Les enseignants-chercheurs ont réaffirmé, le week-end dernier, leur engagement à poursuivre le mouvement de grève générale illimitée jusqu’à la mise en place du nouveau système de rémunération.

Les membres du Snec durant leur assemblée générale d’information. © Gabonreview

 

Jean Rémy Yama et ses collègues enseignants se sont retrouvés, le 28 mars dernier, à l’amphithéâtre Isaac Nguéma de l’Université Omar Bongo dans le cadre d’une assemblée générale d’information. Il s’agissait, pour eux, de faire le point de l’évolution de la situation qui paralyse l’administration depuis plus d’un mois. Mais aussi, de décider de la position à adopter durant les prochains jours.

Jean Remy Yama, président du Snec, et son collègue, le 28 mars 2015. © Gabonreview

Jean Remy Yama, président du Snec, et son collègue, le 28 mars 2015. © Gabonreview

Pour les membres du Syndicat national des enseignants-chercheurs (Snec), il n’est pas question de baisser les bras pour une quelconque raison, coupure de salaire ou mise sur bon de caisse incluse. «Le Snec réaffirme son engagement à poursuivre la grève illimitée jusqu’à l’obtention des salaires promis par le chef de l’État. Les coupures de salaire ne nous font pas peur. La mise sur bon de caisse, bien qu’illégale ne nous fait pas peur. Nous poursuivons notre mouvement, même si les universités seront les seules à faire la grève, nous le ferons s’il le faut», a déclaré le président, Jean Rémy Yama.

C’était également l’occasion pour ces derniers de fustiger le comportement de certains de leurs pairs, qui les diffameraient. «Les syndicalistes créent la confusion, soi-disant que nous sommes allés discuter de 18% et qu’eux ils sont en train de discuter de 40 et 50%, ce qui est archi-faux», a-t-il regretté, souhaitant qu’une table ronde soit organisée pour clarifier certaines zones d’ombre et débusquer les propos mensongers distillés ici et là.

Selon ces enseignants, des travaux seraient en cours au ministère de la Fonction publique qui cependant les laissent perplexe quant au résultat escompté. «Si les choses avancent là-bas c’est peut-être parce que nous sommes en grève. Tant mieux si c’est pour l’intérêt de tous les travailleurs. Mais nous sommes néanmoins sceptiques, parce que des informations qui nous reviennent, il n’y a aucune augmentation de salaire préconisée. C’est tout simplement la refonte de toutes les primes qui permettra au travailleur de voir leur salaire changé, mais en termes de revenu, ce sera toujours la même chose», a laissé entendre Jean Rémy Yama.

 

 
GR
 

12 Commentaires

  1. John mba dit :

    Loin d’être une plaie pour les autorités, la dynamique unitaire offre l’occasion de régler un problème aux conséquences désormais profondes : le traitement salarial des fonctionnaires gabonais.
    En effet, il suffit de parcourir le code de travail pour faire face à une inexistence de clarté quant à la rémunération des agents publiques. La repartition par catégorie révèle une confusion criarde. Le montant des salaires est à l’opposé de la cherté du quotidien du gabonais totalement privé des biens de première nécessité devenus un luxe inaccessible pour la plus grande majorité.

    Aussi, l’histoire nous rappellera qu’on a tord de considérer ce mouvement social comme une rivalité, comme un bras de fer où le plus faible est celui qui cèdera. Et même dans l’hypothèse vicieuse ou soutenable qu’une main cachée des adversaires politiques dicte ces revendications, on doit les considérer comme légitimes. Car les temps ont changé. La vie chez nous fait partie des plus chères de la planète et tant dis que pays affiche des taux de croissance forts, les salaires restent paradoxalement très bas, ne cadrant pas avec une logique qui doit tendre vers leur augmentation en cas de bonne santé économique et du fait que les charges augmentent toujours avec le temps, ainsi que le prouve les budgets sans cesse croissants alloués aux différents cabinets privilégiés…

    L’histoire nous prouvera aussi qu’on a tord de ne pas saisir cette occasion pour régler le problème de salaires dans la mesure où il est prouvé que depuis 2009, 18.000 milliards ont été accumulés, et que rien sur le terrain ne justifie concrètement qu’ils sont sortis des caisses.

    L’histoire nous montrera qu’on a tord de chercher à gagner du temps en proposant des solutions à la sauvette pour régler un problèmes sérieux dont les méfaits nous reviendront en pleine gueule si on ambitionne encore réellement de présider à la destinée de ce peuple qui crie justice. Car on a décidé de contenir par tous les moyens la colère avant de mettre en place un système nouveau de rémunération. Mais si ce système ne prend pas en compte toutes les considérations sociales, on aura remplacé un problème par un autre. Car plus que jamais, il est question d’établir une justice salariale, de rompre avec la pensée retrograde selon laquelle les agents des régies financières doivent bénéficier au mieux des retombées économiques au motif qu’ils sont gestionnaires de la mane financière de l’Etat. Cette situation insoutenable, indéfendable et justement condamnable compte pour beaucoup dans le pourrissement de du climat social actuel. Car il est simplement injuste pour tout gabonais bien cortiqué de tolérer encore qu’un agent de l’état ait des primes allant jusqu’à 5 voire 10 fois son salaire alors que la loi les autorise à hauteur de 1/3 du salaire. Comment accepter et cohabiter en harmonie dans un pays où il existe des ministères dits « de première catégorie » dans lesquelles les chargés d’études touchent au minimum 800.000 Fcfa et une PIP de 1.200.000 Fcfa, les conseillers au minimum 2.000.000 et une PIP de 2.000.000 Fcfa, les chefs de services au minimum 3.000.000 et une PIP de 4.000.000 Fcfa, les sécretaires aux PIP de 1000.000 et les chauffeurs, des PIP de 300.000 à 500.000…quant aux douaniers n’en parlons pas. Et pendant ce temps, l’enseignant doit trimer et se bousculer le matin avec les élèves pour avoir une place dans le taxi bus. Le médecin doit veiller a assurer un service minimum en hôpital public et des gardes interminables et épuisables au privé, sources d’erreurs médicales, s’il veut sauver son apparence et ne pas louer chez une vendeuse de gateaux au fond de Kingston. L’infirmière quant à elle, se contenter d’une prime de risque de 36.000 par mois. Comment voulez vous que les enfants qui les regardent souffrir ambitionnent d’emprunter la même voie qu’eux, la voie qui semble désormais réservée aux sans issus, aux sans avenir, à qui la précarité est une taxe, un prix à payer ? Une voie où l’effort est une tare ? Une voie sur laquelle ils subissent sans cesse l’humiliation de ces parvenus de frères et soeurs qui au prix d’aucun effort trouvent une facilité déconcertante à construire, à se véhiculer, à se marier, à voyager, parce que appartenant à ces soit disant « ministères prioritaires »…? ceux là même qui restent minoritaires à profiter de ce système et montrent qu’ils le défendront quoi qu’il leur en coûte, craignant aussi que soit mise à jour leurs situations pour la plupart, de sans diplômes, de promotion canapé, de sans référence, tous devenus des exemples de réussite sociale au mépris du travail et « grace » à qui l’adage disant que « l’école ne vaut rien au Gabon » est une bien célèbre et triste réalité.

    L’histoire nous donnera donc raison si on prend des mesures courageuses pour harmoniser les salaires de façon juste, car il est temps de prendre le chemin du mérite et du travail. De l’effort et de la qualification. De l’expertise au lieu de la logique personnelle ou de l’improvisation. Car la corruption et la facilité laissent place à la paresse et la regression. Ces mêmes pour lesquels on vole et on pille, pour lesquels preserver nos soit disant « acquis » est devenu un combat, ce sont nos femmes, nos maitresses, mais surtout nos enfants à qui on ne laissera comme heritage que notre paraître et notre dette.

    L’histoire nous rappellera qu’elle nous aura donné une occasion de nous approprier notre destinée et de rendre la dignité à un peuple en lui inculquant les valeurs de mérite et de travail qui progressivement sortiront le pays de l’immoralité et de la déshumanisation et de la perdition liées aux sectes.

    Courage aux fils du Gabon. Puisse Dieu les guider, quelque soit leur bord politique ou leurs combats, afin que de cette période trouble, le pays en sorte grandit et respectable aux yeux du monde.

  2. Mone Afirikara dit :

    Lu Pour vous sur mays-mouissi.com

    « Administrations fermées, enseignants en grève et établissements scolaires déserts depuis près de 3 mois, le Gabon est agité par une grave crise sociale. Dépassés par la tournure des événements, le Président de la République et le gouvernement semblent impuissants. Une crise de confiance s’est installée entre les syndicalistes et les autorités, les négociations tournent au dialogue des sourds. Pourtant avec 18 000 milliards FCFA de budget engrangé entre 2009 et 2015, les autorités ont disposé de suffisamment de ressources pour réaliser des investissements structurants, engager la nécessaire réforme de l’Etat et organiser une meilleure redistribution des ressources. Au lieu de cela, ils ont plutôt fait le choix d’investissemenfts hasardeux.

    « Ali Bongo sait promettre mais ne sait pas tenir », cette phrase traduit un reproche récurrent des syndicalistes au Président de la République. En effet à l’origine de la crise sociale, il y a des promesses multiples et parfois démagogiques du président de la République.

    Des promesses, encore et encore

    Alors que rien ne le lui imposait, sans consultation et ni préparation, le Président de la République a décidé en 2014 de généraliser une prime (la prime d’incitation à la performance) jusque-là réservée aux seules régies financières à l’ensemble des fonctionnaires. Au moment de l’annonce de cette généralisation, le Chef de l’Etat n’avait pas pris la peine de s’assurer que les caisses de l’Etat disposaient de suffisamment de ressources pérennes pour supporter la charge indue.

    Aujourd’hui, 9 mois après la généralisation de la PIP, les fonctionnaires la perçoivent systématiquement avec des trimestres de retard. D’un trimestre sur l’autre les montants varient sans qu’on ne comprenne pourquoi causant de nombreux mécontentements.

    Une autre promesse non-tenue est à l’origine de la radicalisation des syndicats. Au cours de son discours à la nation du 31 décembre 2014, le Président de la République s’est senti obligé d’annoncer une augmentation généralisée des salaires dans l’administration publique avec prise d’effet dès janvier 2015. 3 mois après l’annonce, aucune augmentation. A cette occasion la parole publique du Chef de l’Etat a perdu du crédit auprès de ces concitoyens.

    Depuis son accession à la magistrature suprême Ali Bongo a multiplié les promesses qui n’ont pour la plupart connu aucun début de réalisation. C’est le cas notamment de :

    – La construction de 400 salles de classes avant la rentrée scolaire 2013 ;
    – La construction de 5000 logements par an ;

    – La construction d’universités à Port-Gentil, Boué, Oyem et Mouila
    – La création d’une compagnie aérienne nationale avant la CAN 2012

    – La construction d’une voie de contournement de l’aéroport de Libreville avant la CAN 2012 ;

    – La réfection des voiries de la ville de Bitam ;

    – L’augmentation du SMIG à 150 000 FCFA ;

    – La construction de 10 fermes agropastorales à travers le pays ;

    – Etc.

    18 000 milliards FCFA de budget depuis 2009

    Sources: mays Mouissi.com

  3. Mone Afirikara dit :

    Suite mays Mouissi

    http://www.mays-mouissi.com/2015/03/26/gabon-18-000-milliards-de-budget-depuis-2009-et-des-resultats-toujours-attendus

    Avec un budget consolidé de 18 000 milliards en seulement 6 ans, les autorités ont eu suffisamment de ressources pour mettre en place une politique ambitieuse. Cependant, force est de constater qu’ils ont échoué.

    En effet, la situation économique et sociale du pays est inquiétante. Le chômage touche entre 20 et 24% de la population active et atteint 30% chez les jeunes. L’environnement des affaires s’est dégradé, en 2015 le Gabon a perdu 6 places au classement Doing Business de la Banque mondiale et n’est plus que 144e. Par ailleurs, l’indice de perception de la corruption de l’ONG Transparency International classe le Gabon parmi les pays où la corruption est prépondérante.

    Des choix économiques discutables

    A l’analyse, de nombreux choix d’investissements de l’exécutif sont pour le moins critiquable. Ainsi il est difficile de comprendre les motivations économiques qui ont conduit l’Etat gabonais à débourser 90 milliards de FCFA pour acheter des 3 hôtels particuliers (à Paris, Londres et Washington). C’est d’autant plus surprenant que l’Hôtel parisien dit Pozzo di Borgo qui a coûté 65 milliards FCFA au contribuable gabonais (3 fois plus que les 20 milliards affectés à la construction de 60 lycées dans le Budget 2013) est toujours inoccupé.

    Par ailleurs, le choix d’ériger une île artificielle à l’ancien port de Libreville laisse perplexe surtout quand on sait que 59 milliards de travaux doivent être supportés par le budget de la nation.

    Au titre des dépenses de prestige, la chaine de télévision internationale France24 révélaient que le Président de la République s’était constitué en 5 ans un parc automobile de 400 véhicules de luxe pour un montant de 10 milliards de FCFA.

    Trop de ressources de l’Etat ont été affectées à des dépenses de second rang. Quelle utilité pour le Gabon de financer des carnavals avec des écoles de danse venues du Brésil ? Quelle utilisé pour le contribuable gabonais de financer le Trophée de champion de la ligue française de football professionnel ? Quelle utilité d’organiser des courses de bateaux et des motoshow ? Il y a là un problème d’orientation de la stratégie économique de la nation.

    Alors que les ressources de l’Etat s’amenuise à mesure que baisse le prix du pétrole, le gouvernement est démuni devant les revendications sociales parce qu’il n’a pas consciencieusement préparé l’avenir.

    Source : Mays Mouissi

  4. Papangoye dit :

    Les Bongo avec à leur tête Alain Bongo Ondimba, s’empiffrent jusqu’à ne plus savoir quoi faire des centaines de milliards qui tombent comme la pluie avec les Delta Synergie, les héritages et autres détournements,et ils demandent aux petites gens de se serrer la ceinture. On va voir ça. Continuez à nous prendre pour ce que nous ne sommes plus. Nous soutenons ces enseignants jusqu’au bout car trop c’est trop.

  5. Michelyne dit :

    Ils ne veulent même pas négocier rien a faire ils sont figés sur leur greve qui tire le pays vers le bas.

    • TARAMEK dit :

      @Michelyne, on ne vous a pas appris qu’on ne négocie pas d’une main le pain de l’autre le bâton? Pensez-vous réellement que c’est cette grève qui tire le pays vers le bas entre nous? Mais bon sang ! Réveillez-vous très chère, le pays est tiré vers le bas depuis 2009.

  6. TARAMEK dit :

    @John Mba & Mone Afirikara, vous avez fait une très bonne lecture et analyse de la situation actuelle du pays depuis le règne de celui là(voyez-vous de qui je parle?). Et très sincèrement, j’invite les compatriotes à vous lire et mieux vous comprendre.
    Et moi d’ajouter que c’est le secteur privé qui soulage l’Etat actuellement dans certains paiements des fonctionnaires. voyez-vous, je suis un jeune ingénieur avec un salaire de base de
    1050000FCFA, prime de logement 250000FCFA, transport 100 000FCFA. J’ai une femme et 4 enfants scolarisés. Subitement depuis bientôt 2 ans, je vois mes impôts augmentés de 185000FCFA/mois à 296000FCFA pour des raisons inconnues. Explications données, c’est l’Etat…
    Les fluctuations de la taxe complémentaire, l’IRPP et la nébuleuse CNAMGS allez-y comprendre…
    C’est pour appuyer ce que vous avez dit, l’Etat a bien généré a eu suffisamment de ressources pour pouvoir un temps soi peu le problèmes des fonctionnaires bon sang ! Mais où est parti cet argent?
    Que ceux qui ont causés l’agonie du Gabon en répondent devant Dieu et les Hommes dont fait parti le peuple gabonais.

  7. ya kiakia dit :

    Et avec ça, il y’a encore des tocards qui s’évertuent à nous faire croire que « no problem », « tout va bien ». J’ai sérieusement honte de nos institutions qui ont délibérément choisi de faire les aveugles ; d’ignorer les cris de détresse de la population ; cette même population qui soit disant justifie leurs postes. L’actualité de mon pays me fais maintenant honte quand je pense à quel prix nos pères ont obtenu que ce pays devienne une République souveraine… et dire que nous avons sur notre sol des diplomates qui rendent compte.

  8. Coffre fort dit :

    Papangoye a tout dit.

    la famille MEBOUTOU du congo et celle des bongo du GABON,même sort.
    L’argent volé par cette bande et amis reviendra au GABON.
    Blaise compaoré en sait quelque chose en ce moment.
    La peur a changé de camp.
    Tous derrières nos vaillants fonctionnaires meritant!!!

  9. junior LEPEYI dit :

    Autant déclarer une année blanche car le processus que requiert une augmentation de salaire est assez long!!!! Mais que DIEU face retomber sur vous le sacrifice de cette jeunesse qui est innocente, vous partenaires sociaux, vous partenaires non sociaux.

Poster un commentaire