Le célèbre marché de Poto-Poto (Potos) à Franceville, dans la province du Haut-Ogooué, a été partiellement détruit par un incendie d’une rare violence dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2016. Soupçons et extrapolations vont bon train.

Les décombres du marché de Poto-Poto dans la matinée du 1er octobre 2016. © D.R.

Les décombres du marché de Poto-Poto dans la matinée du 1er octobre 2016. © D.R.

 

Des flammes sur le marché de Potos (Franceville) dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2016. Et les décombres du marché. © D.R.

Des flammes sur le marché de Potos (Franceville) dans la nuit du 30 septembre au 1er octobre 2016. Et les décombres du marché. © D.R.

Selon des témoignages récoltés auprès des habitants de Franceville, le marché de Poto-Poto, quartier communément appelé Potos et centre névralgique du chef-lieu de la province du Haut-Ogooué, a été surpris par des flammes aux alentours d’une heure et demie. Pour être régulièrement sous la surveillance d’une quinzaine de gardiens de nuit, la population a du mal à comprendre comment un tel sinistre a pu se produire.

Dans la nuit du vendredi 30 septembre au samedi 1er octobre 2016, les flammes se sont déclarées dans la zone du marché affectée au commerce de la friperie et du prêt-à-porter et à plusieurs restaurants. Face à la rapidité avec laquelle elles ont évolué, a déclaré une habitante du quartier souhaitant le couvert de l’anonymat, des «jeunes hommes présents dans les bars du coin et braves» ont commencé à trouver les voies et moyens pour les stopper. «Ils sont monté sur les toits pour arracher les tôles afin d’arrêter la progression du feu», a-t-elle raconté, ajoutant que les Sapeurs-pompiers ne sont arrivés de deux heures après avec leur citerne vide. «Il leur fallait encore chercher de l’eau», a-t-elle déclaré dépitée.

Entre ceux qui cherchaient à éteindre l’incendie et ceux qui essayaient de sauver leurs marchandises, il y avait aussi des badauds qui tentaient de piller les commerces. «Tout à coup, on a entendu des tirs», a raconté l’habitante de Potos expliquant que tout le monde a alors dû s’enfuir. C’était la police judiciaire (PJ) arrivée dans un pick-up qui tentait de disperser les voleurs et les pillards, a-t-elle indiqué, précisant : «Ils étaient venus en renfort aux quatre policiers régulièrement stationnés, de jour comme de nuit, dans un camion au rond-point Potos».

Sont alors arrivés, de Mbaya, des éléments des bérets rouges pour mettre de l’ordre et éviter le chaos dans le reste du marché. Pour l’habitante de Potos sus citée, cet incendie ne saurait être anodin. Il serait lié à la victoire d’Ali Bongo Ondimba, natif de cette province, à l’élection présidentielle du 27 août dernier. Le 31 août dernier, suite à la proclamation, par le ministère de l’Intérieur de l’élection d’Ali Bongo Ondimba à la présidence de la République, des émeutes ont éclaté dans de nombreuses villes du pays. Pour cette habitante de Potos, «la province du Haut-Ogooué ne pouvait pas s’en sortir indemne de cette histoire».

Selon Marcel Libama, figure de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), Jean-Clément Ossounga, activiste et membre du mouvement des Altogoveens libres, a été interpellé, soupçonné d’être «responsable de l’incendie qui a dévasté le plus grand marché de la ville de Franceville. Pour les tenants du pouvoir, cet incendie est l’oeuvre des opposants altogoveens.» L’activiste a pourtant très vite été remis en liberté. Toujours selon le leader syndical, «les populations ont empêché les soldats du feu de faire leur boulot au motif que ce marché est la propriété de On Vous Connaît (Patience Dabany, la mère d’Ali Bongo -ndlr) Au regard des titres foncier Franceville appartient à une seule famille.» Ceci expliquerait-il cela ? Il reste que des enquêtes vont être menées.

 

 
GR
 

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