L’actualité d’Air France au Gabon a été abordée lors d’un entretien entre le directeur Afrique de la compagnie aérienne et Gabonreview, le 10 décembre à Paris. Franck Legré est notamment revenu sur le positionnement d’Air France à la concurrence, la récente vague de plaintes de certains clients et les perspectives de la compagnie, non sans donner son point de vue sur certains aspects en rapport avec l’aviation gabonaise.

Franck Legré lors de son entretien avec la presse gabonaise, le 10 décembre 2018 à Paris. © Gabonreview

 

Gabonreview : A l’heure où la guerre commerciale s’exacerbe de plus en plus, quelle est la stratégie d’Air France ?

Franck Legré : La concurrence est vraiment importante. Mais nous pensons que le positionnement d’Air France est celui du haut de gamme, de la montée en qualité, le très bon rapport qualité-prix ; mais pas celui d’être toujours le mieux-disant en termes de prix. Cela ne nous empêche pas cependant de faire des promotions de temps en temps, comme en septembre dernier avec pour la première fois des tarifs à moins de 500 000 francs CFA. Ce qui a eu beaucoup de succès et nous entendons bien refaire ce genre de promotions. En gros, nous sommes attachés à faire des efforts en termes de prix sans sacrifier la qualité : du haut de gamme aussi bien en classe économique, business, qu’en première.

Air France a récemment été envahie par une vague de plaintes au départ de Libreville, les choses sont-elles rentrées dans l’ordre ?

Nous pouvons affirmer que tout est terminé et que nous avons appris de nos erreurs. Cet épisode a montré deux choses : le très grand attachement de la clientèle gabonaise à la marque Air France, mais aussi la très grande exigence de cette clientèle. Air France a quelque peu déçu sur ces deux aspects, mais nous faisons le maximum pour que cela ne se reproduise plus.

Une desserte sur Port-Gentil est-elle envisageable ?

Nous y avons pensé en 2013 lorsque le prix du pétrole était au sommet. Mais compte tenu du choc pétrolier qu’il y a sur Port-Gentil, l’opération a été mise en stand-by. Tout va dépendre un peu de la situation économique. Pour l’instant, ce n’est pas dans nos plans à cause du prix actuel du pétrole qui demeure assez bas, sans compter de la baisse du trafic sur Port-Gentil. Si jamais la situation du marché le permet, il n’y a pas de raison que l’on ne puisse pas desservir la capitale économique.

Air France envisage-t-elle des collaborations avec des compagnies locales, sachant que la quasi-totalité d’entre elles sont blacklistées sur le ciel européen ?

Il s’agit là d’un sujet important car cela limite les politiques de collaboration avec les compagnies africaines ou gabonaises, en l’occurrence. C’est un problème d’audit de l’aviation civile par l’Union européenne. De gros efforts sont produits par l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) pour sortir de cette situation-là. Mais c’est un point crucial parce que l’on ne pourra pas collaborer étroitement avec des compagnies africaines ou gabonaises, si ce problème de la limite de sécurité de l’Union européenne n’est pas levé.

Le Gabon lorgnerait vers des partenaires techniques arabes pour le lancement hypothétique de sa future compagnie aérienne, au détriment d’Air France…

Le Gabon est souverain… c’est au pays de choisir le partenaire qu’il estime le meilleur. Nous n’avons pas de commentaires particuliers à faire sur le sujet.

Selon vous, un nouvel aéroport à Libreville est-il une priorité ?

A mon avis, c’est une décision politique avant tout. Après, je ne pense pas que nous soyons l’interlocuteur idéal pour cette question. Après, il y a deux aspects : le nombre de passagers et la qualité. Nous pensons que le souhait du président gabonais est de faire un bond qualitatif avec un nouvel aéroport. Celui-ci ne servirait pas seulement à booster le nombre de passagers, mais aussi de fournir une meilleure expérience clients. Qu’à cela ne tienne, nous sommes partenaire du Gabon et si nouvel aéroport il y a, nous n’en seront que plus heureux.

Quelles sont les innovations d’Air France, pour rendre plus attractive la desserte de Libreville ?

Du point de vue du produit qui extrêmement important, c’est le passage aux avions connectés d’ici à 2020. Vous pourrez donc recevoir vos mails sur les avions d’Air France. Nous nous sommes embarqués la semaine dernière dans un vol pour Bamako, et tout cela a marché. C’est un service payant certes, mais qui fonctionne très bien. C’est un produit important que nous demandent nos clients, et que nous offrons à des tarifs raisonnables.

 
GR
 

1 Commentaire

  1. bleu jaune vert dit :

    la guerre commercial aérienne est bien réelle.la chance pour air France c’est d’avoir un énorme écart avec ces concurrents.reste pour elle de toujours le maintenir et faire attention

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