connaît une faillite morale que son chef local Basile Mvé incarne très bien. La branche protestante et notamment celle des Églises dites « éveillées » a en partie perdu de crédibilité lorsque nous voyons certains pasteurs en réalité affairistes, se comporter sous prétexte de paix, comme de grands fossoyeurs des aspirations de liberté du peuple. Ils sont comme les intermédiaires qui permettaient aux esclavagistes d’enchaîner leurs frères. L’Eglise que l’on voit sur les plateaux de Gabon télévision n’est pas la solution.

    La solution c’est le pourrissement : ils se maintiennent au pouvoir pour l’argent. Leurs amis occidentaux les soutiennent parce que le Gabon leur procure des revenus. Alors dans ce cas, tuons l’economie gabonaise. Empêchons Delta synergie d’amasser plus de fonds ; empêchons Bolloré de gagner plus d’argent et faisons en sorte qu’il en perdre énormément ; rendons difficile le soutien d’hommes politiques occidentaux au pouvoir gabonais en exploitant la situation des droits de l’homme et des prisonniers politiques etc. Puisqu’ils ont décidé de sacrifier l’intérêt du peuple gabonais, rendons-leur la vie impossible, le pays ingouvernable et non rentable.

    N’oublions pas que discuter, faire des accords, dialoguer nous l’avons fait depuis 1990. Cela n’a rien apporté de concret au Gabonais parce que l’objectif du dialogue n’était pas véritablement le bien des gabonais mais le maintien au pouvoir d’une famille. Le dialogue dont il est question depuis l’election vise le même objectif et n’apportera pas conséquent rien de concret aux Gabonais. Cessons donc de penser que le dialogue est une solution miracle. Nous l’avons expérimenté : c’est un faux remède.

  8. PMM dit :

    La situation du Congo ne peut être comparée à celle du Gabon.
    De 1967 – 2017, voici 50 ans que cette famille gère le Gabon comme une épicerie.
    On était fier d’être gabonais ,même dans la pauvreté.
    Ce n’est pas le peuple gabonais qui a conduit le pays à la ruine, mais bien au contraire le pauvre peuple, tel une gazelle ne fait que subir les coups de griffes du félin.
    C’est pourtant le même pouvoir qui durant les 7 dernières années n’a pas point voulu DIALOGUER,refusant les appels incessants de la société civile et de l’Opposition.
    Rien ne changera au sortir de ce dialogue, c’est un schéma classique depuis la conférence nationale de 1990: Election perdue – Violation du Peuple- pseudo Dialogue – pour se maintenir au pouvoir à tout prix.
    C’est le lieu de rappeler à Celui qui a écrit cet article , vous ignorez la réalité me semble t-il du Gabon, pour preuve » Jean Ping, continue de revendiquer sa victoire, mettant à mal tout espoir pour le pays de retrouver la quiétude à laquelle aspirent de nombreux Gabonais »….

    Mais cher Monsieur, c’est justement là ou se situe toute la problématique. Pourquoi avoir convoqué ces nombreux gabonais pour aller exprimer leur choix le 27 Août ? qui aspirent à la quiétude comme vous le dite?? Vous pensez que les gabonais vivaient dans la quiétude avant cette élection?
    – Il fallait remercier le bon Dieu de voir son enfant rentrer à la maison après les cours, quand il n’était pas assassiné.( Dans un pays dit de DROIT, combien de commanditaires ont été écroués?)
    -De nombreux gabonais ont perdu leur emploi,maltraités par les employeurs sans que le pouvoir ne lève le ton.( Certains n’ont même pas pu inscrire cette année, les enfants dans ce qui nous reste d’école , le saviez-vous?)
    Le président Ali pour ne pas le citer, a lui-même déclaré dans une émission sur Africa 24,pendant la campagne :  »je suis un démocrate, je partirai si je suis battu » que dire de plus,sur celui lui qui fait ce qu’il dit.Le reste est connu de tous.
    Certains veulent, sous -estimer , fermer les yeux devant la réalité. le pays traverse une crise profonde sur tous les plans. Certains gabonais ne se disent même plus bonjour, attention chers compatriotes..

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