Lors de sa sortie du 24 février à Libreville, le Front Patriotique des Ferrailleurs (FPF) Libreville, ce mouvement associatif fondé en 2013 s’est mué en parti politique. Dans cette interview accordée à Gabonreview, le président du FPF revient sur les objectifs du parti, non sans éluder la question de la nécessité de ce changement de statut.

Le président du FPF, Juste Louango, lors de l’entretien avec les journalistes, le 24 février 2017 à Arambon. © D.R.

 

Gabonreview : Le Front Patriotique des Ferrailleurs (FPF) est passé de mouvement politique en parti politique. Qu’est-ce qui change ou qui va changer?

Juste Louango : Ce qui change, c’est que le mouvement politique ne nous permettait pas, selon la législation gabonaise, d’avoir des représentants aux élections législatives comme municipales. C’est dans le souci des Ferrailleurs de pouvoir s’exprimer, jusqu’au plus haut niveau, que nous avons pensé qu’il était nécessaire de passer par un parti politique. En devenant parti politique, le FPF veux faire entendre la voix, je ne dirais pas des faibles et encore moins des sans-voix, mais celle de la classe la plus fragile.

Aujourd’hui, c’est celui qui a faim qui sait ce qu’il veut manger. On ne veut plus que les gens pensent à la place de ceux qui ont faim. Car, ce sont ces derniers qui doivent dire ce qui est bien pour eux. On peut tous vivre dans la précarité, mais on n’a pas les mêmes besoins, on n’a pas les mêmes envies. Notre ambition est d’avoir les avis de ceux-là, de pouvoir les transporter vers les instances supérieures afin qu’elles puissent mettre les politiques qu’il faut pour sortir ces gens de la précarité.

Pensez-vous pouvoir atteindre ces objectifs ?

Je pense que l’union des Gabonais fera en sorte que ces choses puissent se faire puisque la vision est claire et tout le monde se sent concerné par cette vision. Si aujourd’hui on a la majorité et l’opposition, c’est parce que la seule chose qui est discutée c’est logiquement le bien-être des Gabonais. Pour apporter ce bien-être aux Gabonais, il faudrait aller là où les Gabonais sont, vers ceux qui ont des problèmes, ceux qui souffrent pour savoir que c’est de telle chose dont ils ont besoin. Et pour nous, l’exécutif se soumet au peuple. Nous existons en tant que mouvement depuis mars 2013. Nous avons cru à un programme, l’Egalité des chances parce que nous prônons l’égalité entre tous les citoyens gabonais. Faire en sorte que quel que soit notre nom de famille, notre patronyme, notre ethnie, que nous ayons tous les mêmes droits devant la loi.

C’est pourquoi nous nous sommes alignés derrière ce projet pour dire que chaque Gabonais doit bénéficier des fruits de son pays. Mais il ressort tout de même que la mauvaise situation économique, sociale et politique de notre pays est le fruit de quelques individus mal intentionnés et ennemis de la République ayant pour seul but de bloquer le développement du pays, et partant l’amélioration des conditions de vie des populations. Cet dans cet élan, que le FPF s’est engagé résolument dans la quête d’un mieux-être des Gabonais par la recherche des solutions idoines, pouvant aider à apporter des solutions aux difficultés rencontrées chaque jour par ces derniers.

Juste Louango (Milieu sans cravate) accompagné du directoire du Front Patriotique des Ferrailleurs à Arambo. © D.R.

Les législatives se profilent à l’horizon. Il y a des formations politiques qui prônent le boycott et d’autres qui appellent à la participation à ces élections. De quel côté vous situez-vous ?

Je ne sais pas si on parle de camp au Gabon. Aujourd’hui, dans tout pays démocratique, il y a trois bords politiques. Vous avez la majorité présidentielle, l’opposition et les centristes. Nous avons choisi d’être Centristes pour mieux mettre en place les programmes promus par les gouvernants. Etre dans l’opposition improductive, cela ne nous ressemble pas. Nous voulons participer à toutes les initiatives qui nous impactent. Nous pensons qu’on ne peut pas se positionner derrière une opposition improductive ou une majorité qui ne fait pas toujours ce qu’on attend d’elle.

Nous pensons donc qu’il faut être au centre pour mieux apprécier ces différentes positions et veiller à faire en sorte que l’ensemble des compatriotes qui ont décidé de rompre avec le politique, parce que nous arrivons dans un contexte marqué par un taux d’abstention aux élections très élevé. Au moins 67% d’abstentions aux dernières élections. Le FPF s’intéresse à ces 67% de la population qui ne croient plus à la politique ni aux hommes politiques.

Nous voulons ramener, redonner la confiance à ces hommes et femmes afin qu’ils se rendent compte que c’est cette abstention qui fait le lit à la flambée de la fraude dans tous les Etats africains. Nous voudrons faire en sorte que chaque Gabonais exerce, à nouveau, son devoir de citoyen qui est celui d’aller au voter et faire en sorte que le changement soit possible grâce aux différentes participations aux élections. Nous voulons être cette voix qui aide à faire en sorte que les politiques répondent aux besoins des populations.

La mutation de votre parti s’est faite assez facilement. Vous avez soutenu le candidat Ali Bongo à la présidentielle de 2016. N’êtes-vous pas là pour faire le lit de son parti ?

Tout dépend de la vision de chacun. Nous évoluons selon la vision des compagnons Ferrailleurs. Si leur vision était qu’on soit parti politique, on l’a fait. Maintenant, ceux qui font du suivisme, qu’ils le fassent et ceux qui ont la vision qu’ils la matérialisent aussi. Toutefois, le Parti n’a pas été légalisé avec facilité. Je peux vous assurer que c’est un travail qui dure depuis près de quatre mois. Nous avons commencé à travailler, il y a bien longtemps. Il fallait d’abord revisiter nos statuts et règlement intérieur, parce qu’il s’agit d’une exigence du ministère de l’Intérieur.

Il fallait également refaire des enquêtes de moralité autour des différents leaders de ce parti, nous l’avons fait et nous avons enfin réussi à enregistrer le parti auprès des instances supérieures et nous attendons toujours la délivrance de notre récépissé. Il y a donc eu un certain nombre de démarches mises en œuvre pour vérifier que ce parti est véritablement crédible et sérieux dans ce qu’il veut faire, étant entendu que nous partons d’un statut de mouvement pour un statut de parti politique.

Vous êtes un jeune parti. Allez-vous présenter des candidats aux législatives ?

Nous n’avons pas encore décidé quoique ce soit. Nous n’avons même pas encore de budget pour ces élections.

 
GR
 

4 Commentaires

  1. Aneya dit :

    Voici comment certains ont programmé la mort du PDG, si tant est qu’il était encore réellement en vie..

  2. IPANDY dit :

    Vous l’avez dit: les gabonais ont faim. Vous êtes gabonais vous avez faim. Votre incohérences sur vos position en ce qui est du débat politique post électorale.
    Vous êtes au centre ? Si Ping prends il pourra vous donner à manger,si Ali reste au pouvoir il vous donnera à manger.

  3. diogene dit :

    Démagogie à deux cfa, voila les affamés de la prébende qui aiguisent leurs dents au nom de ceux qui ont de réelles difficultés mais qui ne sont que des marche pied pour ce genre d’individus.
    Ambition caricaturale, égotisme exacerbé, lèche bottisme affiché, quel programme!

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