Dernier discours du septennat finissant que celui prononcé par le président de la République, le 16 août 2016, à la veille de la fête nationale. Ali Bongo y parle de perpétuer et poursuivre «le combat pour l’indépendance» et de l’importance de la paix. Il reconnaît que les Gabonais souffrent «aujourd’hui et que beaucoup de choses restent à faire», au-delà des routes construites, de la CNAMGS ou du Programme Graine. Abordant le processus électoral en cours, il «appelle tous les acteurs impliqués dans l’organisation de ce scrutin à s’assurer qu’il sera libre, juste et transparent». L’intégralité de l’allocution.

Ali Bongo, le 16 août 2016, sur les écrans de Gabon Télévision. © Capture d’écran/Gabonreview

Ali Bongo, le 16 août 2016, sur les écrans de Gabon Télévision. © Capture d’écran/Gabonreview


 
Gabonaises, Gabonais, mes chers compatriotes,
Le Gabon, notre pays, célèbre aujourd’hui le 56ème anniversaire de son indépendance.
Le 17 août 1960, le Gabon a accédé à son Indépendance et a pu entrer en pleine possession de sa Souveraineté au titre d’Etat.
Aujourd’hui nous fêtons cette date importante, parce qu’elle est le point de départ de la conquête de notre liberté commune.
Au cours des années qui ont suivi l’indépendance, grâce à nos anciens, nous sommes devenus un peuple, une nation, une construction politique, par la force de notre volonté seule, et celle-ci ne doit jamais cesser de tendre vers l’unité.
C’est tout l’esprit de notre hymne national qui rappelle la nécessaire concorde que nous devons garder en notre coeur à l’heure où comme partout dans le monde, certains veulent distendre les liens qui nous unissent.
Comme chef de l’Etat, j’ai le devoir d’être attentif à la préservation de la paix à l’extérieur comme à l’intérieur.
À l’extérieur, non loin de chez nous, le Gabon s’est investi en Centrafrique par exemple. Nous avons pleuré récemment nos soldats morts en opération.
Choisir la paix, c’est avoir le courage comme chef d’assumer la mission de la paix et le poids de la perte de nos compatriotes tombés pour elle. Les Gabonais peuvent être fiers de leurs frères qui se sont engagés pour défendre, loin de chez eux, ce bien précieux qu’est la paix.
Et la paix est fragile ! Nos voisins le savent. Nous le savons. Nous prenons nos responsabilités et le Gabon devra sans doute en prendre davantage. Si nous devons être solidaires entre nous, nous devons aussi l’être avec nos pays frères et voisins.
A l’intérieur, nous vivons depuis 1960 en paix. Nous pouvons en être fiers ! Mais cette paix ne nous autorise pas au repos. Si la paix et la sécurité ont été préservées, c’est parce que jusqu’à ce jour, la concorde a prévalu !
Hélas, comme président de la République, j’entends aujourd’hui des voix qui, inconscientes, appellent à la discorde et à la violence. Ces voix insultent nos anciens qui bâtirent notre maison commune.
Président de la République, je suis garant de la paix.
Président de la République, je suis garant de la sécurité de tous.
Président de la République, je suis garant de l’unité du Gabon.
Cette unité gabonaise est celle des Bantous et des autres peuples qui foulent notre terre sacrée.
Comme garant des institutions, je dois vous protéger.
Chaque Gabonaise et chaque Gabonais est frère et soeur : nous sommes une famille.
Toutes les familles bantoues connaissent cette tradition de la solidarité qui est accompagnée de cette tradition de l’union et du partage où le respect des anciens est de mise.
Cette union nous appelle. Cette volonté d’union vibre dans le coeur de tous.
Le 27 août 2016, l’élection présidentielle appelle tous les citoyens inscrits à voter. Voter est un droit constitutionnel reconnu à tous les Gabonais en âge de voter.
C’est pourquoi, je demande au Gouvernement de la République de prendre toutes les dispositions pour s’assurer que les citoyens iront accomplir leur devoir dans la paix et en toute sécurité.
Mes chers Compatriotes,
Le processus électoral en cours est conforme à toutes les dispositions de nos Lois et règlements en la matière. J’appelle tous les acteurs impliqués dans l’organisation de ce scrutin à s’assurer qu’il sera libre, juste et transparent. C’est à cet effet que le Gouvernement de la République a sollicité et obtenu la présence d’observateurs internationaux.
À la veille de cette réunion démocratique qui rappelle nos réunions bantoues, nous devons tous avoir en mémoire que la sagesse est convoquée pour présider aux destinées de notre famille, la nation gabonaise. C’est cette sagesse que je veux manifester aujourd’hui en tant que président de la République en exercice. Nous autres Bantous, savons que l’indépendance n’est jamais acquise : elle est un combat permanent. Nous devons travailler ensemble à conquérir de nouveaux droits et de nouveaux moyens d’exercer ces droits qui nous permettront – pour nous et pour nos enfants – d’assurer une vie digne, prospère et libre.
Et je veux parler particulièrement aux femmes : la conquête de vos droits est essentielle au développement du Gabon. Nous avons fait beaucoup pour l’autonomisation des femmes. Le Gabon doit aller plus loin pour vous : vous le méritez, vous êtes les femmes, les mères, les créatrices ! Le Gabon de demain doit se construire avec vous et non sans vous ! La pauvreté, le chômage et l’exclusion auxquels sont confrontées nombre d’entre vous me sont insupportables. Nous devons ensemble nous battre encore pour mettre fin à celles-ci et aux privilèges indus qui poussent de nombreux Gabonais dans le désespoir.
L’indépendance est à ce prix. J’ai travaillé à cela depuis 2009 : vous savez les critiques que j’ai reçues pour avoir mis à fin à ces avantages qui n’étaient pas mérités. Oui, je vous parle de mérite ; je vous parle de travail ! C’est sur cela que notre indépendance doit être fondée. Notre réelle indépendance est à conquérir ensemble. C’est un changement que notre pays doit faire. Trop longtemps nous avons oublié nos valeurs.
Depuis 2009, j’ai souhaité que chacun d’entre nous soit conscient des défis à relever dans un souci d’Egalité des chances : je sais que vous souffrez aujourd’hui et que beaucoup de choses restent à faire. Nous avons ensemble besoin de plus grands changements pour que chaque Gabonais connaisse cette indépendance dont je vous parle.
Nous avons commencé mais beaucoup reste à faire ! Nous avons conquis ensemble de nouveaux droits dont le bilan est clair puisqu’il a changé vos vies : Le droit à une santé pour le plus grand nombre avec la couverture maladie de la CNAMGS. Le droit de circuler librement avec de nouvelles infrastructures qui ouvrent le pays et permettent à nos familles de se rencontrer plus facilement et de rester unies. Aujourd’hui, il est possible de rejoindre les anciens aux villages, de prendre soin d’eux, de permettre à nos enfants de connaître nos villages et nos traditions.
Les routes que nous avons construites ensemble sont une respiration essentielle au pays : elles nous lient profondément à nos terres, elles nous libèrent aussi en ouvrant notre monde aux autres, à nos voisins, à nos frères qui veulent nous connaître ! Et le Gabon est un pays ouvert aux investissements du monde ! Ces routes assurent aussi une autre liberté essentielle à notre pays : la liberté de commerce ! Avec le Programme GRAINE, nous gagnerons notre indépendance alimentaire et nous développerons notre agriculture pour notre propre consommation… et pour l’exportation !
L’indépendance commence par des gestes simples et celui-ci est essentiel ; consommer gabonais devient possible ! Et cette richesse retourne à nos terres, à nos frères et soeurs qui travaillent avec patience et courage. Ils sont la fierté de la nation. Le sillon de la souveraineté est au bout de leurs mains. Ces mains nous montrent l’exemple et tracent la voie que nous devons suivre : celle du travail et du mérite.
Dans quelques jours, nous aurons le choix – vous aurez le choix, chers compatriotes – entre aller plus loin dans l’indépendance ou retourner vers les vieilles habitudes et les vieilles dépendances. En tant que garant de la Souveraineté nationale, de l’unité nationale, de la solidarité nationale, j’ai fait mon choix : nous voulons un Gabon fort, un Gabon juste, un Gabon libre, un Gabon courageux, un Gabon debout ! Et c’est un Gabon plus indépendant ! Et un Gabon debout, c’est un Gabon qui assure l’Égalité des chances !
J’ai fait mon chemin d’homme, de père, de chef : mon combat est celui de cette Égalité. J’ai fait mon chemin d’homme, de père, de chef : vous demandez encore plus de courage. Je l’ai. Je vous l’ai montré. Ce courage c’est celui de la vérité. Comme chef, j’ai toujours fait le choix de cette vérité. Elle peut déplaire. Mais je vous ai entendu au cours des dernières années et des derniers mois : vous voulez cette vérité, vous voulez conquérir une réelle indépendance ! et c’est notre jeunesse, notre belle jeunesse, vivante, ouverte, fière, qui l’exige ! Je vous le dis : je suis avec vous ! Et, oui, ce changement dans la concorde est possible.
Notre paix est pour nos enfants. Comme vous, je n’ai de souci que pour eux. Nos enfants doivent préserver cette paix de nos anciens. Il nous appartient de montrer l’exemple. Soyons dignes de nos anciens ! Soyons dignes de Léon Mba et d’Omar Bongo Ondimba qui nous ont transmis ce bien précieux : la paix. Perpétuons et poursuivons le combat pour l’indépendance pour de nouveaux droits et de nouvelles libertés. Il y a beaucoup à faire ensemble, beaucoup à faire ensemble pour accorder plus de droits et d’autonomie à la femme gabonaise, symbole vivant de notre mère-patrie.
Ce combat pour l’indépendance est sacré. Comme chef de l’Etat, comme Bantou, comme homme et père de famille, je défendrai la concorde.
Chers compatriotes, je défendrai la vérité.
Notre famille gabonaise, cette famille bantoue du IIIème millénaire, 56 ans après son accession à l’indépendance, mérite d’être vue telle qu’elle est : une famille prête à relever les défis de ce XXIe siècle. Une famille prête à faire grandir notre jeunesse dans un Gabon plus juste et plus prospère.
Vive le Gabon, Vive la République.
Que Dieu bénisse notre pays.
 

 
GR
 

9 Commentaires

  1. o choses du pays dit :

    c’est discours de campagne ça ou allocution du 17 août?

  2. Changeons-Ensemble-de-Président dit :

    Discourt pauvre, un charme à dormir debout!
    Changeons-Ensemble-de-Président !!!

  3. Equilibre dit :

    Aujourd’hui, je vais me limiter à cette fameuse expression d’un internaute:  » S’il te plait Ali dégage! »

  4. Tonton Boussamba dit :

    Même jusqu’à la fin, il confond tjs le candidat et le président. Qu’à cela ne tienne,dans le fond il a aimé à user des termes: paix et bantoue. On sent qu’il n’en a jamais maîtrisé le sens.

    • l'ombre qui marche dit :

      Tonton Boussamba jusqu’à la fin cette histoire de nationalité lui aura empoisonné la vie la nouvelle pirouette c’est le mot bantou même s’il est bantou il est bantou biafrais comme moi je suis bantou gabonais et un autre bantou centrafricain et le paix est en fait tiré d’une phrase qu’il a dans sa tête »la paix à condition que les gabonais laissent couler leur pays!

  5. Les choses de chez nous dit :

    Sincèrement, le mieux est que tu partes, s’il est vraie et avérée vérité que le Gabon reculera sans vous au pouvoir alors s’il vous plaît donnez nous la possibilité de faire cette expérience et vous donnez raison que vous le Gabon ne sera plus Gabon.
    Question à deux balles : vous intervenez en qualité de quoi car que dispose la loi lorsque le président sortant est candidat à sa propre réélection ? Pfff

  6. Ogoula dit :

    Discours creux,Ali bongo est un accident de l’histoire, il est temps qu’il quitte le Gabon avec sa légion. Ali peut continuer à distribuer l’argent, le peuple le mangera mais il sera battu.

  7. NYAMA dit :

    Président ou candidat à sa propre succession ?
    Il faut quitter les choses avant qu’elles ne vous quittent..
    Vous dites des choses que vous ne faites pas.
    Gérer un pays n’est pas un « gadget ou un hasard ».
    Où est la liberté quand on interdit les manifestations publiques, où la liberté quand on mandate les forces de l’ordre pour assassiner les opposants et gazer les jeunes.
    Où se trouve le Gabon fort quand les institutions sont mises en mal et qu’il n’y a plus de justice.
    Le seul message : DEGAGÉ !

  8. la suite dit :

    Discours pas du tout riche.je m attendais à mieux.on peut bien lire la seule envie « la qu’être du pouvoir ».déçu du discours, désolé…

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