Promptes à condamner voire à réprimer souvent violemment les actes des opposants au régime, les autorités gouvernementales et judiciaires se sont curieusement murées dans un silence que certains jugent «coupable».

Des gendarmes en pleine intervention à Libreville. © Gabonactu.com

 

Six jours se sont écoulés depuis qu’un gendarme a lancé une bombe lacrymogène dans un taxi-bus rempli de passagers, dont plusieurs élèves, après avoir pris le soin de bloquer la portière du véhicule. Beaucoup, y compris sur le plan international, se sont indignés de l’acte pour le moins «criminel» commis par ce gendarme le 8 novembre à Libreville.

Au Gabon, la presse s’est saisie de l’affaire. Sur les réseaux sociaux, critiques et interpellations à l’endroit du gouvernement n’en finissent plus. Toutes sont restées sans réponse de la part des institutions saisies. Autorités gouvernementales et judiciaires se sont curieusement murées dans un silence que certains jugent «coupable» ou «complaisant».

Pourtant, l’on se souvient de la diligence avec laquelle le gouvernement a souvent réagi lorsqu’il s’est agi d’un acteur politique de l’opposition, particulièrement ceux issus de la Coalition pour la nouvelle République (CNR), conduite par Jean Ping. Toutes les actions et propos de l’ancien candidat à la présidentielle d’août 2016 ainsi que ceux de ses alliés sont d’ailleurs scrutées, jusqu’aux plus banals. Ni le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-By-Nze, ni le Lambert-Noël Matha, le ministre de l’Intérieur, encore moins Etienne Massard Kabinda Makaga, le ministre de la Défense nationale, n’avaient hésité jusque-là à réagir en cas de «violation de la loi», et de rappeler que force reste à celle-ci.

Mais depuis six jours, on a la vague impression que le gendarme incriminé est au-dessus de la loi. Sinon, comment comprendre qu’aucune communication n’ait été faite sur cette affaire par le gouvernement ? Qu’est-ce qu’il s’est réellement passé le 8 novembre au PK5 ? Contacté par France 24, le ministre gabonais de la Défense nationale s’est refusé de se prononcer, précisant toutefois qu’il était disposé à recevoir à Libreville un journaliste de la télévision française. En attendant, les Gabonais plus que jamais inquiets quant à leur sécurité, n’ont plus d’autre choix que de croire aux différentes versions de l’incident. Ils continuent d’appeler à des sanctions à l’encontre du gendarme. En vain !

Du côté de la justice, le même silence règne. Steeve Ndong Essame Ndong semble avoir perdu son courage d’antan, à moins qu’il ne s’intéresse tout simplement pas à cette affaire. Pourtant, on a connu le procureur de la République plus alerte, plus prompt à mettre en garde, à rappeler la loi et à lancer des enquêtes tous azimuts. Sauf que la diligence du procureur n’a toujours été visible que lorsqu’il s’agissait d’affaires dans lesquelles sont impliqués les opposants au régime. Très rarement, Steeve Ndong Essame Ndong s’est prononcé sur des affaires impliquant des personnalités du régime, au point que certains ont souvent prétendu que ses différentes réactions médiatiques avaient été dictées par l’Exécutif. A lui d’apporter la preuve du contraire.

 
GR
 

8 Commentaires

  1. paysane dit :

    Ben, c’est simple, il faut éliminer les cafards. Je ne comprends pas pourquoi les gens font semblant d’être étonne par le comportement de nos forces de l’ordre. Donc depuis les événements d’août passé, vous n’aviez pas encore compris une fois de plus que force est au corps habillés ? Depuis 2009 non plus ? Il faut quoi encore ? Faire des caricatures a la pahé (barbecue géant NDR), pour voir les autorités réagir ! L’état s’est désintéressé du bien vivre dans notre société.
    Si le 8 novembre au PK5, ce gendarme l’avais fait alors qu’il y avait un partisan de l’opposition dans la place, l’état aurais acquiescé son acte.
    Une fois de plus, c’est un acte délibéré,pas grand chose à dire, le peuple prend sur lui et subi. Alors, celui qui semble étonné n’a qu’a l’être, plus rien ne m’étonne dans ce pays ou tout ce qui est anormal a un sens moral

  2. Shaka Loubedi dit :

    Vous avez tout dit. Le regime n’en a qu’a foutre de cet incident. Mieux il encourage les gendarmes et autres forces de protection du regime Ali Bongo a recidiver. Steeve Ndong n’a jamais preter serment pour le render justice aux gabonais, mais pour veiller a ce que personne ne porte atteinte au regime Ali Bongo.

  3. diogene dit :

    La mise au pas de la jeunesse par la brutalité est encouragé par le régime.
    Arrestations arbitraires, tortures et violence, insultes.
    Les agents des forces de désordre nationale sont gonflés, bouffis d’orgueil et de prétention, de suffisance mêlée de bêtise et d’ignorance.
    Ce silence est choquant quand on s’attendait à des applaudissements nourris de la part de nos dirigeants.
    Ils organisent le désordre publique avec leurs esclaves en uniforme mais ils ne les soutiennent pas ouvertement. Hypocrisie viscérale.
    Bientôt on va nous parler d’un cas isolé, d’un mouton à cinq pattes, alors que c’est au contraire la majorité de nos corps habillés qui savent que sans eux, le régime ne tient pas debout.
    Alors l’impunité n’a pas besoin d’être inscrite dans la constitution, puisqu’elle constitue la règle d’or du Bongoland et de tous les états fascistes d’ailleurs.

  4. Da Jammen dit :

    Oui mais comment vont-ils réagir vu qu’ils n’avaient aucun proche dans ce bus??? Désormais ce pays fonctionne ainsi; les autorités agissent quand l’un des leur se sent directement toucher. Et ça moi-même j’en ai été témoin. Vive la justice à deux vitesses, vive l’Etat où la justice s’acharne contre les faibles, les opposants, et tous ceux et celles qui partagent des avis différents des dirigeants. Vive le Gabon!!!
    Comment réagiront-ils contre des forces de l’ordre qui ne sont là que pour faire leur volonté en temps de crise ou de remous??? C’est un système……… mais qui tôt ou tard finira bien par s’essouffler.

  5. LE VRAI dit :

    Maintenant, il est plus que temps d’en découdre avec ces diablotins à la tête du pays.
    MERRRRRRDE! jusqu’où comptez-vous tester notre patience?

    Jour après jour, tout ce que ce pouvoir fait nous donne encore plus d’envie d’en finir peu importe le prix.

    Vous allez berner une partie du peuple tout le temps mais jamais tout le peuple tout le temps.

    Bande de sorciers!

  6. AIRBORNE dit :

    Gabonreview bonne annalyse du mutisme des autorites dont vous venez de citer, car les responsabites sont partagees par rapport a la mission qui a ete donne a ses agents en poste au PK5 et les consignes claires qui leur ete donne dans les regles d’engagement au niveau du droit international relatif aux operations de maintien de l’ordre. A mon avis cet agent doit etre severement sanctionne avec son chef pour avoir employe les armes non letales envers la population non agressive surtout que ce n’etait une legitime defense, il devait l’utilise cet arme sur ordre de son chef apres avoir lance des sommations a l’attroupement, c’est un manque de maitrise de soi et de sang froid,vertue elementaire que l’on apprend a l’instruction. Donc, meme Ndong Essame Ndong n’a pas connaissance de cela, il le droit qui lui est dicte par son maitre et ses sbires.

  7. oloumianyama dit :

    Publié par Michel Ndong <>.

  8. Jordy Abdou dit :

    Images effroyables!

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