Miracles démographiques ou électoraux scientifiquement relevés dans 36% des circonscriptions électorales du Gabon, avec notamment des taux d’inscription atypiques et des électeurs plus nombreux que les habitants inventoriés lors du dernier recensement général de la population. Telle est la quintessence de l’examen ci-après, envoyé à Gabonreview par le bloggeur, désormais bien connu, Mays Mouissi, au demeurant analyste, spécialiste du contrôle des risques et de la sécurité financière. Une analyse qui plombe la sincérité du processus électoral en cours au Gabon.

© Gabonreview/Shutterstock

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Alors qu’approche l’élection présidentielle au Gabon, le fichier électoral est contesté par l’opposition, mis en cause par la société civile et jugé fiable par le gouvernement. Pour arrêter une position définitive sur la conformité du fichier électoral nous l’avons audité en réalisant un benchmark entre le nombre d’électeurs inscrits dans chaque localité du pays et la population officielle desdites localités*. Les résultats de cet audit sont pour le moins surprenants : 59 localités comptent plus d’électeurs inscrits sur la liste électorale que d’habitants, 18 ont un ratio d’inscriptions compris entre 80 et 100%, 34% des localités ont un nombre d’électeurs inscrits atypiques par rapport à leur population officielle. Assurément, le fichier électoral présenté comme biométrique n’a pas empêché ce qui ressemble à un gonflement artificiel de la liste électorale et ouvre ainsi la voie à un report de l’élection présidentielle gabonaise a minima ou à un contestation du processus électoral a maxima.
59 localités où la population électorale est supérieure à la population officielle
Selon les résultats du Recensement général de la population et du logement 2013 (RGPL 2013) rendus publics par le gouvernement gabonais cette année, la Commune de Ndzomoé située dans le département du Komo-Océan (Estuaire) comptait seulement 43 habitants. Et pourtant dans cette ville pas moins de 946 personnes sont inscrites sur la liste électorale. Ainsi, le nombre d’électeurs inscrits dans la commune de Ndzomoé est-il 22 fois supérieur à la population officielle et recensée dans cette localité. Le poids électoral de cette localité s’est accru de 2200%. Dans ce même département, 53 habitants peuplent le canton Remboué-Gongoué lequel comptent pourtant 786 inscrits sur la liste électorale (un corps électoral 15 fois supérieur à la population recensée). Plus au Sud dans la province de la Nyanga, le canton Mouwambi dans le département de la Basse-Banio compte 8 habitants selon le RGPL 2013 mais les commissions de révision du Ministère de l’intérieur ont réussi à y trouver 114 personnes à inscrire sur la liste électorale laquelle contient 14 fois plus d’électeurs que d’habitants.
Comme dans un système organisé, on retrouve dans toutes les provinces du Gabon des localités où le nombre de personnes inscrites sur la liste électorale est supérieur au nombre d’habitants recensés par la Direction générale de la statistique (DGS) au cours du RGPL 2013. A Ndougou dans l’Ogooué-Maritime, le canton Rembo-Bongou a officiellement 42 habitants mais 394 électeurs sont inscrits. Le canton Dibadi près de Mouila (Ngounié) a 178 habitants mais 1 106 électeurs inscrits. A Djouya dans le département des Plateaux (Haut-Ogooué) on passe d’une population résidente de 335 habitants à une population électorale 748 électeurs. L’Ogooué Lolo n’est pas en reste, le canton Moualo-Onoye dans la Lolo-Bouenguidi compte habituellement 528 habitants, mais quand il faut voter la population adulte se démultiplie et atteint 1 095 personnes.
Comme ses consœurs du Sud, la province du Woleu Ntem n’a pas échappé à cette alchimie électorale. Le Canton Mbei près de Medouneu sait aussi multiplier sa population dès lors qu’il y a un scrutin en jeu. Le canton est habité par 556 personnes mais le 27 août prochain pendant le scrutin présidentiel, 1 028 personnes seront autorisées à voter. Frontalière du Woleu-Ntem, la province de l’Ogooué-Ivindo a aussi été mise à contribution. Les 469 habitants du canton Béleme dans le département de la Mvoung sont supplantés par les 709 électeurs inscrits sur la liste électorale de ce canton. Il en est de même pour Samkita près de Ndjolé dans le Moyen-Ogooué : 379 habitants, 540 électeurs.
Comment ne pas évoquer le cas du 2e arrondissement de la Commune d’Owendo ? Cette circonscription urbaine située dans la banlieue sud de Libreville est peuplée de 5 894 habitants. Cependant, sa liste électorale compte 4 897 inscrits de plus que la population officielle de la localité soit 10 791 électeurs.
A l’instar des localités précitées, de nombreuses autres disposent d’un corps électoral supérieur à leur population officielle et recensée. Ces 59 localités représentent ensemble une population électorale de 66 073 personnes alors qu’elles ne sont habitées en réalité que par 39 291 habitants. De fait, 59 localités dont le poids démographique n’est que de 2.17% pèsent artificiellement 11% de la population électorale du Gabon et sont en capacité de faire remporter n’importe quelle élection au candidat qui dispose de la maitrise du fichier électoral.
Il convient de rappeler les dispositions des articles 33 du Code électoral gabonais et 52 de la loi 7/96 portant dispositions communes à toutes les élections précisent que l’inscription sur les listes électorales est réservée aux citoyens gabonais ayant atteint leur majorité et résidant depuis douze mois au moins dans la circonscription ou y possédant des intérêts économiques notoirement connus ou des liens familiaux régulièrement entretenus. Compte-tenu l’ampleur et de la généralisation du phénomène observé, l’argument de la possession d’intérêts économiques ou de liens familiaux régulièrement entretenus pour justifier de tels écarts entre la population et les électeurs inscrits ne résisterait pas au constat de gonflement artificiel de la liste électorale.
Localités où le nombre d'inscrits sur la liste électorale est supérieur ou égal à la population officielle.

Localités où le nombre d’inscrits sur la liste électorale est supérieur ou égal à la population officielle.


 
18 localités où 80 à 100% de la population officielle est inscrite sur le liste électorale
L’audit du fichier électoral gabonais a également permis d’identifier 18 localités dont 8 situées dans la province du Haut-Ogooué où le nombre d’inscrits sur la liste électorale représente 80 à 100% de la population officielle. De tels ratios d’enrôlement sur la liste électorale sont atypiques si l’on tient compte des 2 contraintes incontournables qu’on retrouve dans tous les processus d’enrôlement électoraux du monde :
L’abstention primaire, c’est-à-dire les personnes en âge de voter qui n’ont pas été s’inscrire sur la liste électorale volontairement ou involontairement (parce que malades, indisponibles, etc.).
La population jeune n’ayant pas atteint la majorité électorale et ne pouvant de fait avoir la qualité d’électeur dans un scrutin politique.
Au regard de ce qui précède, comment comprendre que dans le canton Kayié près de Bongoville (Haut-Ogooué) 98% des 280 habitants qui y sont recensés sont inscrits sur la liste électorale ? L’unanimisme et la bonne santé des populations de cette contrée auraient-ils fait disparaitre toute forme d’abstention primaire ? N’y aurait-il dans ce canton que 6 personnes dont l’âge est compris entre 0 et 18 ans ? A ce stade il est utile de rappeler que le taux brut de natalité** en milieu rural dans la province du Haut-Ogooué est de 34 ‰. Au cours du RGPL 2013 pas moins de 121 femmes ont été recensées dans le canton Kayié. Ces femmes étant supposément toutes adultes, si on leur applique le taux de natalité mesuré en milieu rural dans le Haut-Ogooué, elles devraient avoir en moyenne  4.1 enfants par femme en âge de procréer.
Comme le canton Kayié, le canton Tandou dans le département de Tsamba-Magotsi (Ngounié) ne connait pas l’abstention primaire et ne compte aucun enfant mineur ou presque. Sur 1 162 habitants, 1 127 sont inscrits sur la liste électorale, soit 97% de la population. Les cantons Dikoka dans la Ngounié et Enkoro dans le Haut-Ogooué sont à classer dans le même régistre, respectivement 96 et 94% de leur population est inscrite sur la liste électorale nationale.
Les cantons Kié dans le Woleu-Ntem et Mbé dans l’Estuaire sont eux aussi des curiosités électorales avec respectivement 92 et 90% de leur population inscrite sur fichier électorale et autorisée à s’exprimer lors du prochain scrutin présidentiel.
Au total les 18 localités identifiées comme ayant un taux d’inscription sur la liste électorale atypique comptent officiellement 21 272 habitants et 18 620 électeurs inscrits soit un ratio global de 88%. Ensemble elles ne représentent que 1.17% de la population gabonaise selon le RGPL 2013 mais 3% du corps électoral national.
Localités du Gabon où 80 à 100% de la population officielle est inscrite sur la liste électorale.

Localités du Gabon où 80 à 100% de la population officielle est inscrite sur la liste électorale.


Répartition des taux d’inscription sur la liste électorale
A 20 jours de l’élection présidentielle, le grand nombre de localités où la population électorale est surdimensionnée  jette le discrédit sur la liste électorale et par conséquent sur la sincérité du scrutin à venir. A minima 36% des 226 arrondissements et canton repartis sur le territoire de la République gabonaise et devant accueillir le scrutin ont un nombre d’électeurs inscrits hors norme et irrégulier.
De façon encore plus détaillée :

  • Dans 59 localités du pays (soit 26%) le nombre de personnes inscrites sur la liste électorale est supérieur ou égal à 100% ;
  • Dans 18 localités (soit 8%) le nombre d’électeurs inscrits représente entre 80 et 100% de la population ;
  • Dans 36 localités (16%) les inscriptions sur la liste électorale équivalent à un rapport électeurs/habitants compris entre 60 et 80% de la population ;
  • Dans 53 localités (23%) le nombre d’électeurs inscrits représente entre 40 et 60% de la population ;
  • Dans 49 localités (soit 22%) le nombre d’électeurs inscrits représente entre 20 et 40% de la population ;
  • Enfin dans 8 localités (soit 4%) le nombre d’électeurs inscrits représente entre 0 et 20% de la population.

Ratio électeurs inscrits/nombre d’habitants

Ratio électeurs inscrits/nombre d’habitants


Au cours de notre audit nous n’avons pas pu benchmarker la population électorale de 3 localités avec leur population officielle car cette donnée ne nous était pas disponible. Il s’agit des cantons :
Lékédi-Leyou dans le département de la Lebombi-Leyou près de Moanda dans la Haut-Ogooué ;
Bonga (district de Batouala) dans le département de l’Ivindo près de Makokou dans la province de l’Ogooué-Ivindo ;
Lyeze également dans le département de l’Ivindo.
Cependant l’absence des données relatives à la population officielle des 3 localités précitées n’est pas de nature à remettre en cause notre analyse car n’étant pas significative. Le poids électoral cumulé de ces localités est inférieur à 0.38%.
La responsabilité du Ministère de l’intérieur, de Gemalto et de la CENAP engagée
En décembre 2011, après plusieurs années de revendication par l’opposition de l’élaboration d’un fichier électoral fiable s’appuyant sur des données biométriques, le Ministère gabonais de l’intérieur a consenti à lancer un appel d’offres au cours duquel la société française Gemalto fut retenue. Il s’agissait pour Gemalto de mettre en place une solution globale comprenant en particulier l’enregistrement biométrique des citoyens, et la solution de personnalisation des futurs documents du pays dans le respect des dispositions de la loi portant protection des données à caractère personnel rédigée par Pierre Mamboundou, le leader de l’opposition gabonaise de l’époque.
Les travaux de Gemalto ont débouché sur la création d’un programme dénommé IBOGA (Identification biométrique officielle au Gabon) lequel était censé servir entre autre à la fiabilisation de la liste électorale nationale. Pourtant une fois notre audit réalisé, de nombreuses incohérences, atypicités et irrégularités ont été relevées sur la liste électorale. Dès lors il est naturel de s’interroger sur l’efficacité et la conformité du système conçu par la société Gemalto dont il faut rappeler qu’elle est poursuivie devant les juridictions parisiennes depuis 2015 par plusieurs ONG gabonaises et françaises pour les motifs suivants : « détournements de fonds publics par corruption active ou passive, de fonctionnaires nationaux » suite à des insuffisances constatées dans le projet d’introduction de la biométrie dans le processus électoral et l’état civil au Gabon.
Maintenant qu’il est démontré de façon incontestable (sauf à remettre en cause les chiffres officiels du RGPL 2013) que le poids électoral de dizaines de localité du Gabon est totalement décorrelé de leur poids démographique réel, que cela entacherait gravement le scrutin à venir s’il était organisé avec cette liste électorale, il est urgent que le Ministère de l’Intérieur s’en explique. En effet, les dispositions conjuguées du Code électoral et de la loi 7/96 du 12 mars 1993 confèrent au Ministère de l’intérieur la responsabilité de l’établissement et de la révision de la liste électorale. Ce département ministériel doit ainsi expliquer à l’opinion, aux différents candidats, peu importe leur bord politique, et aux observateurs nationaux et internationaux :
1/ Comment ses commissions d’enrôlement et de révision sont-elles parvenues à inscrire sur la liste électorale plus d’électeurs qu’il n’y a d’habitants et cela des milliers de fois dans plusieurs dizaines de localités ?
2/ Pourquoi le système IBOGA dont il assure la responsabilité n’est pas parvenu à empêcher cet état de fait ?
3/ Comment compte-t-il corriger ces gonflements fantaisistes de la liste électorale à 3 semaines de la tenue du scrutin le plus important du Gabon ?
Quant à la Commission électorale nationale autonome et permanent (CENAP), institution théoriquement permanente, en charge d’organiser les élections politiques en République gabonaise, on peut s’étonner qu’aucune des atypicités relevées par notre audit sur la liste électorale n’ait jamais été soulevée par elle auparavant. Quelle crédibilité peut avoir une institution qui organise continuellement des élections dans des circonscriptions où le nombre d’électeurs est supérieur au nombre d’habitants ? L’absence de réaction de la CENAP sur ce sujet laisse penser que le Ministère de l’intérieur pourrait lui transférer un fichier électoral où le nombre d’inscrits est supérieur à la population totale du Gabon qu’elle ne trouverait rien à redire.
Enfin, la Cour constitutionnelle gabonaise, validera-t-elle les résultats d’une élection majeure organisée avec une liste électorale dont il est désormais démontré de façon scientifique qu’elle n’est pas fiable ? Cette institution dont l’une des constantes est de prononcer l’irrecevabilité des recours introduits à son greffe pour manque de preuves, trouvera certainement dans les résultats de cet audit, toutes les preuves scientifiques indiquant l’organisation d’une fraude électorale qu’elle n’a pu trouver dans les différents recours en annulation introduits devant elle depuis l’élection présidentielle de 1998.
Mays Mouissi
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* Afin que les résultats de cet audit ne connaissent aucune contestation, seuls les données et documents officiels du gouvernement gabonais et de son administration ont été utilisés. Nous vous proposons de les télécharger ci-dessous. Les données relatives à la population officielle de chaque localité sont directement issues des résultats du Recensement général de la population et du logement de 2013 (RGPL 2013), rendus publics par le gouvernement gabonais en 2016.
** Le taux de natalité d’une localité mesure le nombre de naissances sur une période d’un an rapportée à la population totale de ladite localité.
Source principales :
PROJET IBOGA, Découpage électoral
Recensement général de la population et du logement de 2013 (RGPL 2013)
Loi 7/96 du 12 mars 1993 portant dispositions communes à toutes les élections politiques en République gabonaise
Code électoral du Gabon
Brochure de présentation du projet d’identification biométrique national du Gabon
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Jojobound dit :

    Avec cette démonstration scientifique,qu’est ce que la CENAP et Mado vont sortir comme arguments ???

    • Maguy dit :

      Tout en saluant le courage de ce média en ligne de faire transcender la vérité, je pense qu’il est urgent pour les institutions compétentes de comprendre qu’on n’est pas pressé d’organiser cette présidentielle. Prenons le temps de tout mettre en oeuvre pour organiser une élection crédible et transparente.

  2. Charles Auleley dit :

    Tout d’abord mes félicitations à Mays Mouissi. Comme on le dit chez Shakespeare: « Well done. Keep working that hard and rigourously! ».
    De l’alchimie électorale avec de l’extrêmement fort saupoudrage d’électeurs dans tous les coins et recoins du pays. On y va ainsi avec la gamelle pour un supplément de 2200% par ci, du 100% par là. Tous les lieux sont servis. C’est grotesque. La salle main noire de Ndongou relayée par celle Moubelet.
    Toujours cette constance chez nos incompétents nationaux: La persistance quasi obsessionnelle dans la tricherie généralisée et « boostee » aux stéroïdes, les manipulations et magouilles généralisées et permanentes. Mensonge, fabrication de faux, abus de faux, obstination caracterisee en dépit de l’amoncellement des contestations, etc. Finalement, ils ont tous les mêmes tares comme issus du même moule. Du gros faussaire reconnu à l’ensemble de ses obligés. Blanc bonnet. Bonnet blanc. Du pareil au même.
    Il faut définitivement punir ces concitoyens fautifs exemplairement, très durement, sans aucun remords jusqu’à en finir pour rétablir le respect et la discipline auprès de tous.
    Enfin, toutes les incohérences évoquées sont-elles suffisantes pour dénoncer sans aucun doute l’absence de fiabilité du fichier électoral, et, en bout de ligne, engager un recours en annulation ou en suspension de cette élection en l’état?

  3. Fille de Mbigou dit :

    CQDF (Ce Qu’il Fallait Démontrer).
    Merci à May Mouissi pour ce travail remarquable. Que les émergents viennent nous expliquer un peu cette mathématique dans le fichier éléctoral.

  4. Gabon d'abord dit :

    Avec de tels résultats, les gens veulent aller aux élections?

  5. piouf dit :

    et c’est parti pour une tricherie de masse

  6. Bassomba dit :

    Ce sont ceux qui résident à Libreville qui vont gonfler les listes en s’inscrivant dans leur province natale, et cela est permis par la loi!

    • ghis dit :

      Votre commentaire explique donc que la population a quitté Libreville pour aller gonfler la liste électorale du 2e arrondissement de la commune d’Owendo (peuplée de 5 894 habitants. Cependant, sa liste électorale compte 4 897 inscrits de plus que la population officielle de la localité soit 10 791 électeurs).

  7. Boutamba dit :

    Tout simplement scandaleux. Franchement le Gabon offre au monde une piteuse image. Fraude à tous les échelons avec falsification des papiers de naissance. Vous vous tirez une balle dans les pieds car à l étranger vous n êtes plus crédibles puisque desormais reconnus notoirement faussaires.

  8. Loeil dit :

    On se doutait bien qu’il y avait une seule « Tour de Pise » au Gabon, maintenant nous sommes convaincus qu’il y en a plusieurs. La conséquence de cette analyse scientifique, chiffres à l’appui est très simple: l’annulation de l’élection du 27 aout, afin de mettre au claire cette supercherie. Evidemment personne ne voudra de cette éventualité du côté du pouvoir, détenteur du fichier électoral. Mais, ne vous y trompez pas, il y en a aussi, et en grand nombre, qui n’en voudront pas non plus dans l’opposition, convaincus de leur possible victoire, quand la réalité semble implacable.
    Que faire dans ce cas de figure? Juste croire que personne parmi eux ne veut vraiment du bien des Gabonais « d’abord » avant le leur propre.
    J’en profite pour féliciter les réalisateurs de cette enquête absolument édifiante. Votre travail jette l’opprobre sur des institutions qui font de la figuration, et des techniciens qui sont incapables de se crédibiliser auprès des population en l’espace de 3 ans (2013-2016). c’est dommage.

  9. Matho dit :

    Voila qui est clair. Messieurs les candidats et chefs de partis, vous avez là matière à étayer vos contestations. C’est scientifique!

  10. Clotaire Biteghe dit :

    Bravo à Gabonreview pour cette magnifique contribution et surtout à Mays Mouissi pour sa démarche rigoureuse tant dans l’approche, l’analyse comme la production de l’information. Avec une liste électorale contestable et contestée, avec un candidat président sortant illégitime et illégal, une cour constitutionnelle avec une présidente anticonstitutionnellement installée, une CENAP à la solde de la majorité au pouvoir, certains candidats illuminés de la soi-disant opposition pensent remporter la parodie électorale de 27 aout prochain. Sincèrement, cela s’appelle de la complicité. Le peuple devraitetre capable aujourd’hui de comprendre cette énorme duperie qui traine depuis la première présidentielle de 1993.

  11. Les choses de chez nous! dit :

    Merci Monsieur MOUISSI pour l’analyse et GR pour cette publication.
    Malgré ce CQFD il y aura quand même des compatriotes qui viendront dire que c’est faux même avec leurs propres données. Je n’ai jamais été pour la violation mais là avec ceux qui ne veulent pas comprendre que tout est faux et faux et encore faux dans la majorité de ce qu’ils font incite à la révolte de quelques formes ce soit.

  12. Bonanza dit :

    Ce qui est à déplorer lorsque l’on lit cette démonstration est qu’aucun candidat de l’opposition, semble-t-il, n’ait introduit de recours sur cette base. Cela contribuera demain à asseoir la thèse du complot entre de supposés opposants et le pouvoir. Peut-être, nous peuple gabonais sommes les spectateurs d’une pièce de théâtre tragi-comique,qui met aux prises des individus dont le seul objectif est de conserver le pouvoir. Créant à tour de rôle des intrigues dignes des telenovelas dont les gabonais sont si friands. Nous ne sortirons de cet état de fait que le jour où, nous peuple gabonais déciderons de bouter hors de la scène, tous ces malfrats, et autres psychopathes. Seul le peuple est souverain et pas obligatoirement par les urnes. Ce type de régime n’a jamais perdu d’élection, par contre ils ont toujours été renversé par des peuples décidés à prendre leur destiné en mains.

  13. Bikoro dit :

    M. May Mouissi, il m’arrive souvent de parcourir certaines de vos analyses que je trouve pertinentes. Il m’arrive même d’en télécharger sur mon ordinateur pour pouvoir les relire à tête reposée. Il est indubitable que vous abattez un travail intellectuel stimulant. Toutefois, je dois admettre que, de mon point de vue, la qualité de l’article intitulé « Gabon : Ces curiosités de la liste électorale qui font douter de sa fiabilité » n’est pas du niveau de celle de vos autres articles. Vous êtes un scientifique (j’imagine puisqu’il s’agit d’une analyse scientifique), et la science s’appuie sur l’objectivité. Il aurait été heureux que vous expliquiez en toute objectivité que pour une localité X, le différentiel entre le nombre de personnes inscrites sur la liste électorale et les résultats du Recensement général de la population et du logement 2013 (RGPL 2013) ne tenait pas toujours d’une volonté de triche de la part des émergents. Il tient aussi des changements de lieu de vote que nous avons nous-mêmes effectué. C’est légal.
    Je prends mon exemple. J’ai été recensé (RGPL) à Libreville en 2013. Je me suis également enrôlé (liste électorale) à Libreville. Mais, à la dernière minute, pour des raisons personnelles, j’ai décidé de changer de lieu de vote. Dorénavant, je voterai dans mon village (mon nom apparaît déjà sur la liste électorale de mon village), alors que je n’avais pas été compté comme résident de mon village lors du Recensement général de la population et du logement 2013 (RGPL 2013). Par mon fait, il y aura donc, au moins, un nom de plus sur la liste électorale de mon village. Nom qui ne figurait pas dans les résultats du Recensement général de la population et du logement 2013 (RGPL 2013). Si deux ou trois personnes ont fait comme moi…imaginez l’impact au niveau national.
    Après s’il y a des cas de fraudes, il faut les dénoncer, vous avez raison. Je ne me fais aucune illusion sur les méthodes du PDG, mais nous devons les dénoncer en faisant preuve de rigueur et d’objectivité. Pas d’affirmations gratuites. Après lecture de votre article, certains parlent déjà dans leurs posts de « fraudes », de « tricherie », de « Tour de Pise », « d’image honteuse », de « parodie »…
    N’allons pas nous faire ridiculiser à la Cour Constitutionnelle parce que nous avons mal évalué la situation.
    Cordialement.

    • COMPRENDRE dit :

      Frere gabonais, il faut lire sur les lignes. Toutes ces mises en scene sont faites pour faire gagner Ali : fausse validation du dossier Ali + fausse validation dossier par la CC + fausse liste electorale + repression de larmee sur le peuple + proclamation des faux resultats par Aboghe Ella + Etat de siege + validation des faux resultats par Mado + trone = elections par defaut et president par defaut. Voila ce que ça decrit, je crains qu’on me traite de faux, la ou je vais, à cause de l’image que Ali,Aboghe et Mado creent sur les gabonais.

    • la_cenap dit :

      et pourquoi le nombre d’electeurs a Libreville n’a pas diminue dans ce cas?

    • Charles Auleley dit :

      Monsieur Bikoro, en théorie avec la biométrie de Gemalto tant vantée par les tenants du pouvoir, un croisement des fichiers/bases de données aurait pu mettre en évidence ce doublon relatif à vos inscriptions en deux lieux ainsi que celles d’autres compatriotes et bien d’autres incohérences (dans les patronymes, dates de naissance, etc). Une fois intégralement identifiés, l’ajustement correctif du nombre d’inscrits aurait été alors demandée et effectuée, si, en effet, cette fonction ou application logicielle a été implémentée ou encore activée par Gemalto. Sans connaître les prérogatives contractuelles des deux parties (Gemalto et Gouvernement), je soupçonne que la validation finale visant à corriger de tels erreurs devrait provenir de nos incompétents fraudeurs. Mais donneront-ils cet ordre? J’en doute fort. Car les dirigeants actuels persistent à naviguer dans les eaux troubles de la magouille à grande échelle. Plus loin, qu’en est-il de la fiabilité de la biométrie sur mesure « made by Gemalto for Gabon ». Tant de doutes pour ébranler davantage les fondements de l’organisation de cette élection.
      Le travail d’analyse de Mays Mouissi est édifiant, louable et indiscutable à ce jour. Fort de son contenu, regardons plutôt du côté de l’intempestif gros faussaire, exigeons de lui et sa acolytes des explications convaincantes et, par dessus tout, procédons aux correctifs immédiats par une remise à plat de ce fichier électoral. Je ne m’attends pas du tout à ce qu’ils s’exécutent. Quand le voleur est pris la main dans le sac….

  14. Bakoto dit :

    Cher Bikoro votre raisonnement se tient mais il y a un hic. Des villages longtemps à l’abandon où ne résident plus qu une dizaine de personnes et qui suscitent un regain de retour massif de ses enfants est un leurre. Car je vais aussi l illustrer par des chiffrespécialistes. Un village de 30 personnes donc de 30 cases veut tout juste dire qu il n a plus vu revenir ses enfants depuis belle lurette. Que son chiffre passe de 30 à 250 posera inéluctablement un problème d hébergement . Cela veut dire que plisiers parents au regard du peu de cases ont disparu. Qu est ce qui justifierait alors leur retour au village dont les vestiges même de leur famille auront disparu? Comme par hasard les natifs du village viendraient ukquement pour le vote alors qu ils n ont plus de liens sur place. Des cas singuliers comme le votre peuvent exister mais qu on assiste à des cross à ces exponentielles des populations qui ne comptent plus qu a peine quelques cases est interrogateur

  15. OSSAMI dit :

    Je suis d’accortd avec mon frère Bakoto. Le raisonnement de mon frère Bokiro ne tient pas la route et les exemples qu’il prends sont tout sauf être logique.Quand on s’est recencé à Libreville et son nom est sur la liste éléctorale à son lieu de recencement, on doit voter là et on pas à décider pour des raisons qui sont celle de la tricherie d’aller voter dans mon village où mon nom n’est pas sur la liste des votants.
    La démonstration que fait notre frère Mays s’appuie sur les chiffres du gouvernement, il n’a rien inventé.Les ratios qu’il fait ressortir se basent sur les données connues officiellement de l’état. C’est pas à lui de compter et de démontrer d’où vient le différentiel entre le nombre des recencés et celui des incrits sur les listes électorales.
    C’est au Ministère de l’intérieur de nous apporter ici la preuve du contraire si ce n’est pas pour la triche dans cette élection à un tours où celui qui engrange le plus grand nombre de voix est élu.
    Ce gonflement de l’électorat est une reserve présidentielle pour le faire élire et personne ici ne nous dira le contraire.
    Ceci étant, cette élection devra être reportée pour que ce fichier soit revu point par point.

    • Bikoro dit :

      @Très cher Ossami, il est mieux de s’informer avant de venir prendre position pour X ou Z. Il n’est absolument pas ILLEGAL de changer de lieu de vote dans les délais prescrits par la loi. Affirmer le contraire c’est faire preuve, je m’en excuse, d’une ignorance abyssale sur la question. Et c’est votre cas.
      @ M. Bakoto la situation du gars du village, qui revient après 30 ans d’absence, je ne peux vous l’expliquer. Chacun est libre. Je vous répète que l’important c’est de contrer le PDG. Ne laissons pas poindre une once de laxisme intellectuelle sur laquelle ils (les militants du PDG) pourraient s’appuyer pour nous faire tourner en bourrique.
      @la cenap, [(et pourquoi le nombre d’électeurs à Libreville n’a pas diminué dans ce cas?)] très très bonne question. Je vous assure que je n’ai pas encore de réponse. Si vous l’avez, merci de la partager avec nous.
      @ Charles Auleley. Il n’y a pas deux listes électorales. Il n’y a qu’une seule. Il y a une liste RGPL 2013 et une liste électorale. C’est deux listes différentes.
      Cordialement.

  16. Axelle MBALLA dit :

    Bon article, mais son titre me paraît trop « compatissant ». Nous avons une démonstration « scientifique » de la vaste escroquerie électorale. Les principaux responsables sont ceux que ce régime a élevés dans ces coins comme des « suzerains » qui voient confier des féodalités. Ils y règnent avec une posture sanglante, une incompétence notoire, et une brutalité sans pareil. Comment est-il possible de voir des petits territoires que nous connaissons tous, « exploser » à ce point du point de vue démographique?
    Il suffira de faire prévaloir à l’entrée des bureaux de vote toute forme de contestation, à commencer par celle du faciès…

  17. Harvy dit :

    Rien ne me surprend ici.
    Un compatriote avait. il y’a quelques mois dénoncé l’existence des plusieurs cellules pirates à travers le pays. Combien n’avait-il pas reçu comme boulets..Il est parfois trop tard pour faire attention quand le mal est arrivé. Nous y sommes..
    Pour ma part cette élection doit purement et simplement être annulée et les auteurs de tels actes traduits devant les tribunaux même pour faire semblant.. On peut pas continuer à accepter le faux dans tout ce qu’on fait au Gabon. Quelle crédibilité,dignité pour les gabonais.

  18. Jean Bernard BOULINGUI dit :

    il est craindre que cela peut être
    vrai

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