L’unité nationale va-t-elle finir par se fracasser sur les murs… de Minvoul ? Les belles promesses d’unité et de cohésion n’ont pas été tenues dans plusieurs cabinets ministériels, notamment dans celui du ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, chargé du Dialogue politique, Maître Francis Nkéa Ndzigue, qui a fait la part belle aux ressortissants de sa localité de Minvoul et de son département du Haut-Ntem. Le tribalisme, le régionalisme et le népotisme ont décidément la peau dure…
Maître Francis Nkéa Ndzigue, ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, chargé du Dialogue politique,. © Echosdunord.com
 
La composition du cabinet de Francis Nkéa a été rendue publique le 17 janvier dernier, à l’issue du conseil des ministres réuni ce jour-là. Sur les 17 personnes nommées auprès du ministre des Relations avec les Institutions constitutionnelles, chargé du Dialogue politique, 12 sont issues de son giron familial, ethnique et régional. La preuve : le directeur de cabinet, le chef de cabinet, le conseiller chargé de la communication, les quatre conseillers chargés du dialogue politique, à savoir Nestor Ella Ndong, Eustache Nang Assoume, Kévin Otsaghé et Colette Ockweng Mendogo, et les cinq chargés d’études du ministre : Saturnin Mba Mvé, Stivia Lewis N’Neghe Mba, Dimitri Mvé Ndong, Gilles Mbome Mba et Dieudonné Egnole Ella ! Une nouvelle illustration de «La République au Village», dénoncée par Alfred Nguia Banda dans un livre.
Francis Nkéa a pourtant tout l’air d’un homme ouvert et sympathique. Mais l’avocat a choisi, à l’instar d’un Luc Oyoubi en 2014, d’entrer dans le couloir le plus facile, celui du népotisme et du tribalisme, et de ne travailler essentiellement qu’avec les siens. L’unité nationale s’est ainsi fissurée à Minvoul et dans le bel immeuble interministériel, situé à Batterie IV à Libreville, qui abrite le ministère des Relations avec les Institutions. Chaque grand quartier de Minvoul, chaque grand village du Haut-Ntem, est aujourd’hui «dignement» représenté au sein du cabinet du «Grand frère» ! On aurait pu croire que le septennat naissant allait corriger quelques myriades d’erreurs de gouvernance. Que nenni ! En tout cas, le Gabon de 2017 fait fi de toutes les erreurs du passé et a, au contraire, décidé de les poursuivre, sinon de les renforcer.
La République est-elle malade ? La rhétorique reste-t-elle toujours à dissocier des actes ? Pourtant, dans son discours du 31 décembre dernier, Ali Bongo a parlé de la «consolidation» de la solidarité nationale, «mise à rude épreuve par l’égoïsme, l’égocentrisme et le tribalisme». L’ancien député de Bongoville ajoutait même que «plutôt que de penser Gabon d’abord, certains compatriotes, à des niveaux d’instruction et de responsabilités parfois très élevées, continuent de penser «moi d’abord», «ma famille d’abord», «mon ethnie d’abord» sans jamais penser au Gabon. Ces comportements antipatriotiques doivent être dénoncés, condamnés et réprimés, car leur persistance met à mal la solidarité nationale». Comment Ali Bongo compte-t-il réprimer un tel comportement antipatriotique ?
Année après année, les discours présidentiels se suivent et se ressemblent sur les sujets du «vivre-ensemble», de la cohésion sociale, de l’unité et de la solidarité nationale, mais les actes n’emboitent pas toujours le pas aux discours. Les membres du gouvernement et certains dirigeants d’entreprises publiques continuent de pratiquer la vile politique du «vivre-séparé», du népotisme (le fameux  »nous-mêmes-nous-mêmes » tribal), du régionalisme. Sous le regard bienveillant de qui ? Ce système reste à décoincer… sinon la déception et la défiance vont se généraliser.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Samuel dit :

    Des mots, toujours des mots, rien que des discours. Après son message de nouvel an, le même ABO, valide de telles nominations. Vraiment que ces  » dieux » du Gabon arrêtent de prendre les enfants du bon Dieu pour des imbéciles. PITOYABLE

  2. diogene dit :

    Pour un égoïste patenté, qui ne traite qu’avec sa famille, se fait « élire » par magouille dans sa région d’adoption, tout cela est bien normal…
    Le bongoland : des discours pour les médias et puis rien…

  3. Jean Gaspard Ntoutoume Ayi dit :

    Nous sommes ce que nous sommes, parce que nous sommes ce que nous sommes. Et tous les discours du monde, écrits par les essayistes les plus errudis n’y changeront rien.
    Ces femmes et ces hommes sont tels qu’ils se sont présentés à la Nation et au Monde depuis 2009, plus encore en août septembre 2016.

    • JOLY dit :

      Je ne suis pas de Minvoul mais s’ils sont compétents ou est le problème avec ces nominations?
      Sauf si vous me dites que vous les connaissez tous et qu’ils ne répondent pas aux critères qui permettent d’occuper ces postes.
      Et vous à sa place que feriez vous?
      ……
      ……
      ……
      Je paris que vous me direz que cela ne vous ressemble pas. Mais doit on vous croire?

      • Ange BOUSSAMBA dit :

        Francis Nkéa, Eugène Ellang Mba, Nestor Taylor Ella, Andome Ayi et les autres, ils sont vraiment entre eux quoi ! Les originaires de Minvoul et du Haut-Ntem entre eux. Vive le népotisme et le tribalisme !

      • Fille dit :

        Ce n’est pas juste une question de critères, mais aussi d’éthique, d’Etat, eh oui, il nous arrive encore de vouloir croire que nous sommes dans un état, une Nation et non un village. Mais c’est peine perdu, nous sommes dans un grand village qui s’appelle Gabon. J’avoue que ça me dépasse au 21è siècle.

    • Pierre Manganga dit :

      Jean Gaspard Ntoutoume Ayi, vous êtes le moins bien placé pour critiquer cet homme à cause de ces nominations. Vous mêmes êtes une parfaite illustration de la République au village. Qui d’autre qu’André Mba Obame a été votre parrain; celui qui vous a ouvert toutes les portes? Et dans votre Cameroun natal, comment les choses s’y passent-elles?

      • Mboung dit :

        Tte critique mm légitime des agissements obtus et contre-productifs des séides provoque tjrs leurs réflexes quasi-pavloviens de protection en feignant (souvent ?) le hors-sujet pfff..
        ..après tout c est bien la preuve…
        “Les grands esprits discutent des idées; les esprits moyens discutent des événements; les petits esprits discutent des gens.”Eleanor Roosevelt

  4. okoss dit :

    Tous les autres font la meme chose.
    Pkoi Nkea en pure Pdgiste ferait le contraire

  5. MWANE NYAMBI dit :

    J’ai toujours demandé aux gens de mon ethnie de faire plus que ça au mieux de récriminer contre cette mauvaise pratique qui met en péril le vivre-ensemble. Les fangs ont cette mauvaise réputation, ils bénéficient des passerelles familiales de la maternelle jusqu’à la retraite.

    • moiii dit :

      avant de dire que les Fang sont toujours comme ça,t’as regardé le cabinet du Premier Ministre?t’as quoi contre les Fangs, ou un Fang t’a arraché la femme?

    • Samuel dit :

      Ce n’est pas un problème de fang, de X ou Y. C’est le problème du système BONGO-PDG. Dans ce système NKEA n’est pas le premier et ne sera certainement pas le dernier. Les exemples ne manquent pas, de Luc Oyoubi à ONA Ondo, en passant par Manfoumbi, ils sont nombreux. Alors que BOA arrête de nous distraire avec des discours fumeux.
      PATHÉTIQUE.

    • Chistian dit :

      Voilà un des problèmes latent du Gabon, quand un fang fait quelque chose de pas normal, tout de suite les fangs sont stigmatisés, toute la haute administration est au main des ressortissants du Haut Ogoué, et cela NYAMBI ne le voit pas, le cabinet de l’actuel premier ministre est il in modèle en la matière? Manfoumbi de son temps avec l’Angounié forte avait fait comment au Budget? les fangs ont des passerelles de la maternelle jusqu’à la retraite comment peux tu avancer de telles anneries? tu connais vraiment un seul poste juteux de l’administration qui a été occupé par un fang pendant 2 ou 3 ans? les fangs sont à l’éducation et à la santé, voir à la culture, agriculture que je sache ces ministères ou administrations ne sont pas les plus enviées da la République…il faut arreter avec cette stigamatisation que certains font sur un groupe ethnique faisant fi de ce qui passe par ailleur quand les leur sont au pouvoir…y en a marre à la fin…

  6. Maak dit :

    La seule solution c’est de voter une loi qui interdit à un ministre d avoir dans son cabinet une equipe composée de plus 30% De l’ethnie du ministre comme ça cela forcera les gens à chercher la compétence plutot qu autre chose .

  7. Bienvenu EYI MBA dit :

    Yves Fernand Mamfoumbi n’était pas mal non plus dans le genre à son arrivée à la Direction Générale du Budget,il avait « punuïsé » exagérément cette administration des finances publiques.
    ali bongo n’est pourtant pas un exemple,pourquoi ses ministres s’inspirent du chef…?

  8. CHARY dit :

    Qu’attendiez vous de « l’avocat du diable », de l’éthique ?

  9. Akoma Mba d'Engong dit :

    Vous êtes des nuls. Il a nommé des ressortissants d’autres ethnies. Il s’agit de Ibamba Appolinaire, Babala Arsene, Moussounda Paulin, Boundat Boundat comme conseillers et Mbani Judriska comme Secrétaire particulière.
    Vous n’avez pas regardé les nominations des autres ministres : maximum 4 fangs. Tchuoo la jalousie des fangs du nord logés à Echosdunord.com.

  10. Zerbib Hassan dit :

    C’est incroyable. Il se mêle d’un Gouvernement qu’il ne reconnaisse pas. Pitié hoooooo

  11. Mukere dit :

    NKEA Quoi?! NKEA Qui?! NKEA d’où?
    Qu’attendez vous d’un homme qui au mois de septembre jubilait sans honte au moment où la mascarade de la cours de Mborantsouo s’opérait contre le Gabon et son peuple!
    Cet homme est incapable de voir ce qui nuit à l’ensemble de la communauté nationale et donc à lui même contrairement à ce qu’il croit.
    Cet homme inutilement arrogant n’est pas capable de poser un quelconque acte qui le distinguerait de la médiocrité nationale des émergents dont il fait parti. C’est son monde!Celui des fossoyeurs du Gabon.
    NKEA?! y’a rien à en tirer! Ne soyez pas déçus!

    • Je demande à l’auteur de cet article de chercher encore des sujets intéressants pour satisfaire ses lecteurs.Nkea n’est pas comme il dit et comme il pense.Je le renvoie au Cabinet d’avocats de Maitre pour voir sa composition.En plus parlant des nominations en question: que l’auteur nous dise parmi les promus celui qui n’a pas de profil pour le poste qu’on lui a confié.

  12. Patrick ANTCHOUET dit :

    En fait, en dépit des discours présidentiels, la plupart des Emergents sont tribalistes pour la plupart, le PM s’est entouré de Bakotas, et, le PR dispose de 3 dircab, le titulaire et un des deux adjoints sont de la même province que le PR,…Qui va mettre fin à cet esprit au Gabon ?

  13. Ange BOUSSAMBA dit :

    Je viens de lire cet article. Il est dommage qu’au 21ème siècle, les dirigeants politiques gabonais en soient encore à se mettre à la préférence ethnique.

  14. BIKIE dit :

    Ce qui est sûr c’est que cette pratique disparaîtra peut-être mais pas aujourd’hui. Certainement dans un siècle !
    Ce que l’on reproche à Nkéa aujourd’hui, je me souviens, du haut de mes 51 ans, l’avoir déjà lu il y a plusieurs années avant la naissance des émergents.
    Ya-t-il quelque chose de nouveau sous le soleil ? Ce qui est a déjà été, dit l’Ecclésiaste.
    Passons à autre chose, il y a des sujets plus intéressants et plus édifiants.

  15. jean luc ampala dit :

    Votre mauvaise foi aigüe et chronique sur la personne de Luc OYOUBI ne changera rien au fait que Luc OYOUBI après son entrée au Gouvernement en février 2012 a nommé comme Directeur de cabinet, Monsieur MAGOUANGOU qui est de Mandji dans la Ngounié et comme Secrétaire particulière, Mme OBONGA originaire de l’Ogooué Lolo. Il s’agit de personnes encore vivantes que toute personne de bonne foi peut rencontrer. Les conseillers étaient nommés sur la base de leur compétence et venaient de toutes les provinces.
    Ne seriez vous pas un prostitué politico-communicateur à la solde d’un politicien d’Okondja? Sinon comment faites vous pour reconnaître sur la base des seuls noms les origines des personnes nommées. C’est plutôt vous qui faites la promotion du tribalisme au moment où les gabonais se marient entre ethnies et entre provinces au point où les personnes honnêtes hésiteraient à attribuer une ethnie sur la base du seul nom. Dans la campagne de dénigrement aveugle organisée il y a quelques années vous avez affirmé que Luc OYOUBI n’avait nommé comme Directeurs aux douanes que des personnes originaires d’Okondja, alors qu’il s’agissait de confirmation de personnes qui occupaient déjà ces fonctions depuis plus de dix ans pour certains.
    Comme les interventions de Luc OYOUBI à l’Assemblée Nationale font grelotter vos mentors qui ne brillent comme vous même que par la médiocrité et la non vérification de l’information avant publication, on comprend que vous remettiez sur le tapis votre campagne de dénigrement.
    En 2014, vous n’avez pas hésité à insinuer que certaines personnes du cabinet de Luc OYOUBI dont Mlle Mvoumbi, étaient d’Okondja, ce qui pour ceux qui la connaisse, relève du ridicule et de la médiocrité des auteurs.

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